Le CAS et les climatosceptiques en France-2.


Voici la partie du rapport sur internet. Il y a l'étude citée dans le rapport et une annexe .

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2.5. Internet, une caisse de résonance pour les discours climatosceptiques 1.

Mais aussi pour les discours pro-RCA : les volumes d'échanges sont-ils les mêmes ?

Internet s’est imposé comme le principal vecteur d’expression des populations qui y ont accès, dans les pays développés comme dans les pays en développement. Il s’agit en outre du principal média des individus les plus engagés et/ou les plus informés sur le changement climatique – pour 77 % à 89 % d’entre eux (enquête Nomadéis). Ce réseau multiplie les espaces conversationnels, qui enregistrent des volumes d’échanges inédits : plus de 4 millions de tweets ont ainsi été envoyés dans le monde à propos du climat depuis l’ouverture de la conférence de Durban à la mi-février 2012.

Les fonctionnalités interactives des sites et leurs potentialités de diffusion expliquent qu’Internet agisse comme un catalyseur des croyances individuelles : sceptiques et convaincus du changement climatique consultent des sites conformes à leurs opinions, qui ne font que renforcer ces dernières ; ils se croisent rarement. Ce sont souvent les plus engagés qui s’expriment par les réseaux numériques : en cela, Internet peut avoir un « effet loupe » sur le discours de minorités actives, sceptiques ou non.

Encadré : Méthodologie, sources et limites de l’analyse sémantique menée par Semiocast sur Internet

Semiocast a étudié la perception du discours des scientifiques sur le changement climatiques par les internautes via une analyse sémantique mesurant l’occurrence, la nature et les caractéristiques des opinions exprimées et des locuteurs correspondants de janvier 2009 à janvier 2012. Plus de six millions de verbatims d’Afrique du Sud, du Brésil, de Chine, d’Inde, des Etats-Unis, de France ont été examinés. Différents types d’expressions ont été pris en compte (articles, commentaires de blogs et d’articles de presse en ligne, micromessages, etc.), tous de nature publique et librement accessibles. L’étude assure la représentation de chacun des six pays en retenant une quinzaine de sites Internet en lien avec le sujet, sélectionnés pour leur volume de conversation et leur provenance géographique. Ces sites ont été repérés à l’aide d’une liste de mots clés, dans six langues.
Une première limite de cette méthodologie tient dans la barrière linguistique : l’analyse approfondie fait appel à trois langues (français, anglais, portugais). Les sites retenus pour étudier le cas de la Chine sont donc anglophones ou bilingues.
Deuxième limite, la représentativité statistique des ressortissants des pays étudiés n’est pas assurée. Dans les pays où l’accès à Internet est limité par le gouvernement ou par un obstacle technique, une frange réduite de la population y est connectée: en 2010, 8 % des Indiens, 13 %  des Sud-Africains, 34 % des Chinois, 41 % des Brésiliens, 79 % des Américains et 80 % des Français disposaient d’une connexion2. D’autre part, l’origine des internautes qui s’expriment n’est souvent pas explicitement indiquée. Sur les principaux sites (notamment la presse en ligne), le lectorat va bien au-delà de la nationalité du média. Sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Weibo), la géolocalisation des messages a également ses limites : seuls 0,5 % des messages sur Twitter sont associés à des coordonnées GPS. L’étude a donc retenu d’autres informations pour définir la nationalité, notamment celles renseignées dans les profils d’utilisateurs, qui introduisent un biais évident.
Troisième limite, les réseaux sociaux ont un archivage relativement court des messages : ceux qui ont alimenté l’étude datent de novembre 2011 à février 2012.
Enfin, l’étude ne permet pas de déterminer in extenso la position de l’opinion publique : elle élude en effet la part de l’opinion publique qui ne s’exprime pas par le canal Internet, par manque d’intérêt ou par difficulté d’accès.

La multiplication des blogs montre l’appropriation de la question climatique par la société civile. Le sujet intéresse, quelles que soient les réflexions qu’il suscite.
Les « blogs » gérés par des individus, scientifiques, journalistes ou particuliers, constituent de plus en plus le premier maillon de la chaîne d’information pour qui cherche à s’informer. Ils agissent comme des filtres en redirigeant leurs lecteurs vers des sites de presse ou des sites officiels. Sur Internet, chacun revendique son statut de « scientifique » comme de « non scientifique » pour appuyer les propos qu’il défend sur le climat : dans le dernier cas, c’est le « bon sens » qui est utilisé comme argument de crédibilité.

