Vu d’Australie.


Extraits de l'article de Bob Carter paru dans WUWT Source. Merci à Pensée unique pour la traduction.

• • • • •

[…]

Bien que vous puissiez ne pas le savoir au vu de la nature antagoniste des discussions publiques sur le réchauffement climatique, un large accord scientifique et une interprétation partagée existe entre presque tous les scientifiques qui s'occupent de la question. Le terrain d'entente, dont une grande partie a été mentionnée par le Dr Hayhoe dans son article, inclut :

· Que le climat a toujours changé et changera toujours,

· Que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre qui réchauffe la partie inférieure de l'atmosphère,

· Que les émissions humaines s'accumulent dans l'atmosphère,

· Que le réchauffement de la planète d'environ 0,5° C s'est produit dans le courant du XXe siècle, mais

· Que le réchauffement climatique a cessé au cours des 15 dernières années.

La controverse scientifique sur le DRCDH (le dangereux réchauffement climatique du à l'homme) ne concerne donc en rien ce qui est mentionné ci-dessus. En revanche, elle relève dans sa quasi-totalité, de trois questions différentes, quoique connexes qui sont les suivantes :

· La quantité de réchauffement net qui est, ou sera, produit par les émissions anthropiques,

· La question de savoir s'il existe une preuve réelle qui démontre l'existence d'un réchauffement anthropique dangereux au cours des 50 dernières années, et,

· La question de savoir si les modèles informatiques du GIEC peuvent fournir des prévisions climatiques précises pour les 100 prochaines années.

[…]

Comment fonctionne la science ?

Les controverses sur le réchauffement climatique, ou plus généralement sur le changement climatique, sont une affaire qui relève de la science. La science traite de faits, d'expériences et de représentations numériques du monde naturel qui nous entoure. La science ne prend pas en compte les émotions, les croyances ou la politique, mais elle s'efforce plutôt d'analyser les questions sans parti pris et de façon objective, de sorte que dans l'examen d'un ensemble de faits donnés, deux praticiens différents peuvent aboutir à la même interprétation. Oui, je suis conscient de l'ironie de cette déclaration dans le contexte actuel.

Ce qui nous amène à la question du rasoir d'Occam et à l'hypothèse nulle (NdT : "Null hypothesis" en anglais.). […] L'expression «Rasoir d'Occam» est généralement utilisée comme raccourci pour représenter l'hypothèse scientifique fondamentale de la simplicité. Pour expliquer un ensemble donné d'observations du monde naturel, la méthode scientifique procède par la mise en œuvre, en tout premier, de l'explication la plus simple possible (hypothèse) qui peut expliquer les faits connus. Cette explication simple, appelée hypothèse nulle, devient alors l'interprétation adoptée jusqu'à ce que d'autres faits apparaissent, nécessitant une modification de l'hypothèse initiale, ou , peut-être, sa totale invalidation.

Compte tenu de la grande variabilité naturelle manifestée par les données climatiques, et l'incapacité à ce jour d'y sélectionner ou d'y identifier un signal anthropique, la bonne hypothèse de départ est l'hypothèse nulle, parce qu'elle est la plus simple qui soit compatible avec les faits connus, et qui peut  être formulée ainsi : leschangements climatiques globaux sont présumés être d'origine naturelle, au moins jusqu'à ce que des preuves spécifiques parviennent à démontrer la causalité anthropique.

C'est une des caractéristiques les plus extraordinaires du GIEC que les études qui y sont menées,  procèdent d'une inversion (injustifiée) de l'hypothèse nulle, à savoir : les changements climatiques globaux sont présumés résulter des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, au moins jusqu'à ce qu'une preuve spécifique n'indique le contraire.

 

Quelle hypothèse tester ?

 

Bien que la science du climat soit globalement complexe, l'hypothèse de l'effet de serre, elle-même, est simple, et il est relativement aisé de la tester, elle ou ses conséquences, en comparant avec les données disponibles. Mais tout d'abord, il est impératif être très clair sur ce que nous entendons précisément par ce terme.

[…]
L'hypothèse DRCDH que je veux tester ici, c'est précisément et uniquement de savoir si "un réchauffement climatique dangereux est causé, ou sera causé, par des émissions anthropiques de dioxyde de carbone". Pour être «dangereux», à tout le moins, le changement climatique doit dépasser l'amplitude ou la fréquence des réchauffements qui sont connus pour être associés à la météorologie normale et à la variabilité climatique.

