Climathon, semaine 14 : double frappe


par Benoît Rittaud (alias Ben).

Tout au long de l’année 2015, le climathon récompense chaque semaine la plus belle pièce de propagande climatique de la semaine écoulée. (Pour les meilleurs moments du climathon, voir ici.) Voici les résultats de la semaine 14, deuxième semaine du championnat de printemps.

NaomiKleinClimathon14

La désignation de Jean Jouzel comme champion d'hiver a mis en lumière l'importance du ridicule dans la propagande climatique quotidienne. L'événement a donc logiquement conduit à une réorientation de la stratégie des compétiteurs.

Ainsi, l'émission "Le Grand journal", sur Canal +, a su transcender la propagande climatique primaire. Dans l'édition du 31 mars de cette émission, intitulée "Bové/Klein : ensemble pour le climat", nous n'avons donc pas seulement eu droit aux images-choc habituelles, à l'évocation de l'ouragan Katrina ou à l'appel à sauver les enfants. Ce n'était pas non plus une simple occasion de passer la brosse à reluire à José Bové et Naomi Klein (par ailleurs lauréate de la semaine 8), ou de ressasser les éternels slogans ("chacun peut agir", "les super-pouvoirs des multinationales") qui permettent d'afficher sa bonne conscience à bon compte.

En effet, ce fut aussi l'occasion de mettre à nouveau le ridicule à l'honneur, avec le "club des moustachus qui défendent la planète", à laquelle Naomi Klein peut désormais s'honorer d'appartenir (cf. photo ci-dessus).

Autre tentative de briller par le ridicule : cet article du Point qui permettra d'ajouter de nouveaux items à la célèbre liste de John Brignell de toutes les choses causées par le réchauffement climatique. Selon Le Point, en effet, "les carottes seront amenées à ramollir, le chou deviendra de plus en plus amer, les aubergines nous paraîtront difformes". Et ainsi de suite.

À côté de ça, la réalisation de Cécile Duflot fait presque pâle figure. De tous les compétiteurs, l'ancienne ministre française écologiste est pourtant celle qui a le mieux développé la faculté de glisser le mot "climat" à tout propos. Ainsi, lors de cette interview au Monde, où il était question des élections départementales françaises (rappel du score du parti écologiste de Cécile Duflot : 2%), l'ancienne ministre du logement n'a pas jugé bon de s'appesantir sur la cérémonie de Tunis en hommage aux vingt-deux victimes de l'attentat du 18 mars, préférant insister sur ce qui compte :

Vous étiez à Tunis, dimanche, avec François Hollande. Vous le trouvez plus réceptif à vos arguments ?

Je lui ai dit ce que je répète sans cesse. Nous avons besoin d’un changement de modèle pour trouver le chemin d’une prospérité sans croissance et d’une refondation démocratique – avec la proportionnelle – pour restaurer la confiance. La discussion se poursuit avec le président de la République, à l’élection duquel les écologistes ont contribué. Je ne me lasserai jamais d’essayer de convaincre. Les choses ne sont jamais figées. Et en tant qu’écologiste je sais que nous ne pouvons plus perdre de temps. La conférence sur le climat à la fin de l’année est une occasion historique de changer le cours de nos sociétés.

Le vainqueur de la semaine 14

Pour la première fois depuis le début du climathon, un compétiteur figure à la fois dans les accessits et parmi les vainqueurs. C'est donc avec tout le respect dû à un exploit hors-normes que le jury salue la prouesse de Naomi Klein avec son article paru dans le Journalderéférence, cosigné par Bill McKibben et Nicolas Haeringer ("messieurs 350.org"). Des fois que vous ne l'auriez pas compris, Naomi Klein est en France avec un nouveau livre à vendre. Elle a parfaitement su profiter de sa séquence promotionnelle pour faire main basse sur le climathon et s'imposer en patronne de la semaine.

