Les fonctionnaires falsifient les données statistiques car elles conditionnent leur carrière
Selon l’AIE le Monde a brusquement réussi à découpler ses émissions de CO2 de la croissance économique en 2014.
Je cite l’AIE :
L’AIE attribue l’arrêt de la croissance des émissions à l’évolution des modes de consommation d’énergie en Chine et les pays de l’OCDE. En Chine, 2014 a vu une plus grande production d’électricité à partir de sources renouvelables, comme l’hydroélectricité, l’énergie solaire et éolienne, et moins de combustion du charbon.
Je ne doute pas de la capacité de l’OCDE (les pays développés) à concilier faible croissance économique et stagnation ou baisse des émissions de CO2. Mais comme la Chine est le premier émetteur de CO2 de la planète, et de loin, je ne suis pas aussi surpris que l’AIE et son chef économiste. Et je n’aime pas les surprises.
La question est pour moi de savoir si ce sont les chiffres du PIB Chinois qui sont faux ou ceux de ses émissions de CO2. Je n’ai pas la réponse.
Pour Patrick Artus dans cet article de La Tribune :
Selon Patrick Artus, l’industrie chinoise est, en fait, sur un rythme de croissance zéro. On peut le voir à « l’évolution de la demande de charbon, qui est proche de zéro sur un an, tout comme celle de pétrole et d’électricité » explique-t-il
Les statistiques chinoises sont en effet notoirement douteuses et un indicateur comme la demande d’électricité est souvent préféré par les économistes, tel des paléoclimatoloques utilisant des cernes d’arbre pour mesurer la température.
Dans The Reliability of China’s Economic Data (2013), on peut lire :
Un dirigeant d’entreprise supérieure qui a accès aux données du réseau électrique, dit au New York Times en 2012, que dans le Shandong et le Jiangsu, les centres de l’industrie lourde dans le centre-est de la Chine, la consommation d’électricité a chuté de plus de 10 pour cent plus d’un an plus tôt, mais les unités d’exploitation ont rapporté une stagnation ou une légère hausse de la consommation d’électricité.
Andy Xie, analyste chez HSBC, en a convenu : «de nombreux hommes d’affaires m’ont dit que leurs gouvernements leur demandent de fausses déclarations de données, y compris de la consommation d’électricité, afin de cacher la profondeur de la crise. »
ou
Par exemple, il ne est pas nécessairement dans le meilleur intérêt des responsables locaux de surestimer la croissance, parce que la consommation d’énergie par unité de PIB est maintenant une mesure importante pour évaluer le bilan environnemental des fonctionnaires.
Le système soviètique n’a jamais été capable de produire quoi que ce soit correctement, surtout pas des statistiques.
60 réponses à “Sur la stagnation des émissions de CO2 en 2014”
Murps (#50),
Oui , et il y en a qui y pose leur crotte
On peut peut-être revenir au sujet du fil ?
Murps (#52),
Je cois qu'il n'y a pas grand chose à dire de plus.
Quoi que je peux développer mon histoire de pondération.
Il n'y a pas plus d'économie mondiale que de climat mondial.
Il y a des chose bien évidemment mondiales, comme le marché du pétrole. Mais pour le charbon, on est déjà plus sur un marché atlantique et un marché pacifique.
Dire que "l'économie mondiale" a pour la première fois découplée ses émissions de CO2 de la croissance est une ânerie. Il faut analyser des ensembles homogènes (Les Etats principalement, mais on peut en grouper certains entre eux). On s'aperçoit alors qu'aucun de ces ensembles homogènes n'a réussit individuellement ce découplage.
Ces ensembles homogènes ont des pondérations dans le PIB mondial ou les émissions de CO2 qui évoluent. Et avec ça vous pouvez faire bouger l'intensité carbone (émissions de CO2 par unité de PIB) de "l'économie mondiale" sans que personne ne construise une seul éolienne ou centrale thermique, et produire un truc "sans précédant" sans aucune signification car aucun coin du monde n'a vu son intensité carbone bouger.
Ce découplage mondial c'est du flanc causé par une récession en Chine, pays à l'intensité carbone pourrie.
the fritz (#49),
En partie surement. J’ai un gros besoin actuellement de me défouler. Mais même chez Huet je ne peux plus faire ce que je veux, je suis associé à l’image de Skyfall et je dois me surveiller.
Nicias (#53), plutôt de cet avis également.
Vous êtes grillé, quoi…
Murps (#55),
On est grillé des que l’on se dit climatosceptique.
Cela nous éloigne du sujet de la recherche du bonheur. Un grand philosophe nietzschéen sous la plume de John Milius :
Chef : Faux ! Conan, qu’il y a-t-il de mieux dans la vie ?
Conan : Écraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes.
Chef : C’est bien.
the fritz (#8),
http://www.carbonbrief.org/blo…..ecade-ago/
Cela n’a pas tardé
the fritz (#57), encore une explication ad-hoc (cf Langmuir).
Nicias (#53),
pas vraiment, non, heureusement.
plus de la moitié du pétrole s’échange au gré à gré, càd directement entre producteur et consommateur, parfois directement par auto-consommation (l’essence dans les pays du Golfe est moins cher que l’eau minérale), souvent par troc et sans passer par le $ (la Chine achète du pétrole par contrat à 10, 15 ans au Soudan ou à l’Angola en échange de ponts et routes, le Venezuela fournit du pétrole à Cuba en échange de travailleurs, l’Iran fournit du pétrole à la Turquie en échange d’or ou à l’Egypte en échange de blé…). Si l’Iraq de Saddam et l’AS de l’apartheid n’avaient aucun problème à contourner l’embargo, c’était pas en passant par les bourses de Londres ou de NY.
Tous les fournisseurs d’énergie ont une part de responsabilité: http://electricite-agence.fr/edf/