Bulletin des climato-réalistes n° 67


– Baisse des températures marquée en mars

– L’Administration Trump met fin à la guerre contre le charbon

REFROIDISSEMENT CLIMATIQUE

Refroidissement post El Niño 

+0.19 deg. C : c’est l’anomalie de température moyenne de la basse atmosphère  relevée par satellite (version UAH) pour mars 2017 en baisse par rapport à février 2017 (+0.35 deg. C ). Particulièrement remarquable est la baisse de température au-dessus des océans globaux comme l’observe le Notrickzone.

La pause continue et le divorce modèles-observations s’accentue

Pas de réchauffement depuis mai 1997, même si un tiers de tous les forçages anthropiques se sont produits pendant la période de la pause. D’autre part, les projections des modèles climatiques du GIEC divergent de plus en plus de la réalité mesurée.

Les stations de surface surestiment le réchauffement

Le rapport sur l’état du climat en 2016 publié par la Global Warming Policy Foundation (GWPF) indique que l’écart entre les températures atmosphériques globales estimées par les stations de surface (HadCRUT, NCDC et GISS) et par les satellites (UAH et RSS) se creuse depuis 2003, atteignant en moyenne environ 0,1 ° C.

EN ARCTIQUE RIEN DE NOUVEAU

Vague de chaleur en arctique mais record d’accumulation de glace au Groenland

La chaleur relâchée par l’océan pacifique pendant la période El Niño a été transportée dans l’arctique qui s’est ainsi réchauffé. Fait intéressant relevé par ce site spécialisé dans le climat de l’Alaska, la couche de glace du Groenland a gagné beaucoup plus de masse que pendant la période de référence 1990-2013, probablement à cause d’un régime inhabituel de la circulation atmosphérique dans l’Atlantique Nord.

Le climat en arctique ressemble à celui des années 1940

Joanne Nova montre sur son blog la courbe des températures de l’Arctique (HadCRUT4) couvrant la période 1920-2016 qui montre de façon évidente que le niveau des températures dans les années 1940 était analogue à celui de la période actuelle.

BIO DIVERSITE : RIEN N’EST SIIMPLE

La baisse du niveau de la mer cause le blanchissement des coraux

Une étude menée in situ en 2016 par des biologistes indonésiens a montré que la baisse du niveau de la mer observée pendant un épisode El Niño à l’ouest du Pacifique est une des causes du blanchissement des coraux . En effet, quand la hauteur de mer baisse, les coraux peuvent être hors de l’eau plus longtemps que d’habitude, conduisant à une plus forte mortalité.  Le site Aviso+ du CNES rend compte (en français et photos à l’appui) de cette étude indonésienne.

L’acidification des océans n’est pas une simple réponse statique à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère

Un article du site de l’Association des Climato-réalistes a compilé plusieurs publications scientifiques montrant que l’acidification est la résultante de processus biologiques et physico-chimiques qui entraînent une répartition inégale du carbone sur la verticale de l’océan; il en résulte une importante variabilité naturelle du pH sur toutes les échelles de temps  saisonnières, multi décennales, millénaires.

LE MAGNIFIQUE CHARBON PROPRE

Le charbon assurera 41 % de la production d’électricité mondiale en 2035

L’Agence Internationale de l’Energie, prévoit que la part du charbon dans le mix énergétique mondial sera de 25% en 2035 (et 40% du mix électrique). Qui peut croire que l’on pourra renoncer au charbon alors que deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité ?

Le charbon propre : investir aujourd’hui ou payer demain ?

Selon EDF, les centrales super-critiques permettent de réduire d’environ 20 % le combustible utilisé, donc de 20 % les rejets carbonés (CO2), mais aussi de diviser par sept les rejets d’oxyde d’azote (NOx) et par plus de dix les émissions d’oxyde de soufre (SOx). Qu’attend t-on ?

L’Administration Trump met fin à la guerre contre le charbon

Selon Le Monde, Donald Trump en signant le décret sur l’indépendance énergétique a déclaré « Mon administration met fin à la guerre contre le charbon »; entouré de mineurs, le président des Etats Unis a vanté le « magnifique charbon propre ».  Comment lui donner tort ?

