Par Rémy Prud’homme
La Banque Mondiale vient de publier (Novembre 2016) une étude intitulée « Unbreakable : Building the Resilience of the Poor in the Face of Natural Disasters ». Cette étude montre que ce sont les pauvres qui souffrent le plus des destructions causées par les désastres naturels. Ils vivent dans les zones les plus exposées. Ils n’ont pas les moyens de faire face aux conséquences des catastrophes, telles que la raréfaction des ressources, les maladies, la perte de leurs emplois, etc. Le rapport cherche à préciser les politiques à mettre en place lorsque les « catastrophes inéluctables » surviennent, en termes de prévention et de soutien. C’est une contribution utile, et sérieuse.
Ce qui est moins sérieux, c’est l’utilisation orientée faite par les médias, et par la Banque elle-même, de ce travail. Un joli cas de récupération ou de recyclage. Ce rapport est mobilisé comme une preuve des désastres causés par le réchauffement, et devient un argument de poids en faveur des politiques de réduction drastique des rejets de CO2. La date, et le lieu, de diffusion du rapport – la COP 22 de Marrakech – le montre assez.
Le corps du rapport n’y est pour rien. Il traite de tous les désastres naturels, y compris des tremblements de terre et des tsunamis, que personne (sauf le président de la République française) n’attribue au réchauffement. Il consacre un encadré aux dommages causés par El Nino, un phénomène purement météorologique et nullement climatique. Mais tout cela disparaît dans la mise en scène politico-médiatique du rapport. Sur le site de la Banque, le titre même du rapport est modifié et devient : « Breaking the Link between Extreme Weather and Extreme Poverty ». Au revoir les « désastres naturels » – naturels, horresco referens – bonjour les « évènements extrêmes ». Comme par prestidigitation, tous les désastres naturels, qui sont vieux comme le monde, se retrouvent métamorphosés en évènements climatiques extrêmes, qui seraient nouveaux comme le réchauffement. Le GIEC lui-même a beau avoir explicitement reconnu avoir une « confiance faible » dans l’aggravation des moussons, des cyclones ou des inondations, les réchauffistes profitent de l’occasion pour répéter que ces tragédies sont la faute au réchauffement.
La vérité est que les désastres naturels ne sont ni plus nombreux ni plus graves qu’autrefois, mais qu’ils font, hélas, davantage de morts et de dommages. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a sur notre terre plus d’hommes et de richesses qu’autrefois. Saluons donc le rapport de la Banque Mondiale qui peut aider à réduire ces dégâts, en particulier pour les plus pauvres. Ne soyons pas dupes de l’opération de recyclage qui prend un rapport sérieux et qui en fait un instrument de propagande.
Le 14 novembre 2016
39 réponses à “COP 22 : Les désastres naturels au service de la lutte contre le réchauffement”
pop
Les tremblements de terre et les tsunamis sont attribués au réchauffement climatique, selon François Hollande. Aucun médias, politiques, environnementalistes, ni même scientifiques « réchauffistes » n’ont réfutés cette curieuse découverte. Seuls les climato-sceptiques ont relevés l’absurdité de cette remarque ! Seulement, ces derniers sont vilipendés, proscrits, insultés (voir le gentil mot d’amour dont NKM a affublé les climato-sceptiques), et n’ont donc pas droit à la parole !
De fait, cette « curieuse découverte » est validée !
Il faudra simplement revoir les principes de base de la science, pour que celle-ci cadre avec l’Idéologie du réchauffement climatique !
Climatiquement vôtre. JEAN
nivon (#2),
Et souvenons-nous aussi de la dite gente dame NKM qui avait déclarer voir, dans le tsunami ayant frappé l’Asie à la fin décembre 2004, la preuve… du réchauffement climatique !
Y avait-il de sa part un sous-entendu accusant le RCA ? Je ne sais…
jG2433 (#3),
RC = plus de personnes au bord de l’eau cherchant la fraîcheur = plus de risques d’être engloutis par un tsunami.
Et Hop ! Un grand progrès scientifique
Nicias (#1), merci.
C’est discutable.
On entend effectivement trop souvent parler de « conditions climatiques » quand il ne s’agit que de « conditions météo ». Un cyclone, une canicule qui ne durent guère plus de 15j sont des phénomènes météo, mais El Nino, c’est un phénomène qui concerne une zone très vaste, qui dure plusieurs mois, qui lie étroitement l’atmosphère et l’océan, et qui entraine des conditions météo inhabituelles dans la zone pacifique.
