Par Nicola Scafetta
Traduction par Scaletrans.
Introduction
Selon le dernier rapport du GIEC, AR5, l’influence du Soleil sur notre climat depuis l’ère préindustrielle, en termes de forçage radiatif, est très faible comparée à la variation du forçage radiatif due à l’ajout anthropique de de gaz à effet de serre : 0.005 [0.00 à 0.10] W/m² contre 2.29 [1.13 à 3.33] W/m². Donc, le GIEC dit que les changements de l’activité solaire sont pratiquement négligeables comparés à l’influence anthropique. Peut-on avoir confiance dans cette interprétation ?
Lors d’un cours fameux, Feynman nous rappelle que les modèles scientifiques doivent prédire les observations physiques. Si cette condition essentielle n’est pas remplie, un modèle physique ne peut être considéré comme valide ou complet, et la science ne peut être considérée comme « établie ». En fait, il a été démontré qu’il y a des divergences sérieuses entre les prédictions des modèles climatiques de circulation générale (GCM) et les données (c.f. Scafetta 2013b). Donc il est légitime de remettre en cause la science qui sous-tend l’interprétation du GIEC et d’examiner les interprétations alternatives des changements climatiques.
Je résume ici comment la littérature scientifique alternative à la thèse selon laquelle le Soleil ne contribue que peu au changement climatique a traité le problème. En réalité, les enregistrements du soleil et de la température globale de surface semblent relativement corrélés aussi bien sur des échelles de temps courtes que longues si l’on adopte les méthodologies et modèles solaires appropriés. Il est nécessaire cependant de clarifier quelques concepts à cause de l’absence de consensus sur la contribution du Soleil aux changements climatiques. Je crois que beaucoup de gens sont quelque peu désorientés à ce sujet.
Comprendre les données
Les profils de température globale de surface ne sont évidemment pas déterminés uniquement par les contributions solaires. Sur des échelles de temps allant jusqu’au millénaire, les moyennes du climat global sont majoritairement régies par les éruptions volcaniques, les forçages anthropiques et maintes oscillations naturelles incluant les oscillations solaires et de marée lunaire. Pour éviter de fausses conclusions, les différentes attributions physiques doivent être prises en compte. De plus, la qualité des archives solaires et climatiques varie. Les mesures instrumentales sont souvent traitées à travers des modèles physiques et statistiques complexes et si des mesures directes manquent, des reconstructions de proxies solaires et climatiques de basse qualité sont adoptées.
De nombreuses études empiriques (c.f. Bond et al., 2001; Douglass and Clader, 2002; Eichler et al., 2009; Friis-Christensen and Lassen, 1991 ; Hoyt and Schatten, 1993 ; Hoyt and Schatten, 1997 ; Kerr, 2001 ; Kirkby, 2007 ; Loehle and Scafetta, 2011 ; Scafetta, 2012b ; Scafetta, 2013a ; Scafetta, 2013b ; Scafetta, 2014 ; Scafetta and West, 2007 ; Scafetta and West, 2008 ; Shaviv, 2008 ; Soon, 2005 ; Soon, 2009 ; Steinhilber et al., 2012 ; White et al., 1997) ont trouvé une signature solaire forte mais complexe dans le système climatique sur des échelles temporelles multiples en utilisant des modèles et archives spécifiques. Certaines de ces études soutiennent que le Soleil pourrait avoir contribué pour ˜ 50% au moins dans le réchauffement global postérieur à 1850. Cette conclusion contredit les modèles climatiques analytiques actuels comme les modèles de circulation générale (GCM) adoptés par le GIEC qui attribuent seulement 5% ou moins de contribution solaire pour le réchauffement observé sur la même période (voir par ex. GIEC (2013)). Par exemple, Douglass et Clader (2002) ; Lean and Rind (2009) ; Van Loon and Labitzke (2000) ; Scafetta (2009) ; Scafetta (2013c) ont évalué la signature du cycle solaire de 11 ans sur la température en filtrant en même temps les signatures volcanique, anthropogénique et les oscillations ENSO. Ces auteurs ont trouvé que durant la période 1980-2000, qui connut de très importantes oscillations solaires, la signature du cycle solaire de 11 ans avait une amplitude d’environ 0.1K. A des altitudes plus élevées la signature solaire de 11 ans monte jusqu’à ~O.4K (c.f. Scafetta, 2013c ; van Loon and Labitzke, 2000 ; Svensmark and Friis-Christensen, 2007).
