Alors que le Grenelle 2 a été présenté en Conseil des ministres, l'Union européenne entame une année chargée sur le plan de la protection du climat.
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Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, a présenté au Conseil des ministres, mercredi 7 janvier, la loi dite «Grenelle 2», dont le but est d’appliquer les objectifs du Grenelle. Alors que l’examen du premier texte, qui fixe des grandes orientations, devrait être examiné par le Sénat en février, le second arrivera devant les députés au mois de mars.
«Nous sommes entrés dans une phase de mise en œuvre opérationnelle du Grenelle de l’environnement et du paquet énergie-climat», a souligné Jean-Louis Borloo au cours d’une conférence de presse. Une mise en œuvre technique, qui se joue aussi bien sur le plan français que sur la scène européenne.
«Ca peut faciliter les discussions»
A Paris, la loi Grenelle 2, une somme compacte de 104 articles (dont une version simplifiée est disponible ici), modifie la législation en vigueur dans de très nombreux domaines: bâtiments et urbanisme, transports, énergie, biodiversité, santé, déchets et gouvernance. «C’est un texte très technique, très difficile à décrypter», souligne Frédéric Marillier, de Greenpeace. «Il est difficile d’évaluer dès maintenant l’impact qu’il aura», poursuit-il.
"Nous sommes entrés dans une phase
de mise en œuvre opérationnelle du
Grenelle de l’environnement et du
paquet énergie-climat", JL Borloo
Avec les textes des Grenelle 1 et 2, la France se targue d’être à la pointe des mesures prises en matière de protection de l’environnement en Europe. Un point de vue qui est loin d’être partagé par Frédéric Marillier. «Les objectifs du paquet énergie-climat étaient en fait présents dans les débats dès mars 2007», date à laquelle les chefs d’Etat et de gouvernement ont trouvé un accord lors du Conseil européen de printemps, explique-t-il. Or, c’est précisément à l’été 2007, juste après l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, qu’ont commencé les réunions de préparation du Grenelle de l’Environnement. (Lire EurActiv.fr, 18/07/2008)
«Le projet de loi Grenelle 2 ne peut pas faire l’impasse sur le paquet énergie-climat», estime de son côté Renaud Crassous, du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement durable. «Le cadre européen étant fixé, ça ne peut que faciliter les discussions», poursuit-il. Selon les dernières estimations du GIEC, le paquet énergie-climat sera un peu insuffisant pour limiter le réchauffement climatique à 2°C en 2020, indique en outre le chercheur. C'était pourtant l'ambition initiale de Bruxelles. (Lire EurActiv.fr, 08/05/2007)
«Par ailleurs, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, la hausse du CO2 dégagé en France est continue.» La baisse des gaz à effet de serre, traditionnellement mise en avant par Paris, est en fait due, selon Renaud Crassous, à une forte baisse des autres gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone. «Cette hausse continue du CO2 est essentiellement due aux secteurs du bâtiment et des transports», estime-t-il. Deux domaines dans lesquels «il faut faire le maximum d’efforts si l’on veut atteindre les objectifs du paquet».
Objectif Copenhague
A Bruxelles, si les grandes orientations sont désormais votées et les objectifs du paquet énergie-climat adoptés, la Commission européenne devrait continuer à proposer directives et règlements pour atteindre les objectifs fixés par le 3×20 (Lire EurActiv.fr, 15/12/2008). Des propositions en théorie plus techniques que celles conclues l’an dernier. Et au premier trimestre, le calendrier est d’autant plus serré que les institutions européennes se mettront au repos forcé à la mi-2009, élections européennes et renouvellement de la Commission obligent.
En janvier, Bruxelles présentera notamment un texte portant sur le système européen de vérification des technologies environnementales, qui aura pour objet de favoriser le développement de nouvelles technologies vertes. Deux mois plus tard sera présenté un Livre blanc sur l’adaptation au changement climatique, qui examinera, entre autres, la manière dont devront s’adapter certains secteurs clés comme l’agriculture, pour pouvoir être en conformité aux exigences de diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Au même moment, un paquet sur la taxation des produits verts proposera d’introduire des mesures visant à adapter les règles d’imposition sur l’économie à faible teneur carbone. Enfin, au mois de mars, la Commission proposera une communication sur le financement des technologies à faible intensité carbonique, qui portera sur les besoins et les sources de financement du secteur.
