Australie du Sud : le gâchis du rail alimenté par l’énergie éolienne.


Le chaos occasionné par cette  énergie laisse des milliers de voyageurs sur le carreau.

Traduction par Scaletrans, Source.

L’économie alimentée par le vent de l’Australie du Sud [ou Australie-Méridionale] en illustre le sérieux.

Dans la capitale, Adélaïde, durant deux jours de suite (28 et 29 avril) des milliers de malheureux voyageurs n’ont pu compter que sur eux-mêmes car des variations importantes de l’énergie éolienne ont démoli l’alimentation de sa ligne ferroviaire électrique Seaford/Tonsley.

Nous nous en remettrons brièvement à ce qui passe pour du journalisme en Australie du Sud pour avoir (comme d’habitude) la moitié de l’histoire.

 

 Voyage gratuit pour rembourser de la fermeture de la ligne

Tim Williams
Sunday Mail
1er mai 2016

Les passagers qui utilisent les lignes affectées par la panne électrique de jeudi et vendredi pourront voyager gratuitement une journée cette semaine en compensation.

Un défaut d’un disjoncteur de la ligne de Seaford a provoqué une panne d’alimentation causant le chaos sur les lignes de Seaford et Tonsley, avec des répercussions sur la ligne de Grange, en obligeant beaucoup à prendre des bus de remplacement ou de vieux trains diesel.

Hier, le Ministre des Transports, Stephen Mullighan a réitéré ses remerciements aux voyageurs pour leur patience.

« Nous avons non seulement fourni quelques services gratuits (Vendredi), des services de remplacement, mais nous prévoyons un jour de voyage gratuit pour ces lignes touchées dans la semaine à venir,  » a-t-il dit.

M. Mullighan a déclaré que des équipes d’ingénieurs de son département et du contractant Siemens étudiaient la panne d’alimentation « très inhabituelle » de la sous-station de Lonsdale, où les circuits d’alimentation primaire et secondaire ont sauté tous les deux. Un enquêteur indépendant sera également nommé.

Mr Mullighan a déclaré qu’il était normalement possible de relier « sans couture » les deux alimentations, comme cela a déjà été fait quatre fois l’année passée.

« Oui, un disjoncteur s’est déclenché mais c’est ce pourquoi il est conçu. Mais il est très inhabituel que deux alimentations séparées provenant de parties séparées du Réseau Electrique d’Australie du Sud soient indisponibles en même temps. » M. Mullighan a dit que les contribuables n’auraient pas à payer la facture des réparations. Siemens sera tenu de réparer la sous-station et de prévenir de nouvelles coupures.

Sunday Mail

 

A quel point la panne d’alimentation fut-elle « très inhabituelle » ? Et quelle en fut la cause ?

L’Australie du Sud est appelée la ‘Capitale de l’Énergie Éolienne’. Ses 1477MW de capacité éolienne sont dits correspondre à environ 40% de la capacité totale de production (un chiffre devant prochainement augmenter si la Centrale de Alinta Port Augusta ferme, comme annoncé [NdT : elle fonctionne au charbon]).

Avec sa tentative de s’en remettre à la météo pour l’énergie, l’Australie du Sud a connu des pannes à l’échelle de l’état lorsque l’énergie éolienne s’effondre totalement, et de façon totalement imprévisible :  https://stopthesethings.com/2015/11/08/wind-industrys-armageddon-wind-farm-output-collapse-leaves-110000-south-australian-homes-businesses-powerless/

Et outre des pannes totales, le réseau d’Australie du Sud est devenu de plus en plus instable, avec des fluctuations massives et brutales de la production d’énergie éolienne menaçant la sécurité d’approvisionnement (sans parler du léger inconvénient de la montée en flèche des prix).