Sur des périodes plus longues, l’influence solaire devient plus claire une fois qu’on utilise les modèles solaires proxy appropriés (c.f. : Eddy, 1976 ; Hoyt and Schatten, 1997 ; Kirkby, 2007) ; Steinhilber et al. (2012). Ces modèles ont trouvé une excellente corrélation entre un modèle proxy de rayonnement cosmique de 9400 ans de l’activité solaire à partir des carottages de glace et de cernes d’arbres et le climat Holocène asiatique obtenu à partir des stalagmites de la grotte de Dongge en Chine. En particulier, les données montrent une forte oscillation millénaire commune à la fois aux relevés solaires et de températures (c.f. : Bond et al., 2001 ; Kerr, 2001) qui doivent avoir contribué significativement au réchauffement observé depuis 1850.
En fait, Christiansen et Ljungquist (2012) ont montré que la température tropicale de surface exceptionnelle de l’hémisphère nord avait connu des périodes de réchauffement significatives durant l’Optimum Romain (-100 + 300) et durant la Période Chaude Médiévale (900-1400) et des périodes froides significatives durant le Haut Moyen Âge (400-800) et le Peti Âge Glaciaire (1400-1800) (Christiansen et Ljungquist 2012). Donc, d’après ce cycle millénaire, depuis 1800 la température devait s’accroitre naturellement : le maximum climatique millénaire induit par le maximum solaire millénaire devait intervenir au 21° siècle et pourrait avoir contribué à au moins 50% du réchauffement observé depuis 1850 (c.f. ; Humlum et al., 2011 ; Scafetta, 2012a ; Scafetta, 2013b). De nombreuses autres oscillations de période décennale, bi-décennale, 60 ans et séculaire qui peuvent être d’origine solaire-astronomique sont aussi typiquement observées dans un grand nombre de données (c.f. : Scafetta, 2010 ; Scafetta, 2013b ; Scafetta, 2014).
Etudes empiriques contre études de modèles climatiques
Donc il y a une incompatibilité apparente entre les études empiriques et les études analytiques. C’est probablement du à (1) des approches philosophiques différentes du problème et (2) l’actuel manque de compréhension scientifique des mécanismes physiques microscopiques régulant le changement climatique.
Essayons d’en comprendre la raison. L’approche empirique/holistique s’intéresse aux caractéristiques macroscopiques des données, qui sont interprétées en utilisant des méthodes de reconnaissance des modèles de corrélations croisées. Il n’y a pas besoin d’identification microscopique de tous les mécanismes physiques microscopiques pour reconnaître des modèles macroscopiques tels que les cycles, lesquels peuvent être modélisés directement.
Au contraire, l’approche analytique des GCM se concentre sur la modélisation microscopique des mécanismes physiques individuels et leur couplage : elle utilise des équations Navier-Stokes, la thermodynamique des changements de phase de l’eau atmosphérique, le bilan radiatif de la Terre et de l’atmosphère et la dynamique océanique, des fonctions de forçage radiatif comme données de modélisation, etc. Les GCM dépendent de très nombreuses variables internes et sont entachés de grosses incertitudes comme ce qui a trait à la formation des nuages (GIEC, 2013), qui régissent l’important indice d’albédo.
Il est évident que les modèles analytiques ont besoin d’être physiquement complets pour être sérieux. Et il y a plusieurs raisons qui laissent penser que les modèles analytiques actuels sont gravement incomplets. Ce manque de connaissance détaillée est principalement manifeste avec les grandes marges d’erreur caractérisant la sensibilité climatique au doublement de CO2, laquelle, selon le GIEC, varie entre 1.5 et 4.5°C. Les travaux suggérant un fort effet solaire sur le climat impliquerait une sensibilité climatique au doublement du CO2 d’environ 1.5°C. A noter que cette faible sensibilité climatique au forçage radiatif implique que l’irradiance solaire totale varie notablement plus que ce qui est utilisé actuellement comme forçage de l’irradiance solaire totale dans les modèles climatiques actuels et/ou que l’alternative du forçage solaire au forçage radiatif influence le climat. Donc, les modèles doivent avoir utilisé une donnée d’irradiance solaire totale erronée et/ou ils simplifient à l’extrême l’influence solaire sur le climat.
Résumons brièvement quelques-uns des arguments proposés dans la littérature référencée.
