Le monde anglo-saxon se refroidit nettement sur la question du réchauffement climatique


par Lawrence Solomon, Financial Post, 7 août 2015

Prenant acte de ses erreurs passées, le monde anglophone est en train d’abandonner son engouement pour la théorie du changement climatique.

La plus grande constellation au monde de marchés libres, de droits de propriété, d’état de droit et de liberté économique – à savoir le monde anglo-saxon, constitué de la Grande-Bretagne et de ses anciennes colonies qui ont adopté sa culture et ses structures politiques résilientes – a dominé le monde depuis de nombreux siècles, d’abord sous la forme de l’Empire britannique puis maintenant à travers la suprématie des Etats-Unis.

Les vertus qui permirent à cette exception anglaise de s’imposer ouvrent à nouveau la voie dans la controverse environnementale la plus importante de notre temps, comme le montrent le flirt appuyé du monde anglo-saxon avec l’orthodoxie du réchauffement climatique, puis maintenant son rejet de cette théorie.

Le premier flirt des dirigeants mondiaux à propos des méfaits du réchauffement climatique fut celui de Margaret Thatcher, Premier Ministre britannique. En 1988, elle participa à la mise en place du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), et en 1990, elle fonda et finança le Hadley Centre, entité gouvernementale britannique qui, avec l’Unité de recherche sur le climat du Royaume-Uni, devint l’une des organisations les plus alarmistes sur le climat. Ce ne fut que de nombreuses années après, alors que des milliards de dollars avaient été dépensés en recherches infructueuses sur les dégâts humains du changement climatique, que des têtes plus froides sur le sujet firent connaître leur position. Margaret Thatcher elle-même devint sceptique. Dans son livre Statecraft (*) publié en 2003, elle se moque des « catastrophistes » du réchauffement climatique et souligne l’absence de preuve de cette théorie dans un passage intitulé « Hot Air and Global Warming. » (**)

L’opinion publique britannique s’est également retournée. Les dernières élections générales viennent d’être gagnées par les Conservateurs de David Cameron, lequel avait promis de supprimer toutes les subventions à l’éolien et de « se débarrasser de toutes ces foutaises écolos » afin de faire baisser les factures d’électricité. Le nouveau gouvernement britannique a bel et bien coupé toutes les subventions à l’éolien et au solaire, et le mois dernier il a mis fin au programme phare du précédent gouvernement, le « Green Deal », qui avait été salué comme étant le plus grand plan d’économie d’énergie depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Royaume-Uni promet maintenant de « mettre le paquet sur le gaz de schiste » afin d’imiter le succès de la plus vaste économie du monde anglo-saxon qui se trouve être aussi le pays le plus climato-sceptique, les Etats-Unis.

Bien que le Président Bill Clinton ait signé le Protocole de Kyoto en 1998, et bien que son Vice-Président soit devenu l’icône médiatique du réchauffement climatique anthropique, Clinton n’a jamais fait ratifier le Traité par le Sénat afin de s’éviter une embarrassante défaite. L’année précédente, le Sénat, sensible à l’opinion de l’électorat américain, avait voté massivement contre la ratification (95 voix contre et 0 pour). Aucun des Présidents suivants, Obama inclus, n’osèrent retenter la ratification. La tentative d’Obama de faire passer une législation « cap and trade » sur le CO2 (système de quotas et d’échange de droits d’émission) échoua également. Cette semaine, prenant acte qu’il ne parviendrait jamais à faire passer durablement un texte de loi sur le réchauffement climatique, Obama a décidé de contrôler les émissions de CO2 par décret, tactique qui ne fonctionnera qu’aussi longtemps que le prochain Président le jugera bon, si une cour de justice ne la retoque pas avant la fin de son mandat.

Comme l’ont montré de nombreux sondages Gallup, malgré le battage médiatique incessant, le réchauffement climatique se situe au dernier rang des préoccupations écologiques des Américains. En fait, selon l’étude « Global trends 2014 » du sondeur britannique IPSOS MORI sur 16000 personnes réparties dans vingt pays, les Américains sont les premiers climato-sceptiques du monde. Les seconds sont les britanniques, et les troisièmes les Australiens, qui, tout comme les Américains, font partie de la zone d’influence britannique.

