Par Ferdinand Engelbeen. Traduction par Scaletrans.
Dans les cercles climato-sceptiques, il y a pas mal de confusion à propos des mesures historiques/actuelles de CO2. C’est en partie du au fait que des mesures historiques directes assez précises du CO2 dans l’atmosphère par voie chimique montrent des valeurs beaucoup plus élevées pour certaines périodes (particulièrement autour de 1942), que les 280 ppm environ mesurés dans les carottes de l’Antarctique. 280 ± 10 ppm sont considérés comme le taux de CO2 atmosphérique préindustriel pour l’interglaciaire actuel (l’Holocène) par la communauté scientifique. Ceci est assez important car s’il y a eu des niveaux de CO2 (beaucoup) plus élevés dans le passé récent, cela peut indiquer que les niveaux actuels de CO2 ne proviennent pas de l’utilisation des combustibles fossiles, mais d’une variation naturelle et par conséquent son influence sur la température est sujette aussi à (d’importantes) variations naturelles, et le climat actuel plus chaud n’est pas du à l’utilisation de combustibles fossiles.
Pour conforter mon scepticisme : j’aime voir et examiner les arguments des deux côtés de la barrière et me faire ma propre opinion basée sur ces arguments. Je suis à peu près certain que les modèles climatiques actuels sous estiment le rôle du soleil et d’autres variations naturelles comme les oscillations océaniques sur le climat, et surestiment le rôle des gaz à effet de serre et des aérosols. Mais je suis également sûr que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère est principalement due à l’utilisation des combustibles fossiles.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’hypothèse d’importantes variations non anthropiques du CO2 dans l’histoire récente est fausse (voir mon commentaire sur la dernière compilation de mesures historiques d’Ernst Beck) et que l’essentiel de l’augmentation récente de CO2 dans l’atmosphère est d’origine humaine, mais cela nécessite une explication par étapes. Suivons les étapes :
- Preuve de l’influence humaine sur l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère.
- Conclusion
- En supplément : combien de CO2 anthropique dans l’atmosphère ?
- Références
1. Preuve de l’influence humaine sur l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère.
Le total du CO2 d’origine anthropique de nos jours est d’environ 9 GtC/an (CO2 compté comme carbone). L’augmentation dans l’atmosphère est d’environ 5 GtC/an. Cela implique qu’il n’y a que peu ou pas d’augmentation due à d’autres causes dans l’atmosphère, ou que la quantité atmosphérique dans le cas d’un déséquilibre naturel devrait être plus élevée et non plus basse. Voici ce que cela donne pour les cinquante dernières années.
Le graphe montre l’augmentation du CO2 provenant de la combustion des fossiles et de la production de ciment par rapport à l’augmentation trouvée dans l’atmosphère et l’enfouissement du CO2 dans la végétation et les océans, en ppmv/an (1 ppmv = 2.1 GtC)
Le graphe est basé sur les calculs d’émissions provenant des données nationales d’utilisation de combustibles et de production de ciment [1]. Dans le meilleur des cas, elles sont exactes, dans le pire des cas, elles sont sous-estimées (ce qui est probablement le cas pour la Chine). Les données de CO2 dans l’atmosphère proviennent des mesures très précises de Mauna Loa [2]. La différence entre les émissions de CO2 (exprimées en gigatonnes de carbone par an – GtC/an) et l’augmentation de carbone dans l’atmosphère et ce que les océans et/ou la végétation absorbent chaque année (les autres puits sont bien plus petits). La répartition entre la végétation et les océans en tant que puits se calcule à partir du taux d’oxygène. C’est sans intérêt pour le bilan total car chaque année le total terre+océans est plus important que la source. Mais il est cependant intéressant de connaître les montants respectifs d’absorption par les plantes et par les profondeurs des océans. Cela a été fait par Battle & al. et plus récemment par Bender & al. [3], à partir des variations de δ13C et des variations de contenu en oxygène dans l’atmosphère durant la dernière décennie du siècle précédent et d’estimations plus anciennes :
L’accroissement du CO2 atmosphérique de plus de 70 ppmv (~150GtC) depuis le début des mesures précises au Pôle Sud et à Mauna Loa est d’environ 70% de l’augmentation depuis le début de la révolution industrielle. Ceci se base sur des mesures en beaucoup d’endroits où l’on peut mesurer des niveaux « de fond » de CO2 (voir « où faire des mesures« ), avec le minimum d’interférences dues à des puits ou des sources locales de CO2. Le Taux de CO2 dans l’atmosphère des temps préindustriels se base sur les carottages de glace, qui sont lissés : moyennés sur ~10 ans pour les carottes à haute résolution du Dôme Law des 150 dernières années et sur ~560 ans pour les 800.000 ans du Dôme C. Cependant, il y a des proxies avec une meilleure résolution dans le temps qui indiquent également des niveaux de CO2 inférieurs avant les émissions.
Comme le montre le premier graphe, durant chacune des cinquante dernières années, les émissions sont plus importantes que l’accroissement dans l’atmosphère. Cela signifie que le bilan de masse total de toutes les variables naturelles (température, pH océanique, végétation) qui influence le niveau de CO2 va toujours vers plus d’absorption que de source pour chaque année.
L’échange saisonnier naturel entre végétation et océans d’une part et l’atmosphère d’autre part est estimée à environ 150 GtC/an. Mais la raison pour laquelle l’échange se fait sur une année est de peu d’intérêt, car l’essentiel des émissions naturelles est absorbé au cours de la même année. La différence après une année n’excède pas ±2 GtC, causée principalement par des variations de température (El Niño, éruption du Pinatubo). Par conséquent les variations naturelles sur une année sont inférieures aux émissions. Peu importe l’importance du renouvellement saisonnier, dans les 50 années qui précèdent, l’absorption naturelle de CO2 a été supérieure aux émissions naturelles… Donc il est presque impossible que les émissions naturelles aient été responsables de l’augmentation du CO2 (pour une part substantielle) dans les 50 dernières années. Sauf si – pure théorie – une augmentation similaire mais énorme des émissions et absorptions naturelles parallèle aux émissions anthropiques donnait le même résultat.
Mais une augmentation si énorme (fois 3) de la circulation naturelle nécessite des preuves solides :
- L’augmentation devrait imiter les émissions humaines exactement au même rythme. Par conséquent le quasi triplement des émissions humaines et de l’accroissement du taux dans l’atmosphère devrait avoir en contrepartie un quasi triplement de la rotation naturelle : d’un montant estimé de 150 GtC d’émission/absorption par an à quelque 450 GtC. Mais il n’y a pas la plus petite indication d’une augmentation de la rotation. Au contraire, les estimations récentes du taux de rotation dans l’atmosphère montrent une réduction de cette rotation dans l’atmosphère, ce qui résulte probablement d’un taux d’échange plus ou moins constant dans une masse totale croissante de CO2 dans l’atmosphère.
- Tout échange supplémentaire depuis les océans ou la végétation laisserait une empreinte dans le taux de variation de 13C/12C causé par les émissions humaines et dans le taux de variation de 14C/12C du pic d’explosions nucléaires des années 1950-1960. Mais ce n’est pas le cas.
- On ne connaît pas de processus physique naturel qui puisse accroître les dégazages de CO2 sans au moins une rétroaction négative partielle due à un accroissement de pression concomitant des océans et de la végétation.
Ceci prouve que les émissions anthropiques sont la principale cause de l’augmentation de CO2, au moins pour les 50 dernières années. Mais il y a d’autres indications pour cela…
1.2. Les caractéristiques du processus :
Voici un graphe de la tendance de la température (globale), le montant cumulé des émissions et l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère (1900-2011) :
La tendance de la température est la moyenne annuelle (mer + terre) des températures, selon le Hadley Center (RU) [13]. Les émissions proviennent de la base de données internationale (DOE, USA, [1]). Les niveaux de CO2 de l’atmosphère avant 1959 proviennent des carottes de glace (Law Dome, Siple Dome, [11]) et après 1959 les données proviennent des mesures à Mauna Loa (Hawaï, [12]). Le point de comparaison pour le niveau de CO2 est de 300 ppmv autour de 1900 (ou 290 ppmv autour de 1850). La moyenne glissante sur 21 ans est ajoutée car certains ont trouvé une bonne corrélation entre cette moyenne et l’augmentation de CO2. C’est vrai après 1980 (base de la corrélation), mais faux pour toute la période depuis 1900 jusqu’à maintenant.
Comme on peut le calculer, la corrélation entre température et niveaux de CO2 est assez faible (corr.: 0.881; R2: 0.776), et d’après le détail des graphes T/dCO2, on peut voir qu’un fort changement de température sur une année quelconque a peu d’influence sur les niveaux de CO2, par comparaison avec l’influence du changement de température sur l’ensemble de la tendance, si la température était responsable à la fois de la variabilité à court terme et de l’augmentation à long terme :
Ceci indique que la température n’est pas la cause de l’ensemble de l’accroissement, mais la cause de la variation (± 1.2 ppmv) autour de l’accroissement (actuellement d’environ 2 ppmv/an). Voir en détail la page du processus (voir le paragraphe 1.7).