(1) Les modèles analytiques comme les GCM CMIP5 adoptés par le GIEC (2013) ont utilisé une fonction de forçage solaire déduite de données proxy d’irradiance solaire totale qui montrent seulement une très petite variabilité séculaire (c.f. Wang & al. (2005)), alors qu’il existe également des modèles proxy alternatifs d’irradiance solaire totale montrant une variabilité séculaire bien plus grande avec des détails différents dans la forme (Hoyt & Schatten, 1997 ; Shapiro & al., 2011). Ces modèles solaires alternatifs sont mieux corrélés avec les profils de température et reconstruisent une large fraction du réchauffement observé depuis 1850 (Scafetta, 2013b ; Hoyt and Schatten, 1997 ; Soon, 2009 ; Soon, 2005 ; Soon and Legates, 2013).
(2) Les modèles analytiques continuent à assumer que l’interaction soleil-climat est limitée au seul forçage TSI. Cependant, d’autres mécanismes soleil-climat existent probablement bien qu’encore peu connus. Par exemple, le système climatique peut être particulièrement sensible à des rayonnements spécifiques (p. ex. l’ultraviolet) et aux rayons cosmiques ou aux variations du vent solaire qui pourraient moduler significativement la couverture nuageuse (Kirkby, 2007).
(3) Les données climatiques sont caractérisées par de nombreuses oscillations naturelles sur des échelles décennales à millénaires dont il a été montré qu’elle n’ont pas été reproduites par les modèles analytiques, mais sont présentes dans les archives solaires, lunaires et astronomiques (Scafetta, 2012b ; Scafetta, 2013b ; Scafetta, 2013a ; Scafetta, 2010 ; Scafetta, 2012a). Ces oscillations, y compris le cycle millénaire, soulignent l’importance des effets solaires et astronomiques sur le climat terrestre (Scafetta, 2013b ; Steinhilber et al., 2012).
En général, les modèles analytiques peuvent théoriquement être considérés comme la meilleure façon d’exploiter l’analyse de confirmation. Cependant, l’analyse exploratoire – nécessaire pour envisager les pilotes physiques primaires des phénomènes – est une entreprise gnoséologique complètement différente. On ne peut remplacer l’étape cruciale de l’analyse exploratoire par quelque mathématique complexe de confirmation que ce soit. Les deux étapes sont nécessaires et, en général, pour décrire un système complexe, des méthodes empiriques/holistiques peuvent être plus satisfaisantes que les méthodes analytiques. Dans la modélisation analytique, on peut facilement faire des erreurs lorsque l’ensemble des pilotes primaires et des fonctions de forçage sont supputées.
Par exemple, l’une des raisons pour lesquelles le GIEC prétend que le soleil n’a pas contribué au réchauffement observé depuis les années 70 est parce le modèle solaire adopté (Wang & al., 2005) suggère que l’activité solaire moyenne est relativement constante ou même a décru durant cette période. Cette interprétation suit le composite satellite du PMOD (Observatoire de Physique-Météorologie de Davos) d’irradiance solaire totale par Frölich (2006). Cependant, Scafetta & Willson (2009) ; Scafetta & Willson (2014) ont montré que le PMOD utilisait des données satellite de TSI basées sur des hypothèses qui apparaissent contradictoires. Au contraire, lorsque les données satellite non modifiées d’irradiance solaire sont combinées dans le composite ACRIM (Active Cavity Radiometer Irradiance Monitor) on voit que l’activité solaire a augmenté entre 1980 et 2000 et décru après (Willson & Mordinov, 2003). Même si l’effet direct de la TSI est faible et la différence entre ACRIM et PMOD négligeable sur le climat, le profil montré par le composite ACRIM suggère une dynamique, par exemple une oscillation de 60 ans réglée par un forçage astronomique dont les harmoniques se trouvent également dans le système climatique (Scafetta, 2010 ; Scafetta, 2013b ; Scafetta, 2012a ; Scafetta, 2014). Voir les différences entre les composites ACRIM et PMOD ici http://acrim.com/TSI%20Monitoring.htm
La Figure 1a compare le nombre de taches solaires depuis 1700 (courbe bleue) avec deux reconstructions de TSI alternatives (Wang & al., 2005 ; Hoyt & Schatten, 1997). La figure montre qu’alors que le nombre de taches solaires est relativement plat, des modèles de proxy solaires présentent une variabilité séculaire plus prononcée, laquelle cependant dépend beaucoup du modèle proxy choisi. Certains modèles prévoient une variabilité significativement plus grande que d’autres. La Figure 1b compare simplement les archives de température de Central England (Parker & al., 1992) et la reconstruction solaire de Hoyt et Schatten (1997). On trouve une bonne corrélation sur 300 ans, qui inclut une part significative du réchauffement observé depuis 1900.