Les Australiens du Sud apprennent à vivre avec du délestage quotidien, dont –comme nous l’avons rapporté auparavant- même nos institutions académiques principales ont à souffrir, de même que des milliers d’autres entreprises et foyers. Ce petit courriel révélateur de la direction de UniSA nous a été envoyé par un de nos correspondants d’Australie du Sud (qui s’avère être un ingénieur) :

Comme vous le savez, Mawson Lakes Campusa a connu trois pannes d’électricité durant les deux dernières semaines qui ont eu un impact significatif sur nos affaires. Ces pannes d’électricité ont toutes été causées par une panne extérieure (c’est-à-dire qu’elles ne viennent en aucun cas de l’infrastructure de UniSA). Aujourd’hui le Réseau Electrique d’Australie du Sud a commencé à travailler sur le problème et nous espérons que cela garantira la stabilité de notre fourniture d’électricité. Nous apprécions la patience de chacun et nous excusons sincèrement pour tous les inconvénients provoqués.

L’origine de la “panne extérieure” avait, comme nous l’indique notre ingénieur contact, tout à voir avec une instabilité du réseau causé par l’alimentation d’énergie éolienne chaotique, intermittente et non fiable de l’Australie du Sud.

Notre contact nous dit également que le campus de UniSA Mawson Lakes (situé au nord d’Adélaïde et au sud de Salisbury) connaît de fréquentes interruptions d’alimentation et blackouts à grande échelle depuis des mois précédant la note courriel ci-dessus. La climatisation ne fonctionnait plus ; les cours étaient annulés ; le campus était en état d’urgence et les sautes et interruptions d’alimentation ont endommagé l’équipement électrique et les appareils, ainsi que les systèmes de distribution sur le campus.

Le coût de réparation ou de remplacement des appareils, équipements ou systèmes électriques – endommagés par une alimentation éolienne erratique (et les sautes de puissance, l’instabilité de réseau et le chaos de la gestion de réseau engendré par l’électricité éolienne intermittente) – est juste un coût supplémentaire balayé sous le tapis par des adorateurs du vent borgnes.

Même chose pour les milliers de banlieusards bloqués, résultat d’une production éolienne totalement erratique, qui a rendu une alimentation autrefois stable –essentielle pour le fonctionnement des trains électriques (et pour tout ce qui en dépend) – totalement sauvage (comme nous le détaillons ci-après).

Mais d’abord un peu de technique.

Ce que les banlieusards de la ligne Seaford/Tonsley ont connu le mois dernier (et qu’ils connaîtront à nouveau) est ni plus ni moins du à la volonté d’intégrer un  système de génération dépendant entièrement  de la météo dans des réseaux électriques conçu pour fonctionner dans un état stable et régulier.

Dans la vidéo qui suit, un ingénieur en électricité, Andrew Dodson explique en détail la folie qui consiste à distribuer de l’énergie éolienne via un réseau délibérément conçu autour de sources de puissance à la demande. STT la recommande à quiconque a le moindre intérêt pour le fonctionnement de notre réseau électrique (et cela inclut sûrement les utilisateurs ‘occasionnels’ de la ligne Seaford/Tonsley).

Au niveau le plus simple, imaginons notre réseau de distribution comme un réseau principal de distribution d’eau. Pour fonctionner, les canalisations d’un tel système doivent être remplies en permanence avec un volume égal à leur capacité, et pour pouvoir alimenter un utilisateur, l’eau dans les canalisations doit être constamment sous pression.

Lorsqu’un utilisateur tourne un robinet, l’eau s’écoule (en termes électriques « la charge ») ; à l’autre extrémité un volume d’eau équivalent est introduit simultanément dans le système et les pompes se mettent en marche pour maintenir la pression à l’intérieur (bien que la gravité fasse souvent le travail).

De même, un réseau électrique ne peut fonctionner qu’avec le volume d’électricité requis en son sein ; maintenu à pression constante (voltage) et fréquence (hertz) – tout cela fluctuant en fonction de la charge et de l’alimentation.