Les blogs scientifiques sont les principaux lieux d’échanges, en termes de nombre de commentaires par article, entre scientifiques comme entre scientifiques et non-scientifiques. Ils peuvent exprimer une opinion tranchée en faveur du climatoscepticisme ou plus factuelle, mais se distinguent par leur tonalité technique.
La moitié du contenu concerne les modèles climatiques et les résultats de la recherche, contre moins de 20% pour l’un des principaux blogs sceptiques américains, Watts Up With That. Sur les blogs scientifiques, le tiers des messages a une tonalité sceptique, et les manifestations d’inquiétude sont rares.
Les blogs climatosceptiques sont en revanche les plus actifs en termes de nombre d’articles postés par les auteurs. Moins de 1 % des commentaires y expriment de l’inquiétude.

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La presse en ligne est également le lieu de débats aux tonalités rarement anxieuses (un commentaire sur vingt) et accorde relativement plus d’importance à la question des politiques climatiques et des lobbies liés qu’à la science. Néanmoins, ces sites sont le lieu d’échanges sur la science et ses prévisions.
Deux espaces affichent les conversations les plus anxieuses : les blogs tenus par des militants pour la protection de l’environnement et Twitter, outil qui encourage les réactions immédiates. Un tweet sur cinq a une tonalité inquiète, quand seul un message sur dix fait allusion à la recherche scientifique.

Internet a également un « effet amplificateur » de l’impact des événements ponctuels : les conversations y sont dopées par les controverses ou les sommets internationaux, qui provoquent souvent la création de nouveaux espaces de conversations.  De décembre 2009 à janvier 2010, au moment du climategate,  le nombre de commentaires sur le blog scientifique Realclimate augmente considérablement. En revanche, l’augmentation de l’activité de l’auteur du blog climatosceptique Watts Up With that ? n’entraîne pas plus de commentaires.
Un inconvénient majeur du web est la difficulté d’y voir s’exprimer des ressortissants de pays émergents, car les contenus anglophones et les internautes américains dominent l’espace. Les internautes chinois, brésiliens, indiens ou sud- africains ont peu de possibilité de commenter la presse en ligne et ont lancé peu de blogs. Le réseau Twitter est bloqué en Chine et son homologue Weibo ne permet pas une liberté d’expression identique, pour des motifs techniques et administratifs : la plateforme répercute quelque 40 000 messages autour de la conférence, quand Twitter en affiche 4 millions.

1 Ce paragraphe reprend les principales conclusions de l’analyse sémantique menée par Semiocast, présentées dans le rapport réalisé pour le CAS.

2 Source : UIT

 

2.6. De l’opinion aux opinions : que sait-on de la formation des opinions publiques vis-à-vis du changement climatique ? 

On connaît encore assez mal les mécanismes par lesquels se forme l’opinion publique. (heureusement ….) Ses préoccupations sont le résultat de différents contextes nationaux, en termes de culture, mais aussi de fonctionnement et de liberté des médias, d’accès à l’information, de niveau de formation, d’exposition aux retombées du changement climatique et du traitement politique du sujet.
Au niveau individuel – qui concerne la majeure partie des études menées aux Etats- Unis, il semble que les plus inquiets ne sont pas ceux qui témoignent des connaissances scientifiques les plus étendues 1. En revanche, dans la culture anglo-saxonne, le niveau de connaissances scientifiques renforcera l’opinion d’un individu,qu’il soit convaincu ou sceptique vis-à-vis du changement climatique et de sa cause anthropique.