La Figure 2 montre des exemples de corrélations soleil-climat provenant de Steinhilber & al. (2012) ; Svensmark & Friis-Christensen (2007) ; Soon & Legates (2013) ; Thejll & Lassen (2000) ; Eichler & al. (2009) et Kirkby (2007). La bonne corrélation entre les données solaires astronomiques et les données climatiques est évidente sur des périodes courtes aussi bien que longues. La Figure 2A compare une reconstruction d’activité solaire et une reconstruction du climat asiatique durant l’Holocène (9000 dernières années) (Steinhilber & al., 2012). La Figure 2B montre que les anomalies de température par radiosonde, après un filtrage approprié d’autres facteurs climatiques, révèlent une signature claire du cycle solaire de 11 ans reconstruit à partir des enregistrements de rayonnement cosmique (Svensmark & Friis-Christensen, 2007). La Figure 2C compare les données instrumentales de température globale au modèle SCL121 de durée de cycle solaire (Thejll & Lassen, 2000). La Figure 2D compare le gradient équateur-pôle moyen annuel sur l’ensemble de l’Hémisphère Nord avec les enregistrements de TSI estimée (rouge) de Hoyt & Schatten (1997) (rouge, avec mises à jour de Scafetta & Willson (2014)) de 1850 à 2010 (Soon & Legates, 2013). La Figure 2E compare une reconstruction de température Sibérienne avec des proxies d’activité solaire sur 750 ans (Fichler & al., 2009). La Figure 2F décrit une reconstruction de température des Alpes centrales pour les deux derniers millénaires, obtenu depuis un modèle proxy δ18O de température comparée aux variations de rayonnement cosmique (14C) et de CO2 sur la même période (Kirkby, 2007). Ces résultats empiriques suggèrent clairement que le Soleil a une influence significative sur le système climatique.
La Figure 3 montre la bonne performance d’un modèle empirique proposé par Scafetta (2013b) pour la température globale de surface comparé aux données de température globale de surface HadCRUT3 (Brohan, 2006). La courbe rouge montre l’enregistrement original de température globale de surface publié dans Scafetta (2012b), qui s’arrête en Octobre 2011. La courbe bleue montre la température globale de surface mise à jour jusqu’au dernier mois disponible, soit mai 2014. La courbe noire dans la zone d’erreur cyan 1σ est le modèle de prévision astronomique semi-empirique (qui est modélisé pour démarrer de 2000). La figure montre clairement que le modèle semi empirique proposé fait mieux que les projections du GCM CMIP3 du GIEC de 2007 (zone verte) et a prédit avec succès la tendance de température d’Octobre 2011 à Mars 2014. A noter qu’une version simplifiée du même modèle avait été proposé par Scafetta dès 2009 (Lorenzetto, 2009 ; Scafetta, 2010).
Enfin la Figure 4A compare les projections moyennes de l’ensemble des cinq modèles climatiques CMIP5 avec l’enregistrement des températures globales de surface HadCRUT4 GST. La Figure 4B montre le modèle solaire-astronomique semi-empirique face à l’enregistrement HadCRUT4 GST : on a utilisé une base commune. La figure montre la meilleure performance du modèle solaire-astronomique semi-empirique face aux modèles CMIP5, ce qui est particulièrement évident depuis 2000 comme montré dans les inserts. Comme le montrent les figures 3 et 4, le modèle proposé a correctement prédit la halte soutenue de la température globale de surface alors que les modèles GCM CMIP3 et CMIP5 adoptés par le GIEC en 2007 et 2013 prédisaient pour la période 2000-2014 un fort réchauffement d’environ 2°C/siècle, lequel n’a pas été observé.
Les projections du modèle solaire-astronomique pour le 21° siècle paraissent nettement moins alarmistes que celles proposées par le GIEC. Ceci est du au fait qu’en prenant en compte les oscillations naturelles sur des périodes décennales jusqu’à millénaires, la sensibilité au doublement du CO2 doit être d’environ 1,5°C alors que les modèles climatiques CMIP5 prévoient une sensibilité climatique d’environ 3°C. Voir Scafetta (2013b) pour les détails.