BÊTISIER

Manger du pain, c’est mauvais pour le climat

Selon Contrepoint, Un chercheur de l’Université de Sheffield s’est penché sur l’impact carbone du pain. Selon lui, manger du pain est mauvais pour le climat.

Complotisme

Le philosophe Bruno Latour (depuis 2007 directeur adjoint et directeur scientifique de Sciences Po) livre  dans l’Obs une hypothèse audacieuse : « les classes dominantes ont conscience de la menace écologique, mais elles gardent le silence. Et préfèrent se construire un avenir hors du monde commun ». Le silence des élites mondiales sur cette question est en effet assourdissant.

ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION

L’Association des Climato-réalistes ouvre son site

Cette fois c’est chose faite ! Retrouvez nous sur climato-realistes.fr ! Le site s’enrichira progressivement de contributions diverses, votre avis et vos suggestions sont les bienvenues !

Lancement de l’émission : « climat : l’échauffement des esprits »

Vincent Courtillot et Benoît Rittaud étaient les invités de ce premier numéro d’une série d’émissions hébergées par Temporium et que vous pouvez écouter en ligne en cliquant ici.

PUBLICATIONS

Une publication Jean-Pierre Bardinet, Michel Gay et Jean-Pierre Riou

Quelques réflexions autour de l’énergie, sur économie matin et Mediapart

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29 réponses à “Bulletin des climato-réalistes n° 67”

  1. Dans ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION, une coquille à rectifier:
    vos suggestions sont les ienvenues !

  2. rpf (#2),
    Idem pour ce sous-titre de « EN ARCTIQUE RIEN DE NOUVEAU »

    Le climat en arctique ressemble à celle des années 1940

  3.  » Manger du pain, c’est mauvais pour le climat  »
    Tout à l’heure, j’ai mangé un « St Marcellin » bien crémeux, au lait de vache. Cette charmante bête, on le sait, de par ses pets et son action de ruminer, est émettrice de GES. Avec, bien sûr, du pain, grand pourvoyeur, lui aussi, de GES. Le tout arrosé d’un goûteux « St Joseph »(rouge), dont la récolte réserve, aussi, son épandage de GES.
    Eh bien figurez-vous, que pendant ma dégustation, je n’ai même pas mesuré l’impact que je pouvais avoir sur le réchauffement climatique, Sot que je suis !
    J’espère que ma repentance trouvera crédit auprès de la religion réchauffiste radicale, en vogue actuellement !
    Climatiquement vôtre. JEAN

  4. « Manger du pain, c’est mauvais pour le climat »
    Pas seulement. Pour les escrologistes, « Vivre, c’est mauvais pour le climat ».

  5. Usbek (#1),

    Les stations de surface surestiment le réchauffement

    Vous donnez en lien le document GWPF qui indique en effet dans sa figure 9 un écart croissant entre « température » suivant les satellites ou bien les stations météo.

    Il est intéressant de prendre les pentes: un gain de 0.4 degré selon les satellites versus un gain de 0.6 degré suivant les stations météos, ceci entre 1979 et 2017, soit 38 ans.
    1) En prolongeant ces 2 tendances on arriverai, à la fin de ce siècle (d’ici 83 ans), à un gain de 0.4*83/38 ≈ 0.8 K pour les satellites versus 1.3K pour les stations météo.
    Nous serions donc en dessous des 2 degrés de hausse, objectif longtemps mis en avant.
    Nous serions même en dessous du nouvel objectif : limiter la hausse en fin du siécle à +1.5K
    Une accélération de la hausse est certes possible, mais nous observons plutôt un ralentissement ou un arrêt.

    2) Cette différence 0.4 K versus 0.6 K soit 0.2 K est très faible (elle n’est pas nécessairement significative) et surtout peut avoir plusieurs causes, à savoir:
    2a) Un mélange d’aveuglement et (peut-être) de malhonnêteté de la part des supporters de la thése RCA lors des multiples corrections sur les données brutes.
    2b) Mais cet écart peut aussi être causé par le fait que les 2 mesures ne correspondent pas exactement à la même partie basse de l’atmosphère (les valeurs satellites concernent une plus grande épaisseur de la basse atmosphère)
    2c) Enfin, les 2 quantités ne correspondent pas exactement au mêmes lieux mesurés : (essentiellement les zones habitées pour les stations météo) on ne peut exclure que l’effet « ilot urbain » puisse jouer pour 0.2 K en supplément pour les seules stations météo.