Ce que Andrew Dodson rend clair c’est que ces vérités essentielles (essentielles pour maintenir le réseau électrique stable et fonctionnel) ont été mises cul par dessus tête, avec pour résultat le chaos généré par l’énergie éolienne.

Ce que dit Andrew à propos de l’énergie éolienne en général est particulièrement pertinent pour tout australien et pas seulement pour ceux du Sud.

Le gouvernement de la Federal Coalition a fait en sorte de verrouiller une taxe d’électricité de $45 milliards – qui est destinée aux groupes d’énergie éolienne ; et pour rien d’autre que de les aider à disséminer un supplément de 2500 de ces choses à travers tout le pays.

Et plus encore, si Bill Shorten ‘Electricity’ au Labor prônant plus fort que jamais un insensé 50% de renouvelable le nombre devrait être porté à environ 12500. Le prix et la stabilité du réseau n’ont aucune importance.

Comme Andrew Dodson le fait remarquer, la stabilité du réseau (fréquence et équilibre de charge) a de l’importance. En 2012, l’australien Paul Miskelly (autre ingénieur électricien hautement qualifié) s’en est pris au non sens évident de l’énergie éolienne dans son article Wind Farms in Eastern Australia – Recent Lessonspublié dans le journal Energy and the Environment . Sur le risque pour la stabilité du réseau en tentant d’intégrer de l’énergie éolienne intermittente et hautement variable dans le réseau australien de l’Est, Paul écrivait :

PROPRIÉTÉS DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES

Sur un réseau électrique, approvisionnement et demande doivent s’équilibrer à la seconde près. Kirby et al par exemple, exposent en discutant de ces concepts fondamentaux :

« De petites différences entre génération et charge se traduisent par de petites déviations de fréquence. De petits changements de fréquence ne dégradent pas la fiabilité ou l’efficacité de marché alors que de grandes déviations peuvent endommager l’équipement, dégrader la performance de charge et interférer avec les schémas de protection des systèmes ce qui au final peut amener à un effondrement du système. »

Bevrani et al discutent en détail des paramètres et stratégies de contrôle et soulignent  que toute dégradation des marges de sécurité du système de contrôle de réseau électrique provoquera des blackouts généraux fréquents et inattendus (« effondrement du système »). Un récent rapport du gouvernement allemand souligne les probables conséquences catastrophiques d’un tel événement.

En Australie du Sud, les fluctuations de l’énergie éolienne (montées rapides et effondrement précipités) signifient que « les décalages massifs entre production et charge provoquent [d’énormes] déviations de fréquence » – avec des « blackouts généraux » ; ce qui a « dégradé la performance de charge », et amené une fourniture d’énergie dangereusement instable.

Des collaborateurs de STT nous informent que la large plage d’alimentation causée par les fluctuations du vent a poussé les gestionnaires de réseau de SA Power Network à réduire le voltage à 220 Volts (la norme australienne est à 240). Ordinairement, le système est réglé pour fonctionner sous 230 Volts, permettant des fluctuations en fonction de la charge autour de ce niveau, de façon à ce que la limite supérieure n’excède jamais 240 Volts. Les surtensions au-delà de 240 Volts risquent d’endommager totalement les matériels, électroniques en particulier. Actuellement, avec les variations massives que présente quotidiennement la génération électrique de l’Australie du Sud, l’opérateur de réseau est confronté à des montées rapides et fréquentes du voltage et a réglé plus bas la tension de fonctionnement pour en tenir compte.

Ce qui apparaît ci-dessous – grâce aux gens de Aneroid Energy – explique pourquoi.

En avril, la production d’électricité éolienne faisait le Yo-Yo, comme d’habitude :

Maintenant, regardons de plus près la performance des 17 fermes éoliennes (avec une capacité nominale de 1477MW) les 28 et 29 avril – les jours où la ligne Seaford/Tonsley s’est arrêtée.