Quels éléments de preuve utiliser pour tester l'hypothèse du DAGW ?

 

Considérons les tests suivants:

(i) Au cours des 16 dernières années, la température moyenne mondiale mesurée aussi bien par les capteurs thermométriques que par les capteurs satellitaires, n'a pas montré de réchauffement statistiquement significatif. Au cours de la même période, le dioxyde de carbone atmosphérique a augmenté de 10%.

Non seulement les augmentations importantes de dioxyde de carbone n'ont pas induit de réchauffement dangereux, mais il n'y a pas eu de réchauffement du tout. L'hypothèse est mise en défaut.

(ii) Au cours du XXe siècle, un réchauffement de la planète compris entre 0,4 et 0,7°C a eu lieu, avec une vitesse maximale au cours des premières décennies du siècle, d'environ 1,7°C par siècle. Par comparaison, nos meilleurs enregistrements climatiques régionaux montrent qu'au cours des 10.000 dernières années, les variations naturelles et cycliques du climat ont donné lieu à des maxima de température d'au moins 1°C plus élevés qu'aujourd'hui avec des taux de réchauffement de 2,5°C par siècle.

En d'autres termes, le taux d'accroissement tout comme l'amplitude du réchauffement au XXe siècle se situe bien à l'intérieur de l'enveloppe du changement climatique naturel. L'hypothèse est mise en défaut, une deuxième fois.

(iii) Si la température globale est contrôlée principalement par les concentrations atmosphériques en dioxyde de carbone, alors les variations de concentrations de dioxyde de carbone doivent précéder les changements parallèles de la température.

En fait, c'est l'inverse qui se produit à toutes les échelles de temps. Les changements de température précèdent les changements du taux de dioxyde de carbone d'environ 5 mois au cours du cycle saisonnier annuel, et d'environ 700-1000 ans au cours des cycles des périodes glaciaires. L'hypothèse est mise en
défaut.

(iv) Les modèles informatiques de circulation générale du GIEC qui prennent en compte l'augmentation du dioxyde de carbone, prévoient que le réchauffement climatique devrait se produire à un rythme de +2,0°C par siècle.

En réalité, il n'y a pas eu de réchauffement du tout durant une période plus longue que la dernière décennie, aussi bien dans l'atmosphère que dans les océans. Les modèles sont clairement défectueux. Ils attribuent un réchauffement, résultant du dioxyde de carbone ajouté, trop important (en langage technique on dit qu'ils surestiment la sensibilité climatique). L'hypothèse est mise en défaut.

(v) Ces mêmes modèles informatiques prédisent que des empreintes du réchauffement induit par les gaz à effet de serre seraient constituées par la création d'une zone atmosphérique plus chaude située à des altitudes de 8 à 10 km dans les régions équatoriales et aussi par une augmentation du réchauffement dans les régions des deux pôles.

Étant donné que nous savons déjà que les modèles sont défectueux, cela ne devrait pas nous surprendre d'apprendre que les mesures directes effectuées aussi bien par les radiosondes des ballons météorologiques que par les capteurs satellitaires montrent l'absence de réchauffement de la surface de l'Antarctique ainsi que l'absence totale d'une zone atmosphérique qui , selon les prédictions, devrait être plus chaude (NdT : Le hotspot) aux basses latitudes. L'hypothèse est mise en défaut, à deux reprises.

[…]

La réalité scientifique actuelle est que l'hypothèse du GIEC sur le réchauffement climatique dangereux a été testée à plusieurs reprises, et que ces tests ont échoué. Malgré l'investissement d'importantes sommes d'argent au cours des 25 dernières années (plus de 100 milliards de dollars), et l'immense effort de recherche effectué par les scientifiques liés au GIEC et par des scientifiques indépendants, à ce jour, aucune étude scientifique n'a établi un lien avéré entre les changements d'un quelconque paramètre environnemental significatif et l'origine humaine des émissions de dioxyde de carbone.