D’un autre côté, la corrélation entre les émissions cumulatives et l’accroissement dans l’atmosphère est presque parfaite (corr.: 0.999; R2: 0.998) sur l’ensemble de la période :
Le ratio est de 50-55% entre l’augmentation dans l’atmosphère et ce qui est émis. Ceci montre qu’il s’agit d’un simple processus linéaire du premier ordre, en lien direct avec la différence de pression partielle entre le CO2 dans l’atmosphère et le CO2 dans les océans (et la végétation). Plus le contenu de CO2 dans l’atmosphère est élevé, plus la pression pousse le CO2 dans les océans. Actuellement, la différence de pression partielle entre l’atmosphère et les océans est d’environ 7 ppmv [4], d’après les sondes de navires et les bouées. L’augmentation de la différence de pCO2 provoque de plus en plus d’absorption de CO2 par les océans (et aussi par la végétation).
De nouveau, cette relation claire indique une influence directe des émissions sur l’accroissement dans l’atmosphère. On ne connaît pas de processus naturel capable de forcer le CO2 dans l’atmosphère exactement dans la même proportion comme c’est le cas ici pour les émissions. Il suffit de regarder la différence de variabilité de la courbe des températures (qui a une influence à court terme limitée sur les niveaux de CO2 de 4-5 ppmv/°C) avec la régularité de la courbe des émissions…
Ceci renforce l’argument selon lequel les émissions sont la principale cause de l’accroissement dans l’atmosphère.
Le carbone du CO2 se compose de différents isotopes. La majorité est du type léger: 12C (qui a 6 protons et 6 neutrons dans le noyau) et environ 1,1% est plus lourd : 13C (6 protons et 7 neutrons dans le noyau). Il y a aussi du 14C (6 protons et 8 neutrons), qui se forme continuellement dans la stratosphère par les collisions d’azote avec des particules de rayons cosmiques. Ce type de carbone (également formé lors des explosions nucléaires dans l’atmosphère des années cinquante) est radio actif et permet de mesurer l’âge de fossiles jusqu’à 60.000 ans (Ndt à condition qu’ils ne soient pas totalement minéralisés).
On peut mesurer la proportion de 13C/12C et la comparer à un standard. Dans le passé, le standard était un certain type de carbonate, appelé Pee Dee Belemnite (PDB). Lorsque la roche standard fut épuisée, elle fut remplacée par une définition zéro dans une conférence à Vienne, donc le nouveau standard est appelé le VPDB (Vienne PDB). On peut mesurer la proportion 13C/12C de chaque contenu de carbone de tout sujet. La comparaison avec le standard s’exprime en mil δ13C :
(13C/12C)sampled – (13C/12C)standard
δ13C = —————————————————————— x 1.000
(13C/12C)standard
Où le standard est défini comme 0,0112372 parties de 13C pour une partie de carbone total. Donc les valeurs positives comportent plus de 13C et les valeurs négatives moins de 13C. Maintenant le point intéressant est que la croissance de la végétation utilise de préférence le 12C, donc si vous mesurez le δ13C vous verrez que cette valeur est assez faible. Comme presque tous les combustibles fossiles ont été formés à partir de végétation (ou de bactéries méthanogéniques avec des préférences similaires) ils ont également de faibles valeurs de δ 13C. Pour une bonne introduction au cycle de l’isotope dans la nature, voyez le e-book de Anton Uriarte Cantolla [5].
C’est une caractéristique intéressante car nous pouvons déterminer si les niveaux de CO2 atmosphériques (qui sont actuellement en dessous de – 8 pour mille de VPDB) ont été influencés par la décomposition de la végétation ou par la combustion de carburant fossile (tous les deux à environ -24 pour mille) vers le côté négatif ou par le dégazage des océans (0 à +4 pour mille) vers le côté positif comme les sources possible les plus importantes.
Grâce à différentes stations de mesures de CO2, nous avons non seulement des mesures de CO2, mais aussi des mesures de δ13C. Bien que cela soit seulement sur une période d’environ 25 ans, la tendance est claire et montre une source externe faible de δ13C dans l’atmosphère.
Evolution du δ13C à partir de mesures directes d’air ambiant de 10 stations. Source des données [6].
ALT=Alert ; BRW=Barrow ; MLO=Mona Loa ; KUM=Cap Kumukahi ; SMO=Samoa ; SPO=Pôle Sud.
De nouveau, nous voyons un décalage des tendances en δ13C dans l’atmosphère en fonction de l’altitude, un transfert HN/HS et moins de variabilité dans l’HS. De nouveau, cela indique une source dans l’HN. Que cela provienne de la décomposition végétale (plus présente dans l’HN que dans l’HS) et/ou de l’utilisation de combustibles fossiles (90% dans l’HN) est résolu dans l’étude de Battle & al. [3], où il est montré qu’il y a moins d’oxygène utilisé que calculé pour l’utilisation de combustible fossile. La végétation donc produit de l’O2, du fait de l’incorporation de plus de CO2 qu’il n’en est produit par la décomposition végétale (qui consomme de l’oxygène). Cela signifie que plus de 12C est incorporé, et que par conséquent plus de 13C est laissé dans l’atmosphère. La végétation réduit donc le 12C par rapport au 13C et n’est donc pas la cause de la réduction du ratio 13C.
Et nous avons une quantité d’autres mesures de δ13C plus anciennes dans l’atmosphère : les carottes de glace et de névé (bulles d’air non complètement closes dans l’état neige/glace intermédiaire).
La figure tirée de [7] compare les variations de δ13C des eaux océaniques supérieures et de l’atmosphère
Ce que nous pouvons voir est que les niveaux de δ13C aussi bien dans l’atmosphère que dans le sommet des océans commencent à décroître à partir de 1850, ce qui est le début de la révolution industrielle. Durant les 400 années qui précèdent, il y a seulement une petite variation causée probablement par la baisse de température du Petit Âge Glaciaire. Les mesures de long terme du taux de δ13C dans le CO2 à partir des carottes de glace montrent que sur toute la période de l’Holocène, les variations n’excédaient pas 0.2 pour mille. Même le passage du glaciaire à l’interglaciaire ne donne pas plus de 0.2 pour mille en variation de δ13C.
A nouveau il s’agit d’une bonne indication de l’influence de l’utilisation des combustibles fossiles…
Le 14C est un isotope de carbone créé dans l’atmosphère par l’impact de rayons cosmiques. C’est un isotope instable (radioactif) qui dégrade avec une demi-vie d’environ 6.000 ans. Le 14C est utilisé pour la datation de fossiles pas trop âgés (maximum 60.000 ans). La quantité de 14C dans l’atmosphère est variable (dépendante de l’activité solaire), mais malgré cela, elle donne une méthode raisonnable de datation. Jusqu’à ce que l’homme commence à brûler des carburants fossiles…
La quantité de 14C dans l’atmosphère et la végétation est plus ou moins en équilibre (comme c’est le cas pour le 13C : une légère diminution due à la prédilection du processus biologique envers le 12C). Mais la moitié retourne à l’atmosphère en un an, par la décomposition des feuilles. D’autres parties demandent plus de temps, mais énormément retourne à l’atmosphère en quelques décennies. Pour les océans, le décalage entre l’incorporation du 14C dans les océans (dans le puits du grand courant océanique de l’Atlantique Nord) et sa libération autour de l’Equateur prend de 500 à 1500 ans, ce qui donne une légère diminution de 14C, en même temps qu’une solution de très vieux carbonate totalement exempt de 14C. Aux temps préindustriels, il y avait un équilibre entre la production de 14C d’origine cosmique et la déplétion océanique.
Au moment de leur formation les combustibles fossiles (qu’il s’agisse du bois pour le charbon, ou du plancton pour le pétrole) incorporaient un peu de 14C, mais ceux-ci ayant des millions d’années, il ne reste plus de carbone 14 mesurable. C’est le même cas pour le 13C, la quantité de CO2 libérée par la combustion des carburants fossiles a dilué le contenu de l’atmosphère en carbone 14. Ceci est la cause de problèmes de datation au carbone depuis environ 1890. Cependant, on utilise une table de correction pour corriger les échantillons postérieurs à 1890. Dans les années cinquante, une autre intervention humaine a perturbé la datation au carbone 14 : les essais nucléaires ont apporté beaucoup de radiations qui ont presque doublé le contenu en carbone 14 de l’atmosphère. Depuis, cette quantité se réduit rapidement, les océans la remplaçant par des niveaux de carbone 14 « normal ». La demi-vie est d’environ 14 ans.