Durant les deux jours la production d’électricité éolienne a oscillé constamment entre presque rien et un maximum.

Le 28 avril, la production est de 950MW (50 à 1.000) sur 9 heures environ. De midi à 14 heures il y a un pic de 350MW (50 à 380 environ). Puis, ayant touché les 380MW –dans le laps de quelques minutes- il y a une chute de 150MW et un pic presque instantané. Après quoi suit une série de pics et de chutes pour le reste de l’après midi.

Le 29 avril, il y a une chute de 750MW avant le petit déjeuner (1100 à 350) et, alors que des banlieusards encore ensommeillés de la ligne Seaford/Tonsley se rendaient à la gare la plus proche, se produit un pic de 450MW (350 à 800) en moins de 60 minutes à partir de 6h30.

De midi à 18h30, la production chute de 850MW (plus de 900 à environ 30). Après 15h, au moment où des centaines d’écoliers se dirigeaient vers leur maison, l’électricité éolienne tombe de 500MW à un dérisoire 30MW – un effondrement de 470MW propre à mettre un réseau en l’air en l’espace de deux heures.

Le soit disant « défaut de disjoncteur sur la ligne de Seaford » avait tout à voir avec une production électrique erratique. Il n’y a, et il n’y avait pas de défaut dans la sous-station comme déclaré.

Le réseau, le mécanisme de commutation et les sous-stations qui distribuent le courant sont tous (comme expliqué plus haut) conçus pour fonctionner dans des limites étroites de voltage et de fréquence.

Le disjoncteur qui a déclenché n’a rien fait de plus que ce pourquoi il était conçu : a savoir couper l’alimentation en réponse à des surtensions ou des sous-tensions – et les sur- ou sous-charges consécutives – qui auraient pu causer des dégâts permanents aux lignes, sous-stations, et aux trains eux-mêmes. Ici, le système s’est auto-protégé, de la même façon que les disjoncteurs de votre maison face à une charge anormale.

Les réseaux électriques sont, par définition, des ‘systèmes’ et ils ne sont pas (et n’ont jamais été) conçus pour tolérer les abus de sources d’énergie qui peuvent balancer sans préavis 450MW dans un réseau ; ou réciproquement soustraire 150MW en quelques minutes (voir le 28 avril à 14h) ou presque 500MW en une heure ou deux.

Les australiens du sud sont confrontés à ce qui avait été semé par le Premier Ministre d’alors Mike Rann dès 2002. Avec ses successeurs du Labor Party poursuivant un objectif de 50% de renouvelables, les heureux banlieusards de la ligne Seaford/Tonsley peuvent s’attendre à encore plus. Bienvenue dans votre futur éolien.

Seraient-ils aussi patients s’ils savaient pourquoi ils attendent en réalité ?

82 réponses à “Australie du Sud : le gâchis du rail alimenté par l’énergie éolienne.”

  1. Pour faire avancer son voilier, ça marche aussi très bien avec un aspirateur, enfin je suppose, mais en le mettant de l’autre côté.
    😉

  2. Bernnard (#48),

    Vous avez laissé entendre qu’un ventilateur tournant sur le pont quelque soit la façon de s’y prendre ne peut pas faire avancer un bateau à voile. Ce n’est pas vrai.

    Prenez un énorme ventilateur vissé sur le pont d’un voilier et soufflez sur les voiles!

    D’abord le plus souvent un bateau à voile n’avance pas parce que le vent souffle de l’arrière vers l’avant dans une voile, une voile ne fonctionne en général pas simplement comme un « sac » qui attrape le vent venant de l’arrière mais comme une aile d’avion avec un bord d’attaque et un bord de fuite et un faible angle d’incidence des filets d’air sur la voile. La force de la voile et la direction du vent ne sont pas du tout en général dans l’axe du bateau;

    Mais examinons tout même votre image naïve du voilier avec un ventilateur soufflant vers l’avant et la voile orientée perpendiculairement à ce vent artificiel.

