par Robert Walrus (qui soutient le Collectif des climato-réalistes)
Les méchants pétroliers climato-sceptiques nous ont-ils caché sciemment ce qu’ils savaient ? Cet été, la presse française a relayé ces affirmations en provenance de la presse anglophone. Slate, dans un article du 10 juillet, a ainsi livré le nom du coupable à la vindicte publique : « Exxon savait pour le changement climatique dès 1981, et l’a caché » (par Aude Lorriaux). Or cette théorie du complot ne résiste pas à l’analyse et n’est rien d’autre qu’une réécriture de l’histoire. Le syndrome du grand méchant Exxon a encore frappé.
Selon certaines enquêtes de la presse internationale, Exxon « savait tout » et a cherché à occulter la « vérité » qui le dérangeait. Par conséquent, si Exxon avait dissimulé la validité de la théorie du réchauffement climatique causé par le CO2, c’est donc que celle-ci était vraie — et d’ailleurs elle faisait consensus. Ajoutez à cela que, diaboliques comme le sont les industries du pétrole, les documents qui les accablent étaient si « secrets » que même Snowden ne les avait pas trouvés. Agitez bien : vous avez les ingrédients classiques pour justifier le lynchage systématique, avec comme chefs d’orchestre le Guardian (par deux fois) ainsi qu’un Pulitzer climatique (Inside climate news). Tout ça était forcément sérieux, indépendant, et tout et tout. Tremblez, industries fossoyeuses de planète !
Mais c’était trop beau. Greenpeace n’est pas Snowden, et Exxon n’est pas la NSA (sans être un ange pour autant, cela va de soi).
La note incriminée d’Exxon s’appuie sur des travaux du milieu des années 70, et en particulier ceux du IIASA (International Institute for Applied Systems Analysis). En 1973, en Autriche à Vienne (le paradis des espions), le IIASA est un jeune centre de recherche conjoint entre Soviétiques et Américains. C’est alors la « détente » dans la Guerre Froide. La mode est aux modèles globaux (les premiers SimCity ou Civilization, mais avec des cartes perforées) : travaux du Club de Rome ou de la Fundación Bariloche, modèle « World Dynamic », et d’autres. À l’Ouest comme à l’Est, les travaux de la cybernétique semblent prometteurs. Aux États-Unis, on se prend à rêver d’un gouvernement capable d’établir scientifiquement les lois du marché. En URSS, on se dit qu’avec les ordinateurs et les modèles, le communisme pourra devenir enfin complètement scientifique, avec des plans quinquennaux mathématiquement parfaits — le communisme, ce serait les mathématiques plus l’électricité.
En 1970, donc, on rêve d’une politique fondée sur des modèles tournant avec des cartes perforées. Ces travaux sont aujourd’hui libres d’accès, comme par exemple « Can we control carbon dioxide ? », de William Nordhaus. Dans cet article de 1975, tout le discours climato-catastrophiste d’aujourd’hui est déjà écrit, affirmant comme nécessaires les mesures radicales que l’on imagine.
Sauf que les prédictions chiffrées de l’époque font maintenant rire. Et que l’on reste songeur devant la simplicité des modèles et la naïveté des raisonnements. Heureusement que personne n’a suivi les recommandations pratiques de ces études : aujourd’hui, nous ne vivons absolument pas dans le monde qu’elles nous prédisaient.
Tous ces travaux sont bien connus, comme disent les historiens des sciences et techniques. Le seul scoop en la matière est que les journalistes du Guardian qui tentent le buzz avec cette histoire n’ont même pas consulté la bibliographie existante. (Les lecteurs francophones pourront lire par exemple « La notion de modèle dans les sciences sociales: anciennes et nouvelles significations », un article de Michel Armatte paru en 2005 dans le n°172 de la revue Mathématiques et sciences humaines.)
Dans les années 70, Exxon, comme tout le monde, s’intéresse à ces travaux qui à l’époque sont largement minoritaires. Heureusement pour la compagnie, ses ingénieurs ne proposent pas de suivre les mesures radicales proposées, et préfèrent continuer à chercher du pétrole. Bon choix : ils continuent à en trouver.
Alors, des « travaux secrets » pour un complot des pétroliers qui nous auraient caché la date de la fin du monde… certes, comme d’habitude, on nous expliquera qu’on s’est juste trompé de quelques années.
Quarante ans plus tard, nous avons les mêmes prétentions nostradamiennes à prévoir le futur des 130 prochaines années.