L’expérience d’un événement climatique extrême tend par ailleurs à renforcer la croyance individuelle dans la réalité du changement climatique : la moitié des Américains se baseraient sur leurs propres observations d’anomalies météorologiques locales pour déclarer que le changement climatique est une réalité 2 (la météo n'est pas le climat….). Ces observations accroissent la sensibilisation des individus : le réseau Twitter enregistre ainsi des pics de conversations à propos du climat lors de l’hiver 2011, particulièrement doux (Semiocast, 2012).
En revanche, ce facteur a peu d’influence sur la perception collective. A cette échelle, c’est plutôt le volume médiatique du changement climatique qui influencerait l’inquiétude de la population 3. La mobilisation du grand public est cependant constante à l’heure actuelle, alors même que les médias semblent moins intéressés. L’importance accordée par la presse en ligne au sujet du changement climatique est inégale selon les sommets (mais est-ce là où le sujet est le plus évoqué : il intervient maintenant au coin de tous les articles qui traitent d'environnement ou d'énergie…), mais le nombre de commentaires des internautes reste constant. Ainsi, sur les sites de CNN et du Monde, le nombre d’échanges (nombre de commentaires par article) est à son maximum lors de la conférence de Durban en 2011, alors que le nombre d’articles mis en ligne avait atteint un pic deux ans auparavant, lors de la conférence de Copenhague – indice que l’intérêt du public pour les négociations climatiques pourrait à présent être supérieur à celui des médias (oui, mais les commentaires sont de plus en plus sceptiques …).
Malgré l’intégration de la question climatique parmi les préoccupations publiques, la perception d’une menace a chuté en France et aux Etats-Unis de 2008 à 2010. La proportion d’Américains convaincus de la réalité du phénomène a chuté de 14 % pendant cette période ; en France, la proportion d’individus reconnaissant la nécessité de lancer une réponse immédiate a également décliné de 17 %. En 2007, 33 % des Français citaient le changement climatique comme le problème environnemental le plus inquiétant ; en 2010, cette proportion passe à 19 % 4. Cette évolution contraste avec celle des opinions publiques des pays émergents, plus constantes et dont la conviction de l’origine anthropique du changement climatique augmente (cf. graphique supra).
Cette évolution débutante, mais inquiétante, peut être expliquée par plusieurs facteurs : suite aux résultats décevants de la conférence de Copenhague et au dessaisissement des médias, le public semble s’être peu à peu détourné de l’urgence du problème. L’émergence de controverses sur le travail des climatologues 5 et l’accélération de la crise économique mondiale, qui supplante les inquiétudes environnementales parmi les principales préoccupations publiques, y ont sans doute également contribué. En 2011, le changement climatique était ainsi la cinquième préoccupation des Français après l’emploi, l’inflation, l’éducation et les inégalités 6.
1 Etude menée aux Etats-Unis : Kahan D., Wittlin M., Peters E., Slovic
P., Larrimore Ouellette L., Braman D. et Mandel G. (2011), “The Tragedy
of the Risk-Perception Commons: Culture Conflict, Rationality Conflict, and Climate Change”, SSRN eLibrary.
2 Borick C. et Rabe B. (2012), “Fall 2011 National Survey of American Public Opinion on Climate Change”, Brookings Institution, Issues in Governance Studies, Report No. 45, février.
3 Brulle R., Carmichael J. et Jenkins J. (2012), “Shifting public opinion on climate change: an empirical assessment of factors influencing concern over climate change in the U.S., 2002–2010”, Climatic Change.
4 ADEME et MEDDAT (2011), op. cit., et : « Ademe, opinions et pratiques environnementales des français en période de crise », Ademe et vous, stratégies et études (28), 30 mars 2011 ; Leiserowitz A., Maibach E. et Roser-Renouf C. (2010), Global Warming’s Six Americas, January 2010, Yale University and George Mason University. New Haven, CT: Yale Project on Climate Change.

5 Leiserowitz A., Maibach E. W., Roser-Renouf C., Smith N. et Dawson E. (2010), “Climategate, Public Opinion, and the Loss of Trust” , juillet.

6 ADEME (2011), Les représentations sociales de l'effet de serre en 2011, novembre.

3. Recommandations : défendre une vérité qui dérange

Selon le titre du film d’Al Gore, le changement climatique est « Une vérité qui dérange » (2006) : il remet en cause nos modes de vie, de consommation et de production, et, par ricochet, nos modèles de développement et nos choix collectifs.
Les recommandations suivantes, dont certaines sont issues du rapport Nomadéis-Semiocast-K-Minos, visent à informer l’opinion publique sur les dérèglements climatiques, afin que notre société puisse choisir les évolutions qu’elle entreprendra en toute connaissance de cause.
Par ailleurs, il importe de mieux connaître les causes et l’évolution du climatoscepticisme dans l’opinion publique et de diffuser plus extensivement dans les médias et sur le site de l’ADEME l’enquête « Effet de serre » réalisée par l’Agence depuis les années 2000 pour mieux comprendre l’opinion publique française.
Au-delà du clivage entre convaincus et sceptiques, il existe une grande diversité d’opinions. En Europe, le climatoscepticisme reste méconnu : il concernerait beaucoup de catégories, à la fois âgées et jeunes,  sans clivage socioéconomique, rassemblées autour d’un sentiment de marginalisation 1. (Et nous voilà rhabillés pour l'hiver … smile )
En France comme ailleurs, il serait particulièrement intéressant d’étudier la formation des consensus générationnels identifiés par l’étude de Nomadéis pour saisir pourquoi la majorité des jeunes sont convaincus du changement climatique et de son origine anthropique, et enfin pourquoi ils sont optimistes sur sa résolution.
1 Bozonnet (2012), op.cit.