Mais en 2009, il faudra aussi garder en tête la conférence de Copenhague, prévue en décembre. Son objectif est de conclure un accord international sur la deuxième phase du protocole de Kyoto, qui s’ouvrira à partir de 2013. Pour cela, la Commission présentera le 28 janvier une communication spécifique. «L’objectif est de dire ce que l’Europe attend des autres pays à Copenhague», précise-t-on à la Commission, qui entend ainsi préciser des «critères d’acceptabilité» pour poser les bases des négociations.
58 réponses à “Climat: 2009 sera l’année de la mise en œuvre”
Vaste programme ! On verra comment il va être confronté à la crise économique…. et à la baisse des revenus des États…
De toute façon, ce n’est pas l’Europe qui va faire le boulot pour le reste du monde….
Tu es bien négatif Araucan.
Depuis qu’on est rentré dans « la phase de mise en œuvre opérationnelle du Grenelle » (dixit Borloo), force est de constater que le climat s’est bien refroidi. 😮
Après le « Gore effect« , va-t-on parler de l’effet Borloo ? 😉
Avez-vous regardé le résumé de la loi Grenelle 2 ?
La plupart des grandes mesures climat restent dans les mains de l’UE : le reste concerne soit des plans et stratégies territoriaux (les experts vous remercient) soit des mesures où le consommateur de base va payer directement ou indirectement.
On a fait quelques calculs dans notre département et une série de mesures simples et finalement peu contraignantes permettraient de réduire de 20% les GES liés aux transports d’ici 2020 (sans parler des mesures techniques des constructeurs).
Mais notre département est un cas particulier et n’est pas représentatif, même s’il a ses spécificités. Le plus dur en fait serait de diminuer les émissions liées à l’habitat et le tertiaire.
La pensée évolue :
Recul de glaciers du Groenland: pas de leçons à tirer pour l’avenir selon une étude
Il y a 18 heures
PARIS (AFP) — Le recul observé chez certains glaciers du Groenland pourrait être une réponse transitoire au changement climatique, et aucune conclusion sur le taux de diminution de la calotte de cette île à l’avenir ne devrait en être tirée, estiment des scientifiques britanniques.
Dans leur étude à paraître lundi dans la revue britannique Nature Geoscience, les chercheurs de l’Université de Durham, en Grande-Bretagne, concluent que l’évolution des glaciers du Groenland se déversant dans la mer dépend beaucoup de celle-ci, et s’adapte très rapidement à ses fluctuations.
Un tel mécanisme pourrait expliquer « les changements synchrones de plusieurs glaciers côtiers groenlandais face aux fluctuations à court terme du climat », écrivent les principaux auteurs de l’étude, les Drs Faezeh Nick et Andreas Vieli. Mais leur évolution ne peut pas être extrapolée à toute la calotte de glace de l’île, soulignent-ils.
La dépêche complète ici.
Misère… Les politiques ne peuvent plus reculer. Ils se sont piégés eux-mêmes. Ils ont en effet amorcé une longue marche en avant dans cette trappe du RCA. Qu’ils ne font que psittaciser.
Sirius (#7),
Mais ils n’ont pas encore compris, c’est ça le problème !
S’il n’y avait pas le RCA, qu’est ce que ce serait triste : rien pour mobiliser les foules, rien pour montrer que l’on est moderne et que l’on prépare l’avenir, toujours les mêmes vieilles histoires (les pauvres, les affamés, la guerre au Moyen-orient, etc, etc…).
C’est tellement mieux de croire que l’on va sauver le monde de lui-même et au passage résoudre tous les autres problèmes qui font suer depuis un moment parce que la réalité n’est pas malléable. On pourrait même dire qu’elle est rétive…
C’est tout de même plus facile d’être un politique quand il y a matière à grands discours, non ?
Quand il s’agit de faire marcher une administration, freiner les déficits publics ou relancer l’industrie, c’est nettement plus dur (et en plus, il faut être un peu compétent et avoir du flair).
Le RCA, c’est cool : c’est livré avec le sens de l’histoire inclus.
Rendez-vous dans dix ans : on verra bien ce qui préoccupera l’opiniion à ce moment là : je parie que cela aura changé ! 😉
@8_Araucan
Le problème avec le le RCA et autres arts divinatoires, c’est que pour l’apprécier à sa juste valeur en termes empiriques, il faut avoir une constitution physique pour vivre vieux, très vieux…
Araucan (#8), le coup des dix ans, on nous l’a déjà fait en… 1989, cf cette archive, mega lol!