L'introduction de l'article ne prend pas de gants et place d'emblée la désinformation sur les rails habituels :

Toutes les personnes sensibles à la question du changement climatique se sont réjouies d’apprendre que, la semaine passée, le Conseil de Paris a pris position en faveur du désinvestissement des entreprises du secteur des combustibles fossiles.

Au cours de la même semaine, des vents record brisaient des vies sur l’archipel de Vanuatu, tandis que les relevés de température prouvaient que l’hiver qui s’achève tout juste dans l’hémisphère Nord était le plus chaud de l’histoire.

Au même moment, la ville de Paris était frappée par une pollution atmosphérique insupportable, conséquence directe des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, ce choix courageux apparaît comme un rayon de soleil bienvenu.

Bien sûr, il faut espérer qu'aucun climatologue, ni aucun journaliste des pages Planète du Monde, n'aura le mauvais goût de signaler les erreurs factuelles de ce passage. L'occasion est trop belle. Alors, sur l'absence de lien entre cyclones et changement climatique (le vice-président du groupe 1, Jean Jouzel, a bêtement convenu que le typhon Haiyan qui avait ravagé les Philippines, comme tout typhon de cet ordre à l'heure actuelle, n'a rien à voir avec le réchauffement changement dérèglement climatique), sur l'"hiver le plus chaud de l'histoire" (là, ne braquez vos yeux que sur la courbe du GISS et pas les autres, et surtout ne soyez pas trop regardant sur la marge d'erreur, le record étant de l'ordre du centième de degré), sur l'amalgame entre pollution et réchauffement climatique… les sauveurs de planète comptent sur vous pour faire silence.

Dans l'article de Klein et al., la "bombe climatique" (sic) explose de partout. Qui allume la mèche ? Réponse sans surprise :

des banques, des institutions ou encore des collectivités locales continuent d’investir leur argent dans ce secteur – autrement dit s’enrichissent en détruisant le climat.
Avec de tels méchants qui nous préparent un drame mondial, avec des appels aussi mesurés ciblés sur la France et sur sa capitale, et relayés par l'ensemble de la machinerie médiatique raisonnable, l'on se demande bien pourquoi l'environnement est en queue de peloton des préoccupations nationales. Le sujet n'intéresse semble-t-il qu'un pourcentage à peine supérieur à celui des écologistes aux dernières élections départementales : 3%. Quels veaux, ces Français !
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135 réponses à “Climathon, semaine 14 : double frappe”

  1. Bob (#99),
    Oui Bob, c’est l’échelle des pH qui indique (et qui mesure) l’acidité d’une eau. Le problème est quand on dit que l’acidité augmente de 30 % . Cette phrase ne veut rien dire, car ce qui se comptabilise et justifie les pourcentages, ce sont des quantités de matière ( en l’occurrence ici des ions). Le pH n’est pas une valeur extensive (30 % d’augmentation d’acidité ne signifie rien dit tel quel).

  2. Nicias (#100),
    Une erreur de calcul ( je n'avais pas vérifié hier soir) :
    0.7 unités de pH en moins correspond à 5 fois plus (et non 400 comme je l'ai écrit) d'H3O+ . Ce qui est tout de même, pas mal.
    0.1 unités de pH en moins correspond à 1.26 fois plus d'H3O+

  3. Bernnard (#101), Bernnard (#102),

    De toute cette discussion il ressort que l’acidité d’un milieu aqueux n’est pas la concentration en ions mais le log de ladite concentration. Cette discussion confirme donc ce que j’ai dit d’entrée de jeu : 30% augmentation de l’acidité ne veut rien dire !

  4. Laurent Berthod (#103),
    Oui c'est cela:
    Si on a 0.1 Mole/litre d'un monoacide fort dans l'eau le pH de cette solution acide sera égal à – log de 10^-1 soit 1
    Non seulement 30% d'augmentation de l'acidité ne veut rien dire mais faire des moyennes de pH est une ineptie !

