par Benoît Rittaud (alias Ben).
Notre bien-aimée ministre de l’Environnement, qui confond le gaz carbonique avec l’oxyde de carbone, qui pense que c’est une chance pour la sonde Rosetta que de pouvoir travailler loin du réchauffement climatique, et qui croit sauver la planète en interdisant le Nutella, sait visiblement mieux que les experts comment gérer la question des inondations. Ainsi, si les Normands ont eu droit à une inutile « alerte rouge » ce week-end, c’est grâce aux bons soins de notre précautionneuse ministre, et contre l’avis de spécialistes, comme le révèle un enregistrement révélé par Météo Express.
Cet enregistrement, qui vaut le coup d’œil (faudrait-il plutôt dire le coup d’oreille ?), devrait être écouté par tous ceux qui croient naïvement en l’indépendance de la recherche et de la pensée. On y entend les experts vainement tenter, d’une voix soumise, d’expliquer à madame la ministre qu’il n’y a pas à s’affoler plus que de raison et que l’alerte rouge en Normandie ne se justifie pas au vu de la situation. Mais Ségo s’en fiche : d’un ton imbu d’autoritarisme, elle décide qu’elle sait mieux que tout le monde. Elle veut son alerte rouge, elle l’aura : les experts doivent se soumettre. Ils le font un peu piteusement, serait-on tenté de dire, mais comme on ne sait pas comment on aurait agi à leur place, ne leur jetons pas la pierre.
Tous ceux qui croient que les scientifiques et les experts sont protégés par leurs compétences et que jamais le pouvoir en place ne s’autoriserait une quelconque ingérence ont de quoi en être pour leurs frais : face aux politiques, les scientifiques et les experts n’ont pas d’armes. Ils sont toujours les perdants. La seule chose qu’ils doivent réclamer avec constance et insistance, ce n’est pas le soutien du pouvoir (comme l’avaient bêtement fait les climatologues pétitionnaires pour contrer les vilains Claude Allègre et Vincent Courtillot), mais leur indépendance.
Nous en sommes fort loin.
Puisse cet enregistrement contribuer à leur faire comprendre.
63 réponses à “Ségolène Royal sait mieux que les spécialistes”
Yannix (#50),
Nous sommes tous potentiellement des zouaves du pont de l’Alma ?
joaquim (#46), +1
Yannix (#50), Aucune idée !
Roby Walrus (#45),
Je voulais juste préciser que votre comparaison n’a pas de sens ; décider une intervention militaire est une question idéologique ; décider de l’avenir énergétique d’un pays est un problème scientifique ; si c’est devenu une question idéologique de nos jours , il est urgent de changer les politiques
Roby Walrus (#53), Dommage. Bon tant pis, je vais considérer qu’elle le sort de son chapeau.
testut (#54),
C’est donc pour cela que nous avons autant de centrales nucléaires et qu’on ferme les centrales à charbon. Je me disais aussi…
Yannix (#56), je pensais que les politiques avaient leur mot à dire… Mais bon, comme nous sommes à une époque ou les politiques font de la science et les scientifiques de la politique…
Murps (#57),
Du Nutella et du foot à la télé.
Yannix (#58), voulez vous dire une douceur sucrée et un spectacle populaire et bon enfant ou une arme de destruction massive et des images de nationalisme exacerbé ?
En ce moment, qu’est ce qu’on se mange comme émeutes à la télé !!

testut (#54), « décider de l’avenir énergétique d’un pays est un problème scientifique ».
Oui et non ! Oui, car il y a des éléments scientifiques. Et non car le choix final est politique. Un bon exemple serait le choix du nucléaire par l’Iran ?
C’est en ligne ! http://www.affaireclimatique.fr/page5.html
Il s’agit de la transcription du fameux (fumeux ?) point presse de Ségo sur les inondations…
Merci à Ben d’avoir soulevé le lièvre ! (ou la hase…) On pourra mettre cela dans les archives, rubrique casseroles (Ségolène est déjà bien outillée en ustensiles de cuisine…)
Gilles des Landes (#61),
Ouh là là ! Encore un propos sexiste du genre ; « les femmes à la cuisine avec leurs ustensiles »
… Quoique dans le cas de Ségolène…
Oui, a priori Ségolène aux casseroles ne ferait qu’empoisonner ses proches et non toute le France…. c’est déjà mieux ,non ? Ah, désolé, je dérive…