Transcription : « selon l’ONU, certaines régions du monde vont disparaître avant 10 ans à cause du RC et de la montée des eaux ».
Le coup de Henri Sagnier qui nous annonce l’apocalypse selon St Gore et puis qui fait : » pas de panique, pas de panique », j’adore 😛 😛 😛
Attention, laisser la page du lien quelques dizaines de secondes avant que la vidéo ne démarre. Visionnez, ça vaut vraiment son pesant de cacahuète.
Les réchauffistes font des prévisions. Pourquoi ne pas en faire nous ? Autant s’amuser aussi, d’autant qu’on le fait de manière distanciée nous !
Ils en ont tellement fait que maintenant le moindre incident est du au RCA.
Sinon désolé pour Sirius mais comme c’est la période des voeux, on peut souhaiter que cela arrivera avant !
N’empêche qu’avec toutes ces conneries politiques, même les nouveaux programmes de sciences Education Nationale sont claffis d’âneries.
Par exemple, le nouveau programme de techno collège, applicable à la rentrée 2009 n’est ni plus ni moins qu’une forme de propagande verte.
Au menu, entre autres, bouleversements climatiques, quête de l’énergie et dévelopitude durable…
Je suis atterré. On va transformer nos élèves en petits militants écolos bien pensants.
Je commence à en avoir vraiment ma claque de ses contre-vérités scientifiques que je vais devoir enseigner…
Oui… et dire que l’école est apolitique… me souvient m’être fait engueulée en 3eme ou 4eme parceque j’avais sorti un drapeau français dans la cours pour encourager l’équipe de france (oui c’était en 98), c’était trés bien, peut etre un peu trop, mais là.. c’est comme la ‘charte’ de mon ancienne fac : l’université libre de bruxelles qui prévois qu’il faut être critique, qui interdit l’aliénation et l’introduction de pensé politique sans critique etc, et cependant, on a eu du DD (développement durable de mes trucs que je n’ais pas…) en veux tu en v’la.. c’est triste.. et c’est la tendance (moi j’étais en environnement, alors ca peut encore se comprendre, et encore… mais maintenant, dans toutes spécialité à la fac, il y a un cours DD….
super.mouton (#14),
En réalité, il s’agit de cours de sous-développement durable mais il a été décidé de les baptiser DD, c’est plus vendeur.
P.S. sortir un drapeau français dans une cours belge, non t’es malade ? 😯
non je suis francaise, c’était en france…
petit article moraliste pour notre président bien aimé (hum)
http://www.terra-economica.inf…..,4056.html
mais bon ça fait plaisir… éhéh(une fois j’avais vu le bilan CO2 d’al gore…. c’est pire je crois…)
Au dela de la question du RC, le DD reste un concept tout de même raisonnable comme base de fonctionnement pour partager les ressources vitales et énergétiques entre les personnes et dans le temps. Mieux gérer n’a jamais fait de mal, enfin je crois !!
Trouver vous normal que nos sociétés dites civilisées continuent de se battre et donc tuer pour s’approprier de telles ressources ?
Force est de constater que les disparités sont énormes…
Dommage que la question du RC masque ces aspects pourtant déterminant pour le futur !
le DD c’est pas vraiment le problème en théorie mais en pratique ça laisse à désirer, et d’accord sur le fait que le CC occulte les enjeux
chria (#19),
On a vu ce que ça a donné avec les biocarburants: déforestation et émeutes de la faim (« les biocarburants sont un crime contre l’humanité », Jean Ziegle, rapporteur spécial de l’Onu sur l’alimentation). Super comme « gestion », vendue par ses promoteurs comme garante de l’indépendance énergétique.
L’idée qu’on puisse bien gérer les ressources en faisant confiance à un Plan onusien décrété par des bureaucrates non élus, protocole Kyoto et autre foutaise planétaire, qui ferait passer les plans quinquénaux soviétiques pour de l’improvisation d’ultra-libéraux est surréaliste.
Mais visiblement, certains n’ont toujours pas fait le deuil du Grand Soir.