    Bien sûr, cela ne fera certainement pas avancer le bateau, car ça ne conserverait pas la quantité de mouvement (air+ bateau) totale, mais cela fera forcément reculer le bateau, pour justement la conserver cette quantité de mouvement totale.

    Et en inversant le souffle du ventilateur le bateau va avancer… Pour exactement les mêmes raisons, plus ou moins vite suivant l’orientation de la voile qui ne peut agir là encore que par sa trainée et donc non comme une aide à la propulsion mais comme un frein dans ce cas particulier.

    Mais supposons une situation de vent de travers bien plus courante et efficace en navigation à voile où la voile fonctionne comme une aile d’avion.
    Eh bien si avec ce réglage de voile pour vent de travers vous mettez un ventilateur soufflant de l’air perpendiculairement à l’axe du bateau il va évidemment le faire avancer car la voile défléchit ce flux d’air vers l’arrière et donc communiquera au bateau une quantité de mouvement vers l’avant, une fois de plus pour raison de conservation de la quantité de mouvement totale (bateau + air et projetée sur l’axe du bateau).
    Autrement dit cela crée ainsi une force vers l’avant du bateau exactement comme une aile d’avion crée une force vers le haut en défléchissant le vent relatif vers le bas.

  3. tsih (#52),

    Si on le met devant le bateau, à peu de chose près dans le sens de la marche, ça marche mieux que perpendiculaire; on est au près plutôt que vent de travers, et en plus on profite de la réaction du jet d’air. Cela fait une composante indésirable, fait pencher le bateau mais en principe c’est comme cela qu’un bateau avance le mieux.

  4. volauvent (#53),

    Oui, bien sûr, il vaut mieux profiter de l’effet de réaction lui-même plutôt que de devoir le contrer avec la dérive ou la quille .

    Ma discussion était juste pour souligner qu’un ventilateur tournant à bord peut en principe faire avancer un bateau à voile grâce à l’action de la voile elle-même et indépendamment de l’effet de réaction créé par le ventilateur.

  5. Dans les années 80, Cousteau avait testé une turbo-voile avec l’Alcyone; les résultats n’ont pas dû être encourageants car on on a plus entendu parlé.

  6. tsih (#54), Dans tous les cas, il faut une force qui permet le déplacement. Dans le cas du voilier cité, c’est le ventilateur avec une rendement très aléatoire… le vent a un bien meilleur rendement.
    Pour le planeur une fois libre dans les cieux, c’est le poids qui constitue le « carburant » du vol ; les caractéristiques aérodynamiques de l’aile lui confèrent une finesse (angle de plané) qui peut être augmentée grâce aux ascendances (ou réduites par les « dégueulantes »)

  7. volauvent (#53), les meilleures allures sont vent de trois quart , sauf erreur de ma part.
    Les allures de pré font giter le voilier, il sort de ses lignes d’eau et les allures vent arrière sont instables et inconfortables.

  8. Murps (#58), ces raisonnements impliquent essentiellement le vent et la réaction de la quille sur la flotte….mais
    faut pas non plus oublier les courants et et que si vous voulez vous déplacer d’un point terrestre vers un autre point terrestre ( on put imaginer que c’est là le but) il va falloir disposer d’une force motrice capable aussi de vaincre le courant..je veux juste dire qu’à mon humble avis un bon moteur thermique ou nucleaire voire électrique et une hélice ont encore de beaux jours devant eux.
    On a aussi des chomeurs qui peuvent ramer et dans un monde ou plus d’ »emplois  » pour produire de l’energie est considéré comme un bonne chose….le retour de la galère voila la solution!
    salauds de pétroliers qui nous ont forcés à abandonner les bateaux à voile pour la seule raison que ça marche mieux plus vite et pas cher.

  9. papijo (#56),

    Très amusant.