Cela ne fait pas des industries pétrolières (ni des autres, d’ailleurs) des anges ailés. Qu’elles aient cherché à lutter contre la mise en place de contraintes règlementaires contre la vraie pollution (c’est-à-dire pas le CO2), c’est évident et condamnable. Qu’elles aient cherché à fuir leurs responsabilités lors d’accidents, on ne peut que le constater et s’en indigner : Exxon Valdez, Amoco Cadiz, Torrey Canyon… et surtout la catastrophe de Bophal (plus de 8000 morts directs). Cette industrie participe au grand jeu du lobbying américain, tout comme d’ailleurs les fondations privées et autres organisations civiles. Un dollar peut être plus puissant qu’une voix.
Mais il n’y a aucune révélation là-dedans, car la réglementation américaine est beaucoup plus pointilleuse que la nôtre. Il n’est pas très difficile de retrouver la trace de l’argent, car tout cela est enregistré. Tant pis pour les scénarios hollywoodiens… Et en France, comme dans d’autres pays, tout cela n’est pas très différent pour les acteurs du grand jeu d’influence et des relations avec la « société civile ».
Là en revanche où il pourrait y avoir des choses intéressantes à creuser, c’est le cas d’organisations qui mettent en place des « fondations écrans » pour recevoir des subventions ou pour exercer une influence. Au États-Unis, la grosse affaire « RICO, IGES/COLA » semble relever de ce genre de choses — mais curieusement, pour cette affaire fort embarrassante pour l’alarmisme climatique, les médias se font tout ce qu’il y a de discrets. (J’y reviendrai dans un prochain article.)
Les travaux des années 70 sont passionnants pour comprendre l’ambiance et l’idéologie d’une époque que nous avons presque oubliée. Par exemple, l’article de Nordhaus mentionné plus haut se termine par :
The chief argument against growth in developed countries is probably the « demonstration effect » — that growth in developed countries stimulates the wasteful diversion of surplus of developing countries to luxury consumption. In addition, there is the simple but powerful value judgment that great discrepancies in the distribution of consumption are ugly. But these costs of growth in the developed countries must be weighed against the presumptive economic evidence that growth in the developed countries would be helpful for economic development of less developed countries.
En français :
Le principal argument contre la croissance dans les pays développés est probablement l’« effet de démonstration » — la croissance dans les pays développés stimule le détournement inutile de l’excédent des pays en développement de la consommation de luxe. De plus, il faut poser ce jugement de valeur simple mais puissant : les grandes disparités dans la répartition de la consommation sont odieuses. Ces coûts de la croissance dans les pays développés doivent être mis en balance avec les éléments de preuve que la croissance économique des pays développés serait utile pour le développement économique des pays qui le sont moins.
Tout un programme ! Et l’auteur de l’article de 1975 était déjà sceptique sur la fiabilité des modèles. Deux ans plus tôt, il publiait un autre article beaucoup cité, et où la conclusion indique :
The predictions are impressive to laymen and scientists alike because they appear to be derived from sophisticated models and extensive sensitivity analysis. […] there is some lack of humility toward predicting the future. Can we treat seriously Forrester’s (or anybody’s) predictions in economics and social science for the next 130 years? Long-run economic forecasts have generally fared quite poorly.
En français :
Les prédictions sont impressionnantes pour l’homme de la rue comme pour les scientifiques car elles semblent déduites de modèles sophistiqués et d’analyse mathématiques profondes. […] Il y a un certain manque d’humilité à prétendre prévoir le futur. Pouvons-nous prendre au sérieux les prédictions de Forrester (ou de n’importe qui d’autre) en économie et en sciences sociales pour les 130 prochaines années ? Les prévisions économiques à long terme ont souvent une fiabilité médiocre.
Pour conclure, donc, le « scoop » Exxon n’en est pas un. Le Guardian, Le Monde et Libération ont fait un bien meilleur travail dans l’affaire Snowden. Prendre la peine d’examiner les documents, se méfier de la source (qui a bien souvent un objectif politique), faire appel à des spécialistes pour contextualiser et expliquer… voilà ce qu’aurait dû être fait. Cela demande certes plus de temps que le simple copier/coller de documents donnés par des groupes de pression, et cela conduit souvent à des jugements plus prudents et plus nuancés.
Le « scandale Exxon » n’a aucune chance de constituer le « Climategate à l’envers » que certains ont espéré.
Jean-Claude Bernier, directeur du Département Chimie du CNRS de 1996 à 2004, et maintenant à la retraite, a tout récemment écrit dans L’Actualité chimique un intelligent article intitulé « Politiquement correct ou polémiques scientifiques ? ». Il n’y vise pas Exxon, mais plutôt l’hystérie en général autour du réchauffement climatique (GIEC, COP 21, mais pourquoi pas la disparition des ours blancs) :
Ici encore, l’emballement du 4e pouvoir rend difficile les échanges scientifiques sereins. Même si 95 % sont convaincus du facteur anthropique du changement climatique, pourquoi bâillonner sous les sarcasmes et menacer par les réseaux sociaux les 5 % restants ? Combien y avait-il en chimie d’atomistes en France en 1860 ?