(ce qui me gêne, c’est le côté doctrinaire de la chose et le top down ou un truc comme ça qui est fait pour résoudre les problèmes et surtout bien sûr, la mondialisation qui est la solution, comme on le sait tous, super hyper mega nécessaire, indéniable etc ….)
Murps (#13),
Apprenez-leur à réfléchir sur le CC ! En même temps cela fait un cours de décryptage des médias…
chria (#19),
Il n’y a pas de définition absolue en matière de DD : il n’y a que des comparaisons qui valent à un moment donné. Prenez juste les critères et indicateurs de développement durable : il y en a tellement que c’est ingérable et non synthétisable. (et cela ne règle pas les questions de contradictions inhérentes à ce genre de proposition).
super.mouton (#21),
Vous connaissez l’histoire de la Tour de Babel ?
miniTAX (#10),
Trop bon à se rouler de rire par-terre : 10 ans plus tard , que dalle !
(N’empêche vous devez avoir une base de donnée en béton : combien de gigaoctets avez-vous collectionné ?)
L’Hispano-Suiza qui flotte, d’enfer !
Tout pour remonter le moral de Sirius !
@10&23
Voyons voir, voyons…. Bon, en effet, il apparaît qu’aucune région du monde n’a été engloutie depuis 1999… Sans blague : MiniTax a manifestement un gros disque dur et la compétence pour le gérer comme il faut et tout cela est franchement très utile. Merci pour la référence, car elle fait rétrospectivement bien rigoler.
Dire que le type attendait d’avoir le lien… Bon, je vouiais dire 1989, ce qui est encore plus risible. Mais je pense que depuis, les « experts » du climat ont bien compris. De leur vivant j’entends. Il ont compris que pour ne plus avoir l’air fou, mieux vaut allonger les termes des scénarios : au moins 50 ans, idéalement 100 ans — c’est plus sécuritaire.

Non, non, je n’utilise aucun gros disque dur. Un bon gros fichier texte, divisé en paragraphes avec des liens, ça suffit. Et accessoirement une mémoire d’éléphant 😉
Au sujet du texte introductif de ce fil, il n’est pas exact, comme le dit un commentateur, qu’on enregistre un « hausse continue » des émissions de CO2 en France.
Il suffit pour s’en convaincre de consulter le site du Citepa, organisme officiel qui calcule chaque années les émissions des GES, dont le CO2. Il s’agit bien de calculs et non de mesures in situ ; les calculs sont effectués selon des protocoles rigoureux et internationaux.
Le Citepa communique les résultats à l’UNFCCC, organisme international de l’ONU chargé de recenser les émissions mondiales de GES, et qui a édicté les protocoles de calculs.
http://www.citepa.org/emission…..mt_GES.pdf
voir notamment dans cet opuscule de 24 pages les tableaux des pages 4 (pour le CO2) et 23 (pour l’ensemble des GES exprimés en PRG, pouvoir de réchauffement global). Les colonnes à consulter sont les colonnes « Total hors UTCF » ; c’est un peu technique, mais voir les commentaires explicatifs.
A quelques fluctuations annuelles près, les émissions de CO2 sont pratiquement stables depuis 1990 (387 Mt pour 388 Mt), et l’ensemble des GES a diminué de 6% depuis 1990 (522 Mt pour 557 Mt).
Que l’on croie ou non à l’effet de serre et au « réchauffement », on ne peut nier que la France est bien partie pour faire nettement mieux que ses engagements au titre du protocole de Kyoto, puisque l’objectif fixé à la France est de limiter ses émissions de GES pour la période 2008-2012 au niveau de celles de 1990.
C’est même un des rares pays au monde qui respecte ses engagements. Les Français devraient le savoir.
[doublon supprimé. Fred]
Loi Grennelle 2 (extrait du rapport au Parlement sur l'Energie)
Myke (#27),
Par secteur et en PRG, les transports routiers et l’habitat sont les seules secteurs en hausse. Ils ont aussi explosé leur émissions de HFC.
Sinon en PRG la France diminue effectivement ses émissions /1990 et il faut le souligner…
Myke (#27),
Les calculs de Citepa n’incluent pas le pétrole du transport maritime ou des avions (en croissance explosive) ainsi qu’une grande partie de la pétrochimie. Donc c’est loin d’être « rigoureux » comme vous l’affirmez.