    Gilles des Landes (#57), Murps (#58),

    La meilleure allure est normalement le largue qui correspond justement à un vent apparent de travers, à 90° donc de l’axe du bateau. C’est là que la force aérodynamique sur la voile est maximale (incidence optimale et écoulement laminaire) et orientée au plus près de l’axe du bateau et donc presque purement propulsive. Il n’y a alors plus guère de dérive ni de gite dues à la composante non propulsive. Suivant la vitesse du bateau le vent réel vient alors du secteur travers à trois quart arrière.

  10. tsih (#52), hormis la justesse du propos, c’est surtout un peu bizarre si on dispose d’un ventilateur de s’embarasser d’une voile le ventilateur seul est un bon organe de porpulsion pour un bateau; et dirigeable! et qui peut s’affranchir de la direction du vent voire de son existence.. moins bon qu’une hélice mais adapté à certains usages…

    mais j’imagine qu’on nous porposera des bateaux avec des ventilateurs alimentés par des éoliennes.souffllant sur une voile

  11. tsih (#60),

    Sans doute, mais je ne vois pas bien comment on peut disposer le ventilo pour
    qu’il souffle en transversal; de plus, la réaction de ventilo (pour l’énergie qui ne serait pas consommée par la voile) créerait une composante transversale.
    De l’art de perdre son temps sur un problème stupide….

  12. volauvent (#62),
    De l’art de perdre son temps sur un problème stupide
    Oui comme beaucoup de problèmes stupides générés par un ;réchauffement climatique.
    C’est le graal qui fait phosphoré.

  13. volauvent (#62),

    A priori on pourrait mettre un (gros) ventilateur sur bâbord par exemple et l’orienter comme le vent réel, à l’allure du largue et bâbord amures, soufflant donc par le travers mais un peu de l’arrière pour compenser celui créé par la vitesse du bateau. Bien sûr la réaction du ventilo donnerait une grosse composante transversale « parasite » qui serait contrée par la dérive ou la quille un peu comme sur un voilier au près serré mais au lieu de gite on aurait de la contre gite.

    Evidemment je ne prétends pas que cela fasse sens et présente le moindre intérêt, c’était juste amusant de regarder de plus près le problème soulevé par Bernnard: Peut-on faire avancer un bateau à voile avec un ventilateur à bord, sans utiliser l’effet de réaction lui-même ?

    Ensuite des bateaux qui sont réellement propulsés avec des « ventilateurs » existent dans le monde réel, c’est les aéroglisseurs qui traversent tous les jours la Manche par exemple, mais ils utilisent l’effet de réaction lui-même.

    Si on dispose d’énergie pour faire tourner un « ventilateur » c’est évidemment le phénomène de réaction qu’il faut utiliser soit dans l’air comme pour les aéroglisseurs soit dans l’eau comme le font tous les navires à carène immergée du monde.

  14. tsih (#64),

    A vrai dire, ce n’est pas à proprement parler la « réaction » qui propulse l’aéroglisseur ou le bateau à hélice; c’est la force résultant de la « portance » des pales; c’est encore le même phénomène que pour l’aile d’avion et la voile.

  15. volauvent (#65),

    Oui, bien d’accord, mais c’est juste une autre manière de voir les choses. Comme pour l’effet de serre il y a différentes façons équivalentes d’expliquer la même chose…

    On peut raisonner en terme de force F exercée par le fluide sur l’hélice en rotation et donc l’avion ou le bateau comme vous le faites ou on peut aussi dire que l’effet de l’hélice c’est de provoquer un mouvement de fluide vers l’arrière du bateau ou de l’avion c’est à dire que l’hélice communique chaque seconde une certaine quantité de mouvement m v au fluide qu’elle brasse. Un turboréacteur fait la même chose au fluide qu’il éjecte. Par réaction l’avion ou le bateau reçoit alors chaque seconde une quantité de mouvement exactement opposée MV = -mv (= F qu’on retrouve ici). En effet selon la loi de Newton, comme il n’y a pas de force extérieure qui agit sur le système global fluide+avion ou bateau cette quantité de mouvement globale fluide + avion ou bateau ne peut pas changer et on a donc forcément MV + mv = 0

