par Benoît Rittaud (alias Ben).
Tout au long de l’année 2015, le climathon récompense chaque semaine la plus belle pièce de propagande climatique de la semaine écoulée.
Les résultats des semaines passées : semaine 1, semaine 2, semaine 3, semaine 4, semaine 5, semaine 6, semaine 7, semaine 8, semaine 9.
C’est une belle brochette qui a été réunie lundi soir sur le plateau de l’émission C dans l’air consacrée aux « habits verts du président« . Une émission sobre et efficace à l’unisson de la COP21, parfaitement dans la ligne du parti. Un titre alternatif aurait pu être « Qui veut sauver la planète ? ». La production aurait aussi pu disposer des buzzers devant les invités, et désigner comme vainqueur celui qui aurait placé le plus souvent les mots « accord », « dév’dur’ », « avenir de l’humanité », « nos enfants et nos petits enfants ». Inutile de dire que tous les invités pensaient qu’il était urgent d’agir sur le climat.
Dans le festival qu’a été cette émission, le jury exprime son admiration devant la tirade apocalyptique d’Yves Paccalet à partir de 22’40 (qui prophétise une « explosion de folie climatique » avec +10°C, voire plus par endroits), devant celle de Serge Lepeltier à 29’30 (très belle variation sur le rapport Stern), devant cette phrase-culte de Pierre Radanne (42’08) : « Le scénario catastrophe, c’est l’horreur », devant ce léchage de bottes propos bien senti du même Radanne qui, juste après avoir courageusement affirmé que nos politiques vivaient encore au XXè siècle, s’est émerveillé de la bonne volonté des ministres avec lesquels il est en contact mensuel pour préparer la conférence Paris climat (à partir de 55′), et encore devant la réhabilitation de Malthus (carrément) par Yves Paccalet (à 1h01′). Accessit de groupe aussi aux quatre intervenants dans leur ensemble au moment d’une question sms qui demandait si la chaleur créée par le réchauffement climatique ne pouvait pas être utilisée comme source d’énergie. Pas un des quatre n’a su donner une réponse un tant soit peu cohérente du point de vue de la physique, ce qui permet de prendre toute la mesure de l’incompétence crasse de nos « élites » sur la question l’aptitude de nos bienveillants dirigeants à ne se focaliser que sur les questions sur lesquelles ils croient pouvoir pérorer qui en valent la peine.
L’émission a abordé un point important de propagande climatique, « faites le climat, pas la guerre », qui a aussi fait l’objet de deux percées par ailleurs : celle de Jean-Michel Valantin, dans l’édition québécoise du Huffington Post, et celle de Samuel Paulet dans Focusur, qui disent clairement les choses : maintenant, si on se fait la guerre, c’est aussi à cause du changement climatique. En Syrie, par exemple. Si, si. Demandez à Serge Lepeltier, il vous l’explique dans C dans l’air (à 48’40). Sans susciter d’objection, bien entendu.
Le vainqueur de la semaine 10
La galanterie l’emporte cette semaine, avec une splendide réalisation de Laurent Fabius. Conscient de l’importance qu’il y a à instrumentaliser relier tout événement un tant soit peu médiatisé au mot « climat », le ministre français des Affaires étrangères a choisi d’aller au plus simple avec la journée annuelle internationale de la femme, le 8 mars. Les questions d’éducation, de violence, de discrimination à l’embauche et autres accès aux soins gynécologiques étant à l’évidence un peu ringardes en ces temps de sauvetage de la planète, il était urgent de proclamer que la condition des femmes de par le monde était liée au changement climatique. La démonstration de notre ministre, publiée dans une tribune sur le site de RFI, contient notamment cet argument massue :
les femmes sont les premières victimes du dérèglement climatique, car les populations en situation de pauvreté, qui sont les plus vulnérables, supportent l’essentiel des conséquences. Or les femmes constituent 70% de la population pauvre au plan mondial. Elles sont et seront donc les premières touchées.