  5. Bernnard (#104), l’augmentation de 30% d’acidité, si on ferme les yeux sur la crétinerie pseudo-scientifique de parler d’acidité alors qu’on est en milieu basique et de pourcentages alors qu’il s’agit de pH, ça signifierait, grincement de dents, hausse de concentration de H30+ de 30% soit [H30+]x1,3.
    Pour un pH de 8 (ou de 3, 10, x, peu importe), cela veut dire [H30+]=1E-8 mol/L passe à [H3O+]=1,3.1E-8 mol/L.
    Donc le pH passe de 8 à -log (1,3.1E-8)=8-log(1,3)=7,9 soit une baisse de … 0,1 pH (bon, j’arrondis, c’est 1,26, soit +26%, valeur que vous aviez trouvée) . C’est du niveau terminale compta, option couture.

    Mais c’est sûr que pour un marchand de trouille, une « baisse de 0,1 pH » ça ne fait pas vendre, alors qu’une « hausse de 30% d’acidité », ça impressionne bien plus le couillon. Chacun ses priorités quoi.
    Quand l’Eglise de Climatologie ânonne ses prêches, la science n’a qu’à aller se rhabiller.

  6. Bernnard (#104),

    faire des moyennes de pH est une ineptie

    Tout comme faire des moyennes de températures. Mais dans la science post-moderne des climastrologues on n’est pas à une ineptie près.
    La fin justifie les moyens et « sauver la Planète » est une très noble cause, même si Gaïa n’en a cure. Elle aura toujours le dernier mot ne leur en déplaise.

  7. miniTAX (#105),
    Oui, et de plus, ce qu’on ne dit pas, c’est que mesurer un pH ,en routine avec une précision de 0.1 unité est normal. On pourra se poser des questions sans pour autant s’affoler, quand on aura -0.7 unités (comme dit Nicias), encore que, la mer ne sera pas devenue acide, mais encore un peu alcaline (7,3 ) et on risque d’attendre longtemps pour en arriver là: c’est un milieu « tamponné » par les carbonates.

  8. J’aimerais bien savoir comment on arrive à calculer un pH correctement dans de l’eau de mer, toute l’eau de mer, et pas au laboratoire…

  9. Bernnard (#107), on avait déjà évoqué ces petites choses dans de vieux posts.
    Dans des conditions de labo, en enseignement, quand on a un pH à 0.05 unités près, on bave de joie.
    J’ai bien dit dans des conditions de labo.

    La grosse bouée océanographique qui subit les assauts de la mer pendant des mois et qui mesure le pH de la mer à 0.01 près grâce à un phmètre de compète, je veux bien, mais il faut se demander si ca ne revient pas à mesurer la longueur au micron près de votre table de cuisine avec un laser…
    Pertinence d’une telle précision ?
    Je m’interroge.

  10. Murps (#109),
    Oui, mais que ne ferait-on pour démontrer que le CO2 abaisse le pH des océans ? Les demandes de crédits dans ce sens sont honorées !

  11. Fabge02 (#108),
    Calculer un pH (dans l’eau de mer) nécessite des calculs (fastidieux cependant) si on connaît localement tous les ions minéraux en solution avec les constantes des couples acide-base associées, l’évolution de ces constantes en fonction de la température et la concentration locale de ces ions.
    Dans votre question qui concerne TOUTE l’eau de mer cela na pas de sens, car les concentrations ioniques sont locales et ne peuvent en aucun cas être moyennées sur TOUS les océans. Tout comme la température, qui doit être prise en compte dans le calcul d’un pH, la moyenne des températures n’a pas de sens. De tout cela, il résulte qu’on préfère mesurer les pH . On devrait s’abstenir de les moyenner.
    On pourrait en tirer une tendance seulement localisée dans le temps et l’espace.

  12. @Bernnard
    Le pire, c’est que le pH dépend en plus de la température, donc la valeur du pH neutre aussi.

    Ainsi, quand on parle de pH neutre = 7, c’est seulement à 25°C. Mais à la température dite « moyenne » des mers, environ 5°C, la neutralité est à pH= 7,3 !!! En clair, si la température augmente, la valeur du pH neutre diminue, donc c’est même pas sûr qu’une hausse assistée par ordinateurs d’un pouillième de [H3O+] entraînerait une acidification.