On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que lors des élections générales de 2013, les Australiens s’opposèrent à la taxe carbone introduite par le gouvernement travailliste sortant, dont la politique fut fortement teintée d’alarmiste climatique, et portèrent au pouvoir un nouveau Premier Ministre, Tony Abbott, pour qui la théorie du changement climatique est une « connerie monumentale. » L’Australie devint alors le premier pays développé à abroger sa taxe carbone, et s’occupe maintenant à démanteler les subventions destinées aux énergies renouvelables. Ce faisant, elle est assurée de conserver le premier rang des pays développés pour les émissions de CO2 par habitant.

A quelques pas derrière, au rang n° 2, on trouve un autre pays développé de langue anglaise qui vient également de revenir sur l’erreur historique qui le poussa d’abord à se conformer à l’orthodoxie du réchauffement climatique : le Canada. Pour le malheur de ses habitants, le Premier Ministre Jean Chretien signa le Protocole de Kyoto. Mais à leur grand soulagement, le Premier Ministre Stephen Harper en atténua les dommages en annonçant en 2011 que le Canada se retirait de Kyoto, créant un précédent qui fut rapidement suivi par d’autres signataires, parmi lesquels la Nouvelle-Zélande et la Japon.

Un autre pays de la sphère d’influence anglaise vaut également d’être mentionné. Il s’agit de l’Inde, même si, contrairement aux anciennes colonies de la Grande-Bretagne, ce pays n’a pas été fondé dans la tradition britannique. Malgré cela, l’Inde doit son développement à l’adoption des institutions anglaises, ce qui en fait aujourd’hui la plus grande démocratie du monde et le pays dont l’économie croît le plus vite parmi les grandes économies. Et c’est aussi un pays qui commence à montrer des signes de recul par rapport à la théorie du réchauffement climatique. Son nouveau Premier Ministre, Narendra Modi, a déclaré récemment que le changement climatique est un processus naturel qu’il convient d’accepter plutôt que de le combattre, et il n’a pas fait mystère de son intention de s’opposer fermement à tout alarmiste du climat qui voudrait restreindre la croissance de l’Inde.

« Les autres nations du monde nous entraînent dans la spirale du changement climatique et il faudrait les suivre ? Les autres nations du monde fixent les paramètres, et il faudrait les suivre ? Ca ne marche pas comme ça, » a expliqué Modi en avril, affirmant que l’Inde allait rapidement développer son utilisation du charbon conformément à son ambition de sortir des centaines de millions d’Indiens de la pauvreté.

Le monde anglo-saxon est particulier : il est animé d’esprits curieux, toujours prompts à remettre en question les théories les plus établies. Cet état d’esprit, dominant sur la planète depuis des siècles, nous a délivrés à plusieurs reprises de bien des erreurs et nous a mis sur la voie de solutions meilleures. La théorie du réchauffement climatique anthropique est un exemple parmi d’autres de la capacité du monde anglo-saxon à discerner dans l’obscurité, à prendre acte de la réalité et à entraîner le reste du monde à sa suite.
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(*) Statecraft : peut se traduire par « L’art de gouverner. »
(**) Hot Air and Global Warming : jeu de mot sur Hot air qui signifie littéralement « air chaud » et dont le sens figuré à retenir ici est « baliverne. » On pourrait éventuellement traduire par : « Le réchauffement climatique brasse de l’air », ou quelque chose comme ça.
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Lawrence Solomon est Directeur général d’Energy Probe, ONG environnementale basée à Toronto.

Article source

Traduction : Nathalie MP
Posté par Bob


62 réponses à “Le monde anglo-saxon se refroidit nettement sur la question du réchauffement climatique”

  1. Merci Nathalie pour la traduction.
    En tout cas, cette vague « rafraichissante » n’est pas parvenue en France. C’est connu : sous sommes toujours en retard !
    Il faudra attendre 2016 (COP21 oblige).