On ignorait que le différentiel de pauvreté hommes/femmes tînt au climat. Heureusement, le signe magique % permet d’y croire. En effet, comme chacun devrait le savoir, un pourcentage est toujours pertinent. Surtout dans un discours où il s’agit de sauver le monde.
30 réponses à “Climathon, semaine 10 : opération séduction”
J’étais dans ma belle famille quand j’ai assisté à l’émission.
C’est la seule raison qui m’a retenu de lancer mon fauteuil dans la télé.
Une véritable caricature… Quatre vieux qui vivent ni au XXIe, ni au XXe siècle, mais bien avant Galilée. Une heure
de débatd’incantations de prêcheurs d’apocalypse.Un vainqueur bien mérité , comme on dit dans le dîner des c*** « Tu verras, il a une belle tête de vainqueur »…
Je propose un candidat pour cette semaine, mais je ne sais pas lequel, je m’explique, voir ce lien :
http://www.franceinfo.fr/actu/…..nde-653895
Dans la phrase d’introduction : « Ce vol sera l’aboutissement de 13 ans de recherche pour la lutte contre le changement climatique »
Qui faut-il nommer/nominer ?
France Info ?
Solar Impulse ?
Piccard (l’aéronaute pas les surgelés, qui d’ailleurs s’écrivent avec un seul « c) ?
j’avoue hésiter !
pastilleverte (#2),
Bof, les records de distance en planeur de compét sont entre 2000 et 3000 km.
Sans aucun moteur et sans cellules PV !
Et là c’est un planeur de 72m d’envergure. Je serais curieux de savoir quelle est la distance max en vol libre d’un tel planeur… sans les moteurs ni les cellules, ni les batteries, bien sûr
Bob (#3),
Eric Raymond, sur son Sunseeker, fait bien mieux depuis longtemps, sans faire le matamore comme Piccard (et avec beaucoup moins de moyens).
http://www.solar-flight.com/home/
Bob (#3),
Et moi, je serai curieux de connaitre le comportement d’un tel engin avec ses grandes ailes, volant / planant à la base d’un gros cumulonimbus s’il ne s’est pas posé avant une telle rencontre.
Bernnard (#5),
Il serait aspiré et pulvérisé. Verbotten d’approcher un cumulo à moins de 10km…
Bob (#3), volauvent (#4), Bernnard (#5),
Oui, mais la phrase « ce vol sera l’aboutissement de 13 ans de recherches pour la lutte contre le changement climatique » ça ne vous fait pas hurler de rire ?
Bon je boude
Solar Impulse, j’y croirai lorsqu’il transportera 380 passagers de nuit.
Ite, missa est !
pastilleverte (#7),
non ça n’est pas rigolable, c’est tout à fait exact. Faut pas chercher à comprendre.
le réchauffement climatique a déjà altéré la logique et c’est grave.
Et c’est aussi l’aboutissement de la lutte contre le changement climatique.
C’est un type qui veut des sous beaucoup …pour réaliser un truc dont on voit mal l’intérêt…
j’ai traversé l’atlantique à la rame fin d’attirer l’attention sur la disparition de la forte amazonienne/ sur le sort des océans/ la disparition de la biodiversité.
hein????
lemiere jacques (#9), ce qui serait stupéfiant serait de traverser l’océan en pédalo pour soutenir Monsanto, Exxon et Areva face à leurs difficultés passagères… Imaginons un peu… 😯
pastilleverte (#7),
Il leur faut beaucoup de fric pour faire voler leur truc. D’où la génuflexion au Climat.En plus, il est très laid, leur zinc, ce qui est un comble pour un avion. Je ne comprends pas le concept; il est énorme pour avoir beaucoup de cellules, mais de ce fait il est lourd, donc a besoin de beaucoup de cellules etc…Et il n’est pas très aérodynamique.
Le Sunseeker, lui, c’est un vrai planeur, quasi normal, juste très allégé et couvert de cellules PV. Il peut monter de 500 m sur batteries, après il doit prendre des ascendances (c’est aussi d’ailleurs une autre forme d’énergie solaire…), arrivé en dessous des nuages, un petit coup de batterie, et ensuite il peut rester sans perdre de l’altitude sur cellules PV dans le ciel bleu….
