Pourquoi avoir peur ?


Un article de Matt Ridley bien venu après ce jour de fin du monde qui a fait pschitt, finalement le spectre de la poële à frire s'éloigne (si l'on en croit les données et non les modèles). Ensuite on verra bien comment cela sera remixé par le GIEC.
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Oubliez la grand-messe du climat à Doha qui s'est close en début de mois. Les discussions théologiques au Qatar sur les arcanes de traités climatiques ne sont plus pertinents. Au loin, se déroule parmi les scientifiques le débat sur le changement climatique le plus important, celui sur la question de la sensibilité du climat au CO2 : combien de réchauffement produira réellement
un doublement du dioxyde de carbone atmosphérique ? Le groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique répondra à cette question dans son cinquième rapport d'évaluation, l'année prochaine.
Le grand public n'est pas au courant du débat sur le GIEC. Mais je viens de parler à quelqu'un qui comprend les questions: Nic Lewis. Financier à succès semi-retraité à Bath, en Angleterre, muni d'une solide culture en mathématiques et en physique, M. Lewis a apporté une contribution importante à la question du changement climatique.
Il a d'abord collaboré avec d'autres afin d'exposer les principales erreurs statistiques d'une étude de 2009 sur les températures dans l'Antarctique. En 2011, il a découvert que le GIEC a, par une manipulation statistique injustifiée, modifié les résultats d'un document clé de 2006 de Piers Forster de l'Université de Reading et de Jonathan Gregory du Met Office (service météorologique national du Royaume-Uni),  afin d'amplifier largement le faible risque d'avoir une sensibilité du climat élevée. M.Lewis a également constaté que le GIEC avait reporté de manière erronée les résultats d'une autre étude, conduisant à la délivrance d'un erratum du GIEC en 2011.
M. Lewis m'a dit que les dernières évaluations de l'effet des aérosols observés (comme les particules soufrées de fumée de charbon) constatent bien moins d'effet de refroidissement qu'on ne le pensait lors du dernier rapport du GIEC. La vitesse à laquelle l'océan absorbe l'effet de serre produit par les GES est désormais connue et est assez modeste. En d'autres termes, les deux excuses utilisées pour expliquer le lent et doux réchauffement dont nous avons fait l'expérience, menant à l'impasse de températures mondiales pas plus élevées qu'il y a 16 ans, ne fonctionnent plus.

En bref, nous pouvons maintenant estimer, à partir d'observations, la sensibilité de la température au dioxyde de carbone. Nous n'avons plus besoin d'invoquer des modèles non testés. La Comparaison de l'évolution de la température de la planète au cours des 100 à 150 dernières années avec le changement de "forçage radiatif" (réchauffement ou refroidissement) dû au dioxyde de carbone, aux aérosols et à d'autres sources, moins l'absorption de chaleur par l'océan, peut maintenant fournir une bonne estimation de la sensibilité du climat.

La conclusion en tenant compte des meilleures estimations sur l'observation du changement décennal  de la température mondiale moyenne entre 1871-80 et 2002-11, et des changements correspondants dans le forçage et le contenu thermique des océans, est la suivante: un doublement du CO2 conduira à un réchauffement de 1,6° -1,7° C (2,9° -3,1° F).

C'est beaucoup plus faible que les meilleures estimations actuelles du GIEC, soit 3° C (5,4° F).

M. Lewis est un relecteur expert du projet récemment divulgué du rapport scientifique WG1 du GIEC. Le GIEC lui interdit d'en parler, mais il connaît toutes les meilleures estimations d'observation et intervalles d'incertitude fournies dans le projet de rapport. Ce qu'il m'a dit, c'est de la dynamite.

Compte tenu de ce que nous savons maintenant, il est presque impossible que la grande augmentation redoutée de la température se produise. Commentaires de M.Lewis : «En considérant le scénario du GIEC qui suppose un doublement du CO2, et en ajoutant l'équivalent d'une autre augmentation de 30% des gaz à effet de serre d'ici à 2100, conduirait à une nouvelle hausse d'au maximum 1° C."

Un changement cumulatif de moins de 2° C d'ici la fin de ce siècle ne causera pas grands dommages. Cela fera fera mieux du bien, ce que nombre de scientifiques du GIEC ont admis dans le dernier rapport du GIEC. Les précipitations augmenteront légèrement, la saison de végétation s'allongera, la calotte glaciaire du Groenland ne fondra que très lentement, et ainsi de suite.