  2. Article centré ex-Empire britannique (Rule Britannia…), ce qui est un peu agaçant. Mais il faut bien reconnaître que c’est chez eux que peut s’exprimer un peu de sens critique par rapport à l’hystérie médiatique actuelle.

  3. Le monde anglo-saxon est particulier : il est animé d’esprits curieux, toujours prompts à remettre en question les théories les plus établies.

    C’est assez vrai et on aimerait bien que cela soit encore vrai chez les francophones.
    Pour moi, la grande différence entre le monde anglophone et francophone, ce sont les médias. Ils sont nettement plus diversifiés chez les anglo-et germano-phones.
    On sait pourquoi.

  4. Excellente traduction d’un bon article de synthèse.
    Par ailleurs à propos de l’australie, on a un peu dit le contraire dans les média mainstream comme d’habitude :

    Témoignages
    Les zéchos
    Ca laisse une impression trompeuse sur la politique australienne en matière de climat.

    Par contre on parle beaucoup moins des coups de gueule de T. Abbot, qui effectivement et avec raison n’a pas l’intention de réduire la voilure.
    Dans ce dernier lien, j’aime beaucoup cette phrase :

    “Nous ne pouvons pas devenir une nation d’opposants, nous devons rester une nation qui donne aux gens qui respectent les règles leur chance”

    Avis aux « zadistes »…

  5. Passionnant ! Bravo et merci Nathalie et Bob !
    Mais dommage que le chauvinisme anglo saxon de l’article déprécie le fond du discours en le déplaçant vers une propagande voulant démontrer la supériorité de la « civilisation anglo saxonne » sur les autres (la latine en particulier ?).
    Ça vaudrait le coup d’en tirer un synthèse objective et sans jugement de valeur sur l’état des opinions publiques et des positions gouvernementales dans le monde avant la COP 21 (ce serait à mon sens plus percutant).
    Ceci dit, comme le relève Bob, la presse anglo saxonne a de quoi nous rendre jaloux !

  6. joaquim (#5), ce n’est pas du chauvinisme, c’est une réalité. Qui a-t-on appelé au secours en 39-45 ? Les dirigeants anglo-saxons sont des cartésiens alors que les francophones sont des latins.

  7. Ecophob (#6),
    Je ne conteste pas le bien fondé de l’article de Solomon, je pense simplement qu’en terme d’efficacité, ne pas rentrer dans ce débat de civilisation serait plus productif.
    En mêlant 2 idées (RCA et démocratie anglo-saxonne) on affaibli son propos, même si les 2 idées sont intimement liées.

    Bernnard (#7),
    Petite consolation : Engie et Total seraient sur le coup…Et je suppose avec l’assentiment du gouvernement français…

  8. Bernnard (#7), tout à fait. Autre exemple, Ségolène Royal qui est contre l’écologie punitive selon ses dires, a annoncé sur RTL hier qu’elle était pour la limitation de la vitesse à 90 km sur les autoroutes qui passent par des grandes villes… pour limiter la pollution de ces villes par le CO2! Si quelqu’un trouve cette décision cartésienne, il faut qu’il m’explique.
    Si on suit son raisonnement, bientôt il faudra aussi traverser ces villes en apnée pour ne pas émettre ce gaz satanique!

  9. joaquim (#5),
    En matière de complexe de supériorité, on a pas grand chose à envier à nos voisins d’outre-manche, alors qu’à part notre cuisine (et peut-être nos châteaux et cathédrales), je ne vois pas bien ce qu’on a (fait) de mieux qu’eux.
    Ah oui, le droit de l’hommisme, l’égalitarisme et toute ces idées de gauche qui n’apportent pas beaucoup de progrès au contraire.
    Désolé de faire dans la politique, mais c’est bien la langue anglaise qui s’est imposée sur le plan international et le développement des anciennes colonies latines est encore bien faible par rapport à celui des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie/NZ.