A nouveau, ceci renforce la preuve que la combustion de carburants fossiles est la principale cause de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère…
1.5 L’utilisation de l’oxygène :
Pour brûler des combustibles fossiles il faut de l’oxygène. Comme pour chaque type de combustible on connaît le taux d’oxygène à utiliser, on peut calculer le montant total d’oxygène utilisé pour la consommation des combustibles fossiles. Parallèlement, le montant réel d’oxygène utilisé peut être mesuré dans l’atmosphère. C’est assez difficile, car la variation de l’O2 atmosphérique d’une année sur l’autre est assez faible comparé à sa quantité totale (quelques ppmv par rapport à plus de 200.000 ppmv). De plus, aussi bien pour le CO2 que pour l’oxygène, il y a l’influence annuelle de la croissance et de la décomposition végétale. C’est seulement depuis les années 90 que des mesures d’oxygène de résolution suffisante sont disponibles. Ces mesures révèlent qu’on utilise moins d’oxygène que calculé à partir de l’utilisation des combustibles fossiles. Cela indique que la croissance de la végétation est une source supplémentaire d’oxygène, donc la végétation est un puits de CO2, au moins depuis 1990. La combinaison des mesures d’O2 et de δ13C a permis à Battle & al. [3] de calculer combien de CO2 était absorbé par la végétation et par les océans respectivement. Les tendances de l’O2 et du CO2 pour la période 1990-2000 peuvent être montrées dans un joli diagramme :
Tendances O2-CO2, d’après GIEC TAR [8]
Cela ne prouve pas directement que tout l’accroissement de CO2 dans l’atmosphère provident de l’usage de combustible fossile, mais comme les océans et la végétation montrent une absorption nette, et que les autres sources sont beaucoup plus lentes et/ou plus petites (érosion rocheuse, dégazage volcanique…):
Il n’y a qu’une seule source rapide possible : la consommation de combustibles fossiles.
1.6 Les pH et pCO2 océaniques:
Si le CO2 augmente dans l’atmosphère avec 50-55% des émissions accumulées, une partie est absorbée par la végétation (voir le chapitre 1.4), une autre partie est absorbée par les océans. Lorsque le CO2 est absorbé par les océans, c’est partiellement en solution dans sa forme originale, mais une petite quantité réagit avec les ions de carbonate disponibles pour former du bicarbonate. Entre 1751 et 1994 le pH moyen de la surface océanique a diminué approximativement de 8,179 à 8,104 (une baisse de -0,075), d’après des études océaniques récentes et plus anciennes [9].
Mais on peut interpréter le pH océanique d’une autre façon : si pour une raison quelconque le pH est réduit (p. ex. par un événement volcanique sous-marin avec beaucoup de SO2), cela conduit à un accroissement important du pCO2 (océanique) et à une libération importante de CO2 dans l’atmosphère. Mais ceci est en contradiction avec les modifications de 13C observées : si le CO2 océanique (depuis les fonds océaniques vers la surface et ensuite dans l’atmosphère) était relâché, cela devrait accroître le taux de 13C/12C du haut des océans comme de l’atmosphère, alors que nous voyons l’inverse. De plus, le dégazage supplémentaire du haut des océans en raison d’un pH plus bas réduirait la quantité totale de carbone (DIC Carbone Inorganique Dissous, c. à d. CO2 + bicarbonate + carbonate) dans la couche de surface des océans. Donc le surplus de CO2 atmosphérique va dans les océans et non l’inverse.
En outre, une autre partie de l’étude des océans compare le pCO2 de l’atmosphère avec celui d’océans différents à différentes latitudes. On voit qu’il y a de grosses différences du pCO2 océanique à différentes latitudes en raison des variations de température et de DIC. Cela donne un dégazage permanent sous les tropiques (pCO2 de 750 µatm dans le haut des océans contre 400 µatm dans l’atmosphère) et une absorption permanente dans les océans polaires, spécialement dans l’Atlantique Nord (minimum 150 µatm contre 400 µatm). Dans les latitudes moyennes, les océans sont émetteurs ou absorbeurs CO2 selon la saison, en fonction de la température et de la vie marine (plancton). La moyenne globale annuelle du différentiel de pCO2 (atmosphère) et pCO2 (océans) est d’environ 7 ppmv. Cela signifie qu’en moyenne plus de CO2 va de l’atmosphère aux océans que l’inverse [4]. De plus, différentes études dans le temps révèlent que des zones océaniques qui étaient des sources nettes de CO2 sont progressivement devenues des puits nets.
Bien que les données de pCO2 océanique soient éparpillées dans le temps et les zones couvertes, les tendances montrent clairement que le flux moyen (en croissance) de CO2 va de l’atmosphère vers les océans et non l’inverse.
Ceci donne un poids supplémentaire aux preuves que les émissions anthropiques sont la cause principale de ‘augmentation du CO2 dans l’atmosphère.
Les niveaux de température et de CO2 sont assez étroitement couplés sur de très longues périodes comme on peut le voir dans les carottes de glace. Il existe un rapport constant entre les proxies de température (δD et δ18O) et le niveau de CO2 sur la période de 420.000 ans à Vostok, confirmé récemment par les enregistrements de 800.000 ans des carottes de glace du Dome C.
Rapport entre les niveaux de CO2 et la température calculée à partir du proxy δ18O des carottes glaciaires de Vostok [11]. La plupart des déviations proviennent du décalage du CO2 après un changement de température, décalage plus grand après un refroidissement qu’après un réchauffement.
Les proxies de température de Vostok et d’autres glacier continentaux sont mesurés dans la glace : les isotopes plus lourd augmentent en proportion avec des températures d’eau de mer dans la zone d’évaporation d’eau, ce qui est largement le cas des océans de l’Hémisphère Sud. De toutes façons, il y a rapport clair entre les niveaux de température et de CO2 (environ 8 ppmv/°C), ou les décalages de CO2 sont de 800 +/- 600 ans durant une déglaciation et plusieurs milliers d’années durant une glaciation.
On peut voir le même ratio dans le carottage glaciaire de résolution moyenne (moyenne sur ~ 20) de Law Dome DSS :
Niveaux de CO2 des carottages de Law Dome selon Etheridge & al. 1996 [12].
Si nous admettons que la différence de température entre l’OM (Optimum Médiéval) et le PAG (Petit Âge de glace) fut d’environ 0,8°C (Moberg, Esper et plusieurs autres) et la chute de CO2 de 6 ppmv (avec un décalage de ~ 50 ans) nous sommes alors de nouveau autour de 8 ppmv/°C pour le rapport CO2-température.
Sur des périodes plus courtes il y a une influence directe du taux de variation de la température sur le taux de variation du CO2 :
Graphe dT/dt par rapport à dCO2/dt avec l’outil Wood for Trees [13]
Il y a un petit (pi/2) décalage entre les variations de température et de CO2. Cela tient à la dynamique du processus : l’augmentation/diminution de la production de CO2 à partir de l’augmentation/diminution de température prend un certain temps. Pour les variations dynamiques à fréquence relativement élevée, l’analyse mathématique montre un décalage de pi/2 de la fréquence. En prenant les dérivées des variations de température et de CO2 les deux reculent de pi/2, le même décalage de pi/2 vaut pour les dérivées..
Du reste j’ai pris un facteur de 3.5 pour le graphe de température : cela fait que les amplitudes de variation de température et de CO2 sont similaires. On peut dériver un facteur de reconstitution similaire pour la variation globale de CO2 et les variations saisonnières de température: un facteur de 4-5 entre ppmvCO2 et °C.
Plus important que le décalage soit le fait qu’il n’y a pas de tendance dans la dérivée de température, alors qu’il y en a une dans le taux de variation du CO2. C’est parce que la température augmente de façon plus ou moins linéaire, alors que les émissions et l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère sont légèrement quadratiques avec le temps.
Certains maintiennent que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère est le résultat direct de la légère variation de température (0,6°C) des cinquante dernières années. C’est parce que si vous tracez la tendance de température avec un facteur et une compensation avec la dérivée de CO2, cela peut donner une correspondance parfaite du timing et de la tendance de variabilité. Mais c’est une correspondance fallacieuse : le timing parfait vient de ce qu’il y a un décalage de pi/2 des variations de CO2 après des variations de température de court terme. Si vous prenez la dérivée de CO2, il a un déplacement dans le temps de pi/2 et donc un timing parfait avec la variabilité de température. Donc, quoique mathématiquement possible, il n’y a pas la plus petite ressemblance avec un processus physique, sauf si, et seulement si, les variabilités de court et long terme ont les mêmes causes, ce qui a été prouvé faux.