  6. rpf (#7), Oui, le hiatus est plus visible avec les satellites mais existe aussi avec les mesures terrestres.
    On pourrait même dire qu’en l’état actuel et même futur, le changement climatique n’est pas catastrophique, ou en tout cas ne devrait plus être le n° 1.
    Par contre, il continue de courir comme un canard sans tête…

  7. Que les températures des stations divergent de plus en plus avec celles des satellites n’a rien d’étonnant. Les vignes du Languedoc ont été touchées par le gel le 20 et 21 avril. Pourtant on a enregistré une minimale de +1,8 à la station de Carcassonne, +3,4 à Béziers-Agde (aéroport) et +6,3 à Béziers-centre. Cela démontre que les températures sous abri des stations n’ont rien à voir avec celles à l’air libre de la campagne environnante et que les îlots de chaleur urbaine impactent considérablement les t° des stations des villes et les poussent toujours vers le haut. Bel autre exemple avec la minima de +1,9 à Paris-Montsouris le 20/04, alors qu’il a fait -1 à Roissy, -0,2 à Orly, -3,6 à Pontoise. Par ailleurs suivant l’endroit du point de mesure d’une région aucune température minimale n’est la même, donc faire une moyenne des températures minimales (ou maximales) d’une région ne veut pas dire grand chose, d’ailleurs le gel n’a pas sévi partout en Languedoc y compris dans un même vignoble. Cela démontre sans équivoque que calculer la température moyenne de la planète à partir de stations réparties irrégulièrement est une utopie qui ne représente en rien la température réelle de la planète, celle-ci n’étant pas une ville sous abri. Je l’ai déjà écrit ici et tant pis si je me répète, mais il ne faut pas hésiter à rabâcher, les réchauffistes ne s’en privent pas. Quant aux chercheurs qui essaient de mettre au point (avec nos deniers) des cépages qui s’adaptent au réchauffement climatique, ils feraient mieux de chercher des cépages qui s’adaptent aux gelées tardives puisqu’elles touchent le vignoble français ces dernières années, cela éviterait au contribuable de mettre la main à la poche. On devrait même demander aux écolos de payer.

  8. Sujet coraux (suite conférence avec intervenants de l’Université du Queensland)
    1/ N’estiment pas que El Nino est le facteur dominant de « heath stress » ayant conduit au blanchissement constaté sur Grande Barrière de Corail (GBR), parce que la mortalité s’est poursuivie en 2017.(mais elle avait bien commencé en début 2016, période la plus forte de El Nino, mais passons, j’aurai quand même posé la question…)
    2/ Font bien la distinction entre blanchissement, souvent réversible, et mortalité, qui aurait atteint 25% sur une grande partie de la GBR, très « bizarrement » plus près des côtes (mais, à ma question sur ce point, ont botté en touche en disant qu’aux Maldives on ne pouvait pas parler de « près des côtes »)
    3/ Parlent bien des causes « premières » de blanchissement/destruction, telles que pollution, surpêche, destructions mécaniques… mais, la température de l’eau, et bien sur surtout ces toutes dernières années deviendrait la première cause (à cause de , du ? RCA, gagné)
    4/ Étonnamment la mal nommée « acidification » des océans, a été évoquée en introduction, et pas du tout abordée dans la conférence.
    5/ Après la conf, j’ai posé la question en tête à tête avec la chercheuse spécialiste de la question; comment se fait-il que les coraux qui existent depuis des millions d’années, et donc pendant des périodes « chaudes » (air et mer) et/ou concentration de CO2 plus élevée que maintenant soient toujours là ?
    Réponse intéressante : ce ne sont pas les coraux, en tant que tels, qui risquent de disparaître, mais les récifs de coraux, la nuance est importante (je ne fais pas d’ironie !)
    A part ça de magnifiques images avant/après, effectivement bien désolantes !

  9. patilleverte (#11),

    ce ne sont pas les coraux, en tant que tels, qui risquent de disparaître, mais les récifs de coraux

    Pardon mais qui est la tete chercheuse?

  10. patilleverte (#11), Certes, les photos de récifs d’ avant ElNino2016 sont superbes, mais alors où sont les traces de la grande catastrophe de ElNino1998 ?