  10. Hug (#10),
    On peut en discuter, mais ce n’est pas le sujet principal de l’article qui est : le point sur les forces qui seront réellement en présence à la COP 21.
    Et puis sur la question de nos faiblesse latines…
    « …ces folles plaisanteries…
    Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
    Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve…. »

  11. joaquim (#8),
    Pas sur, affirmer que c’est la civilisation anglo-saxone qui est à l’origine de ces succès, cela vous donne une clef pour agir.

  12. Bob (#3), joaquim (#5), scaletrans (#2),
    Bonjour,
    Est-ce vraiment du chauvinisme destiné à montrer la supériorité du monde anglo-saxon ?
    1) Dans le 1er §, l’auteur ne cache pas que c’est ce monde qui s’est engouffré avec enthousiasme dans le mirage du RCA.
    2) En lisant les commentaires, j’essayais de penser à d’autres pays, hors de ce monde anglophone, qui auraient enclenché la marche arrière climatique avec autant de conviction, mais je ne trouve rien (si ce n’est des pays qui de toute façon n’avaient jamais mis la marche avant).
    3) Ce que dit l’auteur, et que cite Bob, c’est je crois, la spécificité des anglo-saxons : se tromper (assez souvent) avec ardeur, mais être capable très vite de corriger le tir. Côté France, on se trompe avec retard (c’est à dire que les erreurs des précurseurs auraient pu nous ouvrir les yeux, mais non) et on ne corrige pas, on laisse filer, jusqu’à l’oubli (cas favorable) ou la catastrophe.

  13. On peut également trouver une réponse à ces questions dans le jacobinisme exacerbé de nos dirigeants, à gauche comme à droite, et la faible qualité ou indépendance de nos média.

    Je parle bien entendu de la francophonie.

  14. Nathalie MP (#14),

    Côté France, on se trompe avec retard… on ne corrige pas, on laisse filer, jusqu’à l’oubli (cas favorable) ou la catastrophe.

    Je pense surtout que l’on ne veut pas admettre qu’on se soit trompé quitte à aller à la catastrophe.
    On a de multiples exemples (quelques-uns militaires) de cette position bornée.
    Ajouter à cela l’existence dans notre constitution d’un principe de précaution qui bloque tout et on a un début d’explication.

  15. Murps (#15), Bernnard (#17),
    Jacobinisme, presse, principe de précaution : on aime se lier les mains ! Les résultats sont toujours décevants, mais les intentions étaient pures !
    C’est peut-être ça la différence : le primat du résultat contre le primat des bonnes intentions.

  16. Nathalie MP (#14),

    Le Japon tout comme le Canada est sorti du protocole de Tokyo.

    Les engagements pour la COP21 des différents pays :
    http://www4.unfccc.int/submiss…..sions.aspx

    Par exemple l'Australie, avec son premier ministre climato-sceptique, vient de s'engager à réduire ses émissions de 26 à28% en 2030 par rapport à 2005. C'est plus que l'Europe, et les USA sont aussi dans ce cas. Je me souviens plus pour le Canada.
    Les anglais ont les même objectifs que le reste des Européens. Pire, ils (et c'était bien Cameron PM à ce moment) faisaient partie des pays qui poussaient vers un engagement plus fort de l'Europe. Et c'est les Polonais qui nous ont sauvé.

    Que les pays anglo-saxons soient à la pointe d'un revirement climato-sceptique, c'est du flan.
    Par exemple malgré leur culture anglosaxone pur et dure, l'Ontario (d’où sont originaires le journal et l'auteur) a éliminé complètement le charbon de son mix électrique, ce que nous en France n'avons pas fait.

    Plus, un peu de documentation, voici un site qui recense les dispositifs de soutient aux énergies renouvelables au USA :
    http://programs.dsireusa.org/s…..m?state=TX
    J'ai pris le Texas, Etat climatosceptique et libéral par excellence. Il y en a plusieurs page.

    Je concède comme Bob qu'ils ont une presse excellente. Ils ont Andrew Revkin, nous on à Foucart et Huet.

  17. Nathalie MP (#18), je me demande aussi le poids ou l’existence de partis verts dans ces pays…en france en allemagne nous avons de ces partis qu’il faut amadouer pour gagner des élections, il me semble que c’est différent, au moins aux usa..