Par contre, l'hypothèse nulle que les changements climatiques globaux que nous avons observés au cours des 150 dernières années (et continuons d'observer aujourd'hui) sont d'origine naturelle, n'a toujours pas été réfutée. Comme cela a été résumé dans les rapports du Groupe international non gouvernemental sur les changements climatiques (NIPCC), des milliers d'articles publiés dans des revues à comité de lecture contiennent des faits ou des textes en accord avec l'hypothèse zéro et des explications plausibles et naturelles existent pour tous les changements climatiques globaux post-1850 qui ont été décrits jusqu'à ce jour.

[…]

Nous devons accepter l’idée que le risque théorique d'un réchauffement global dangereux causé par l'homme ne constitue qu'une petite fraction d'aléas climatiques bien plus considérables, que sont des événements météorologiques ou climatiques dangereux que la Nature nous impose de temps à autre et comme elle le fera toujours, ce que reconnaissent tous les scientifiques. Il est absolument évident, en se basant, par exemple, sur l'ouragan Katrina de 2005, sur la tempête catastrophique Sandy en 2012 aux États-Unis, sur les inondations de 2007 au Royaume-Uni et sur les feux de brousse tragiques en Australie en 2003 (Canberra), 2009 (Victoria) et sur ceux de grande extension de janvier de cette année, que même les gouvernements des pays riches le plus avancés sont souvent mal préparés aux catastrophes liées aux aléas climatiques d'origine naturelle.

[…]

 

De nombreux scientifiques, y compris d'éminents physiciens du soleil, affirment actuellement que la situation actuelle de la Terre relativement aux cycles solaires indique que la tendance climatique la plus probable au cours des prochaines décennies est un refroidissement significatif plutôt qu'un réchauffement. Pendant ce temps, les modélisateurs informatiques du GIEC nous assurent avec toute l'autorité dont ils disposent que le réchauffement climatique va bientôt reprendre, il suffit d'attendre et de voir.

Ainsi, en réalité, aucun scientifique sur la planète ne peut vous dire avec une probabilité suffisante si le climat en 2030 sera plus froid ou plus chaud qu'aujourd'hui. Dans de telles circonstances, la seule conclusion rationnelle à en tirer est que nous devons être prêts à réagir au cours des prochaines décennies à chaque épisode de réchauffement ou de refroidissement, en fonction de ce que la Nature a décidé de nous offrir.

[…]

@@@@@@

158 réponses à “Vu d’Australie.”

  1. Mihai (#150),

    La citation provient du Wiki anglophone , qui a été mal traduit – chose courante sur le Wikipedia francophone.

    Je n’ai trouvé aucune mention de « 2,000 gigatons of carbon » sur la page anglophone.

  2. Mihai (#150),

    L’anglais est en effet beaucoup mieux, plus prudent et donnant plus de données indépendamment de leur interprétation et beaucoup plus de biblio.

    Il y a bien une proposition d’explication qui fait état de 1500 Gt pour chacune des deux périodes de 1000 ans, d’injection de CO2 dans l’atmosphère, cela se trouve à propos d’une éventuelle explication par le volcanisme. Celui-ci devrait expliquer ces chiffres, si c’était lui, et la température suivrait, par le dogme « effet de serre ». Le nombre 2000 GT ne figure pas mais, il peut probablement être déduit, en associant les deux puits : océan et atmosphère.

    Cependant, un peu plus bas certains résultats disent aussi que l’excursion rapide de 13C suit de ~3000 ans le démarage du PETM.

    Ils partent de postulats dogmatiques : cause inconnue … CO2 … effet de serre … chaleur mesurée par le 18O en BAISSE et 13C en HAUSSE dans les êtres vivants marins … montée des océans.

    Mais on peut expliquer toutes les observations, sauf la cause, en uilisant comme seul critère d’interprétation de la variable proxy essentielle, le 13C, la variation de son indice de partition dans l’eau en fonction de la température.

  3. Mihai (#150),

    Je n’avais pas vu votre commentaire mais 1500 GT sur 1000 ans c’est bien 1.5 GT/an. Pour l’homme c’est 7.6 Gt/an dans l’atmosphère d’après la quantité de caarburant fossile brûlé et les feu de forêt et les changement d’usages du sol (LULC).

    Il n’y a donc pas eu de confusion entre point et virgule mais un peu de légèreté dans le discours. Il ne faut pas oublier que les échanges actuels en l’atmosphère et l’océan+la vie, c’est 200 Gt/an à +/- 20% près. Les 1.5 ou 7.6 Gt c’est impossible à estimer./

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