La lente exponentielle du véhicule électrique


Je lance un objectif de 1 million de bornes pour les véhicules électriques en 3 ans

Ah, que deviendrait Ségolène Royal sans Twitter ? Celle nouvelle annonce a le mérite de souligner l’engagement sans faille de Mme Royal pour le véhicule électrique.

Dans un autre Twit de Mme Royal, on constate que ce volontarisme n’est pas sans résultat :

Ventes de véhicules électriques en France

Le véhicule électrique décolle. Un décollage même exponentiel selon la vague modélisation de la courbe verte.

Dans le détail, la hausse semble plus chaotique, soumise aux fluctuations du montant des subventions et du périmètre des véhicules recevant un bonus. Le tout étant surtout financé par un malus sur les autres véhicules. Il y a mécaniquement une autre « exponentielle » sous-jacente : celle du nombre de véhicules subissant le malus. Hélas les exponentielles ne montent pourtant rarement jusqu’au ciel, a fortiori lorsque le mécanisme de financement scie la branche sur laquelle il est assis.

Admettons cependant que les ventes de véhicules électriques[1] continuent sur leur lancée, augmentant de 50% par an. Il s’en vendrait 45000 en 2017, 67500 en 2018 et 135000 en 2019. « En trois ans » le parc augmenterai de 213750 véhicules pour atteindre un peu moins de 350000 véhicules[2]. Peut être que Mme Royal pense encore qu’on va atteindre les objectifs sacrés du Grenelle de l’environnement : 2 millions de véhicules en 2020.

Une part conséquente de ces voitures étant vendus aux entreprises on prend la mesure du volontarisme de Mme Royal. Le taux d’équipement des ménages atteindrait deux à trois bornes de rechargement par véhicule. Comme les téléviseurs, on pourrait en mettre une dans le salon ou la cuisine. Enfin si c’est un peu léger pour supputer la présence d’une nouvelle exponentielle, rappelons que Mme Royal voulait en février 2016 installer 12000 bornes privées.

Ce volontarisme doit évidemment se nourrir de subventions copieuses pour convaincre les Français. Aux aides nationales de 10000€/VE et 30% de crédit d’impôt s’ajoutait ainsi en Poitou-Charente de nouvelles aides de jusqu’à 10000€/VE et jusqu’à 20000€ par borne de rechargement[3]. Quel cadre supérieur n’a pas rêvé qu’on lui offre 40000€ pour pouvoir se parer de vertu écologique ?

Car il faudra bien penser à démocratiser le VE pour le sortir de son marché de niche. Il est temps de penser à la suite, inventer de nouvelles subvention et pénaliser encore plus les véhicules traditionnels. Et puis nous attendons fermement un twit de Mme Royal nous annonçant que « 100% des semi-remorques seront propres en 2030 ».

[1] Il s’agit du « total rechargeable », soit les VE plus les Hybrides rechargeables.

[2] D’autres sont plus prudents. RTE dans son dernier bilan de l’équilibre offre-demande
d’électricité envisage 700000 VE en 2021.

[3] Il s’agit à chaque fois des montants maximaux qu’il est possible d’obtenir. Heureusement la politique de soutient au VE ne nous coute pas si cher !


53 réponses à “La lente exponentielle du véhicule électrique”

  1. the fritz le testut (#48), La lutte contre les paradis fiscaux fait partie de son programme. Et encore un ministre qui va se faire dégommer par les banquiers suisses.
    A chaque élection présidentielle c’est la même chose. Pour Sarkozy c’était Wurth et pour Nolande ce fut Cahuzac.
    A qui le tour, Nhulot? Ah si seulement….

  2. Il y à désormais l’hélicoptère électrique et Ségolène a fait un tour dedans…

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