Conclusion
Les Figures 1 à 4 fournissent un message radicalement diffèrent de celui proposé par le GIEC. Le Soleil a certainement contribué significativement aux changements climatiques, et continuera à le faire. Après avoir noté que ni le CO2 ni d’autres gaz à effet de serre, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique, ne peuvent être la cause, ou la seule cause, des changements du climat global, Quinn (2010) a écrit : « Les preuves indiquent que le réchauffement global est lié étroitement à une vaste gamme de phénomènes solaires et terrestres, depuis les tempêtes magnétiques et les fluctuations du vent solaire jusqu’aux mouvements du noyau terrestre. Les modifications des champs magnétiques du Soleil et de la Terre, Les changements dans l’orientation et le taux de rotation de la Terre, aussi bien que les effets gravitationnels associés aux mouvements relatifs du barycentre de la Terre, du Soleil, de la Lune et des autres planètes ont tous des rôles clés. Il est clair que des interactions existent entre ces paramètres et l’Anomalie de Température Globale sur trois échelles de temps. »
L’auteur
Nicola Scafetta est diplomé en physique de l’Université de Pise (Italie) et a reçu son Ph.D. en mécanique statistique et systèmes complexes à l’Université du North Texas (USA) en 2001. En 2002 il a déménagé à l’Université de Duke et collabore à l’Active Cavity Radiometer Irradiance Monitor (ACRIM) sur divers projets concernant les dynamiques solaires et les interactions solaire-climat. Il suggère actuellement que le climat est influencé par un élément naturel significatif qui apparaît réglé par des harmoniques solaires et astronomiques que les modèles climatiques actuels ne prennent pas en compte.
Source : Contribution de Nicolas Scaffeta pour What will happen during a new Maunder Minimum ?, Climate dialog. On y trouvera également la liste des références citées par l’auteur.
33 réponses à “Le Soleil a une influence significative sur le Climat”
Go
Ce qui est intéressant également, c’est que Scafetta met en lumière le péché originel de la modélisation type GIEC, c’est qu’ils ne parviendront jamais à faire le tour de la foultitude de paramètres, et d’en ajuster l’influence avec suffisamment de précision.
Un grand merci au traducteur !
Bob (#3),
Merci, l’oubli est réparé. Le traducteur est crédité.
J’ai voulu discuter avec un membre du Giec de cette approche…En posant la question naïve (et vraiment pas de manière polémique) de la prise en compte de ce type de paramètres extra-terrestres.
Eh bien laissez moi vous dire que j’ai été bien reçu…
Du dédain et une réponse du type: tu nous crois stupide au point de ne pas inclure les fluctuations de l’activité solaire.
Nicias (#4),
A vrai dire, je ne m’étais pas aperçu que ce n’était pas déjà le cas.
Juste l’expression de ma reconnaissance.
Paleofrileux (#6),
Amusant !
Ils doivent s’estimer heureux de prendre en compte les variations de la TSI (Total solar irradiance), comme le font les adeptes du GIEC, durant les pics de l’activité solaire, autrement dit pratiquement rien.
Ce gens sont d’une fatuité incroyable.
Ce qui me désespère le plus c’est que le modèle se substitue (et ce dans tous les domaines) à la réflexion des processus.
On a l’habitude de citer la maxime suivante: « toutes les modèles sont faux, certains sont utiles », mais beaucoup n’ont pas compris sa signification.
Que les modeles du GIEC sortent des clous par rapport aux mesures des températures depuis quelques années, cela constitue un excellent résultat! Ce constat permet de mettre en évidence que des processus et des interactions ne sont pas encore compris.
Si la science n’était pas « malade » et « ivre de pouvoirs » (il faut bien trouver des sous), nous chercherions à mieux comprendre ces processus et nous dirions: stop, on réfléchit et on revient vous voir.
Au lieu de ça, on détourne la tête des incohérences et on s’arc-boute sur des chateaux de cartes en clamant une confiance inébranlable.
Cela m’attriste beaucoup car la crédibilité de la communauté va s’émousser de plus plus, surtout que cette même communauté donne des leçons moralisatrices, des leçons de vie à tout le monde.
Je voulais dire à « la réflexion sur des processus »
Paleofrileux (#9),
Au lieu de ça, on détourne la tête des incohérences
Toute une partie de la communauté des climatologues est engagée dans une entreprise de réconciliation des données soit entre elles, soit avec les modèles.
Les modèles sont donc utilisés pour trouver des biais dans les jeux de données.