Si on regarde à la source et qu’on compare à 1990, l’année de réf. pour Kyoto, la consommation française de pétrole augmentée de 5 Mtep, celle de charbon a diminué de 5Mtep et celle de gaz de 20 Mtep. Donc le total de fossile brûlé a augmenté. Et on n’a même pas compté le carbone des multiples produits industriels qu’on importe des pays émetteurs comme la Chine. Donc même si c’est inexact de dire que les émissions de CO2 « augmentent d’année en année », faire croire que les émissions françaises de CO2 sont stables depuis 1990 relève du mensonge comptable ! On émet moins de gaz fertilisant pour les plantes (le CO2) que nos voisins mais on n’a pas réduit les émissions, sauf sur le papier trafiqué.
Il n’y a pas à se tortiller avec des tambouilles statistiques, tant qu’on n’a pas trouvé de technologie zéro carbone qui soit autre chose que des gadgets coûteux comme les éoliennes ou les panneaux solaires ou le nucléaire maudit par la bienpensance écolo, la seule manière de faire baisser le CO2, c’est un bon gros effondrement économique. C’est une méthode sûre, pratique et qui a fait ses preuves, il n’y a qu’à voir l’ex Union Soviétique ou le Zimbawé.
Des-industrialisation ?
chria (#29)
Vous avez parfaitement raison. Cela étant, qu’elle soit néfaste ou non (les opinions diffèrent sur ce point comme vous le savez), une tonne de CO2 est une tonne de CO2.
Par ailleurs, il suffit de consulter les statistiques de l’INSEE et du ministère des transports (entre autres) pour constater que, depuis 1990 :
– l’industrie et l’énergie ont diminué leurs effectifs d’environ 15%.
– Pour ce qui est du « transport routier » (il s’agit en fait de la circulation routière dans son ensemble, y compris les voitures), le parc de véhicules a augmenté d’environ 35%, et le transport a accru ses effectifs d’environ 20%
– Pour ce qui est de l’habitat, la population s’est accrue de près de 10%, elle s’est progressivement éloignée des centres des villes souvent en pavillonnaire, et la taille moyenne des logements a probablement un peu augmenté (je n’ai pas sous la main de stat. à ce sujet).
Il n’est donc pas très étonnant que les consommations d’énergie et les émissions des secteurs habitat et transport aient augmenté.
Bref, en simplifiant, tout se passe comme si on avait remplacé de la production industrielle et de l’habitat concentré par du transport de marchandises et de personnes. Ceci ne paraît pas contraire à l’observation quotidienne.
Comme on voit, on pourrait disserter longuement sur ces sujets ; ce n’est pas ici le lieu.
Mais ce qui me paraît surtout ennuyeux, c’est que je ne suis pas sûr que nos décideurs aient bien pesé toutes ces subtilités avant de s’engager dans des politiques, assurément coûteuses et contraignantes, autant qu’incertaines quant aux résultats.
Araucan (#28),
Bouffre! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!
@Araucan (#31),
Non, pas dés-industrialisation. Ap-pauvrisation ! Tous les pays riches se désindustrialisent plus ou moins (cf la GB) et pourtant, ça émet à tout va !
Ne tournez pas autour du pot, la vraie « solution », c’est de foutre l’économie par terre. C’est hyper facile à faire. Pas besoin d’énarques blafards surdiplômés en bureaucratie. Mettez ma crémière (encore elle) aux ministères et vous verrez, le résultat est garanti (quoi que pas sûr qu’elle fasse pire que nos ministres).
scaletrans (#33),
Pour occuper les administrations locales et les élus locaux…et financer les experts…et les énergies vertes : l’éolien surtout.
Faire croire que l’on simplifie la réglementation.
miniTAX (#34),
Cela fait un moment que l’on essaye de nous faire croire qu’une économie de services (tertiaire) va se substituer à une économie de production. Mais les services on se les paye parce que l’on produit , non ?
L’économie de services permet aussi de paupériser les populations ouvrières en annulant les savoirs ouvriers (plus de sidérurgistes fiers de leur savoir-faire, on a désormais des techniciens de surface interchangeables et qui n’ont même pas besoin de savoir parler français).
L’économie de service favorise aussi les cadres bobo, dont la principale fonction est de vendre des idées pas de vérifier qu’elles marchent.