Et si les journalistes « climat » faisaient leur travail, en informant plutôt qu’en répétant ? À moins qu’être la voix de son maître soit désormais la nouvelle façon de faire de la science. Dans ce cas, peut-être verra-t-on un jour l’un de ces journalistes light enseigner la bonne parole dans une université ?
Ah ben tiens : justement, ça commence à se faire…
54 réponses à “Des méchants si parfaits”
.
Suggestion de correction :
ce qu’aurait dû être fait —> ce qui aurait dû être fait
😆
Suggestion: voilà ce qui aurait du être fait
Bravo pour cette analyse, mais je trouve que le parallèle
est mal choisi car le faible nombre d’atomistes à l’époque – j’imagine que l’auteur parlait des partisans de la théorie de Dalton et ses atomes en « boules de billard » – était la conséquence de l’absence totale d’expériences prouvant l’existence de l’atome de manière irréfutable.
La position des « non-atomistes » était tout à fait défendable jusqu’à preuve du contraire, au même titre que celle d’Aristote qui défendait l’idée d’une matière « continue ».
Or dans le cas du réchauffement, le problème est clairement qu’il s’agit d’une construction sociale et politique et non d’une théorie scientifique.
On va finir par s’en rendre compte…
Murps (#4),
Je trouve aussi que l’exemple est mal choisi et il prête à confusion.
En plus, c’est mettre au même niveau scientifique la climatologie et la physique.
Il me semble qu’il est temps de faire la différence entre les sciences descriptives et les sciences théoriques. Une science descriptive est incapable de faire des prévisions, alors qu’une science théorique en est capable quand elle applique des théories validées par l’expérience et les faits.
Tant qu’une science descriptive n’a pas trouvé de théorie validée par l’expérience et les faits, elle doit se cantonner dans son rôle de description et ne pas faire de prévision. C’est le cas de l’écologie, la climatologie, l’épidémiologie, l’économie et autres sciences dîtes sociales. Ces sciences sont pertinentes quand elles ne sortent pas de ce rôle.
Le problème actuel est que ces sciences veulent depuis quelques dizaines d’années se faire passer pour des sciences théoriques, alors qu’elles n’ont pas été capables d’élaborer une seule théorie validée par l’expérience. Elle ne cessent de présenter des théories qui soit sont irréfutables, soit sont invalidées par une expérience ou un fait et cela ne gêne en rien les scientifiques de ces disciplines. Ils considèrent qu’une théorie est valide si une majorité d’entre eux la considère comme telle. Qu’une expérience ou un fait invalide une théorie n’a aucune importance pour eux. Ce qui compte pour eux c’est l’inverse, il suffit qu’un fait ou une expérience soit conforme à une théorie pour la rendre valide. Certes en général, ils ajoutent qu’il faudra faire d’autres études pour confirmer la théorie, mais comment ne pas constater qu’ils refusent systématiquement de prendre en considération les faits qui l’invalident.
Le problème est aussi que ces sciences ont pris une importance considérable dans nos vies. Elles poussent à des décisions politiques d’une telle incohérence que j’ai du mal à imaginer un futur autre qu’une profonde régression ou le chaos.
Quels ont été et quels sont les responsables de tout cela? Voilà une question qui mérite une réponse s’il est encore temps de modifier le cours des choses. Plus les années passent, plus j’en doute.
Murps (#4),
Selon le point de vue « post-moderne » cher aux « écolos », toute théorie scientifique est le résultat d’une construction sociale (et politique).
Ainsi, la boucle est bouclée. Pour eux, il est normal que la science soit politisée. C’est de cette manière qu’ils retombent sur leurs pattes.
chercheur (#5),
+1
Murps (#4),
En 1860:
Il s’agissait de comprendre la matière et on se fichait bien de savoir si l’homme influençait ou non la matière alors que pour le climat en 2015, sans le comprendre, on postule que l’homme y exerce une influence. C’est une déviation du champ scientifique caractéristique de notre époque.
La culture de la peur y a sa part et elle est à l’origine du principe de précaution.
De nos jours, la manipulation de la matière qui permet de faire des bombes atomiques a changé cet état d’esprit. La science fait peur !
La solution, pour les écolos, est la politisation de la science pour l’enfermer dans une cage. En cela je rejoins Bob dans le commentaire ci-dessus.