Par étape, il a traversé comme cela les Etats unis de l’Est à l’ouest, idem en Europe. Et ils préparent un biplace du même tonneau.
Ca c’est de l’aviation.
de Rouvex (#10), Tristesse : Camille Muffat et un boxeur tués dans un accident. Quelle perte, jeunes, beaux, courageux, et pas stupides…
Solar impulse vu par les guignols
de Rouvex (#12), sans oublier Florence Arthaud …
devinplombier (#13),
j’aime bien la phrase de jamy » Oui, mais là c’est un avis scientifique »… En effet !
devinplombier (#13),
Même à France Inter, Daniel Morin fait du mauvais esprit.
jdrien (#14), Tiens, je l’avais oubliée… Comme c’est bizarre…
Bien torchée par un ami, cette petite analyse:
scaletrans (#18), comme disait Coluche : ils voudraient qu’on soit intelligents et ils nous prennent pour des c..s.
FAFA n’est pas tout seul seul
Robinson Figueres Mohammed
scaletrans (#18),
Juste pour les repas : Ces personnes vivent et mangent quoi qu’elles fassent.
On peut ne pas compter le CO2 des repas ! Le reste est déjà suffisant et est énorme !
Bernnard (#20),
Vous avez raison Bernnard, mais là on le compte quand même dans le budget de fonctionnement de l’avion qui resterait à terre sans cette infrastructure humaine.
scaletrans (#18), petite rectification sans importance, l’ATR42 est un bimoteur à hélices et non un biréacteur.
jdrien (#22), Les moteurs de l’ATR 42 sont des turbopropulseurs. C’est à dire, des réacteurs qui n’ont pas de poussée puisqu’on récupère toute leur énergie via la turbine pour entraîner des hélices. On a fait la même chose avec l’A400M qui est à hélice mais utilise à la base le moteur du Rafale qui est un réacteur. Cela pour dire que, oui, ce sont des hélices qui tirent l’avion, mais oui, c’est un réacteur (au sens du fonctionnement) qui entraîne l’hélice. Et pour tous les avions à turbopropulseur ou les hélicoptères à turbine, c’est pareil.
Bernnard (#20), Bonne remarque, mettons que la fabrication de la fibre de carbone composant l’avion supplante largement le bilan carbone des repas…
de Rouvex (#17), Mille excuses à Arthaud, je l’avais confondue avec sa consoeur et néanmoins bécasse Autissier, la WWF pom-pom girl ! Mea culpa !
Radanne, le super expert (sans aucune formation scientifique, un petit peu charlatan, mais qui fait de son incompétence un outil de travail…), sera expert de la région Il de France pour le COP 21 de fin d’année.
On va payer deux fois toutes ces conneries : une fois comme contribuable et une fois comme consommateurs.
En ile de France, il paieront trois fois : une fois supplémentaire en impôts locaux.
Quand même, il y a un véritable dysfonctionnement dans nos institutions et notre démocratie, que des branquignols pareils puissent enquiller de tels CV médiatiques…
Murps (#25),
Il est présenté comme « scientifique ». Si on veut connaitre ses diplômes et études en utilisant internet, on ne trouve RIEN ! Enfin pour moi, mais Je ne suis pas un expert en recherches sur le Web.
Bernnard (#26),
sa formation selon son site Linkedin :
« Pension St Jean-Baptiste de la Salle à Rouen »
Et la formation de Nichulot, c’est quoi ?
Bob (#27),
Oui, on se le demande ! Qui se ressemble s’assemble.
Bernnard (#26), il a un gros CV de responsable associatif façon ONG à support médiatique.
Ca doit être ça « l’expertise ».
Un peu comme Robert Bidochon, « expert en tout ».
Bernnard (#28),
asinus asinum fricat
Murps :
Ou vendeur de produits cosmétiques ?