Voyons ce qui cause la variabilité de court terme. D’abord les variations saisonnières :
Variations saisonnières de CO2 et de δ13C pour Barrow et Mauna Loa, données source [6]
Comme on peut le voir, l’augmentation de température au printemps provoque la pousse des feuilles dans les forêts extra-tropicales, ce qui réduit les niveaux de CO2 et particulièrement ceux de 12CO2, laissant plus de 13CO2 dans l’atmosphère. Cela donne un accroissement de δ 13C au printemps-été, alors qu’il se produit l’opposé en automne-hiver.
Maintenant, qu’est-ce qui cause la variabilité annuelle dans le taux de variation :
Taux de variation de température, CO2 et δ13C au fil du temps. Données sources [6] et [13]
Comme on peut le voir : la variabilité annuelle est de nouveau causée par la température, mais le CO2 résultant est à l’opposé des changements saisonniers : une augmentation du taux de variation de température donne une augmentation du taux de variation de CO2. Mais à nouveau c’est la végétation qui fait la différence : le taux de variation de δ13C est à l’opposé du taux de variation du CO2. Dans ce cas, on pense que la végétation des forêts tropicales souffrent de l’élévation des températures (et de changements de configuration précipitations/sécheresses) durant les événements El Niño.
Mais même si la végétation est responsable de l’essentiel de la variabilité de court terme, elle n’est pas responsable de la tendance du CO2 : il est prouvé que la végétation est un puits de CO2, comme on peut le calculer à partir du bilan en oxygène (voir chapitre 1.5). La terre reverdit…
Une analyse plus détaillée du processus se trouve à la page de la variabilité du CO2.
Donc, alors que les changements de température sont responsables de la variabilité de court et (très) long terme aux époques préindustrielles.
D’après les preuves disponibles il est assez clair que les émissions anthropiques sont la cause principale de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. Il y a une petite influence de la température sur cette augmentation car des océans plus chauds relâchent un peu de CO2 (mais des terres plus chaudes absorbent plus de CO2 par la végétation !). L’influence de la température est limitée : selon la variabilité de l’augmentation du CO2 autour de la tendance, le taux à court terme (saisonnier jusqu’à 2-3 ans) est de 4-5 ppmv/°C (selon la saisonnalité et les événements du Pinatubo 1992 et d’El Niño 1998 ayant influencé la température en mode inverse). L’influence à très long terme de la température sur les niveaux de CO2 (carottages de Vostok) est d’environ 8 ppmv/°C. Donc, au maximum, l’influence de la température sur l’augmentation actuelle depuis le PAG est 0.8 °C X 8 ppmv/°C = 6.4 ppmv sur les plus de 100 ppmv d’augmentation depuis le début de la révolution industrielle.
Il n’y a que deux sources rapides principales de CO2 pour l’atmosphère, à côté de la consommation de combustibles fossiles : les océans et la végétation. La végétation n’est pas une source de CO2, comme l’a montré le déficit en oxygène (voir chapitre 1.6). C’est plus que suffisant pour s’assurer que les émissions anthropiques sont la cause de l’essentiel de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère sur les 160 années passées.
Nous pouvons donc conclure :
Toutes les mesures effectuées à travers tout le globe montrent avec des preuves éclatantes que les humains causent le plus gros de l’augmentation récente du CO2 dans l’atmosphère.
Mais…
Que les humains soient la cause de l’augmentation récente du CO2 ne dit rien à propos de l’influence du CO2 en augmentation sur la température !
3 En supplément: combien de CO2 anthropique dans l’atmosphère ?
Beaucoup de gens sont perdus sur ce sujet : un faible pourcentage de l’atmosphère est actuellement d’origine anthropique. C’est parce que chaque année environ 150 GtC (soit moins de 20% du contenu total de CO2) sont échangées entre l’atmosphère, les océans et la végétation. Cela signifie que chaque molécule de CO2 anthropique a 20% de chance par an d’être incorporée dans la végétation ou dissoute dans les océans. Cela fait que la demi-vie (le temps de « résidence ») du CO2 anthropique est de seulement 5 ans. Ce fut confirmé par le sort du 14C provenant des explosions nucléaires, après l’arrêt des essais (Ndt. : dans l’atmosphère). Donc, si dans une année donnée, les hommes émettent 8 GtC , l’année suivante environ 6.5 GtC reste d’origine humaine, le reste ayant été échangé avec le CO2 des océans et la végétation. La seconde année il reste 5.3 GtC, puis 4.3 GtC, etc…
Ce n’est pas totalement exact, car une partie du CO2 “humain” revient l’année (s) suivante, particulièrement par la végétation, d’autant plus si celle-ci est constituée de feuillages caducs, dont la décomposition restitue une grande partie du CO2 incorporé les années précédents. C’est moins le cas pour les océans où plus de CO2 absorbé disparaît dans les profondeurs où il n’est plus discernable. Il existe des techniques pour suivre le CO2 anthropique même là, avec l’utilisation d’autres gaz d’origine humaine comme les CFC et le surplus de 14CO2 des essais nucléaires de 1945-1960 pour tracer les émissions passées. De toutes façons, la « demi vie », c’est à dire la période de temps nécessaire pour que les molécules de CO2 disparaissent est d’environ 5 ans.
Sur de plus longues périodes, les humains continuent à émettre du CO2 (actuellement 9 GtC/an). L’accumulation sur les dernières années est de 9 + 7.2 + 5.8 + 3.7 +… ou environ 40 GtC pour les émissions de 30 dernières années.
C’est seulement 5% de l’atmosphère actuelle… Certains en concluent que les humains sont seulement responsables de 5% de l’augmentation du CO2 et donc, dans la mesure où cela influence la température, aussi de seulement 5% de l’augmentation de la température. Mais c’est une hypothèse fausse…
Les paragraphes précédents traitent de la quantité de CO2 anthropique restant dans l’atmosphère. C’est la question de l’origine et du sort de molécules individuelles de CO2 dont la durée de vie atmosphérique est réglée par la rotation des saisons (va et vient du flux) d’environ 150 GtC en/hors atmosphère de/vers les océans et la végétation, et n’a rien à voir avec le sort de la quantité supplémentaire (massique) émise par les hommes, ni avec l’accroissement qui en résulte de la quantité totale de CO2 dans l’atmosphère. Cet accroissement est régit par la quantité nette qui, année après année, est incorporée dans les océans et la végétation. Cela représente seulement 1-7 GtC/an (variation due à la variabilité de la température) ou en moyenne 50-55% des émissions. La demi-vie de ce supplément (massique) de CO2 est bien plus longue que la demi-vie d’une molécule individuelle : autour de 40 ans [14]. Par conséquent si nous pouvions arrêter aujourd’hui toutes les émissions de CO2, l’accroissement de 100 ppmv depuis le début de la révolution industrielle descendrait à 50 ppmv après quelques 40 ans, encore 25 ppmv après 80 ans et 12.5 ppmv après 120 ans…
Le GIEC table sur des demi-vies beaucoup plus longues en suivant le modèle de Berne. C’est une combinaison de puits relativement rapides (océans supérieurs), plus lents (océans profonds et stockages plus permanents dans la biosphère) et très lents pour le CO2 supplémentaire. Ils présupposent que les premiers puits relativement rapides de CO2 verront leur capacité se réduire avec les années. C’est seulement vrai pour les couches océaniques de surface qui suivent assez rapidement (1-3 ans) l’atmosphère, mais sont saturées à 10% de la variation dans l’atmosphère en raison du facteur tampon/Revelle. Certains médias parlent de centaines ou de milliers d’années pour le temps de résidence du CO2 supplémentaire dans l’atmosphère. C’est vrai pour la dernière partie de la courbe, car les plus petites quantités de CO2 rejoignent les puits de plus en plus lentement. Mais l’essentiel (87.5%) du CO2 supplémentaire disparaîtra en 120 ans car il n’y a pas de signe de ralentissement de la capacité d’absorption des profondeurs des océans et de la végétation.
Plusieurs discussions m’ont révélé qu’il est difficile de comprendre les deux mécanismes différent qui règlent le sort du CO2 anthropique dans l’atmosphère : le sort de molécules individuelles, réglé par le taux d’échange (« turnover ») et le sort d’un accroissement du total de CO2, réglé par les taux d’absorption (capacité du puits). J’essaye de donner ici un exemple pour illustrer la différence :
Supposons que vous commencez la journée dans votre boutique avec 1.000 € dans votre caisse enregistreuse, sous forme de pièces de 1 euro toutes pressées en France. Durant la journée vous avez environ 200 € de dépenses pour des livraisons de marchandises et vous recevez 192 € produits de ventes. A la fin de la journée, vous avez 992 € dans votre caisse enregistreuse, non plus seulement d’origine française, mais une partie provenant d’Allemagne, Belgique, Espagne…
Le jour suivant, vous ajoutez 16 € de votre bourse personnelle, provenant seulement de Hollande à votre caisse enregistreuse pour commencer la journée avec 1008 €. Vous pouvez répéter cela durant quelques semaines jusqu’à ce que vous n’ayez plus d’argent dans votre bourse… Sur plusieurs semaines, vous verrez que le nombre d’euros provenant de Hollande augmente doucement en proportion, mais l’augmentation du montant total dans votre caisse enregistreuse est seulement de 50% de ce que vous ajoutez sur une base quotidienne. Cela signifie que vous avez un problème : vos dépenses sont supérieures à votre revenu. Cela signifie également qu’en dépit des important échanges journaliers (qui amènent une réduction rapide des euros hollandais), cela n’a aucune influence sur le montant total d’argent que vous avez en fin de journée, seulement ce que vous avez ajouté vous-même et la différence (négative) de la balance totale des comptes. Dans ce cas il n’y a pas d’addition nette d’argent par votre business journalier, seulement une perte quotidienne.