Mais OK avec vous, cela correspond à un appauvrissement, pour le moment masqué, car on vit encore sur un certain capital amassé par nos parents, mais qui n’est pas renouvelé.
Il y a comme un semblant de prise de conscience par rapport au discours sur les PME mais je doute qu’il y ait beaucoup d’effets concrets ensuite (question pas simple de toute façon).
A ce sujet, les grands bretons sont en avance sur nous : merci Thatcher !
miniTAX (#34),
Je suppose que la consommation de gaz a augmenté et non pas diminué… 😉
Pause. Le Prince Albert II est actuellement au pôle sud. C’est vrai qu’il vaut mieux y aller l’hiver…
Minitax (#30)
Pour en avoir le coeur net, j’ai consulté les archives de l’observatoire de l’énergie (ministère de l’industrie).
Les chiffres qui suivent, exprimés en millions de tep et arrondis, représentent les consommations d’énergie primaire, d’où sont déduits les usages non-énergétiques (qui sont en quelque sorte du carbone « fixé »).
Respectivement en 1990 et 2007 :
Charbon: 18,9 contre 12,6, soit -6,4 Mtep
Pétrole : 81 contre 77,5, soit -3,5 Mtep
Gaz : 24,1 contre 39,1, soit + 15 Mtep
Mais ces chiffres doivent être pondérés par les quantités de CO2 émises lors de la combustion de ces trois groupes de produits. En utilisant les données de l’Ademe, on trouve approximativement (en t de CO2 émis par Mtep) :
Charbon : 4,13
Pétrole : 3,12
Gaz : 2,38
Il est alors facile de vérifier que les chiffres d’émissions de CO2 en 1990 et 2007 sont pratiquement identiques (environ 388 Mt et 387 Mt de CO2).
Sauf grosse bourde de ma part ou erreur de raisonnement, je retrouve bien à peu près les chiffres du Citepa.
Pour le reste :
– bien sûr que les émissions des transports maritimes et aériens internationaux, qui sont en forte croissance, ne sont pas pris en compte : voilà bien quinze ans que les négociateurs ergotent sur ce sujet, ce qui semble montrer qu’en réalité personne ne prend tout cela bien au sérieux
– bien sûr que nous exportons de la production de CO2 en important des produits de Chine ou d’ailleurs ; ceci rejoint d’ailleurs en partie la remarque précédente (du transport au lieu de production industrielle chez nous)
– et bien d’autres choses que l’on pourrait ajouter
Nous nous sommes (l’Union européenne) jetés sans réfléchir dans un jeu mondial absurde et de surcroît probablement inutile. Les règles en sont maintenant fixées. Que pouvons-nous faire ? Au moins faire savoir que la France respecte ces règles, elle au moins, et qu’elle n’a pas à en rajouter en termes de vertu. Malheureusement, la tendance actuelle est plutôt de se couvrir la tête de cendres et d’en rajouter pour « donner l’exemple » (sic), alors que nous le donnons déjà, l’exemple. L’Europe est le benêt du village mondial, et la France est partie pour être le benêt de l’Europe.
Myke (#38),
Vous oubliez le péché originel de la France, l’énergie nucléaire !
Pour les environnementalistes, nous ne sommes vertueux qu’au prix d’un « péché » plus grand encore.
En plus, je ne suis pas vraiment sûr que cette réduction ne soit pas plus le résultat du hasard (ou des évolutions techniques, de la perte d’industries non contrebalancée par l’augmentation de la circulation automobile par exemple) que d’une politique ad hoc.
La contradiction fondamentale des verts est d’avoir développé tout ce discours anti-CO2 sans avoir été au bout de leur logique et de s’apercevoir que cela débouchait sur la remise en chantier de centrales nucléaires, seule alternative viable à la production d’électricité de masse en Europe pour le moment, si l’on ne veut pas émettre de CO2.
Quant à donner le bon exemple, c’est le rôle que s’est donné l’UE dans les négociations sur le climat, qui est une bataille de bonnes intentions et de bon exemple. Quant aux négociations internes à l’UE, là aussi c’est la bataille des bons élèves, jusqu’à ce que les contradictions internes se fassent jour quand la réalité devient trop forte : voyez l’Allemagne récemment. Les pays qui reguimbent au nom de leur économie propre (Pologne, Italie dans l’UE, Canada au niveau international) deviennent des « méchants » et des pollueurs : cela paraît ne pas dépasser le niveau de la cour d’école mais il n’empêche que c’est ce que l’on lit dans les journaux. Une fois que vous avez admis le principe du RCA, vous êtes coincé !