Bernnard (#8), Depuis les Dr Frankenstein et Folamour, le public tient à mettre les scientifiques sous bonne garde et sous un contrôle « citoyen » vigilant et permanent : c’est le citoyen qui doit dire au savant ce qu’il doit trouver, de peur que celui-ci ne lui fabrique des monstres qui le dévorent. On les comprend, même si cela donne une pseudo-science comme la climato. Chat échaudé craint l’eau froide : Hiroshima, Three Miles Island, Minimata, Tchernobyl, le sang contaminé, la vache folle, tout concourt à l’inquiétude et au soupçon. A la science de montrer patte blanche !
Je trouve que vous y allez un peu fort en disant que les modèles de l’époque donnaient des prévisions qui « font maintenant rire ».
Par exemple, en page 33 de ce rapport, le modèle discuté par l’auteur prévoit que nous devrions émettre environ 36X10^9 g/années de CO2. Hors, le chiffre mesuré en 2013 était d’un peu plus de 35X10^9 – cela fait donc une erreur d’environ 3%, ce qui est plus qu’honorable pour une prévision à 40 ans.
Ceci dit, il ne s’agit pas d’un article scientifique mais plutôt d’un rapport interne, probablement non revu par les pairs.
Cho_Cacao (#10),
C’est surement un hasard…
En 1975, le gars a surement fait des hypothèses de croissance qui se sont révélées fausses. Sans lire le rapport, on peut supposer qu’il surestime les émissions de l’occident et sous estime celles de la Chine.
chercheur (#5),
Puis-je reprendre la partie concernant la différence entre les sciences descriptives et les sciences théoriques pour la citer sur » La Terre du futur » ( votre pseudo et le lien de « Skyfall » y figureront évidemment ) … je trouve votre explication claire et importante à rappeler à ceux qui confondent tout ou bien à ceux en quête de compréhension .
Merci d’avance .
CK66 (#12),
Personnellement je trouve cette distinction sciences descriptives / sciences téhoriques trop simpliste. Il y a au coeur de sciences fortement descriptives des noyaux solides de théories. Et le progrès, c’est d’arriver à développer ces noyaux et à en étendre la validité et la robustesse.
chercheur (#5),
C'est en gros ce que javais en tête dans le fil où nous parlions du tabac et des statistiques http://www.skyfall.fr/?p=1556&…..ent-136902.
Les statistiques sont utilisées pour décrire mais ce n'est pas un outil d'explication théorique. Pourtant on en abuse avec des arguments de démonstration théorique.
Souvent on a la tournure de phrase suivante : une étude démontre… Quand c'est une analyse statistique, elle ne démontre pas, elle décrit une situation et propose une hypothèse qui n'est pas validée par une expérience.
Laurent Berthod (#13), la frontière entre sciences descriptives et sciences théoriques ou expérimentales est plus que floue, cependant on peut attribuer des traits généraux à certaines disciplines.
La chimie est longtemps restée expérimentale avant de se construire une base théorique solide.
La mécanique Newtonienne est l’archétype de la science dure, déterministe, avec une très grande robustesse théorique, des possibilités prévisionnelles telles qu’on a même cru un moment qu’on « avait tout compris ». Je me souviens de cours de méca en fac bâtis quasiment comme des cours de maths, de plus la partie expérimentale est extrêmement riche et ne met jamais la théorie en défaut.
La climatologie n’a aucune base théorique et n’est pas une science expérimentale, la seule chose qui lui reste est sa partie descriptive et l’énorme compilation de données qui en est issue.
Malheureusement son interprétation est construite actuellement sur un principe social et politique malthusien.
Les derniers développements de l’actualité – climathon compris – le prouvent de manière éclatante.
chercheur (#5), oui….
la blague c’est de prétendre que les modèles , il n’y a que de la bonne physique ‘ bio?) dedans…
Bernnard (#14), oui…j’ai eu un mal de chien à faire admettre qu’une proposition aussi simple et unanimement admise » le tabac cause le cancer » ne faisait pas sens.
Le plus étrange , je crois, est que ça ne repose pas sur un désaccord sur le fond, mais sur la « correctitude », et puisque la politique contre le tabagisme requière des propositions simples à l’usage de la foule imbécile, alors il faut dire le tabac cause le cancer.
Murps (#15),
n’est ce pas l’établissement de lois causales? soit de lois qui disent les causes et donnent leurs effets quantitatifs.
Bien sur les lois physiques décrivent! mais elles font plus que cela elles expliquent.
CK66 (#12),
N’hésitez pas à reprendre mes remarques si vous les trouvez convaincantes. Vous pouvez aussi les reprendre à votre compte et ne pas me mentionner. L’essentiel est pour moi que l’on parle de ce problème. Trop de gens sont abusés par des théories présentées comme scientifiques et valides, alors qu’elles ne le sont pas.