La différence entre les deux demi-vies de CO2 est comparable d’un côté au sort du nombre d’euros hollandais dans la caisse enregistreuse à la fin de chaque journée (qui dépend des montant ajoutés et échangés ce jour et de la composition des échanges), alors que de l’autre côté, le second temps de demi-vie dépend seulement de la somme totale d’euros ajoutés et ce qui reste de toutes les transactions à la fin de la journée. C’est indépendant de la hauteur de chaque transaction individuelle ou du nombre de transactions, ou de la composition des transactions : le total perte/gain à la fin de la journée est ce que vous avez gagné ou perdu ce jour là… Dans ce cas, il y a une perte continue de CO2 (en quantité !) ajouté par les humains, ce qui signifie que tous les flux naturels de CO2 en/hors atmosphère ensemble sur une année pleine donne une addition nette nulle à l’atmosphère : la nature agit comme un puits pour le CO2 anthropique…
Comme montré au chapitre 1, il n’est pas douteux que les hommes sont pleinement responsables de l’essentiel de l’accroissement du CO2 dans le siècle passé (au moins la moitié), ce qui signifie que – dans la mesure ou le CO2 a une influence sur la température – les hommes doivent être responsables d’une partie de l’augmentation de température. De combien c’est une autre question car cela dépend principalement de la rétroaction (positive ou négative) suivant toute augmentation de température…
[1] Carbon dioxide emissions inventory from the US Department of Energy (DOE):
http://www.eia.doe.gov/pub/international/iealf/tableh1co2.xls
updated for recent years at:
http://www.eia.gov/cfapps/ipdbproject/IEDIndex3.cfm?tid=90&pid=44&aid=8
[2] Yearly averaged carbon dioxide concentrations at Mauna Loa Observatory, Hawaii, 1958 to last full year, NOAA:
ftp://ftp.cmdl.noaa.gov/ccg/co2/trends/co2_annmean_mlo.txt
[3] Global Carbon Sinks and Their Variability Inferred from Atmospheric O2 and d13C, Battle ea., Science, Vol. 287 31 March 2000.
http://www.sciencemag.org/cgi/reprint/287/5462/2467.pdf can be viewed with a free subscription at Science.
More up-to-date (up to 2002) by Bender e.a.:
http://www.bowdoin.edu/~mbattle/papers_posters_and_talks/BenderGBC2005.pdf
[4] Uptake and Storage of Carbon Dioxide in the Ocean: The Global CO2 Survey, Feely e.a. on the NOAA pages: http://www.pmel.noaa.gov/pubs/outstand/feel2331/exchange.shtml
[5] The 13C cycle in nature, Anton Uriarte Cantolla. Some of the figures and text are from the book » Earth’s Climate History » (e-book).
More info about stable isotopes in nature, food and humans at:
http://www.physics.utoronto.ca/students/undergraduate-courses/course-homepages/jpa305h1-310h1/stableisotopes.pdf
[6] Atmospheric Carbon Dioxide and Carbon Isotope Records at CDIAC: http://cdiac.ornl.gov/trends/co2/contents.htm
More data at the « carbon tracker »: http://www.esrl.noaa.gov/gmd/dv/iadv/
[7] Evidence for preindustrial variations in the marine surface water carbonate system from coralline sponges, Böhm ea., GEOCHEMISTRY GEOPHYSICS GEOSYSTEMS, 2002.
http://www.agu.org/pubs/crossref/2002/2001GC000264.shtml
[8] The Carbon Cycle and Atmospheric Carbon Dioxide, IPCC TAR, Chapter 3, page 206, fig. 3.4 http://www.grida.no/climate/IPCC_tar/wg1/pdf/TAR-03.PDF
[9] The acidification of the oceans, according to Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Ocean_acidification#cite_note-key04-1
Based on investigations done by Key e.a. and Orr e.a.
[10] Trends of ocean pH, DIC, pCO2,… data at Bermuda in fig. 5 of Battle e.a.
[11] Ice core data from NOAA: http://www.ncdc.noaa.gov/paleo/icecore/current.html
[12] Etheridge e.a., GRL 1996, Natural and anthropogenic changes in atmospheric CO2 over the last 1000 years from air in Antarctic ice and firn: http://www.agu.org/pubs/crossref/1996/95JD03410.shtml
[13] Wood for Trees plot tool for different temperature series vs. CO2 data, http://www.woodfortrees.org/plot/
[14] Calculations by Peter Dietze at the web site of the late John Daly: http://www.john-daly.com/carbon.htm
331 réponses à “Origine de la récente augmentation du CO2 dans l’atmosphère”
Introduction – – Schéma GIEC – – Schéma Neutre – – Schéma Ad hoc – – Epilogue
Dernière réponse par ordre chronologique (142) et (147)
J’ai indiqué que la méconnaissance des flux principaux nous empêche de comprendre « L’origine de la récente augmentation du CO2 dans l’atmosphère »


Ma réponse (à partir du schéma neutre ci dessous) est donc que nous ne pouvons pas le savoir.
Mais on peut néanmoins tenter de … deviner. A partir du schéma 3 selon votre demande.
En partant sur l’estimation 0,5 ppm restant sur les 4 ppm émis -.- voir ici au 3)
il doit rester un solde ou bilan total de 2 – 0,5 = 1,5 ppm.
Il faut alors que les autres flux soient modifiés sur le schéma 3. Ce n’est pas l’océan, peu sensible à nos émissions.
Pour la végétation, son absorption dépend du CO2 disponible, et il passe de (42 + 51 + 4) vers (42 + 51)
Une modeste baisse (-6%) de la seule absorption végétale (de -59 ppm vers -55,5) donne un bilan végétation qui passerait de 51-59 = -8 vers 51 – 55,5 = -4,5.
Soit un solde total de 6 (océan) – 4,5(végétation) + 0 (homme) = 1,5 ppm
La tentative de deviner donne donc 1,5 ppm, mais ma réponse véritable, basée sur le schéma neutre, est que nous ne pouvons pas le savoir.
Remarque:
En 1992 les conditions de température ont peut-être entraîné une situation inverse.
En 1992 le solde mesuré au Mauna Loa est de … 0,5 ppm. La part anthropique restante ?
Pour terminer sur un clin d’œil
A propos de l’augmentation du CO2
Les « Experts » du GIEC : « Science is sletted »
Feynman: « Science is the belief in the ignorance of experts»
rpf (#151), vis à vis de ce bilan, que pensez-vous des réserves de méthane des lacs sub-glacières évoqués dans cet article ou dans celui-là ?
Ah, ça valait le coup d’attendre le feu d’artifice final.
Ah ouais, joli « clin d’oeil » et inoubliable conclusion de notre expert. En enfumage. « Expert » dont l’ ignorance est très facile à croire, avec ou sans l’aide de Feynman pour nous ouvrir les yeux .
Par contre, puisque Ferdinand Engelbeen, l’auteur de l’article en discussion ici, n’est justement pas un expert du GIEC ou autre, Richard Feynman nous autorise à le prendre au sérieux. A priori.
Et voici un autre conseil du célèbre Dick:
tsih (#153),
Je dois vous avertir que vous êtes pré-modéré depuis quelques semaines. Je ne suis pas sur que j’aurai débloqué votre dernier commentaire mais quelqu’un l’a fait. Soyez meilleur que certains de vos interlocuteurs (murps, pas rpf), je suis sur que vous valez mieux que ça.
Je n’aime pas du tout la phrase de Feynman citée ad nauseam. Peut être aurait-il du dire « la science n’est pas la croyance en l’argument d’autorité ». J’aime beaucoup mieux celle concernant mes biais. J’en ai un tas. Je sais. Je sais aussi que je ne m’en méfie pas assez et que je ne les connais pas tous.