La haute troposphère ne chauffe pas assez vite par rapport aux températures de surface, on traque des « erreurs » dans les ballons sonde.
L’océan ne chauffe pas assez vite ? On traque des erreurs de calibration dans les sondes argo.
Le niveau des océans ne monte pas assez vite, on traque des changement d’orbite des satellites altimétriques.
Quand aux proxis pour la paléo, parfois le seul critère de leur choix semble être le résultat qu’ils donnent.
Et tout cela toujours dans le même sens.
La théorie influe beaucoup trop sur l’analyse des données.
Cela me fait penser aux moulins à eau.
Jusqu’aux années 80 et le décollage des fouilles préventives, le moulin était considéré comme une invention du moyen age, ou au mieux que son utilisation massive datait du moyen age (M. Bloch).
Du côté de la théorie, les romains étaient considérés comme incapable d’inventer quoi que ce soit (la bielle en particulier), des mages qui ne « comprenaient pas ce qu’ils faisaient » (JP Vernant). Mais aussi, les romains ne pouvaient pas avoir utilisé le moulin à eau car ils n’en avaient pas besoin en raison d’une main d’œuvre abondante (esclaves).
On avait pourtant des textes (Strabon, Pline …) qui les décrivaient mais ils étaient considérés comme des délires de poètes ou des vers interpolés (plus tardifs que le reste du texte).
Résultat, les rares preuves archéologique étaient généralement datées trop tardivement (4ème siècle) et/ou étaient considérées comme anecdotiques (« Il semble que la présence de moulin à eau soit due au hazard » Finley).
Depuis 20 ans, on trouve des moulins à eau partout ou on fouille et ce dès le 3ème siècle avant JC.
Nicias (#11),
Je trouve ce que vous racontez à propos des moulins à eau passionnant. Avez-vous des références que je puisse éventuellement opposer à des contradicteurs et afin de me permettre d’approfondir les choses ?
Merci d’avance.
Nicias (#11), Laurent Berthod (#12),
Excusez-moi, mais il me semble qu’on a toujours dit que c’est le moulin à vent dont l’utilisation remonte au Moyen-Age, alors que le moulin à eau est utilisé depuis l’Antiquité, notamment au Proche-Orient.
Jean-Marc (#13), Laurent Berthod (#12),
http://www.college-de-france.f…..1-2012.htm
A priori Brun a aussi écrit sur le sujet.
Jean-Marc (#13),
Je suis à peu près d’accord :
Jusqu’aux années 80 et le décollage des fouilles préventives, le moulin était considéré comme une invention du moyen age, ou au mieux que son utilisation massive datait du moyen age (M. Bloch).
Sachant que le travail de Marc Bloch doit dater des années 20.
Nicias, vos affirmations sur les moulins sont largement erronées. Par exemple, le site des moulins de Barbegal était connu et les historiens des techniques, tout comme les historiens de l’antiquité romaine avaient compris à quel point cette véritable usine montrait l’importance des moulins à eau dans le monde romain.
En fouillant dans les bases de données, vous trouverez de nombreux articles sur des sites de moulins hydrauliques antiques, connus et fouillés depuis le XIXe siècle.
Les historiens, dont Marc Bloch, savaient depuis longtemps que le moulin à eau est une invention ancienne.
Il reste vrai que le moulin à vent a été introduit en Europe au Moyen Âge.
Cf. la thèse de Claude Rivals, Le moulin et le meunier : http://www.empreinteditions.fr…..r-une.html
Olivier (#15),
Si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord avec Nicias sur l’apparition des moulins , comment voulez vous vous mettre d’accord sur les températures et le climat à ce moment là ?
Olivier (#15),
Pour les sourds et les mal comprenant :
"Invention antique, le moulin à eau est médiéval par l'époque de sa véritable expansion"
Marc Bloch, Avènement et conquête du moulin à eau, Annales d’histoire économique et sociale, 1935.
Si tu ne comprends toujours pas, je reviendrai souligner les mots importants de cette citation de Bloch.
Olivier (#15),
Il reste vrai que le moulin à vent a été introduit en Europe au Moyen Âge.
On en sait rien. Le moulin a vent a toujours été marginal, même au 19eme siècle (encore aujourd'hui on peut comparer la production d'électricité des barrages avec celle des éoliennes pour comprendre ce fait).
Le problème est de retrouver les meules en bois. Déjà pour les moulins à eau, ce n'est pas facile.