Certains grands scientifiques s’en émeuvent, mais ils en parlent dans des cercles très restreints et n’ont aucune audience. Le sujet est, à mon avis, si grave que ces grands scientifiques feraient bien de délaisser leurs labos un mois ou deux et s’unir pour enclencher un véritable débat dans les médias.
Laurent Berthod (#13),
Le problème est que pour l’instant les scientifiques de ces disciplines n’ont pas réussi à trouver des théories validées par l’expérience.
Ils ont tout à fait raison d’en chercher, mais ils ont aussi tout à fait tord de présenter des théories non abouties comme valides. De ce fait, ils ont un comportement non scientifique et personnellement je ne leur trouve aucune excuse. Des milliers de décisions politiques ont été prises à partir de ces théories non abouties. Des milliers de normes et d’interdictions ont été imposées à cause d’elles. C’est suffisamment grave pour que l’on s’en préoccupe.
Murps (#15),
Non, la frontière n’est pas floue. Une théorie valide permet de faire des prévisions exactes. Si une discipline scientifique n’a pas de théorie validée par l’expérience, elle doit s’interdire d’annoncer qu’elle est capable de faire des prévisions qui seront validées par l’expérience.
Les sciences que j’ai nommées n’ont pas de théories validées par l’expérience pour l’instant. Il est donc fondamental de les distinguer des autres.
Quand les climatologues affirment que la température augmentera entre 2° et 5°C en fonction des émissions de CO2, ils se posent en scientifiques capables de donner des prévisions exactes. Cela relève de l’escroquerie scientifique.
Si un scientifique interprète des données sans être soutenu par une théorie validée par l’expérience, il fait de la voyance, pas de la science.
Il est fort possible que les scientifiques des disciplines descriptives aient un complexe vis à vis des disciplines ayant découvert des théories validées par l’expérience. Cela ne justifie pas qu’ils se présentent comme étant capables de faire des prévisions valides.
Les disciplines descriptives sont aussi nécessaires que les disciplines théoriques. Il n’y a aucune raison d’en trouver une plus noble que les autres. Elles ont simplement des expertises différentes.
chercheur (#18),
Merci . Si cela ne fait pas avancer le schmilblick , ça le dépoussière et offre une autre vision moins formatée de ce qu’est la science et de la prudence a avoir vis a vis du discours convenu du soit disant consensus .
http://www.lefigaro.fr/science…..atique.php
Il est temps que la petitionneuse s’occupe de la propagande du GIEC… Comme si l’ocean d’immondices pseudo scientifiques deverses chaque jour par la presse occidentale ne suffisait pas a laver les cerveaux des populations…
AntonioSan (#22),
La plupart des commentaires sont relativement sensés… et réjouissants. Il semble bien que dans la sphère éduquée, le message passe de moins en moins bien.
Je suis finalement plus optimiste qu’avant.
chercheur (#20), « pas floue », vous avez raison, le terme était mal choisi.
Je pensais à la différence entre les sciences à fort support expérimental, comme d’une manière générale les sciences de la vie et des sciences beaucoup plus descriptives comme la géologie (encore s’est elle améliorée depuis quelques décennies).
Le côté expérimental et théorique est absent en climatologie. Reste le descriptif avec son qualitatif bancal et et son quantitatif douteux… C’est le seul aspect un peu rigoureux de cette discipline dont les contours sont mal définis.
A l’autre bout de la chaîne, les sciences sociales et humaines, les sciences de l’Education n’ont à mon sens de « science » que le nom…
AntonioSan (#22),
En plus d’être des connards, nous sommes des cons !
Murps (#24),
Je pense que les anciennes classifications des sciences sont obsolètes à cause du comportement des scientifiques dans certaines disciplines.
Dans de nombreuses disciplines, on se rend compte qu’il n’y a plus aucune rigueur scientifique. En analysant les cours d’écologie et d’épidémiologie, on peut se rendre compte par exemple qu’on enseigne aux étudiants qu’une expérience ou une étude qui invalide une hypothèse n’est en rien un problème. Il suffit d’en trouver un plus grand nombre qui la valide. Ce sont les rois de la meta analyse qui permet de noyer des résultats négatifs dans un océan de résultats positifs pour démontrer ce que l’on veut. Le résultat est une foule de théories farfelues qui ne sont pas remises en question.
A ce régime, au bout de quelques dizaines d’années, on se retrouve avec une discipline avec une majorité de scientifiques qui n’ont aucune notion de l’approche scientifique telle qu’elle devrait être enseignée. Ils font ainsi de la science suivant les règles de leur discipline.
Faut-il les blâmer puisqu’ils ont été formés ainsi? Ce qui est sûr, c’est qu’il sont incapables de comprendre les critiques qu’ont peut leur faire sur la pertinence de leurs résultats.
petite faute de frappe sur le dernier « on »…désolé.
chercheur (#27),
on peut se demander si la physique n’est pas la seule des sciences où des relations causales claires et des lois puissent être établies, toutes les autres sont plus ou moins descriptives et non explicatives.