3.1. Expliquer que l’incertitude inhérente à la science ne remet pas en cause le consensus des chercheurs autour du changement climatique.

Percevoir l’existence d’un consensus scientifique sur le changement climatique peut s’avérer difficile : il s’agit d’une part de comprendre qu’en dépit d’une incertitude intrinsèque à la science, il existe un consensus sur la réalité du changement climatique, et d’autre part, de faire le tri (sur quelles bases ?) entre les conclusions partagées par la grande majorité de la communauté scientifique et les incertitudes et les doutes plus profonds exprimés par un nombre limité de chercheurs et d’autres observateurs.

D’autre part, le principe de précaution dicte une obligation d’action dès lors qu’une menace est diagnostiquée, et ce dans l’état des connaissances scientifiques et techniques.

La question est bien : y-a-t-il menace, si oui, quelles sont ses caractéristiques  et si oui, quelles sont les acyions à mener. La phrase ci dessus est bien le moyen de couper le débat sur la réalité de la menace ou sur son ampleur et donc de laisser aux citoyens le choix de décider s'il y a lieu d'agir ou non, et si oui comment. D'autre part, il y a toujours des choix à faire, et cette priorité si elle est reconnue comme telle, ne s'inscrit que par rapport à d'autres priorités. Le génie du message politique du RCA a été de vouloir tout englober mais à l'usage, beaucoup restent sur le bord du chemin (voir Copenhague et voir les politiques nationale).Sinon, j'attends de voir comment la communication sur l'incertitude va être faite … car il y en a de différentes sortes …

Or, les climatosceptiques insistent sur les incertitudes inhérentes à la recherche pour discréditer le consensus de la communauté scientifique. Il convient donc non pas de les occulter, mais au contraire de chercher à les présenter avec transparence et honnêteté.(justement…)
Les supports d’information de l’Etat (plaquettes, sites web des ministères, campagne de l’ADEME, etc.) et du GIEC gagneraient ainsi à présenter non seulement les points de consensus scientifique et les effets déjà tangibles du changement climatique, mais aussi les incertitudes et les sujets de désaccord.
La mise en place d’expositions interactives à la Cité des sciences ou dans d’autres musées, qui placent le visiteur dans une position de chercheur, pourrait contribuer à exposer efficacement ce qui fait la difficulté et l’originalité du travail scientifique.

Recommandation n°1 : Diffuser le plus largement possible les connaissances scientifiques sur le changement climatique, en insistant non seulement sur les points de consensus scientifique et sur ses effets déjà tangibles (c'est déjà fait), mais aussi sur les incertitudes et les sujets de désaccord. (c'est nouveau mais comment cela va-t-il être traité, en laissant les questions ouvertes ou pour finir par conclure que l'avenir est écrit ?) sIl serait également souhaitable de diffuser sur la télévision et la radio publiques un programme d’information sur les causes et les effets du changement climatique avant ou après les bulletins météorologiques, à des heures de grande écoute.(Ca c'est de la propagande… et cela va dégouter les gens de regarder la météo à la télé).


3.2. Renforcer la communication du GIEC vis-à-vis du grand public

Jusqu’ici le GIEC a essentiellement dialogué avec les décideurs, au cours du processus d’élaboration des rapports d’évaluation et de la rédaction des résumés qui leur sont destinés. Afin de limiter l’impact des controverses lancées par des climatosceptiques, il serait utile qu’il prenne en compte le grand public dans la stratégie de diffusion de ses travaux, notamment en publiant des supports spécifiquement destinés au grand public. (Ou comment éviter de répondre aux sceptiques …)
Il importe en particulier de renforcer la communication du Groupe sur le consensus autour de l’existence du changement climatique et de son origine anthropique, et sur son propre fonctionnement, notamment les relations qu’il entretient avec les décideurs politiques et les outils dont il dispose pour gérer les incertitudes scientifiques (cf. annexe du rapport).