Il n'y a pas de saut conceptuel ou technique majeur pour construire un moulin à vent si on sait faire un moulin à eau (à roue verticale, ce que les romains savaient faire). L'invention du moulin à vent en Europe occidentale au moyen age est à avancer prudemment, on a un gros problème de biais des sources.
Pour revenir à l’article de N. Scafetta, la figure 4b me laisse perplexe. Si l’influence des cycles naturels est bien mise en évidence, l’influence du CO2 y apparaît également. Elle justifierait notamment l’augmentation des températures subie entre les années 80 et 2000. Elle justifierait également l’augmentation que nous devrions connaître après 2030. Les réchauffistes n’auraient pas eu complètement tord d’être alarmistes. Si l’alarmisme des 4 °C est de plus en plus injustifié, notamment si l’on se réfère aux articles et blog de Judith Curry sur la question, la modélisation de Scafetta montre quand même qu’il faut se rendre à l’évidence que les émissions de CO2 ne sont pas sans effet.
Ecophob (#19),
Oui, c’est écrit dans le texte : »Les projections du modèle solaire-astronomique pour le 21° siècle paraissent nettement moins alarmistes que celles proposées par le GIEC. Ceci est du au fait qu’en prenant en compte les oscillations naturelles sur des périodes décennales jusqu’à millénaires, la sensibilité au doublement du CO2 doit être d’environ 1,5°C alors que les modèles climatiques CMIP5 prévoient une sensibilité climatique d’environ 3°C. »
Si j’ai bien compris, il part des simulations du GIEC qu’il corrige des variations naturelles qu’il a mis en évidence. Le catastrophisme n’est pas de mise, car même sans rien faire, la probabilité de dépasser la barre « au doigt mouillé » des 2 degrés fatidique est faible.
Ecophob (#19),
C'est toujours le même raisonnement vicié : Ce que je n'explique pas doit être dû au CO2 !
Cela revient à chercher ses clefs perdues au pied du réverbère parce que c'est là qu'il y a de la lumière.
Cette lente montée des températures peut très bien être naturelle et due à la sortie du petit-âge glaciaire comme le propose Akasofu.
On n'explique pas non plus la descente dans le petit-âge glaciaire, alors pourquoi pourrait-on en expliquer sa sortie ?
Tout cela n'a pas grand chose à voir avec la science. Une collection d'opinions et de paris…
Pour exagérer je dirai que l’influence du CO2 explique ce qui reste quand on a tout expliqué ! Ce qui est à l’instant présent loin d’être le cas.
Il est assez surprenant de laisser de coté tout l’environnement de la terre au sens large dans les études du climat vues par la science officielle où on se focalise sur le CO2 auquel forcément, on va attribuer une influence démesurée :
Ainsi on met de coté l’influence du soleil avec son activité et son champ magnétique, les planètes bien-sur (surtout les grosses), les paramètres de Milanković, mais aussi la partie de l’espace que traverse notre astre avec des zones de poussières et de vide plus poussé. Ces poussières peuvent être, à mon avis, des noyaux d’amorce de condensation nuageuse à haute altitude comme peuvent l’être aussi les rayons cosmiques.
Il est logique de penser qu’un couplage doit exister entre notre environnement spatial au sens large et le climat terrestre.
En bref, l’environnement et « le climat spatial » doivent avoir une influence sur le climat terrestre.
Il est clair que notre savoir sur le climat est bien loin d’être définitif.
Ecophob (#19),
Il y a sur ce site ici :
http://www.skyfall.fr/wp-conte…..bution.pdf
au moins une autre traduction de Scafetta qui établit clairement ce qu’il pense de l’influence du CO2 anthropique sur le climat.
Merci à Scaletrans pour le présente.
Quelques citations, mais il faut aller vraiment lire l’article que je trouve très astucieux. Les auteurs ne nient absolument pas l’effet de l’homme sur la température du globe telle qu’elle est mesurée. Ils établissent seulement les attributions qui leur semblent être majoritairement d’origine solaire.
Exemple : « Comme dans les données solaires, le cycle de 60 ans a une amplitude pic-creux (~0,24°C) valant environ trois fois celle du cycle de 20 ans (~0,08°C). L’ajustement du modèle est R2 = 0,53.