A part cela, les scientifiques sont parfaitement capables de comprendre la critique, ce qui est choquant est de faire de la com en « vendant » aux médias des résultats sans valeur.
Notez que vous dites que trouver un « résultat qui invalide une hypothèse » n’est pas un problème pour eux????la question n’est pas là si on peut le faire, c »est bien mortel pour une théorie, le problème qu’il est rigoureusement impossible d »établir des résultats certains sur des corrélations ( pas bonnes), et qu’un résultat seul n’invalide effectivement pas une théorie de cette nature…
ce sont des sciences ( connaissances) faibles en effet, le scandale c’est la partie communication, vulgarisation etc…
qui pourrait trouver le petit dessin pour illustrer cela?
une étude annonce que les haricots sont associés a telle ou telle maladie, statiquement significatif….
puis une étude annonce que ce résultat est faux, statiquement ( plus) significatif….
alors une étude annonce que les haricots verts ne sont pas associés à cette maladie statiquement significatif….
une étude annonce que les haricots bleus ne sont pas associés à cette maladie statiquement significatif….
une étude annonce que les haricots jaunes ne sont pas associés à cette maladie statiquement significatif….
une étude annonce que les haricots gris ne sont pas associés à cette maladie statiquement significatif….
etc mais
une étude annonce que les haricots violets sont associés à cette maladie statiquement significatif….> grand titre dans les médias…
Pour la climatologie, il y a des tas de petites signaux qui devraient déclencher le déconnomètre…tiens…
les incertitudes qui étaient données sur la température des océans au début du siècle ( le vrai siècle bien sur)…je me souviens d’avoir vu le connard de courtillot avec sa vulgarité habituelle signaler aussi que ça lui paraissait un peu curieux…
qui y croit ? qui ne devine pas que c’est bien sur une temperature reconstruite et non tirée des données
http://www.dailymotion.com/vid…..?start=600
bip bip///
chercheur (#26),
Au bout de quelques dizaines d’années, il n’y aura plus aucune avancée scientifique. Il y aura des résultats oui, mais stériles et déconnectés du monde réel incapables de comprendre la réalité et de déboucher sur des applications réelles. Ces futures « découvertes » engendreront d’autres « études » toutes aussi biaisées et ainsi de suite iront les disciplines scientifiques qui dériveront. Ce sera la fin du progrès.
lemiere jacques (#16),
normal que la « physique des modèles est bonne », c’est quand même la moindre des choses !! Mais ça ne signifie en aucun cas que les modèles seraient bons, même si c’est ce que la FARCE insinue bruyamment. C’est la technique classique du camelot, d’un banal à pleurer mais qui marche toujours sur le couillon de passage : ne parler que ce qui nous arrange et balayer sous le tapis ce qui dérange.
Illustration :
lemiere jacques (#28),
Il n’y a pas que la physique. Vous semblez oublier la chimie, la génétique, la biologie moléculaire.
Dans l’épidémiologie que vous prenez comme exemple, le problème est que le calcul statistique est utilisé de manière erronée dans pratiquement toutes les études. Aucun échantillon n’est pris au hasard. C’est comme utiliser les lois du corps noir sur des objets qui ne le sont pas. Et là aussi, c’est devenu courant. Et je ne constate pas que les scientifiques acceptent la critique sur ces sujets, ils continuent allègrement. Il est vrai que c’est toute leur discipline scientifique qui serait mis en cause, donc leur boulot et les budgets qui vont avec. Est-ce une excuse acceptable? Certains diront que oui et que ce n’est pas si grave. Personnellement j’estime que cela provoque la fin de la science comme critère d’exactitude. C’est une nouvelle manière de penser le monde et elle se diffuse rapidement partout.
chercheur (#31), vous n’avez pas tout à fait tort sur ce sujet. Notez que l’enseignement des sciences au lycée a clairement penché vers ce côté « post-moderne ».
On a mis en première et terminale S des évaluations ou l’élève est censé argumenter à partir de document. Le résultat est que même si l’élève n’a pas bien compris il peut noyer son embarras dans des figures de style. Inversement l’élève brillant peut ne pas saisir exactement ce qu’on attend de lui tant la question semble « ouverte au débat », il n’aura pas tous les points de la question. Au final l’évaluation par l’enseignant étant difficile, l’excellent élève a 15/20 et le cancre récolte un 9/20.
Avec l’ancien système ils auraient eu 19/20 et 01,5/20.