L’enfer climatique est pavé de bonnes intentions (et sur les pavés, on finit toujours par trébucher…) ! 😉
Oh non, je ne l’oublie pas. C’est bien entendu la raison essentielle de la stabilisation observée (l’énergie électrique est passée de 74 à 116 Mtep dans l’intervalle considéré).
Mais on peut aussi dire que l’objectif qui avait été fixé à la France lors des accords de Kyoto, ou plutôt lors du partage des -8% (le fameux « burden sharing ») entre les Etats de l’UE, tenait compte de cette particularité de notre « bouquet » énergétique comme on dit. Soit dit en passant, la négociation de l’époque n’avait pas été trop mal vue en ce qui nous concerne, la preuve.
Je pense comme vous que ces résultats ne sont pas la conséquence d’une politique, si on entend par là une sorte de remise en cause volontariste voire brutale de pratiques antérieures.
Toutefois je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils sont le fait du hasard. Ils découlent, d’une part d’une politique énergétique décidée bien avant que l’on parle d’effet de serre (à l’époque, on nous affolait avec l’âge glaciaire), d’autre part d’évolutions économiques spontanées et progressives que tout le monde connaît.
Cela étant, je suis tout à fait d’accord avec votre propos. Les réalités économiques (et peut-être climatiques, sait-on jamais) finiront bien par s’imposer. Nous nous somme en effet coincés ou laissés coincer. De grâce, ne tirons pas sur le noeud coulant !
Araucan (#39),
Je ne vous suis pas trop.
Myke montre que suivant les règles édictées à Kyoto nous sommes de bons élèves. Et c’est très bien ça : ni l’Europe, ni la Franc 😉 ne pourrons donc nous demander de nouvelles taxes. 😈
Ne soyons pas plus royaliste que le roi, non ?
Curieux (#41),
Nous sommes de bons élèves un peu par hasard, du fait de décisions prises il a 40 ans sans rapport avec le CC.
Effectivement tant mieux pour nous, car nous n’aurons à faire comme l’Italie et l’Espagne, c’est dire acheter des CER, qui permettront à la Chine de se payer de nouvelles centrales à charbon, à une période où les caisses sont plutôt vides.
Mais les taxes, nous les aurons de toute façon, en tout cas, celles décidées à Bruxelles (ex : sur le secteur aéronautique, directive votée). On verra si Borloo relance son groupe sur la taxe carbone…
Etre bon élève, quand c’est facile pour celui qui l’est, ne permet pas d’en jouer trop longtemps parce qu’on a vite fait de gonfler les autres.
NB1 : le marché d’échange de quotas, c’est une taxe sur l’industrie qui nous la refacture de toute façon…et c’est déjà en place
NB2 : n’oubliez pas les 20/20/20 de l’UE : cette fois-ci il faudra des moyens plus violents qu’une externalité positive des centrales nucléaires.
Voir là :http://www.euractiv.com/fr/ene…..cle-160986
Myke (#38),
Je n’ai pas les mêmes chiffres. Si on prend les stats du Ministère de l’énergie, ligne « total disponibilité » (pour virer les corrections climatiques et autres manips statistiques) on a ces chiffres pour 1990 et 2007:
gaz 24 Mtep -> 38 Mtep
pétrole 76 Mtep -> 82 Mtep (hausse et non baisse du pétrole)
charbon 19 Mtep -> 12 Mtep
Donc, si on applique les coef TEP->CO2 de l’Ademe, les émissions de CO2 fossile sont passées de 373 à 396 MtCO2 entre 1990 et 2007, soit une hausse de +6%. Au passage, je fais remarquer aussi que le facteur CO2 de 4,13 pour le charbon comparé à 2,38 pour le gaz s’applique seulement si on considère que c’est utilisé pour générer de l’électricité (rendement 30% pour une centrale au charbon, 50% au gaz, d’où un rapport d’environ 50/30 entre les 2 en terme d’émission de CO2). Or il faut savoir que moins de 10% de gaz employé en France est destiné à l’électricité, donc les 90% restants de Mtep de gaz émettraient autant de CO2 que si c’était du charbon. Ce qui veut dire que, l’injure s’ajoutant à la blessure, les émissions de CO2 fossile n’ont pas augmenté de 6% mais de 11% depuis 1990 !