Le fonctionnement du GIEC pourtant mis en cause par l'audit de l'IAC agissant sur mandat du PNUE n'est pas abordé : il s'agit pourtant d'un point fondamental qui explique le fonctionnement de club et de tribalisme mis en lumière par le Climategate et par certains auteurs. Autre aspect : le rapport du GIEC couvre quatre grands aspects : l'état des connaissances sur le-s- climat-s- de la Terre, l'évolution de ceux-ci, les impacts du RCA, les actions possibles – adaptation et atténuation-. Si le premier aspect ne pose pas vraiment de problème sur la mission (mais en pose quant aux causes), les trois autres sont plus délicats au regard du mélange science-politique :

– l'évolution du climat jusqu'en 2100 selon les modèles relève-t-elle d'une activité scientifique ou d'une interprétation de l'état des connaissance ?,

– les impacts du RCA sont soumis à un biais de confirmation évident ou au fait que le RCA est pris comme hypothèse ou explication indépassable de nombre de phénomènes rapportés ou étudiés (ex: la malaria …),

– l'adaptation et l'atténuation listent les actions possibles des politiques publique : c'est ici que l'imbrication est la plus forte avec la politique via l'expertise (et non l'état de la science, au mieux des techniques, mais pour la plupart, elles sont nouvelles ou survivaient dans des marchés de niche ou de peu d'ampleur).

Enfin, s'il n'y avait pas de sujet politique derrière le RCA, il n'y aurait pas de GIEC.

La communication est une manière douce de répondre au scepticisme, sans remettre sur la tablecertains aspects de son mandat, en séparant mieux la science (ce qui est connu ou moins connu), l'expertise (évolution du climat, impacts à venir, prospective) et les choix politiques possibles. Enfin, le fonctionnement du GIEC a montré certains disfonctionnements (littérature grise ou militante dans certains sujets, bibliographie parfois sélective, non mise en évidence des points de controverses, etc …). Le GIEC officiellement revoit ses procédures mais cela reste laborieux.

L’idée de constituer un réseau d’antennes locales destinées à resserrer les liens entre le GIEC et les réalités de terrain a été suggérée à plusieurs reprises 1.

Recommandation n°2 : Instituer des correspondants du GIEC dans les grandes régions du monde pour mettre en place une communication réactive et adaptée.

1 Voir Hulme M. (2010), “IPCC: cherish it, tweak it or scrap it?” Nature 463, 730-732, 11 février |doi:10.1038/463730a.

4 Conclusion

Les opinions publiques sont des réalités complexes : loin d’être la somme d’opinions individuelles, elles sont bien plutôt le produit de cultures, d’accès à différents types d’informations et de réalités socioéconomiques différentes. L’ensemble des populations des pays « clés » des négociations internationales a été sensibilisé à la question climatique, plus ou moins uniformément selon les pays. En France comme dans les pays émergents, le climatoscepticisme reste pour l’heure marginal et ne fait pas l’objet d’une polarisation politique, véritable obstacle à la prise de conscience de l’opinion publique américaine à propos de l’urgence du problème. L’information donnée par les pouvoirs publics doit viser à éviter une telle polarisation, car cette dernière conditionne les différentes catégories de population à ne recevoir qu’un certain type d’informations (seuls les médias ou les discours de leaders politiques orientés seront entendus) et restreint l’opportunité de faire reconnaître l’existence d’un consensus scientifique sur la question.

NB : "Pensée unique" figure bien dans l'annexe à l'étude, mais sans analyse du contenu seuls les commentaires faisant l'objet d'une analyse (la méthode devrait plaire …). Cette annexe étant certainement la partie la plus intérressante des documents fournis, malgré quelques biais. J'y reviendrai peut-être. Le site Skyfall a été complètement pompé … Méthode de sauvages, sans même demander … Bon, j'ai quelques problèmes sur les statistiques : au 1er janvier 2012, il y avait 63881 commentaires sur le site (non compris les commentaires du site de Ben … et plus de 70 000 aujourdhui) et 580 articles pour 648 articles  hors pages fixes aujourd'hui. Il n'y a pas eu de commentaires de perdus lors du blocage en 2011 mais lors des blocages liés à la base de données (max une semaine).