  18. Précision :
    Seul le Canada s’est retiré du protocole de Tokyo. Le Japon et le Nouvelle-Zélande ont annoncé qu’ils ne le reconduirait pas.

  19. Nathalie MP (#14)

    se tromper (assez souvent) avec ardeur, mais être capable très vite de corriger le tir

    C’est mon expérience. J’ai travaillé de nombreuses années aux USA et c’est leur grande force. Ils n’ont pas peur de se tromper, de risquer, d’entreprendre, d’essayer et inlassablement de corriger le tir, de rebondir et de se relever si échec.

    Les latins (et aussi…. les Japonais), eux, sont généralement trop ‘fiers » et considèrent un échec comme la fin du monde.

  20. lemiere jacques (#20),
    Ils ont des écolos comme chez nous, mais ils sont isoles et n’ont donc pas de poids politique. En France, les écolos sont alliés avec le PS, ce qui leur permet d’avoir un peu de poids politique et d’être présents au gouvernement, à l’assemblée, au sénat et d’infiltrer plein d’organismes publiques comme l’ademe.

  21. J’ai regardé dans l’Eurobaromètre :
    http://ec.europa.eu/public_opi…..en.htm#409
    Lorsqu’on doit classer les problèmes par importance, les Anglais sont assez climatosceptiques (mais pas beaucoup plus que les Français). Tous les Etats derrière eux sont soit les pays de l’est, soit les PIGS, les espagnols et portugais fermant la marche.
    S’il s’agit de noter l’importance du problème du CC, ils sont quasiment dernier avec juste 2 pays baltes qui notent le CC plus mal qu’eux.

    Si il faut parler culture, plus que de la culture latine ou anglosaxone, il faudrait s’interroger sur les pays germanophones et nordiques. Ce sont clairement des fanatiques.

  22. Attention avec le Canada. Il ne fait pas oublier que le Canada est un état fédéral. Il y a le pire comme le meilleur. Les provinces comme l’Ontario, le Québec et la Colombie britannique ont mis en place des politiques énergétiques dites vertes particulièrement invasives. Cela a eu des résultats désastreux notamment en Ontario avec une fuite des industries manufacturières et un triplement des factures d’électricité en 10 ans.
    Cela dit, il y a une résistance de plus en plus fortes des citoyens dont beaucoup s’opposent de manières bruyantes aux éoliennes notamment.

  23. Hug (#10),

    Arrêtez tous ce « french and latin bashing » qui n’a aucun sens. L’influence écologique et ses différentes formes est un sujet plus compliqué que cela en a l’air. Aux USA le sujet est purement électoral, ce qui explique que le scepticisme est mieux organisé qu’ailleurs. Il me semble que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche, elle est nulle part, agrégeant des positions étatiques et collectivistes (la société du « partage ») avec des outils ultra-libéraux et parfois antisociaux (taxes anti -consommation à la vente des produits, quotas négociables)…
    Dans le cas du RCA, la force motrice est maintenant le business: les banques, avec des produits dérivés des thèses écolo, l’industrie ( 200 t de métal et 1500 t de béton par éolienne, compteurs intelligents, renouvellement du parc auto etc….)

  24. volauvent (#28),

    Arrêtez tous ce “french and latin bashing” qui n’a aucun sens.

    Désolé, mais en France on a la fâcheuse tendance à se targuer d’exemplarité (« Le président rappelait alors que la France devait se montrer «exemplaire» pour que «tous les pays» parviennent ensemble à un accord à Paris, annonçant à cette occasion que la France allait notamment lancer «une nouvelle vague» d’appels à projets dans le domaine de l’énergie solaire.« ) dans beaucoup de domaines, mais ces déclarations de façade ne trompent plus grand monde, le poids politique et économique de la France se réduit inexorablement dans le monde. On ferait mieux de se préoccuper d’essayer d’être exemplaire sur le plan économique, sinon on finira par se retrouver dans la situation de la Grèce.