Lorsque les bacheliers scientifiques découvrent la physique en fac’, ils sont souvent horrifiés par sa dimension calculatoire et rigoureuse, ils pensaient que la physique se « faisait avec les mains » et en rédigeant trois pauvres paragraphes ; comme on le leur a enseigné pendant trois ans.
A mon époque, les manipulations étaient pas si nombreuses et la partie mathématique omniprésente. Il y en avait trop d’ailleurs, et pas assez d’appel au sens physique.
Maintenant c’est le contraire, c’est trop, c’est voulu et c’est malsain.
Murps (#15),
Je ne pensais pas particulièrement à la climatologie, mais plutôt à l’économie.
Encore que, même en climatologie, pas la climatologie du globe, qui n’est qu’une fumisterie, mais celle des régions et des types de climats, il y a des petits noyaux théoriques assez solides. Même si les fonctions mathématiques n’ont pas la précision de celles de la physique on connait quand même dans quel sens elles vont et on sait expliquer pourquoi.
chercheur (#31),
bah, on pense tous pareil je crois..
mais tiens je voudrais revenir, sur ce qui me choque ( et qui choque aussi courtillot)
les incertitudes de températures de l’océan fin 19 eme connue à 0,15 ° c près…
dans un monde normal vous voyez ça au début d’une longue tirade qui se prétend logique…vous ne prêtez même pas attention à la suite!
miniTAX (#30), la physique des modèles n’est pas bonne , c’est par contre le mieux qu’on puisse faire
cristotpher essex a fait une bonne petite vidéo sympathique pour rappeler que c’est de la fausse physique, en tous les cas pour la circulation atmosphérique pour le reste, je pense que l’essentiel est paramétré soit essentiellement obtenu à partir de corrélations : en gros , telle situation climatique à telle echelle> telle météorologie moyenne à plus petite échelle. Mais j’attends ou j’exige qu’un modélisateur viennent expliquer pourquoi on peut » croire » son modèle.
chercheur (#31),
un épidémiologiste doit savoir que le biais est omniprésent, c’est une discipline qui normalement exige une grande humilité et le problème est peut être ailleurs: exigence de publier pour travailler?
Sur l’impression d’assister à une espèce de fin de la rigueur scientifique …en effet… est ce que le monde scientifique n’a pas une part de responsabilité? je pense aussi que oui.
notez qu’il y a un débat curieux et vicieux qui se produit, pour faire simple, pour juger de la qualité d’un travail scientifique , il suffit de savoir qui le finance; que des scientifique jouent à ce jeu est idiot et funeste pour la science.
lemiere jacques (#35),
Peut-être mais c’est ça qui rapporte de la pub et donc du fric pour leurs labos, des promotions pour les promoteurs, des recrutements de jeunes chercheurs, l’oreille du président, le petit écran, des interviews par 20 minutes, Libé et Le Monde, des invitations pour des conf et des patronages rémunérées et in fine, le Panthéon.
Bref, la gloire, quoi. Les opposants, quand ils la connaissent, la gloire, c’est souvent à titre post-mortem …comme Wegener par exemple.
lemiere jacques (#35),
« notez qu’il y a un débat curieux et vicieux qui se produit, pour faire simple, pour juger de la qualité d’un travail scientifique , il suffit de savoir qui le finance; que des scientifique jouent à ce jeu est idiot et funeste pour la science. »
Vous avez parfaitement raison.
Parmi les meilleurs critères, pas le seul, pour valider la qualité d’un travail scientifique, est : « Est-ce que les ingénieurs en ont tiré des applications ? »
Laurent Berthod (#37),
ceci dit utiliser l’argument du consensus est aussi idiot et funeste pour la science…
on peut espérer si les scientifiques sont moins cons que la moyenne que le consensus se fasse sur la vérité, mais être scientifique et avancer que le consensus indique la vérité….
on nage dans le purin.
lemiere jacques (#38),
.. Surtout quand on sait que la plupart des grandes découvertes ont été faites contre le consensus préexistant : Pasteur, Wegener, Warren et Marshall, Dan schechtman etc. etc.
Laurent Berthod (#37), et tiens encore un bon article ressorti par curry sur le m^me registre http://www.nationalreview.com/…..ce-history
avec des rappels sur les premiers rapport du giec
Science Fiction (SF) : « Dès 1957, Exxon savait pour le CO2 et le réchauffement, selon de nouveaux documents« .
Réalité historique
Selon des documents anciens publiés par Wikipedia, le cartel des esclaves de Cassandreïa avaient découvert les lois de la physique atomique.