Nicias (#154),
[…] je vous suggère de vérifier tout de même à quelle insulte à la raison et au bon sens répondent à chaque fois mes sarcasmes. Il n’y aurait pas le moindre sarcasme de ma part si c’est ces insultes qui étaient « bloquées » au départ, comme elles devraient l’être.[… Je vote pour le Tsihxit]
A plusieurs reprises, vous dites (comme par exemple en 88:
ou dernièrement « J
Comprenez bien que cela n’est pas en mesure d’infirmer mon affirmation du « raisonnement courant »: Il y a une contradiction interne à votre raisonnement. En somme, vous dites que comme on n’y connaît pas grand chose, j’ai tort…
Votre seul argument « chiffré » est cette comparaison de vitesse décroissance de C13; or la discussion a montré que non seulement on ne connaît pas bien les flux « naturels » , mais en plus qu’il semble y avoir désaccord (exprimé par certains intervenants entre eux sur ce fil) ) de la façon et du lieu où se fait la partition des isotopes, tout cela dans un brassage permanent et très rapide entre réservoirs. Le calcul à la troisième décimale de pourcentage paraît donc osé.
Sur votre exemple 3, votre calcul part de l’hypothèse que le puits (que vous supposez être celui de la biosphère) varie proportionnellement aux flux montants que vous appelez « CO2 disponibles »; mais les échanges sont continus… Je ne vois pas ce qui justifierait cette hypothèse. On pourrait aussi faire l’hypothèse que les puits dépendent de la pression partielle de CO2, cela me paraîtrait une hypothèse plus plausible…
Bref, votre calcul n’est pas convaincant, vos arguments (on ne connaît pas bien les flux)
portent en eux-mêmes leurs contradictions. Je m’en tiendrai donc au rasoir d’Ockham.
Pour me faire changer d’avis, il faudrait me montrer (pas simplement faire des hypothèses) deux choses:
– que l’hypothèse de 280 ppm de CO2 dans l’atmosphère avant l’ère industrielle est fausse (sans me sortir les mesures de Beck évidemment)
ou
– qu’il y a un mécanisme qui a fait émettre X (plus que 16 ppm « naturellement » depuis l’ère industrielle,) avec un mécanisme inverse absorbant nos ( émissions-X). Et que si ce mécanisme est lié à la température, les hypothèses donnant 16 ppm de CO2 par degrés (tirés des carottages) sont faux.
tsih (#155),
Ah la surprise !!!!!
Je ne m’en serais pas douté, dites donc.
Remarquez moi c’est tsih pas Tsih
Et le skyfallxit ? vous connaissez ?
Fourberies estivales
volauvent (#156),
ce post est pour rpf évidemment
tsih (#157), si votre ligne éditoriale consiste à prêcher pour la fermeture de l’établissement, je vous suggère de sortir sans faire d’histoire et de nous de laisser entre gens courtois, à moins que vous ne préféreriez l’intervention des videurs ?

L’acidification des océans va liquider toutes ces petites bestioles … un jour. On nous l’a promis.
En attendant le fumeux réservoir de carbone qui se viderait selon certains se révèle plein de (fausses) surprises :
Et pour faire leur coquille, elles pompent du CO2.
http://www.csmonitor.com/Scien…..the-oceans
Nicias (#161),
Oui, encore un groupe « d’experts » qui ignorent les « travaux » de l’ami rpf !
Cette explication est fausse bien sûr, puisque l’océan est une source et non un puits actuellement, comme le prétendent ces ignares du GIEC.
volauvent (#156),
Votre exigence pour vous faire changer d’avis est ridicule…
Prouvez que l’hypothèse de 280ppm de CO2 dans l’atmosphère avant l’ère industrielle est fausse.
Plusieurs points concernant cette demande :
– Assimiler une hypothèse à un fait est des plus étrange, c’est comme de demander d’infirmer l’hypothèse de l’existence de dieu… Strictement personne n’a jamais mesuré la teneur de CO2 dans l’atmosphère depuis que l’homosapiens foule cette Terre et depuis bien avant. On a l’habitude de dire que notre planète à 4,5 milliard d’années, mais personne n’a l’audace de donner une un âge au jour près ou même à l’année près. On parle d’un cadavre introuvable dont on a découvert qu’une chaussure de taille 43 et on en déduit la taille du bonhomme au millimètre…
– Hypothèse « fausse »… « vrai » « faux » n’ont jamais fait avancer la science. Il s’agit de jugement de valeur.
La réalité, c’est l’insondable ignorance que nous avons de la réalité, des faits et des évènements de par le passé. Nous en sommes à faire des hypothèses. En partant de cela, un minimum de prudence et d’humilité devraient être de mise.
Mais c’est sans compter avec l’arrogance des croyances humaines en général.
Abitbol (#163),
Pourquoi parlez vous de « croyance »?
On applique une perturbation extérieure en CO2 à un système (le cycle du CO2) . C’est un fait connu et à peu près quantifiable depuis plus d’un siècle.
On mesure une réponse du système avec une certaine fiabilité depuis 1960: le système répond quasi linéairement (sur la période considérée) comme un puits net de carbone.
On a des éléments de réponse simples sur les mécanismes qui sont en cause:
– pour une augmentation importante de pression partielle de CO2, la loi de Henry nous indique que l’océan est un puits . On peut évidemment mobiliser toute une chimie interne à l’océan pour essayer de démontrer le contraire, mais à ce moment là, il faut aussi tenir compte de la bio activité dans les océans, qui va dans le même sens que la loi de Henry.
– la biosphère est également un puits; la végétation se développe clairement actuellement, c’est visible par les suivis satellites.
– A court terme, c’est à dire en variation inter annuelle, la pression partielle de CO2 évolue peu. Par contre, la température des océans peut varier presque autant que sur un siècle. La constante de Henry variant avec la température, elle peut faire varier la pression partielle de CO2 de quelques ppm (16 ppm par degré). C’est ce que l’on constate, conjointement avec les variations saisonnières dues à la végétation.
Par ailleurs, personne, à ma connaissance, n’a montré de mécanismes probants qui génèrent des sources naturelles de CO2 continues depuis 1960 à hauteur de 2 à 4 ppm par an.
Alors, pour me traiter de ridicule, vous jouez sur les mots: je n’assimile pas des hypothèses à des faits, c’est même le contraire: je considère bien que les mesures pré-1960 sont des hypothèses.
Vous ergotez sur mon utilisation de « vrais » ou « fausses ». J’aurais peut être dû dire « validées » mais tout le monde avait compris. Les lecteurs de ce site sont, pour la plupart, bien informés des débats autour de la méthode scientifique. Et s’agissant de valeurs du passé, non validables par une expérience, elles peuvent tout de même être invalidées, en invoquant, par exemple, un phénomène physique connu qui ne permettrait pas de tirer des conclusions des carottages. Ma demande n’est donc pas « ridicule ».
Au lieu de me répondre factuellement avec des arguments sérieux, vous m’adresser une loghorrée qui vise sans doute à prouver que je ne connais rien à la science et à ses méthodes. Mais comme rpf, votre seul argument ‘est « on n’y connaît rien, donc vous avez tort ».
Abitbol (#163),
Ce n’est pas une hypothèse. Personne n’a postulé que le taux de CO2 dans l’atmosphère était de 280ppm en sortant ce chiffre de son chapeau (comme le sont les chiffres inventés par rpf dans son bilan carbone du système Terre). Il s’agit de mesures, dont on peut contester la qualité certes, mais elles restent basées sur des faits.
volauvent (#164),
En fait, sans même entrer dans les mécanismes spécifiques en cause ici, on a depuis longtemps un principe très général issu de la thermodynamique, vérifié encore et encore en d’innombrables circonstances, qui nous permet de comprendre et prévoir sans ambiguïté une telle réponse !
Ce principe s’appelle tout simplement le principe de modération de Le Chatelier, bien connu des chimistes.
Il peut s’énoncer:
volauvent (#164),
Je pense que le minimum d’humilité serait demandé à l’auteur de ces lignes
tsih (#166), alors c’est sympatoche ça; mais c’est aussi très prétentieux…parce que si vous compreniez si bien que cela vous seriez capable de calculer le taux de CO2…et non de supposer comment le taux de CO2 va varier si on met plus de CO2 dans l’atmosphère…c’te blague…
je me demande combien les simple incertitudes sur la distribution de temperature de l’ocea
le problème n’est pas qualitatif mais quantitatif et le principe de chatellier ne va pas vous aider beaucoup sauf .localement et encore avec la biomasse…
tsih (#166), alors c’est sympatoche ça; mais c’est aussi très prétentieux…parce que si vous compreniez si bien que cela vous seriez capable de calculer le taux de CO2…et non de supposer comment le taux de CO2 va varier si on met plus de CO2 dans l’atmosphère…c’te blague…
je me demande combien les simples incertitudes sur la distribution de temperature de l’ocean donnent comme incertitudes sur les taux de CO2 en supposant un système équilibré sur ce plan là…
le problème n’est pas qualitatif mais quantitatif et le principe de chatellier ne va pas vous aider beaucoup je crois sauf .localement et encore avec la biomasse…
lemiere jacques (#169),
Ben voyons.