Certaines des recherches les plus récentes basées sur des observations indiquent aussi que la sensibilité climatique est d'environ 1,6° C pour un doublement du CO2. Une impressionnante étude publiée cette année par Magne Aldrin du Centre de Calcul norvégien et ses collaborateurs donne 1,6° C comme estimation la plus probable. Michael Ring et Michael Schlesinger de l'Université de l'Illinois, en utilisant l'enregistrement de la température la plus digne de confiance, l'estiment également 1,6° C.
La grande question est celle-ci : est-ce que les auteurs principaux du chapitre pertinent du rapport du GIEC à paraître vont reconnaitre que la meilleure preuve issue des observations n'est plus compatible avec la plage "probable" de 2 à 4,5° C de la sensibilité climatique ? Malheureusement, cela semble peu probable, compte tenu des antécédents de l'organisation à remplacer une politique fondée sur des preuves par une qui les fabrique, ainsi que la réticence des scientifiques universitaires à accepter que ce qu'ils ont admis pendant de nombreuses années est maintenant erroné.


***

Comment peut-il y avoir désaccord sur la sensibilité du climat si les propriétés de CO2 en tant que gaz à effet de serre sont bien établies? La plupart des gens pensent que la théorie d'un réchauffement climatique dangereux est entièrement construite sur le dioxyde de carbone. C'est faux.

Il y a peu de doutes parmi les scientifiques sur la quantité de réchauffement que le seul CO2 peut produire, toutes choses étant égales par ailleurs : environ 1,1° à 1,2° C pour un doublement par rapport aux niveaux pré-industriels. Là où le réchauffement du CO2 devient vraiment dangereux, c'est par l'amplification par rétroactions positives, produisant principalement de la vapeur d'eau et des nuages.

Cela se passe comme ça : un peu de réchauffement (quelle qu'en soit la cause) réchauffe la mer, ce qui rend l'air plus humide et la vapeur d'eau elle-même, qui est aussi un gaz à effet de serre. Selon les modèles, le  changement de nébulosité  conduit ​​généralement à accroitre le réchauffement, de sorte que celui-ci est doublé, triplé voire plus.

Cette hypothèse est au cœur de tous les modèles utilisés par le GIEC, mais pas même les climatologues les plus zélés n'affirmeraient que ce triplement est un fait établi. Pour commencer, la vapeur d'eau pourrait ne pas être à la hausse. Une étude récente de la Colorado State University a conclu que «nous ne pouvons ni prouver ni réfuter une tendance forte dans les données globales de vapeur d'eau." Et puis, comme un physicien lauréat du prix Nobel  vétéran de la lutte contre le changement climatique, m'a avoué l'autre jour: «Nous ne connaissons même pas le signe" de l'effet de la vapeur d'eau, soit en d'autres termes, s'il accélère ou ralentit le réchauffement de l'atmosphère.

Les modèles climatiques sont connus pour mal simuler les nuages, et compte tenu de l'effet des nuages ​​très important sur le système climatique, certains refroidissent la terre, par ombrage ou par transport de chaleur vers le haut et de froid vers le bas dans les orages, et d'autres la réchauffent en bloquant le rayonnement sortant, il reste très plausible qu'il n'y a pas de retour positif net de la vapeur d'eau.

Si c'est effectivement le cas, alors nous avons déjà vu environ 0,6 ° C de réchauffement, et les données en notre possession pointeraient vers 1,2 ° C environ de réchauffement à la fin du siècle. Et c'est, je le répète, à peu près là où on en est.

Les scientifiques de l'IPCC vont devoir choisir l'année prochaine si ils admettront, contrairement à ce que  de complexes et invérifiables modèles informatiques leur disent, que les preuves obtenues de l'observation indiquent désormais un changement faible de température, sans dommages. Au nom de tous ces pauvres gens dont les vies sont ruinées par les prix élevés des produits alimentaires et de l'énergie causés par le détournement du maïs en biocarburant et le subventionnement des énergies renouvelables par des carbonocrates et de leurs copains capitalistes, on peut juste espérer que les scientifiques oseront le faire.

M.Ridley écrit la rubrique Mind and Matter du Wall Street Journal et a écrit sur les questions climatiques pour diverses publications depuis 25 ans. Sa famille loue des terres pour l'exploitation du charbon dans le nord de l'Angleterre, sur un projet qui prendra fin en cinq ans.

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25 réponses à “Pourquoi avoir peur ?”