    Mère Nature vient encore une fois de plus saloper les fantasmes de la FARCE, pour ne pas changer.

  13. miniTAX (#112), et Bernnard (#113), absolument.
    Quand on fait un étalonnage de phmètre avec une solution tampon, on est sensé vérifier la température.
    Effectivement, encore une occasion de se planter dans une mesure…

  14. Bernnard (#113),
    Murps (#115),

    Connaissez vous un tableau de la partition des forme de « CO2 » dans l’eau en fonction de le température ?

    Je ne connais que la partition à 25°C : 0.5% CO2 dissous ; 90% bicarbonate ; 9,5% carbonate. Quelle est-elle à 5 ou 10°C par exemple du côté des Aléoutiennes, par rapport à Hawaï ?

  15. MichelLN35 (#116),
    Je ne connais pas un tel tableau, mais il y a surement des études suivant la pression de CO2 et la température sur les concentrations en CO2, HCO3- et CO32- dans l’eau pure.
    Pour l’eau de mer où il y a déjà des carbonates et bicarbonates en équilibre avec une forme solide (il y a un produit de solubilité limité du carbonate de calcium, contrairement au NaCl), c’est plus difficile d’avoir des renseignements.
    Je pense que ça doit se trouver, mais je n’ai pas les moyens de le vérifier.

  16. Bernnard (#117),

    J’ai essayé sur Wiki mais je n’ai pas trouvé. On sait, par exemple dans cette référence,
    http://onlinelibrary.wiley.com…..040999/pdf

    que, dans le Pacifique, il y a sur le méridien 152W un gradient de pH important de 8,1 vers 20°N à 7,65 vers l’Alaska. Par ailleurs, l’eau étant beaucoup plus froide au Nord, il y a aussi beaucoup plus de CO2 absorbé au nord et dégazé au sud.

    Enfin, la production végétale mesurée par la chlorophylle ou la biomasse planctonique n’est importante que vers le nord aussi. La fonction chlorophyllienne n’utilise que le CO2 dissous, pas directement le bicarbonate, il faut un déplacement de l’équilibre au préalable.

    Je me demandais si une plus grande proportion de CO2 dissous n’était pas corrélatif de ces eaux froides. Il est vrai que la quantité doit suffire pour expliquer que seules ces eaux froides soient fertiles. Les zones équatoriales sont des déserts pour les plantes et les herbivores, sauf les très gros qui viennent y jeûner et se reproduire (baleines entre autres).

    Merci de votre réponse mais on devrait discuter de cela et d’autres questions scientifiques plutôt sur le fil info des sceptiques. Bonne soirée, cordialement.

  17. Bernnard (#117), et en écrivant l'équilibre :
    CO2 (aq) = CO2 (vap)

    On aura à l'équilibre Delta rG + RTlnK = 0
    ou Delta rG se calcule par la loi de Hess en appliquant les formules bovinement H-TS à l'aide des tables d'enthalpie et d'entropie.

    et ou K = activité(CO2 (vap))/activité(CO2 (aq))

    Classiquement, si on assimile activité et concentrations/pressions vous aurez une relation du type :

    Delta rG = – RTLn( P°(CO2)/[CO2aq] )

    Et du coup, vous avez une relation entre T et [CO2 aq]
    Ensuite il faut tenir compte des réaction acides/bases

    CO2/hydrogénocarbonate
    CO2 + H20 =  HCO3- + H+
    et

    hydrogénocarbonate/carbonates
    HCO3- + H20 =  CO3– + H30+

    C'est le programme de chimie de spé.
    Ca vous va ?