Le qualificatif climatique me parait plus juste.
Hug (#6),
Tout à fait. Il s’agit d’un de ces phénomènes émergents qui régulent la température globale. Nous allons en parler bientôt sur ce fil.
Hug (#6),
Oui, c’est un des éléments indiscutables du climat qui ne date pas de maintenant.
On a des hypothèses qui expliquent sa formation, mais on n’en sait pas plus sinon qu’il se manifeste périodiquement.
Cependant, trouver une origine anthropique pour expliquer sa formation est sa puissance est un exercice qui occupe certains cerveaux dérangés.
Hug (#6),
Tout ça est complètement arbitraire et conventionnel. Il n’y a pas de séparation stricte reposant sur une quelconque base scientifique. Si on définit arbitrairement, comme le GIEC, le climat par des moyennes effectuées sur 30 ans, El Nino est par définition plutôt un phénomène météorologique.
Le fait est qu’on a affaire à un système complexe et que le « temps qu’il fait » (climat ou météorologie) varie nécessairement à toutes les échelles de temps depuis l’heure ou moins jusqu’à la durée de vie de la planète. Un spectre de Fourier montre plus ou moins des composantes dans toute cette gamme de périodes avec émergence de certaines dans chaque domaine comme ENSO dans la gamme de 1 à 10 ans par exemple..
tsih (#9),
Certes, mais les phénomènes météo n’ont pas d’impact sur la température globale (seulement un impact sur la température de leur lieu d’occurence), alors qu’El Nino a un impact mesurable sur la température globale..
Mais bon, de toutes façons actuellement, vu la hausse de température qu’il a généré pour l’année 2016, il a plutôt tendance à être considéré comme un phénomène climatique anthropique…
A part ça, Kerry a lu son testament à Marrakech. On retiendra particulièrement cette phrase:
Réduire à néant. Rien que ça, mais c’est vrai que tout ce tintouin politico-médiatique, c’est un peu le néant, finalement.
Hug (#10),
Ils n’ont pas d’impact mesurable mais ils en ont un quand même. D’ailleurs même les el nino n’ont pas toujours d’impact sur la température globale.
Hug (#10),
qu’il commence à ne plus voyager ou alors en bateau à voile ou en pédalo, zéro kérosène chiche mais alors plus de COP ….
Hug (#10),
….Ca va être dur, la simple respiration animale et humaine rejette des gaz à effet de serre.Toutefois, il n’a jamais été prouvé que de sortir de telles âneries augmentait les émissions de gaz à effet de serre. John Kerry peut donc continuer, sans complexe, ses déclarations à l’emporte-pièce !
Climatiquement vôtre. JEAN
Hug (#10),
Sur la température globale de la basse troposphère définie comme une moyenne sur toute la surface, oui.
Mais en fait si on incluait dans la « moyenne globale » les températures des océans pondérées par les capacités calorifiques respectives de l’eau et de l’air on trouverait en principe que cela ne change rien puisque le phénomène El Nino semble bien être essentiellement un échange périodique chaleur entre océans et atmosphère.
tsih (#14),
Il y a le hot spot qui se forme pendant un el nino et il irradie vers l’espace. De l’énergie quitte le système qui se refroidit.
Nicias (#15),
En réalité TOUT système réchauffant l’atmosphère, y compris le CO2, est in fine un mécanisme de refroidissement du système Terre. C’est de même nature qu’un radiateur de voiture, vous réchauffez de l’eau pour évacuer les calories du moteur.
Curieux (#16),
TOUS systèmes.
Curieux (#17),
Euh non, je dirais bien Tout système, ou alors, tous LES systèmes ,
Commandant au secours !
Nicias (#15),
Compensé par une baisse du rayonnement pendant la Nina.
Curieux (#16),
A la fin de sa vie, mon ancienne voiture était mal refroidie (enfin son moteur) du fait d’un ventilateur défectueux. En cas de circulation ralentie (bouchons) ou de forte sollicitation (montée de plusieurs kilomètres sur route de montagne), le voyant de température moteur avait tendance à s’allumer. Je mettais le chauffage à fond (en ouvrant en grand les fenêtres pour ne pas me liquéfier) et le voyant s’éteignait très vite.
Hug (#20),
😊 Pour les mêmes raisons, je faisais la même chose en été et en grimpant en montagne pour ne pas « peter » un joint de culasse.