Le cartel des esclaves cacha cette découverte pendant des siècles, par crainte de la concurrence des centrales atomiques sur le marché de l’énergie. Aussi, les épicuriens tentèrent avec succès de discréditer les équations de Broullie sur la base du mantra « Énergie musculaire, Énergie la moins chère« . Les manuscrits furent ensuite retrouvés et traduits par les journalistes Albert Estenius (dit « Albert Londonius ») et Max Planqus à la fin de la période pré-atomique. La suite est bien connue (cf. article manuscrit des Temps Modernes de la Nouvelle Thèbes plus connue comme NYT).
Roby Walrus (#41),
Bien trouvé! Les bibliothèques regorgent d’ouvrages du genre « histoire inconnue des hommes depuis 100.000 ans » (quelqu’un retrouvera-t-il l’auteur qui eut son heure de gloire?).
scaletrans (#42), Climat : une grand malentendu
En vérité, Stéphane F. annonce sur son fil gazouillant « Dès 1957, Exxon savait […] » en reprenant un extrait d’un article du New York Times. Mais le NYT est nettement plus prudent que Stéphane « Les documents, selon le directeur du centre de droit environnemental, Carroll Muffett, suggèrent que l’industrie avait la connaissance sous-jacente du changement climatique, même il y a 60 ans.« . L’article du NYT reprend ensuite la construction grammaticale, « Caroll Muffet suggère« . Et aux Etats-Unis, c’est la campagne électorale !
L’article du NYT se termine par une note prudente d’un universitaire pourtant militant :
Rien de nouveau sous le soleil !
Grandeur et misère du journalisme « scientifique » du journal de référence !
Roby Walrus (#43),
Certes. Tel Hubert Lamb en 1974 qui constatait que ça se refroidissait depuis 1945 ?
Bob (#44), Oui (quel hasard, University of East Anglia) et bien d’autres .
J’avais rassemblé des documents dans ce sens pour éventuellement publier une « suite » à cet article (« des méchants si parfaits »).
En janvier 2016, Didier Raoult avait publié une tribune « Quand le monde s’alarmait d’un… refroidissement planétaire » (derrière un paywall). Tout cela n’est plus raisonnable, comme l’accueil de la découverte de l’asepsie par Semmelweis.
Climat, un grand malentendu !
Roby Walrus (#45), à propos de malentendu, il y a un journal de référence qui évoque ce terme sur le climat mais pas dans le sens que vous l’entendez…
Je ne donne pas le lien car je ne veux pas faire de la pub pour de mauvais produits mais vous allez trouver tout seul…
😉
si exxon a pu prouvé la validité de la théorie il y a un bail , avec des ordinateurs aux puissances de calcul qui font sourire aujourd’hui, alors comment ce fait ce que….avec des milliards d’euros de plus on arrive pas à ma convaincre????
c’est pathétique..si je mets dans mon programme que plus de CO2 conduit à un déséquilibre radiatif global , alors de l’énergie s’accumule dans le système climatique , alors certes je peux comprendre que ce genre de campagne puisse convaincre les gens , surtout ceux qui se plaisent à haïr les compagnies pétrolières…mais là encore, où sont les « scientifiques », où sont les jouzel le treut etc…pour dénoncer cette campagne ridicule? c’est une question légitime je crois…pas infamante…et si je peux me permettre cela constitue la base d’une action tasqueforsse , simplement demander à ces « scientifiques » de définir leur position quant à cette campagne…
Osez poser la question, demandez aux « scientifiques au nom de quoi il parle..de .la science ou de la grande peur de tout.
lemiere jacques (#47), prouver oui je sais
Murps (#46). C’était volontaire.
😉
Ni fumée ni feu dans l’archéo-climatologie
Judith Curry a republié sur son blog (Climate Etc.) un texte « The Exxon Climate Papers » écrit par Andy May. Dans ce texte, les documents scientifiques de Exxon sont analysés. Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a ni fumée ni feu ! Ces documents constituent néanmoins un fond intéressant sur l’histoire de la climatologie.
La version republiée sur le blog Climat Etc. est une version éditée (raccourcie) du texte original qui comprend des notes et des liens vers les documents cités.
Attendons la réaction de l’école de journalisme de l’Université de Columbia… Exxon savait « tout » dès 1981 ou même dès 1957 comme voudraient le faire croire certains ?
Déclaration de conflits d’intérêts (qui n’a rien à voir avec le CO2 ou la climatologie)
Je ne serais pas surpris si les « Panama Papers » démontraient l’existence de corruption dans l’industrie pétrolière des démocraties de « faible » intensité. Mais à ce jour, les « Panama Papers » n’impliquent pas l’industrie pétrolière américaine. C’est normal, les Etats Unis ont adoptés dès 1977 le Foreign Corrupt Practices Act. Et puis nous avons la convention de l’OCDE et celle de l’ONU contre la corruption. Tout va bien ! L’industrie des énergies renouvelables est gérée par des anges ailés.