  18. Evidemment ça ne marche que pour de l’eau distillée dont on connait les températures pile poil.
    Dans l’eau de mer… oulalaaaaaaa…
    😈

  19. Bernnard (#121),

    Avec “une soupe” marine, il faut voir

    Pour beaucoup, c’est déjà tout vu et peu importe qu’elle soit « marine » puisque c’est tout simplement :
    « Par ici la « bonne soupe » ($) ! 😉

  20. Depuis le début de cette page, je me disais que j’avais déjà vu cette moustache quelque part… et ça me revient, c’était celle de Staline !! ç’est ce parrainage que Klein revendique, mais c’est bien sûr !!

  21. Question pour Bernnard ou qui voudra bien donner son avis éclairé (éventuellement documenté).
    Que penser de ce point du vue sur l’effet tampon très lent, trop lent, des carbonates océaniques ?

    La dissolution des minéraux en carbonate de calcium dans la colonne d’eau et dans les sédiments augmente l’alcalinité de l’eau de mer, ce qui compense la diminution du pH et de la concentration d’ion carbonate engendrés par l’acidification des océans. Cependant, comme pour l’altération des roches, ce processus est lent et nécessiterait des milliers à des dizaines de milliers d’années pour neutraliser tout le CO2 résultant des activités humaines qui pénètre dans les océans. La société étant affectée pour les décennies et siècles à venir, ce processus n’est pas assez rapide pour compenser l’invasion de CO2 dans l’océan. Les modifications chimiques provoquées par l’acidification des océans vont donc perdurer pendant encore plusieurs siècles. — R.A. Feely — Source

    Merci.

  22. Hacène (#125),
    Ce n'est pas un effet tampon mais un déplacement lent des ions carbonate. Ce qui est impliqué est essentiellement le Carbonate de Calcium Ca CO3

    Cette question qui concerne les réactions acido-basiques qui se font en milieu océanique à la surface des océans sont à étudier du point de vue de leur cinétique et surtout la cinétique du transport des ions à partir du fond sédimentaire océanique ainsi que de la solubilité des composés mis en jeu.
    Juste pour schématiser (je ne mets pas l'eau qui intervient comme agent dissociant et comme une entité acido / basique).
    Les équilibres qui sont impliqués sont les suivants :

    La solubilité du carbonate de calcium (aragonite et calcite ont des solubilités similaires) dans l'eau non salée est de :
    0.0014 % (p/p) à 25°C et 0.0018 % (p/p) à 75°C (elle est donc faible et varie peu avec la température)
    Si on parle en mole, on a respectivement : 0.00014 mole / Kg et 0.00018 mole Kg
    La teneur en carbonate de l'eau de mer est approximativement de 0.0002 mole / Kg

    Il y a une petite différence, mais ces solubilités restent faibles. Il est raisonnable de penser que la teneur en carbonate de calcium est la teneur de la saturation (Il y a d'autres cations dans l'eau de mer, en particulier le magnésium, qui peuvent changer un peu la solubilité par rapport à l'eau douce. La solubilité du carbonate de magnésium est plus importante que celle du carbonate de calcium, 0.001 mole/ l).

    En ce qui concerne le bicarbonate de calcium, sa solubilité dans l'eau douce est de bien plus importante, (je la donne en mole / kg directement) : à 20°C 1.02 moles / Kg et à 100°C 1.13 moles / Kg.
    La composition de l'eau de mer en bicarbonate est de 0.0017 mole / Kg
    La teneur en bicarbonate de calcium de l'eau de mer n'est pas limitée par la solubilité.

    De tout cela, il ressort que la réaction du CO2 avec l'ion carbonate se fait à la surface des océans et il y a un déplacement des ions carbonate par dissolution à partir du fond sédimentaire ce qui prend beaucoup de temps.
    S’il doit y avoir une modification par le CO2, c'est la concentration en ions bicarbonate qui doit augmenter et on devrait suivre cette concentration plutôt que le pH comme on le fait couramment.
    Juste pour info: les chiffres de solubilité donnés ici proviennent d'un Handbook personnel.
    L'effet tampon intervient bien sur et il y a bien un gradient de pH à partir de la surface jusqu'au fond.
    L'auteur prétend que cette migration est trop lente pour palier à l'augmentation du CO2 dans l’atmosphère et donc il y aura une acidification. Il faudrait commencer par mesurer le taux de bicarbonate à diverses profondeur, et de voir s'il évolue plutôt que le pH.