Hug (#20),
Une comparaison plus appropriée avec le refroidissement d’un moteur de véhicule c’est plutôt un pompe à eau en panne pendant les Ninos ( ça chauffe plus l’air car l’océan circule mal et chauffe ) et une pompe à eau en marche rapide pendant les Ninas (ça chauffe moins l’air car l’océan circule bien et enfouit de la chaleur en profondeur )
Schéma de circulation atmosphérique et océanique pendant la Nina
tsih (#22),
Ce qui m’interpelle avec ces oscillations océaniques et qu’on n’en connaît pas l’élément fondamental déclencheur.
Si c’est une modification des courants marins ou atmosphérique la question est : pourquoi cette modification ?
Si on attribue la cause à un changement de la température alors on se dirige vers l’histoire de l’œuf et de la poule !
En fait je me pose la question. Nul doute qu’il doit y avoir une raison d’autant plus qu’on observe une certaine périodicité.
pastilleverte (#18),
« Tout système » est correct dans le sens « N’importe quel système ».
Bernnard (#23),
C’est justement ça qu’on appelle l’émergence de phénomènes d’organisation remarquables dans les systèmes complexes loin de l’équilibre thermodynamique et vous avez bien raison de mentionner l’oeuf et la poule qui sont un seul et même phénomène et non deux phénomènes distincts dont l’un serait simplement la cause de l’autre.
C’est de l’auto-organisation et ici des mouvements cohérents plus ou moins périodiques à l’échelle macroscopique ( comme la circulation de Walker avec les alizés, le golf stream etc) qui apparaissent spontanément dès qu’un système est maintenu suffisamment loin de l’équilibre thermodynamique.
Seuls quelques exemples physiques très simples peuvent s’expliquer ou se calculer
Un exemple simple et célèbre
En page 2, en bas, du Canard enchaîné, l’excellent Fabius espère décrocher le Nobel de la Paix grâce à son action en faveur du climat.
Enfin un titre qui serait à la hauteur de son immense talent, qui n’a d’égal que sa modestie, au seul service de l’humanité.
Et pour Ségolène, le Nobel de physique ?
Hug (#20), Bernnard (#21),
Bienvenue au Club, moi c’était avec une Fiat 850 coupé, déjà bien amortie (surtout le joint de culasse.)
Cdt Michel e.r. (#24),
Merci Cdt, il me semblait bien !
Christial (#26),
Qu’IL nous fiche la Paix,
et qu’ELLE conserve son Physique !
tsih (#25),
Merci pour l’exemple, même moi j’ai compris
pastilleverte (#30),
Voilà qui fait plaisir.
dernier article du mage foucart du 13 -11 -16. Une perle.
« L’an I du Trumpocene »
« Ce n’est pas seulement un cauchemar poisseux de quatre ans – potentiellement reconductible –, qui a commencé, mardi 8 novembre, avec l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. On peut imaginer que s’ouvre aussi une période à inscrire dans les tables de l’échelle des temps géologiques. Une période marquant une situation où, pour la première fois depuis l’émergence d’Homo sapiens, voilà environ deux cent mille ans, les lubies et la folie d’un seul homme pourront avoir une influence durable et irréversible sur la planète entière et le destin de tous ses hôtes, humains et non-humains. »
delperbe (#32),
Laissez-le, le pauvre, il a croisé le Diable.
Satan, Lucifer, Belzébuth, Astaroth ? Non … Donald en personne, brrrr !!!
Il y a longtemps que Foucard, au milieu de sa petite secte, à déconnecter, que ses neurones ont grillé au RCA. Il ne s’exprime plus qu’à l’échelle de la planète et des temps géologiques dans sa lutte du Bien contre le Mal. Même que Bruno Latour en est … vert de jalousie.
A priori notre Illuminé n’est pas dangereux, inutile de le faire enfermer.
Christial (#33),
Hum ! Il s’agit bien sûr de Son Excellence Stéphane Foucart, journaliste « scientifique » (qui n’a qu’un diplôme de l’école de journalisme de Lille).
Référence de son article sur l’Immonde
Cdt Michel e.r. (#34),
Pour faire de l’idéologie, c’est le meilleur cursus (Lille ou ailleurs).
delperbe (#32),
On en parle même aux US…
https://judithcurry.com/2016/11/18/the-trumpocene/#more-22507
Christial (#35), Ah ? je croyais que c’était Sciences Po Paris ??
😉
l’argent promis à la COP serait peut-être mieux utilisé là que pour la lutte contre le RC
lien
jdrien (#38),
Vous avez parfaitement raison, mais vous pensez bien que les « grosses têtes » (vertes) n’ont pas envie de se faire ch**r avec des « futilités » de ce genre !