  1. Sa famille loue des terres pour l’exploitation du charbon dans le nord de l’Angleterre, sur un projet qui prendra fin en cinq ans.
    Ah, ah, tout s’explique !
    Encore un « sceptique » lié au grand capital pétroléo gazo charbonnier.
    Je trouver qu’on « 1,6…ste  » trop sur une valeur « raisonnablement certaine » (likely certain with ubncertain uncertainities ???) de la sensibilité du CO2.
    On avoue que la calotte glaciaire du Groenland va continuer de fondre.
    Bref, on est démasqué :
    « Allègre, sort de ce corps » !!!
    PS : plus que quelques heures avant de savoir si réellement (et non pas par des modèles), la fin du monde aura lieu le 21 décembre (mais à quelle heure?).

  2. pastilleverte (#1),

    (mais à quelle heure?).

    Mihai vous a dit à midi : c’est passé, le monde est fini ! ouf ! C’est aussi mieux qu’avant !!

  3. de Rouvex (#2),
    ben non alors, quid de
    le « consensus » scientifique ?
    Et les « sceptiques » ?
    Et « le débat est clos » ?

  4. Nic Lewis est le 4eme larron de O’Donnel et all dont j’ai parlé sur un autre fil. Je comprend mieux pourquoi son papier est cité dans l’AR5.

  5. Cet article ne me fait ni chaud ni froid, dans la mesure où l’auteur prend au sérieux cette machine à mouvement perpétuel dans laquelle un gaz à l’état de trace, de par sa capacité (très limitée d’ailleurs) à piéger les IR pourrait réchauffer quoique ce soit. Cette histoire de forçage radiatif et de sensibilité climatique est à mourir de rire.

  6. scaletrans (#6),
    Cette histoire de forçage radiatif et de sensibilité climatique est à mourir de rire.

    ————————
    T’admets quand même que sans vapeur d’eau , le climat de la terre serait invivable

  7. the fritz (#7),
    S’il n’y a pas de vapeur d’eau, c’est qu’il n’y a pas d’eau, donc effectivement, il n’y aurait aucune vie sur terre…. et ce ne serait pas la faute au climat dont par évident personne ne pourrait se soucier.

  8. the fritz (#7),

    Bien sûr, mais il n’est pas question de forçage radiatif ici, mais de chaleur latente entre autres. Le bidulator, c’est pour les gogos (même très diplômés, ce qui est loin d’être mon cas)

  9. scaletrans (#6), m’a coupé l’herbe sous le pied…
    Pas mieux : pas impressionné pour un sou par cette histoire de 1.6 °C…

    Attribuer tant de chose à un « doublement » du CO2, c’est à dire 0.04 % en volume en plus…
    Pfffff !

  10. Mais, mais, mais… où est-il ce fameux réchauffement climatique, en fait ?
    Les faits se trompent rarement, contrairement aux croyances…

  11. M.Shadok (#12), oui, mais de quel réchauffement parlez-vous ?
    Celui que des illuminés croient voir dans les dixièmes de degrés d’une courbe de température bidonnée informatiquement ou dans l’augmentation des diarrhées chez les pingouins ?

  12. Murps (#14),

    Si on en croit le dernier billet de PU , ca dépend pas du CO2, peut être ca réchauffera , peut être pas.

  13. En attendant, la fin du monde n’a pas eu lieu.
    Remboursez !!!
    Encore un complot des hérétiques non-croyants sceptiques !

  14. devin plombier (#15), et peut-être même qu’on pourra pas dire si ça réchauffe ou pas.
    Mieux : ça réchauffera vaguement ici et ça refroidira à peu près là, mais on ne saura pas évaluer exactement combien…
    C’est ça la véritable climatologie…

  15. Suite de l’article de Matt Ridley

    Le prétendu blogueur Joe Romm, le valet l’employé du financier George Soros, s’est fendu d’un billet venimeux contre l’article de Matt Ridley dans le WSJ.

    Celui-ci a répondu chez Bishop Hill.

  16. devin plombier (#18),
    et cf; les T° « anormalement » douces sur la France actuellement.
    Elles doivent faire pendant à des T° « anormalement » basses quelque part pas trop loin…
    Merci M Leroux

  17. Daniel (#22)
    La vague de chaleur de 2010 a fait les gros titres.

    La vague de froid : RIEN ou presque.

    Journalistes faux-c.ls.

  18. Marot (#22), naon, faut pas être de mauvaise foi !

    :mrgreen:

    On a eu de jolies images sur les températures très basses en europe de l’est actuellement sur BFM ou i-télé.
    Ca vaut le coup de le signaler.

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