    Il me semble que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche

    L’écologie n’est effectivement ni à gauche ni à droite, par contre l’écologisme est clairement à gauche. EELV est même en voie de se gauchiser encore davantage en se détournant du PS pour s’allier avec le front de gauche.
    Si le monde des affaires s’est mis aussi à « l’écologie », c’est simplement pour faire du business, pas par idéologie.

  25. Nicias (#26),

    il faudrait s’interroger sur les pays germanophones et nordiques. Ce sont clairement des fanatiques.

    Ce n’est pas un hasard si le mouvement vert est parti en sucette depuis la réunification de l’Allemagne, les germains ont une tendance à l’autoflagellation et veulent forcer les autres à participer à leurs séances de masochisme. Nos bourbines (Entendez suisses-allemands) ont exactement la même réaction digne de fanatiques religieux. Or dans nos systèmes laïcs, la religion est chose privée, donc qu’ils se rouent de coups de fouet dans leurs caves entre eux si ça leur fait plaisir, mais qu’ils n’entrainent pas le reste du pays, des latins entre parenthèse, dans leurs délires carbonnés.
    Un bon soldat doit penser à trois choses: 1 à Dieu, 2 au roi, 3 à rien! Proverbe allemand.
    P.S. A part les finnois, le reste de la scandinavie est composée de germains au sens linguistique du terme donc ce n’est pas un hasard si ils sont aussi timbrés en matière d’écologe.

  26. Hug (#29),

    l’écologisme est clairement à gauche. EELV est même en voie de se gauchiser encore davantage

    Le problème d’EELV est justement qu’ils sont tiraillés entre une aile plutôt libérale (Pompili, Canfin) et une aile très à gauche.(les anciens Mao) avec Duflot, qui penche surtout pour Duflot. Mais les uns et les autres défendent des positions contradictoires entre elles, car à la fois libérales et étatiques. C’est pour cela qu’ils n’ont en réalité de place ni à droite, ni à gauche. Leur position actuelle est le résultat d’un chausse trappe tendu à Hollande par Aubry via l’accord électoral. Juste pour mettre un peu de pagaille.
    Mais pour moi, la situation actuelle en matière d’écologie en France vient surtout des jeunes hauts fonctionnaires, tous formatés par Sciences Po et l’IDDRI, sa chaire de développement durable.

  27. Jojobargeot (#31),

    C'est pas une question linguistique !
    Mais j'ai quand même oublié les Pays-Bas et la Belgique dans le lot des pays les plus fervents envers le RCA. En tous cas plus que d'une exception anglo-saxonne il faut parler d'une exception germano-scandinave.
    Les latins ne sont pas vraiment plus zélés que les anglophones.

    Une question religieuse, peut-être. Des restes de paganisme ?

    Bien sur in fine cela n'a pas beaucoup d'importance. Si l'Ontario a éradiqué le charbon de son mix électrique, c'est parce qu'ils le peuvent. Si les Allemands ou les Danois tournent toujours comme des porcs à la lignite, c'est parce-que c'est leur intérêt.
    C'est d'ailleurs un des problèmes que j'ai avec l'article. Les Anglais ne se sont pas installé n'importe ou. Prenez l'empire colonial français, le seul endroit à ma connaissance ou l'on a produit du charbon, c'est le Vietnam. Notre empire était immense pourtant.
    Les USA, le Canada, l'Australie, le R-U, sont tous des producteurs important d'énergie fossile. Même l'Inde est un producteur important de charbon (l'Afrique du sud aussi).
    C'est important. Essayez de compter les anti-nucléaires en Haute-Normandie, je peux vous assurer qu'ils sont moins nombreux qu'ailleurs en France.

    Ce qui me ramène à l'Allemagne, au Danemark ou au P-B. Ils ne devraient pas être si pro RCA vue leur émissions de CO2 par tête de pipe, le tout du aux dotations initiales en énergies fossiles.

  28. Bernnard (#7),
    pas exactement, les écolos ont remplacé les staliniens et travaillent pour les mêmes dont ils défendent très bien les intérêts.
    La Russie va très mal, mais imaginez que nous n’ayons plus besoin de son gaz; ce serait catastrophique, pour elle. Même schéma pour l’Algérie.