  16. tsih (#66), sans chercher à vous contrarier, j’écrirais plutôt : Mv+ mV = 0 qui est plus explicite: une petite masse à grande vitesse déplace une grande masse à petite vitesse (principe des fusées)

  17. jdrien (#67), oui, on est d’accord, en fait les minuscules et majuscules n’étaient pas destinées à transmettre une idée de grandeur dans mon esprit, mais si elles le font il faut croiser comme vous le soulignez très bien.

  18. tsih (#60), c’est ça, en fait on m’a toujours dit « grand largue ». Le vent réel arrive de 3/4 arrière et le vent apparent doit arriver quasiment de travers. Ou quelque chose d’approchant car cela dépend tellement du type de coque, d’état de la mer, de voilure…

  19. Murps (#69),

    Au grand largue proprement dit, c’est à dire en abattant à partir de l’allure du vent de travers ou largue, la voile va être contre les haubans et on ne peut plus choquer plus, l’incidence des filets d’air augmente alors forcément et dépasse l’incidence critique où l’écoulement devient turbulent, la voile se comporte dès lors comme un vulgaire sac et la force aérodynamique chute sérieusement. C’est similaire au phénomène aérodynamique qui se passe pour une aile d’avion au décrochage, lors de l’atterrissage par exemple où l’on cabre progressivement l’appareil au raz du sol pour le poser.
    L’allure du grand largue est donc normalement nettement moins rapide que le largue mais comme vous le dites d’autres paramètres d’ordre nautique ou non viennent nuancer un peu les choses. Aussi, si vous promenez Madame ou une petite amie qui n’a jamais navigué elle trouvera peut-être les allures « portantes » comme le grand largue nettement plus confortable et agréable que le largue car le vent apparent ressenti sur le pont est alors bien moindre, le bateau va moins vite et les chocs avec la houle sont donc moins violents.

  20. tsih (#70), puis-je me permettre d’apporter mon point de vue d’ancien « voileux », pour moi, la meilleure allure est le bon plein (entre travers et près) pour un voilier de croisière classique, par contre, pour un cata ou un tri (ou un dériveur qui plane), vu les vitesses atteintes qui modifient fortement le vent apparent, la meilleure allure peut être le largue (par rapport au vent réel, mais qui en fait est du près par rapport au vent apparent)

  21. jdrien (#71), c’est interessant mais n’oubliez pas que le but d’un véhicule est de se déplacer dans une direction determinée …donc un bon système de propulsion à voile est celui qui s’affranchit de la direction du vent.. parce qu’aller leplus vite possible vers là o ne voulez pas aller c’est pas si cool.. il n’y pas non plus que de simples voiles, .cousteau avait projeté l’alcyon…
    Assez curieusement ( je n’y connais rien en voile) mais la discussion pourrait porter aussi sur la forme de la coque qui n’est pas neutre !!!!!
    Et si on estime que le vent c’est super car gratuit il n’y a aucune raison de ne pas faire rouler des trains de marchandises avec le vent… utiser des chars à voile pour aller au boulot..
    en fait il y a eu une tentative il y a quelques années de vendre à des cargos non pas des voiles mais des gigantesques cerfs volants.. ça a capoté..pourtant c’ »est quasiment gratuit!!
    on pourrait aussi proposer une démarche différente pour la circualtion sur la mer , l’utilisation des courants, il me semble qu’il a existé des « cerfs nageant »…
    bateaux à voile, navigation à la voile…ça marche et si on s’en tient à la fabrciation c’est pas cher …MAIS..ça a aussi de petits défauts et d’autres considerations qui entre dans le prix du véhicule dans le cout du déplacement…
    d&ésolé de jouer les rabat joie pour les voileux…mais bon…