Il y a des vedettes ici qui délirent à longueur de posts en nous serinant que l’océan est une source de CO2 et autres fadaises, je donne une raison thermodynamique fondamentale pourquoi c’est forcément faux et qu’on peut savoir ça depuis toujours sans même sortir de chez soi et voilà lemiere qui débarque de sa sieste et trouve ça « prétentieux », dites-donc !
[…]
lemiere jacques (#169),
Que voulez vous dire?
Nicias (#165),
Mensonges.
Il n’y a aucune mesure de CO2 de l’an 1000, au temps des Romains ou de l’homme de Cromagnon.
Il existe des mesures indirectes qui ne sont des mesures que le nom. On ne peut pas abolir le temps, ou bien la machine a remonter le temps existe et je ne suis pas au courant.
volauvent (#164),
Quelqu’un qui écrit :
Donc qui exige d’un contradicteur de ne
en réponse à
…
a un sacré problème avec la sémantique.
Moi je comprends ce qu’il y a d’écrit et pas ce que vous vouliez dire ou encore croyez qu’on lirait entre vos lignes. En science la terminologie ça compte.
Ce qui n’est pas validé par la science, c’est que la teneur atmosphérique en CO2 avant les mesures directes soient forcément 280ppm sans variation.
Bref, on a des mesures globales du CO2 fiables depuis le milieu du 20e siècle et elles varient dans le temps puisqu’elles augmentent. En dehors de ça, il y a des hypothèses. Point Barre.
volauvent (#171), juste un idée qui m’est passée par la tête…
je veux dire que tsih invoque une motion comme un équilibre de nature thermodynamique pour ensuite évoquer le chatelier..mais peu importe , il raisonne pour cela dans un système de système thermodynamique à l’équilibre moyen où tout serait simple et on pourrait donc calculer le taux de CO2 atmosphérique si on connaissait l’etat du système parce que sinon où est ce que tu le colles ton équilibre!!! ( il ne le dit pas certes mais c’est toujours ce qu’implique ces raisonnements où on en appelle à thermodynamique su système climatique global) …et je me demandais juste de combien alors serait l’incertitude sur le taux de CO2 atmosphérique qu’on en déduirait compte tenu des incertitudes sur l’etat du système… juste ça…
c’est toujours la m^me pirouette : je ne peux pas vraiment vous calculer quelle est la « temperature globale » ou le taux de CO2 mais je peux vous dire comment il évolue parce que les choses ayant beau être vachement compliquées elles ont le bon gout de se simplifier de temps en temps…
je sais que ce n’est pas très clair mais..que répondre à une personne qui vous sort le châtelier.et des équilibre globaux…à quels systèmes au juste appliquez vous chatelier????
lemiere jacques (#174),
Je ne sais pas si on peut appliquer Le Chatelier, et même, comme dit précédemment, je relègue la notion d’équilibre du cycle du CO2 au rang d’hypothèse, alors même qu’on a quand même des raisons de considérer qu’il était effectif.
Mais je ne connais pas, à ce jour, de mécanisme connu dans le cycle du CO2 qui provoque une émission nette continue sur une longue période et avec une évolution de température moyenne de 1 degrés C.
Peut-être suis-je un peu obtus, ou bien est-ce que je viens mettre les pieds dans le plat, en tant que non scientifique n’ayant aucun diplôme approchant, mais je me demande quand même comment on a pu déterminer la pression partielle de CO2 pré-industrielle, en dehors des mesures chimiques – locales j’en conviens – compilées par Beck, lesquelles montrent des variations importantes dans le temps.
volauvent (#175), lemiere jacques (#174),
Lemiere, vous ne comprenez pas la notion d’équilibre thermodynamique. Comme je vous l’ai déjà dit à de multiples reprises il n’y a pas besoin d’avoir et il n’y a évidemment pas l’équilibre thermodynamique global mais il y a simplement équilibre thermodynamique local. Par exemple à l’interface océan-atmosphère comme simple conséquence des mouvements des particules à l’échelle microscopique. Et la notion d’équilibre implique évidemment toujours une échelle de temps pour l’observation qui nous intéresse. Un morceau de fer posé sur une table peut être considéré comme étant en équilibre thermodynamique avec son environnement à l’échelle de quelques heures mais ne l’est évidemment pas à l’échelle du siècle qui va le transformer en tas de rouille.
C’est exactement pareil avec le cycle du carbone. Le destin à long terme, à l’échelle géologique, du CO2 atmosphérique c’est de disparaître complètement. Donc pas d’équilibre à cette échelle de temps. Pas plus qu’à l’échelle de quelques mois en raison du cycle annuel des saisons. Mais cela n’empêche nullement d’invoquer avec pertinence un équilibre local par exemple entre échanges océan atmosphère ou atmosphère biosphère à l’échelle de quelques années, qui est évidemment ce dont on parle ici.
Ensuite Lemiere vous ne comprenez pas non plus le sens des lois de la thermodynamique et donc du principe de Le Chatelier. Principe qui soit dit en passant a été justement généralisé par Prigogine et l’école de Bruxelles dans les années 1960 à la thermodynamique des systèmes comme celui qui nous occupe ici et qui ne sont évidemment pas du tout à l’équilibre thermodynamique global.
Un principe comme celui de Le Chatelier n’est pas destiné à nous permettre de « calculer quelque chose ». C’est un principe qui nous dit simplement quelles évolutions d’un système donné sont possibles et quelles évolutions ne le sont pas. Comme conséquence du second principe de la thermo lui-même, dont il découle via la loi d’action de masse.
Et je ne l’ai invoqué ici que pour rappeler que les « propositions » faites par certains ici, comme rpf, et qui prétendent invalider la science du GIEC violent tout bonnement les lois de la thermodynamique.
Rien que ça.
Et comme disait Eddington:
scaletrans (#176), je fais partie des obtus.
Que ce soit le principe de Le Chatelier ou un autre, on ne peut pas appliquer les lois de conservation à la terre entière et moyenner le tout sur 825,3 ans pour faire dire quel était le climat « global » au moyen âge au dixième de degré près avec le taux de CO2 en prime.
volauvent (#164), l’ensemble de votre démonstration est invérifiable et les mesures sont bien trop vagues et bien trop moyennées pour qu’on puisse conclure quoi que ce soit.
Vous avez l’illusion de maîtriser le mécanisme. Rien que cette phrase : « On applique une perturbation extérieure en CO2 à un système (le cycle du CO2) » disqualifie le reste du raisonnement.
On ne sait pas quelle est la « perturbation », on ne connaît pas le « cycle du CO2 » autrement que par des grandes lignes, on ne PEUT pas faire des mesures « précises » et encore moins des prévisions.
A moins que vous ayez une liste de succès prédictifs réalisés par la climato ?
Murps (#178),
d’un point de vue système, c’est bien l’apport de CO2 dû à la combustion des énergies fossiles, même si sa quantification est approximative.
Une fois de plus, dans la citation ci dessus, il faut simplement préciser que le « on » c’est juste le professeur Murps et ses clones, Abitbol. rpf etc…
Ils ne savent rien, ne connaissent rien et ne peuvent rien faire. Là on ne peut qu’être d’accord avec leur constat.
scaletrans (#176),
Vous avez ici un petit aperçu du « comment on a fait pour savoir ».
tsih (#181),
Merci, mais je connaissais. A noter qu’en agrandissant l’échelle on voit très bien que la température précède le CO2 d’environ 800 ans. Ce qui me turlupine, ce sont ces chutes à moins de 200 ppm, baisse dégradant très sérieusement la photosynthèse (le contraire de ce qui se passe actuellement).
jdrien (#179),
vous n’avez qu’une idée très approximative de cet apport, et en plus vous n’en êtes même pas sûr que c’est effectivement un apport…
tsih (#181), dites Vous avez vu le nom de la courbe ? « reconstruction de température ».v
Vous avez vu la résolution de vos courbes en abscisse ?
Et si on fore ailleurs on va pouvoir superposer impeccablement les courbes obtenues avec celles là ?
Ces « reconstructions » ne devraient même pas être considérées comme scientifiques.
Murps (#183),
C’est bien la combustion du charbon et du pétrole qui libère du CO2 qui autrement resterait enfoui. C’est cette quantité de CO2 libéré qui constitue la perturbation. On a quand même un ordre de grandeur de ce qui est consommé en charbon et pétrole.
« On » se demande alors pourquoi vous perdez votre temps et le notre en commentant sur ce site. Faut allez chez les chauffards, c’est pas les blogs qui manquent.