  29. luc (#34), Ce n’est pas par hasard que Poutine s’est rapproché des chinois et des indiens qui depuis longtemps ont des relations économiques avec la Russie, son gaz les intéressent aussi et un gazoduc depuis la Sibérie direction la Chine c’est quand même moins loin que l’Europe. De plus voulant développer la zone pacifique entre Kabarovsk et Vladivostok, c’est d’une pierre deux coups pour les popovs. Ce n’est pas demain la veille que l’Europe éffrayera la Russie, le croire c’est se mettre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Par contre grâce à la manoeuvre d’Obama et le saut à pieds joints dans le plat par l’Europe ça va coûter cher en exportations perdues, c’est même déja le cas. Obama s’en fout, il n’a rien à leur vendre à part quelques boeings. Le reste ils l’achètent aux coréens et aux chinois, comme nous.

  30. Jojobargeot (#35),
    Les russes acheter des Boeings ? Ça m’étonnerait vraiment. J’ai fait plusieurs vols sur Aeroflot, je n’ai vu que des Iliouchine, Tupolev et Airbus. Les échanges commerciaux USA-Russie sont vraiment proches de zéro.
    luc (#36),
    Et le retour de l’Iran dans le marche pétrolier ne doit pas non plus l’enchanter plus que ca.

  31. luc (#36), Le prix du gaz est indexé au pétrole, donc le gaz de schiste n’y est pour rien. Par contre la baisse du prix du pétrole pourrait le gêner pour les entrées de devises, mais là encore le mode d’extraction conventionel est largement amorti. C’est d’ailleurs à se demander, alors que depuis de nombreuses annés le pétrole est artificièlement cher, les raisons de cette baisse soudaine. Ne serais-ce pas pour faire chier Poutine, les ennemis pétroliers républicains et accessoirement le voisin Canadien et ses pétroles de sables bitumineux rentables dès 60$ le baril?
    Hug (#37), J’ai observé plusieurs 777 d’Aèroflot sur l’aéroport de Sheremetievo l’année dernière.

  32. Jojobargeot (#38),

    Je pense que ce sont plutôt les Saoudiens qui, avec l’OPEP, ont refusé de limiter leur production. Curieusement, la production de gaz et d’huile de schiste ne s’est pas effondrée, car il semble que les marges de progrès dans les coûts d’extraction n’étaient pas encore entamées.
    L’affaire gêne moins la Russie qu’on ne le croit, car elle se fait régler en dollars pour une grande part, et la dévaluation du rouble les sert plutôt.

  33. Et en face d’un coffee shop on aurait pu lire : « Non au gaz de shit »

  34. Et pendant ce temps là, en France, grâce à l’autre folle au nom de pizza, on peut continuer à pleurer sur notre indépendance énergétique…

  35. Jeff Hersson (#43),
    C’est vrai, mais pour être honnête, l’interdiction de la fracturation hydraulique (et donc de l’exploitation du gaz de schistes en France), c’est à l’UMP qu’on la doit. Si mes souvenirs sont bons, le promoteur de cette absurdité s’appelle Christian Jacob… Et le principe de précaution, c’est Chirac. Comme quoi, quand il s’agit de faire une ânerie, cela se bouscule au portillon…

  36. Je ne suis pas écolo-bobo, mais si on doit bousiller notre sol et sous-sol pour qu’au final on paye aussi cher une énergie qui sera surtaxé (parce que le politique français ne se refait pas !) autant continuer à importer.

  37. Utiliser le gaz de chips, euh je veux dire de de schiste, aurait été une bêtise vu comment cela aurait pollué le sol, les cours d’eau et touché la faune et flore et notre santé.

