Une pénurie d’ouragan


Lorsque l’on fait des prévisions, dame Nature vous met parfois un coup de pieds au cul. Ainsi lors de son dernier rapport, les climatologues du GIEC nous avais gratifié dans l’urgence d’un chapitre (« box ») sur « la pause ». Ironiquement, l’hystérie actuelle autour du réchauffement et des ouragans qu’il est sensé aggraver a été précédé de peu d’un rapport américain sur le climat farci d’un chapitre (« box ») traitant lui de la pénurie d’ouragan touchant les USA.

Le dernier ouragan majeur (Catégorie 3 ou plus dans l’échelle de Saffir-Simpson) qui a touché les États-Unis continentaux était Wilma en 2005. L’absence pendant 11 ans (2006-2016) d’ouragans majeur aux États-Unis (parfois familièrement appelés une « sécheresse des ouragans ») est sans précédent dans les archives historiques remontant au milieu du 19ème siècle.

Josh, have you been hiatused
Vous êtes victime d’une pause ? Ne vous inquiétez pas, nous avons des baumes d’apaisement pour tous les types de projection embarrassantes et imprudentes.

Eh oui, un évènement « sans précédant » qui a laissé les climatologues perplexes et silencieux. Enfin, je n’ai entendu personne chez les réchauffistes parler de « sécheresse d’ouragan » (« huricane drought »), une appellation pêchée chez les climato-sceptiques, de même que « la pause », mais je peux me tromper.

« Nous n’y comprenons rien », « on pédale dans la semoule », « j’en ai marre, on passe au chapitre suivant ». Ce ne sont pas des phrases qu’on s’attend à trouver dans un rapport sur le climat. D’ailleurs je ne les ai pas trouvé. On a donc droit à plusieurs pages d’explications indigestes dont je vous livre la conclusion :

l’effet net sur le nombre de cyclone touchant les USA n’est pas clair.

On ne peut pas passer son temps à toujours tout critiquer, mais si on peut. Ce n’est pas que je ne soit pas d’accord sur le fond, non, ça manque furieusement de style.

Une autre partie du chapitre est consacrée a une pratique favorite des avocats qui ont pour hobby la climatologie. Ils prennent un autre jeu de donnée pour taper sur celui qui ne vas pas dans le bon sens.

elle [la pénurie] est également sensible à la définition de l’atterrissage américain qui est une contrainte géopolitique basée sur la frontière et n’a aucune signification physique. En fait, de nombreux secteurs situés en dehors de la frontière américaine ont été touchés par des ouragans au cours des 11 dernières années. En ce sens, la fréquence des ouragans majeurs aux États-Unis n’est pas une métrique particulièrement robuste

Comprenez bien, le fait que que l’on ait observé tout un tas d’ouragans au milieu de nulle part ou dans des endroits dont les Américains n’ont rien à foutre est préoccupant pour la NOAA. Elle se doit donc de rappeler que la politique de « l’América first » n’a pas de signification physique. Entendez ça, habitants de Houston, les ouragans qui vous passent dessus ne témoignent pas d’une métrique robuste.

Cette histoire de métrique est aussi ennuyeuse pour leurs collègues du GIEC, enfin dans le cas improbable ou ce ne serait pas les mêmes scientifiques qui ont écrit les deux rapports. Le GIEC nous dit en effet :

Les mesures de la fréquence des cyclones tropicaux touchant les terres sont généralement considérés comme plus fiables que les comptes de toutes les tempêtes qui tendent être fortement influencé par ceux qui sont faibles et / ou de courte durée.

Et qu’on ne se trompe pas, le GIEC parle bien de ceux touchant les USA puisqu’ils sont les seuls à avoir assez de pognon pour produire des jeux de données. Les mesures « plus fiables » ne sont pas « robustes ». Je n’aimerai pas être climatologue, ce n’est vraiment pas un métier facile.

Puis le rapport continue. Il nous a bien expliqué en long et en large qu’on pouvait s’attendre à moins d’ouragans mais plus puissant. C’est à dire en fait  que les « petits » ouragans seraient moins nombreux au contraire des plus puissants. Alors, au moment de traiter de la pénurie, c’est machine arrière toute. Le rapport nous explique que tout un tas de petits ouragans ont touché les USA pendant la pénurie et qu’il ne faut pas les négliger.

Il existe un danger, sous une forme évoquant la complaisance, à mettre trop l’accent sur l’absence récente d’un sous-ensemble spécifique d’ouragans [Les cat. 3+]

C’est une belle conclusion tout de même. Il ne faut pas trop parler des ouragans majeurs. Ce n’est que le 5ème brouillon du rapport, il n’est pas trop tard pour le modifier en fonction de la météo du moment.

 

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53 réponses à “Une pénurie d’ouragan”

  1. Christial (#50),
    Moi, je veux bien, mais à 146 ans (en 2100), je ne suis pas sûr d’avoir encore toute ma tête (déjà que, avec ce satané RCA…)

  2. Entendu ce matin sur France Info:
    Question appuyée de la journaliste sur lien entre IRMA et le RCA à Valérie Masson Delmotte.

    Réponse: « l’ océan est 1,5 degré plus chaud que la normale, mais cela vient plutôt de grandes oscillations naturelles des océans, avec d’énormes déplacement d’eaux chaudes ou froides…. »

    Ceci représente-t-il un tournant? Les ayatollahs ont ils décidé qu’il fallait rétropédaler? Ou ont ils conscience que trop de bêtise des politiques et des media vont finir par être contre productif pour la cause?

  3. patilleverte (#43),
    Je n’en doutais pas …
    Mais je ne pense pas que LT ait lâché tout : c’est son assurance de rester dans le système quoiqu’il lui arrive …

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