    Même le Guardian reconnaissait en 2009 que le grand récif avait considérablement récupéré :
    Damaged Barrier Reef coral makes ‘spectacular’ recovery

    ce ne sont pas les coraux, en tant que tels, qui risquent de disparaître, mais les récifs

    Oui, les coraux suivent les courants et donc essaiment et récupèrent dans les milieux favorables.
    Maintenant, les récifs sont très solides. Les conditions naturelles qui les détruirons sont encore des projections à 2100 avec +6°, etc…

  11. AntonioSan (#12),
    Pas bien compris, la chercheuse se nomme Sophie Dove… J’avoue ne pas avoir très bien compris la genèse de la formation des récifs de coraux
    amike (#13),
    D’après ce que j’ai entendu, la nouveauté est bien que la « renaissance » des coraux (dans les récifs coralliens) a raisonnablement eu lieu après (El Nino) 1998, avec quelques endroits de « mortalité », mais qu’en 2016 et 2017 ce n’était plus le cas, même si, comme dit dans mon cr (très succinct, pardon pardon) El Nino n’a pas été évoqué comme cause principale du « Heath Stress ».
    Ils présentaient des cartes, faisant suite à exploration de terrain/photos aériennes, des taux de mortalité de 25% dans la partie de la GBR, la plus proche des côtes.
    Pas taper, moi y’en a juste essayer de rendre compte, merci.

  12. Usbek (#15),
    Conférence organisée par l’IDDRI, mardi dernier 25 avril.
    En principe elle est enregistrée, mais je n’arrive pas à trouver la video sur le site de l’IDDRI.
    Le titre en anglais (comme la conférence…) était : Climate change, the end of corral reefs ?, ou quelque chose d’approchant.

  13. AntonioSan (#16),
    Activistes sans doute, mais ce sont des chercheurs qui ont besoin de financement, si vous voyez ce que je veux dire.
    A leur décharge, ils vont beaucoup sur le « terrain », même si « bien sur » ils utilsent de modèles ou font des « projections ».
    La photo que l’on voir en première page du site que vous indiquez est une expérience… de « labo », sur variation température de l’eau et concentration de CO2 (pas compris si c’était le résultat « calculé » de cette concentration sur le PH de l’eau ou une concentration plus forte dans l’air injectée dans les « tubes à essai » (géants !)

  14. Usbek (#19),

    Excellent article.
    je n’ai vu qu’une faute qui pique aux yeux : « ils on montré qu’en septembre 2015 » ils ont montré…

  15. Je viens de lire l’article.
    Joli travail de synthèse, bien compréhensible par un béotien comme moi en océanographie.
    Je ne peux malheureusement en faire la moindre critique tant mes connaissances sur la question sont limitées. Je regrette simplement que ce discours reste inaudible au milieu des hurlements…
    L’Immonde, (journal subventionné) titre le 10 avril 2017
    La Grande Barrière de corail ne se remettra pas du réchauffement des eaux

    Le même jour l’Hibernation, titre (avec mes impôts) :
    En Australie, la Grande Barrière de corail plus que jamais menacée

    Rance info conclut (aux frais de la princesse) :
    La Grande barrière de corail dévastée

    pour ne citer qu’eux…

  16. Usbek (#19),
    Très intéressant, merci.
    Par rapport à mon « cr » (voir ci-dessus), je n’ai pas souvenir que les dégâts des étoiles de mer « mangeuses de corail » aient été invoqués comme (une des) cause(s) du blanchissement/disparition des coraux des récifs coralliens !
    Le graphique comparatif 2016/2017 Grande Barrière de Corail est le même que celui de la conférence. Ils insistaient sur le taux de mortalité « post blanchissement » plus élevé que d’habitude, le chiffre de 25% ayant été cité, au moins pour la partie Nord, et près des côtes…, du graphique.
    j’essaie de transmettre votre article à un mien neveu, qui a travaillé sur les coraux, y compris sur le terrain, au risque de ma faire traiter une fois de plus de Climato-Sceptique-négationniste-(voire)pro Trump.

  17. Les étoiles de mer mangeuses de corail sont elles de couleur bleue car je suis allé sur la barrière de corail il y a une vingtaine d’année et j’ai été surpris de voir dans les zones de coraux des étoiles de mer d’un bleu que je n’imaginais pas

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