    En 2010, L’UMP ou disons plutôt Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, avait autorisé via un arrêté ministériel, les premiers permis d’extraction du gaz de schiste à des grands groupes multinationaux. L’économie principale des départements concernés (Ardèche, Aveyron, Drôme, Gard, Hérault, Lozère et Vaucluse) reposant sur l’agriculture et le tourisme, le dossier a donné lieu à plusieurs manifestations malgré les promesses du gouvernement d’interdire ces extractions. Donc l’UMP a failli lancé ceci avant de faire marche arrière.

    Williams

  38. Bass17 (#45), pas tout à fait tort.

    D’autant plus que si autorisation il y avait, cela finirait inévitablement par une invasion de « zadistes » qui pourriraient joyeusement le secteur, des discussions à n’en plus finir avec une offensive sur l’atroce dangerosité de l’exploitation des ressources, et de plus l’heureux propriétaire du terrain serait obligatoirement exproprié au nom de l’intérêt commun et au profit de je ne sais quel groupe détenu par l’état.

    En clair, je ne suis même pas certain que le citoyen lambda bénéficie de quoi que ce soit (par exemple un carburant moins cher…), par contre le proprio n’aura que des emm…

  39. Bonjour (bonsoir) à tous.

    Je suis beaucoup le dossier depuis environ 8 ans (et compte avec plaisir Le mythe Climatique parmi la grosse vingtaine de livres de ma bibliothèque qui en parlent), mais je ne l’ai encore jamais ramenée par ici, je crois. Je dois dire que la principale raison à cela est à la fois que j’ai joué mon rôle d’activiste sceptique dans des cénacles politiques (dans un petit parti fondé par d’anciens dirigeant d’ATTAC, et sur le site d’Étienne Chouard) bien plus que sur les blogs (à quelques exceptions près, anglo-saxonnes, naturellement) et que ce site a le gros défaut de sa grande qualité : ne plus trop perdre de temps avec le fond technique de cette affaire dérivée d’un magnifique scientisme…

    S’agissant de ma contribution à ce débat :

    – je souhaitais d’abord rappeler que sa majesté Rockefeller, qui a donné à l’ONU le terrain qui abrite son siège, s’est publiquement vanté de conspirer contre les USA (et plus généralement, par ailleurs, contre les nations) ;

    – ajouter que Maurice Strong, principal développeur des instances « vertes » de l’ONU — et dont on trouvera une stupéfiante biographie d’une trentaine de pages dans le bouquin La servitude climatique de J.-M. Bellouve (ce chapitre et, dans une moindre mesure (c’est dire), celui qu’il consacre à Al Gore, sont des perles que je vous invite à lire) –, en est un poulain notoire (au point d’avoir un brin maquillé l’importance de son propre rôle au sein du Club de Rome) ;

    – et vous inviter, enfin, à lire le rapport d’activités 2005-2010 de la section Développement Durable du Rockefeller Brother Fund : http://www.rbf.org/sites/defau…..Review.pdf — les gens pressés ou ne parlant pas le globish pourront se contenter de lire les extraits que j’ai traduits, après le gros titre en rouge, dans le lien qui devrait figurer derrière mon pseudo.

    N’étant pas sûr de repasser bientôt par ici, je me permets d’ajouter ceci, pour l’occasion : à l’instant où j’écris ce lignes arrive à son terme un ultimatum que j’ai adressé un certain Olivier Berruyer, animateur du site Les-crises.fr (que j’apprécie pas mal), pour cause de censure d’une défense de Svensmark que j’ai tenté de poster sur son site, en réponse à un article torchon mais néanmoins très convainquant pour le profane : http://www.les-crises.fr/clima…..svensmark/

    Prenant une bonne semaine de mes temps libres rien que pour ce faire, ce qui supposait notamment, bien sûr, de commencer par une assez longue recherche parmi les publis, j’ai fait cette tentative deux fois, à un an d’intervalle, et cette fois la censure délibérée est caractérisée : j’ai les copies d’écran, impliquant notamment le modérateur. On trouvera dans le lien indiqué ci-dessous la mouture de l’an dernier (avec un peu plus de matière grasse que dans ma récente tentative, mais vous m’en excuserez probablement…) :

    http://chouard.org/blog/2014/0…..mment-3557

    Merci à Benoît et à vous autres.

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