Abitbol (#185),
Parce que d’après vous, si on considère, comme la plupart des climatologues et des scientifiques sceptiques (voir les articles de référence de ce site en introduction du fil sur l’effet de serre) que l’augmentation de 30% de la pression de CO2 dans l’atmosphère et le fait qu’on balance quelques gigatonnes/an extérieures au système depuis plus de 100 ans n’est pas que pure coïncidence, on est forcément un « chauffard »?
Murps (#178),
Ma « démonstration » n’est pas à « vérifier ». Elle est logique et basée sur des faits, ou non.
E je prétends qu’elle est basée sur des faits: la mer et la biosphère sont des puits à température quasi constante, et nous savons à peu de choses près ce que nous émettons dans l’atmosphère via les comptabilisations de consommation de gaz, de pétrole, de charbon et de biomasse. C’est même quasi la seule chose qu’on sait avec certitude. Et en théorie des systèmes,il s’agit d’une perturbation extérieure par rapport à un système fermé (ou quasi fermé) constitué par l’écosystème. Je ne comprends pas pourquoi cela « disqualifie quoi que soit ». Cette remarque tendrait à penser plutôt que c’est vous qui n’avez pas les bons outils pour analyser le sujet.
scaletrans (#182),
Oui, mais aucun scientifique (Al Gore n’en est pas un) ne prétend que c’est une augmentation du CO2 qui a précédé et déclenché les sorties de glaciation via l’effet de serre. Ce fait n’est pas en contradiction logique avec la thèse qui dit que le CO2, par lui-même, contribue à l’effet de serre et a un certain effet réchauffant.
A propos de la chute sous 200 ppm pendant les périodes glaciaires, oui, les périodes glaciaires étaient a priori très « dures » pour la photosynthèse et la vie sur terre. il ne semble pas qu’il y ait jamais eu d’agriculture durant une telle période (peut-être des embryons primitifs sous les tropiques) et nos ancêtres en Europe étaient justement très peu nombreux et vivaient essentiellement de chasse et de pêche. Il y a au moins deux sortes de plantes dites C3 et C4. Ces dernières (comme les ancêtres du maïs ou du sorgho) apparues plus tard dans l’évolution sont justement une adaptation à moins de CO2 et restent plus productives à 180 ppm.
Mais il y a peu de doute que la production végétale globale chute fortement, certaines espèces n’arrivent plus à se reproduire et dans certaines zones le désert s’installe, en particulier d’abord en zones montagneuses car altitude = baisse encore accentuée de pression partielle de CO2 = mort des plantes.
Et à cet égard il y a justement un article récent (je conseille la version pdf, gratuite) qui continue le raisonnement précédent ainsi: immenses zones désertifiées = érosion et poussières transportées par les vents = dépôts qui s’accumulent sur les glaces aux hautes latitudes = diminution de l’albédo = réchauffement climatique déclenchant la sortie de la glaciation en cours. Sur la « courbe » rappelée par Murps plus haut, celle du bas, est, entre autres, avancées pour appuyer cette thèse.
Ce serait donc bien le CO2 quand même qui déclencherait les sorties de glaciation mais pas du tout parce qu’il a augmenté mais bien au contraire parce qu’il est resté pendant trop longtemps très bas sous les 200 ppm !
jdrien (#184),
Pas que…
Gouvernement
JAIA
Imaz-Aizpurua (#188), oui, mais s’agit d’actions naturelles qui rentrent dans le cycle du carbone, alors que je parle des émissions causées par l’homme (même si le carbone a été enfoui il y a très longtemps, on n’est pas à la même échelle de temps)
tsih (#181),
Même les non-sceptiques refusent que la carotte de Vostok soit utilisée pour démontrer l’origine anthropique du réchauffement :
Charles II (#190),
Seconde tentative pour le lien
Imaz-Aizpurua (#188),
Pour avoir une bonne idée de la question, il faut lire un traité de géologie historique. Il y en a des dizaines de corrects sur internet.
Le cycle du CO2 est un système qui boucle à peu près car les réservoirs que sont les océans et la biosphère (y compris à l’échelle bactérienne) absorbent plus de CO2 lorsque la pression de CO2 augmente dans l’atmosphère.
Dans le passé lointain, c’est ce phénomène qui a conduit à évacuer des % de CO2 dans l’atmosphère pour le remplacer par de l’oxygène, permettant ainsi la vie en dehors de l’eau telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’essentiel du carbone de ces époques s’est retrouvé dans les roches sédimentaires, qui recouvrent une partie de la planète, et, dans une moindre mesure, dans le gaz, le pétrole et le charbon.A tel point que dans l’histoire de la terre, lorsque les conditions étaient très favorables à la végétation et aux organismes marins, le CO2 a fini par diminuer brutalement, entraînant en retour ensuite un réappauvrissement critique de la biosphère. Ces périodes sont parfaitement connues. Et il est probable qu’en dessous de 200 ppm, la biosphère commencerait d’avoir des problèmes.
Il est vrai que lorsque la température des océans augmente brusquement, lors d’une sortie d’âge glaciaire, l’océan commence par dégazer. Mais c’est pour des écarts de température de 8 à 10 degrés, pas 1 degré.
Le CO2 peut augmenter aussi par suite d’une activité volcanique intense; c’est l’essentiel de son origine initiale.
Mais à notre échelle de temps on ne voit pas ce qui aurait pu « naturellement » bouleverser l’équilibre du cycle. En tout cas, je ne connais pas d’hypothèses sérieuses à ce jour.
Là dessus, on balance du CO2 issu de carbone enfoui depuis des millions d’années. C’est bien une perturbation extérieure au système du cycle naturel du CO2.(à notre échelle de temps bien sûr)
Charles II (#191),
Vous avez dû mal lire votre lien; il réfute que les résultats du carottage prouvent que l’actuelle augmentation du CO2 est à l’origine du réchauffement (il trouve ses arguments ailleurs).
Mais je ne vois pas le lien avec la discussion en cours; nous parlons du cycle du CO2 et de l’origine de l’augmentation du CO2.. Nous ne parlons pas ici de son influence ou pas sur le climat. Il y a un autre fil pour cela.
volauvent (#193),
Relisez mon post, mot à mot, il n’est pas long
Charles II (#195),
Mais vous êtes hors sujet! Si vous voulez intervenir, il faut suivre…. 😉
jdrien (#190),
D’accord.
JAIA
Abitbol (#185),
Pour Murps aussi et tous les […] de la responsabilité de l’homme dans l’augmentation du CO2 atmosphérique
Mettre dans le même sac origine de l’augmentation du CO2 et effet de serre de celui-ci et les catastrophes annoncées par le GIEC et les médias , c’est une erreur monumentale ; c’est comme pour le mouvement de SAUVONS LE CLIMAT qui a l’origine était une bande de nucléaristes issus du CEA qui ont emboité le pas à l’ADEME et les écolos pour promouvoir le nucléaire ; ils commencent à se rendre compte de leur erreur, la politique énergétique et le futur climatique n’ayant rien à voir l’un avec l’autre
Quant à renier tous les enseignements de la géologie et de la paléoclimatologie , cela revient carrément à se voiler la face vis à vis de ces données essentielles pour construire les modèles du futur : se limiter aux données de Mauna Loa , de Beck et des satellites , c’est vraiment se limiter à la dernière mode ; mais repousser la connaissance au-delà, cela demande d’assimiler la notion de temps ; les données des carottes de glaces coïncident avec des données de géologies de terrain (moraines ) de palynologie , de préhistoire , de sédimentologie , d’isotopie etc …
Qu’un prof de SVT ou de physique chimie n’ait pas le back ground de tout cela , cela se comprend , mais qu’il prenne carrément le contre-pied de tout un pan de la science du passé , cela me bouche un coin
volauvent (#193),
dans le sens : pas naturelle ?
Donc, humaine ?
Si les termites peuvent émettre du méthane,
nous, pourquoi pas du CO2 ?
(cf. Science et Vie, novembre 1982)
JAIA
Imaz-Aizpurua (#198),
[…]
D’où sortez-vous cette idée saugrenue qu’une perturbation, au sens scientifique utilisé ici […], doit être qualifiée de « naturelle » ou pas.
On s’en fout complètement et ne faites pas dire à Laborit ce qu’il ne dit pas. Laissez la question du naturel ou pas comme celui du sexe des anges pour les comptoirs de bistrot et les philosophes. On parle de science ici.
Figurez-vous que moi aussi je considère l’homme comme faisant partie de la nature !
Mais ça changerait quoi pour la question qui nous concerne ici que l’on mette l’homme dans ou hors de la nature ?
Il n’y aurait plus de perturbation peut-être ?
Mais des « perturbations », tout ce qu’il y a de plus naturelles, il n’y a eu que ça depuis le début du monde et c’est justement ce qui le fait évoluer…
En voilà un exemple « dramatique » où vos termites, comparées aux cyanobactéries d’il y a 2.3 Ma, peuvent aller se rhabiller tout de suite.