  22. lemiere jacques (#72),

    d&ésolé de jouer les rabat joie pour les voileux…mais bon…

    c’était histoire de causer, aucune nostalgie du temps des clippers…
    (c’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases)

  23. jdrien (#71),

    Oui, tout dépend du bateau, de la mer et de ce que l’on appelle « meilleure » allure. Le bon plein est normalement moins rapide que le largue mais c’est une allure plus stable où le bateau est plus facile à contrôler car la direction du vent apparent est peu sensible à une variation brutale de vitesse du bateau ( embardée, chocs dans le clapot…) ou de vitesse du vent réel ( risées, vent qui forcit ou mollit brutalement…). Autour du largue, au contraire, les vecteurs vitesse du vent réel et vitesse du bateau sont à peu près perpendiculaires et leur variation brusque peut provoquer une variation brusque de vent apparent et faire facilement décrocher les voiles et arrêter intempestivement un petit bateau.

  24. Murps (#58),

    les meilleures allures sont vent de trois quart , sauf erreur de ma part.

    On s’en fiche un peu de la direction du vent, non ?
    Bateau et voilure sont conçus pour optimiser la récupération de la force du vent et son exploitation.
    Le barreur n’a plus qu’à disposer le bateau selon le meilleur angle pour « alimenter » son moteur à voile en fonction de la direction voulue, soit une diagonale.

  25. lemiere jacques (#72),
    jdrien (#73),

    On est tous d’accord que la propulsion à voile, qui exploite comme les éoliennes et le solaire le temps qu’il fait, ne peut pas rivaliser avec la propulsion à moteur thermique. C’est bien pour ça qu’elle a été historiquement supplantée par la machine à vapeur d’abord (charbon) et le Diesel ensuite encore bien plus commode ( pétrole).

    Mais, croyez moi ou pas, tout ça c’est très temporaire à l’échelle historique !

    Cela ne peut marcher que tant qu’il y a des fossiles pas chers et tant que perdure la situation de pays de Cocagne qui va avec.

    Rien n’est plus difficile que de prévoir l’avenir, mais un retour à la propulsion à voile est plus que vraisemblable après les fossiles.

  26. Hug (#77),

    Pour les gros navires je crois aussi que c’est une option très sérieuse comme cela se fait déjà dans le domaine militaire. Mais pas de cargos civils en fonction, actuellement, ce qui signifie quelque chose, sur le plan coût et rentabilité. Les militaires n’ont pas (trop) ce problème.

  27. jdrien (#71), j’ai pas mal trainé mes basques en manche et mer du nord (c’est pas le meilleur endroit pour faire de la voile, les courants de marée sont forts, les bancs de sables vicieux, les côtes difficiles, le traffic cargo et ferry important…) mais globalement je vous assure que l’allure grand largue ou vent arrière est souvent jugées extrêmement inconfortable, avec le dandinement mollasson du bateau qui prend les vagues de l’arrière…
    Le pré bon plein est agréable si la mer est maniable et le vent pas trop fort… Sinon vous cognez les vagues et à la longue, les embruns, c’est fatigant…

  28. Murps (#79), On pourrait ouvrir un fil « (anciens) mangeurs d’écoutes », cela nous changerait des discussions sur le RCA qui n’avancent guère smile

  29. Murps (#81),

    je vous assure que l’allure grand largue ou vent arrière est souvent jugées extrêmement inconfortable

    Il vaut habituellement mieux éviter le plein vent arrière quand c’est possible car très inconfortable, instable et dangereux (pour le matériel et les têtes) en raison du risque d’ empannage intempestif que même le meilleur barreur ne peut parfois contrôler. Je préfère toujours rallonger un peu la route en me mettant au grand largue (et éventuellement pouvoir siroter tranquillement un punch…).

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