Remarque finale : nulle part, l'étude ne comprend un sondage des pro-RCA et des sceptiques, leur demandant pourquoi ils inclinent à telle ou telle position … ce qui serait peut-être une solution si l'on veut les faire changer d'avis … smile . En particulier, l'impact de la taxe carbone est complètement occulté sauf par VMD, mais peut-être pas avec la bonne interprétation.

@@@@@@                                              

 

 

 

 

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57 réponses à “Le CAS et les climatosceptiques en France-2.”

  1. Christian Gérondeau : Ecologie, la fin. Vingt ans de décisions ruineuses, éditions du Toucan, 2012, 448 p.

    Pourquoi des groupes de pression, des partis politiques, des associations ont inventé « l’urgence écologique » et combien cette fausse urgence va-t-elle coûter au contribuable français?
    Comment aussi, lorsque des scientifiques opposent à ces « khmers verts » des arguments contradictoires, ils sont aussitôt bannis et insultés avec une violence qui fait effectivement penser aux méthodes totalitaires ? Appuyé sur les mesures du Hadley Center et de l’OML, validées par le GIEC, Gérondeau fait remarquer qu’après une hausse continue de 1975 à 2000, toutes les mesures font apparaître que la température moyenne de la planète n’augmente plus depuis onze ans. Pourquoi ? Nul ne le sait. Mais pourquoi personne ne le dit… ? Gérondeau en a quelques idées…

    Je mets particulièrement en exergue ce passage :

    Comment aussi, lorsque des scientifiques opposent à ces « khmers verts » des arguments contradictoires, ils sont aussitôt bannis et insultés avec une violence qui fait effectivement penser aux méthodes totalitaires ?

    Confirmation toute « chaude » par Ben (post #107) ici : http://www.skyfall.fr/?p=1133#comment-90977

    Le « khmers verts » de service fut, hier soir sur Arte, Alain Lipietz.

  2. @ Laurent Berthod
    Oui, vous avez raison pour l’inquisition.
    Ce qui est regrettable c’est l’évolution et les « excès » qu’elle a entrainé, surtout, semble t il, en Espagne au XVII°.
    A la base, son fondateur St Dominique cherchait à convertir les « égarés » par la parole.
    Les tortures (courantes également dans la justice civile) et mises à mort, pas si nombreuse que cela sur la durée, mais ce n’est pas une excuse, sont venues après.
    Toujours est il qu’on frémit quand on a l’impression que des gens comme Alain L***(au hasard…) voudraient bien revenir, au nom de leur dogme et de leur totalitarisme à des pratiques « dignes de » l’Inquisition dans sa version « dévoyée » (ou au KGB, STASI, Savak au choix, si on peut dire).
    Comme disait un un certain moustachu, mais dans une langue d’outre-Rhin, et avec des mots, très légèrement différents :
    [je ne veux voir que] une tête, un dogme, un chef !

  3. Les recommandations suivantes, dont certaines sont issues du rapport Nomadéis-Semiocast-K-Minos, visent à informer l’opinion publique sur les dérèglements climatiques, afin que notre société puisse choisir les évolutions qu’elle entreprendra en toute connaissance de cause.

    Cette phrase est un modèle du genre. Outre qu’elle mentionne la notion de « dérèglements climatiques » dont on se demande bien à quoi il est fait allusion (dérèglement ? Le climat a-t-il jamais été « réglé ». Si oui, quand l’a t’il été ?), il s’agit purement et simplement de trouver la méthode pour se réapproprier l’opinion publique et la ramener « dans le droit chemin ». Sans se demander sérieusement pourquoi celle-ci s’en est écarté et pourquoi le scepticisme a manifestement gagné du terrain. Chez nous comme ailleurs.

    Je ne sais qui sont les auteurs de ce texte, mais une chose est sure :
    Ces gens-là sont complètement dénués du moindre esprit critique voire du simple doute qui obsède inéluctablement tout chercheur scientifique digne de ce nom (et de la prudence qui va avec).
    Mais le sont-ils ? Là est la question.

  4. Bob (#56),

    Cette phrase est un modèle du genre. Outre qu’elle mentionne la notion de “dérèglements climatiques” dont on se demande bien à quoi il est fait allusion (dérèglement ? Le climat a-t-il jamais été “réglé”. Si oui, quand l’a t’il été ?)

    Mon cher Bob,

    Cette phrase est le prototype de l’énoncé de la novlangue écolo-climato-alarmiste.

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