  23. Bernnard (#126),

    S’il doit y avoir une modification par le CO2, c’est la concentration en ions bicarbonate qui doit augmenter et on devrait suivre cette concentration plutôt que le pH comme on le fait couramment.

    Bien vu. C’est probablement comme cela que ça se passe.
    Et quid de la complexation et des effets d’ions communs ?
    (la question est gratuite et lancée au débotté).

  24. Murps (#127),

    .et des effets d’ions communs

    L’augmentation de la concentration en Ca++ sera de diminuer la solubilité des composés ioniques ( pas seulement des bicarbonates et carbonates mais des sulfates , chlorures, nitrates etc…) liés au calcium.
    Ce n’est pas simple à calculer si on ne connait pas les quantités . On ne pourra faire que des hypothèses dans ce cas.
    C’est une bouteille d’encre noire.

  25. Bernnard (#128),

    L’augmentation de la concentration en Ca++ sera de diminuer la solubilité

    Ca peut même diminuer « vachement beaucoup »…
    Et les ions sodium ? ils doivent mettre leur grain de sel aussi…

    Bouteille à l’encre effectivement.

  26. Bernnard (#128), Murps (#129),
    ça fait plaisir d’avoir le point de vue de gens qui connaissent la chimie. Merci.

    Pendant ce temps-là, on entend, en boucle sur France-Désinfo, nos journalistes répéter qu’un vigneron a été intoxiqué par de « l’arsenic de sodium » (sic).
    Pourquoi pas intoxiqué par « du fer de cuivre » ?
    Et elles (ils) se recopient les unes sur les autres…

    Quelle misère ! Z’ont jamais été à l’école, ces gen(te)s-là ?

  27. Murps (#129),

    Et les ions sodium ?

    Leurs influence pourrait être sur l’insolubilisation des carbonates de sodium et bicarbonates de sodium mais ceux-ci sont fortement solubles: 2.8 mole/l et 1 mole/l respectivement.
    Si on s’intéresse aux carbonates et bicarbonates de potassium , ils sont plus solubles que ceux de sodium.
    En fin de compte c’est le carbonate de calcium qui est le moins soluble et c’est aussi celui qui est abondant sur terre.
    (Il y a encore moins soluble que le carbonate de calcium ce sont les carbonates de baryum ou strontium – 0.0001 mole /l pour les deux – mais ces derniers ions sont peu abondants).
    Les autres ions alcalins et alcalino-terreux sont rares dans l’eau de mer.

  28. Bob (#130),
    Oui, l’arsenic de sodium, il faut le faire ! Décidément, il y a de grosses lacunes à combler, il faut reprendre à partir de la 4ième.

  29. Bernnard (#132),
    Les journalistes devraient au moins vérifier ce qu’ils écrivent ou disent. Sur Google, ils seraient vite tombés sur l’arsénite de sodium Na AsO2 qui est employé sur la vigne comme fongicide.
    Ils ne vérifient rien et ils prétendent informer, c’est dramatique, ce devrait être leur travail !

  30. Bernnard (#126),
    Merci pour vos explications.

    Est-ce à dire que l’affirmation de l’auteur que je citais (Hacène (#125)) est aussi injustifiée que l’affirmation contraire ? Que la seule chose à dire est : « on ne sait pas » ?

    Quoi qu’il en soit, les ammonites ont vécu avec des taux de CO2 atmosphériques bien supérieurs, sans que leurs coquilles ne soient dissoutes ! 😉

  31. Hacène (#134),
    En fait l’auteur s’avance quand il dit:

    …ce processus n’est pas assez rapide pour compenser l’invasion de CO2 dans l’océan

    C’est plus une conviction que le résultat d’une étude chiffrée. Il y a trop de paramètres à prendre en compte. « On ne sait pas » serait plus approprié.

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