La comparaison des résidus sur la période entière est décrite Fig. (2B), elle montre qu’ils sont stationnaires jusqu’à 1950, mais qu’il y a une tendance positive de 1950 à 2010. Le réchauffement résiduel observé depuis 1950 est principalement induit par une augmentation du signal anthropique lié au développement industriel global, aux changements d’utilisation des sols et aux effets d’îlots urbains (UHI) depuis 1950.
L’homme a bien un effet sur la température globale dont parle tout le monde, mais quel est, au juste cet effet ? Il s’agit bien des séries de températures depuis 1850, dont tout le monde peut disposer. Tout de suite, il vient à l’idée raisonnable qu’il s’agit d’un effet non climatique ; mais qui n’affecte que les instruments de mesure ou … les ajustements … mais ils ne l’ont pas vraiment dit, juste suggéré.
Ensuite ils précisent :
5. EFFETS DE L’UTILISATION DU SOL SUR LES TENDANCES
Le dernier facteur pris en considération est l’effet Chaleur d’Îlot Urbain (UHI), en y incluant d’autres changements d’usages du sol/couverture du sol (LULC) (e.g., Klotzbach et al. [57]).
L’effet UHI est connu depuis longtemps (e.g., Klysik & Fortuniak [58]). Il provient du faible albédo des structures urbaines, qui augmente les températures et retient la chaleur, ce qui élève les minima nocturnes. En outre, il y a moins de refroidissement par évaporation dans une ville.
Ici nous discutons de l’incertitude habituelle relative à ce phénomène. La qualité de la correction de l’effet UHI dans les enregistrements de température n’est pas connue.
Et voila pourquoi votre fille est muette et on peut conclure :
Les études ci-dessus suggèrent que la contribution par UHI au réchauffement des terres est difficile à déterminer précisément et à extraire des enregistrements de température globale de surface. Le réchauffement depuis 1950 pourrait être plus faible que ce que nous croyons actuellement et les effets des forçages anthropiques pourraient être surestimés pour cette raison.
Ils rajoutent encore une phrase pour faire passer la pilule sur le réchauffement climatique anthropique arrivé à son maximum et qui disparaîtra quand les connaissances sur le soleil seront plus précises.
Ce qui me gène un peu c’est qu’il parle de « projections qui paraissent moins alarmistes », pour moi, il est évident que c’est le froid qui tue pas le chaud, et cela m’alarme au plus haut point.
Bob (#21),
Si tant est que vous pouvez constater une « lente montée de températures » réellement significative à partir de relevés tripatouillés à mort et présentés comme des outils de propagande politique.
Dans une situation normale, on voyant ces courbes, la seule affirmation sérieuse est de dire qu’on ne peut rien conclure.
Murps (#24),
+1
« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas »
c’est pas de moi, mais je m’y retrouve très bien !
(Ignare, et fier de l’être…)
Bernnard (#22), Je suis globalement d’accord avec votre commentaire ainsi que celui de MichelLN35, mais il faut reconnaître l’honnêteté et la rigueur scientifique de N. Scafetta qui étudie toutes les hypothèses sans rejets systématique de certaines d’entre elles, comme peuvent le faire des inconditionnels du GIEC.
Par mon premier commentaire, je voulais le rappeler et montrer que la contribution du CO2 est une hypothèse comme une autre.
Ce qui l’affaiblit le plus, c’est l’effet de saturation dont parle Gérard Gervais dans son livre et que N. Scafetta doit ignorer quand il prend en compte l’effet du doublement du taux de CO2.
Ecophob (#26),
Ou qu’il fait semblant d’ignorer pour ne pas se faire laminer d’entrée par le lobby.
Ca me rappelle quand j’ai essayé de susciter un débat sur le « POM », le Petit Optimum Médiéval…
Chaud le débat (bref à la fin, j’étais soupçonné de travailler pour TOTAL.. )
Paleofrileux (#28), mais voyons, ici on travaille tous pour Total !
On est payés 1 € par lettres et on est tous pétés de thunes.
D’ailleurs seul l’argent nous motive.
😆
Riches et nuls biensur
Paleofrileux (#28),
Rien qu’utiliser « optimum », c’est au mieux désuet, plus surement de la provocation. On dit « anomalie climatique » de nos jours.
(le terme optimum, bannit de l’AR4 du GIEC, est réapparu dans l’AR5, mais juste pour l’optimum de l’holocène et pas dans le chapitre palèo)
Je propose le terme « acmé »
😉
Jean-Marc (#13), oui, on en a parlé il y a peu. Mais revenir sur le sujet n’est pas inintéressant.