Ca a l’ai anodin mais quand on sait que certains veulent fixer le prix de la tonne de CO2 à >100$ pour « protéger le climat », un écart de 11%, ça représente une différence comptable sonnante et trébuchante de 4 milliards $/an (!) que la France devrait payer en pénalité si elle respectait strictement Kyoto. C’est loin d’être du pinaillage!
On avait la science climatique subprime, maintenant, pour faire tenir debout le château de carte et gonfler la bulle de l’économie « verte », les promoteurs de la FARCE font aussi appel à la comptabilité subprime. La question n’est plus de savoir si la bulle va exploser mais quand.
Araucan (#42)
Mon petit doigt me dit que le 20-20-20, on en recausera. L’histoire des lubies de la Commission européenne (et du suivisme du Parlement) ne manque pas de paris stupides et de « révisions » (forcément déchirantes) « à mi-parcours » des « livres blancs » ou autres.
Comme je suis un bizuth sur ce site, je ne sais pas si la lettre ci-dessous , qui date d’un an presque jour pour jour, a été diffusée en son temps. Autant que je me rappelle, Barroso avait indirectement répondu à Sarkozy qu’il était temps de devenir sérieux et responsable (je cite de mémoire, mais c’était bien la courtoisie du propos). Si l’on en juge par la suite des évènements, Barroso a été entendu…
MiniTax (#43) Merci pour votre réponse. Vous ne prenez pas en compte dans les approvisionnements les produits raffinés, et vous négligez les utilisations non énergétiques. Au demeurant, chacun pourra se faire son idée personnelle en remontant aux sources.
Dans tous ces calculs énergétiques, il y a une part importante de conventions de toutes sortes, vous le savez mieux que moi. Autant en tirer parti. Pour ma part, je m’en tiendrai là sur ce sujet.
Myke (#44),
On ne revoit pas à mi-parcours les livres blancs mais les politiques communes (agriculture et pêche) ou les politiques communautaires (environnement et autres). Pas les livres blancs qui ne sont pas contraignants….
On est revenu au 20/20/20 pour le moment sans exclure d’aller plus loin s’il y a un accord à Copenhague contraignant pour les pays émergents….
Comme le compromis de décembre a beaucoup vidé le paquet climat pour le moment, certaines ardeurs sont calmées dans les deux sens. En tout cas , la question des importations (soumises à quota carbone ou à taxe carbone, ce qui pour moi revient au même) n’est plus à l’ordre du jour.
Si je me souviens bien, pour le dernier G8, c’était du style -50 % en 2050…
Araucan (#45). Je connais un contre-exemple : le livre blanc sur les transports à l'horizon 2010, a ét édicté en septembre 2001 ; il était sous-titré "l'heure des choix" (bizarrement, quelle que soit l'époque, c'est toujours l' "heure des choix", à profiter de suite)i>,.
Il a donné lieu à une révision à mi-parcours édictée en juin 2006, car à peu près rien ne collait dans la réalité avec les "objectifs".
ec.europa.eu/transport/strategies/2006_keep_europa etc.
C'est bien -50% en 2050 au plan mondial, mais pour les pays développés dont la France, c'est le "facteur 4" (qui n'est d'ailleurs pas cohérent avec le 20-20-20 ni évidemment avec Kyoto, allez comprendre).
On a aussi l’Agenda de Lisbonne annoncé en grande fanfare en 2000 où l’Europe promet de dépasser les USA en matière de technologie et de recherche (avec les budgets qui vont bien, of course). Je m’en souviens très bien parce qu’à l’époque, je travaillais pour une boîte américaine qui se poser de grandes questions sur les capacités de l’Europe.
Presque 10 ans plus tard, vous en entendez parler vous de l’Agenda de Lisbonne et de ses objectifs tonitruants ? Moi non plus.
Agenda de Lisbonne
Myke (#46), miniTAX (#47),
Les stratégies c’est fait faire croire que l’on a une politique : on fait suer beaucoup de monde pour les écrire et les oublier ensuite la stratégie de Lisbonne est un bon exemple : pas de politique communautaire, donc un espèce de papier plein de bonne intentions et de généralités : bilan en dessous de zéro…
Je ne connais pas précisément les politiques sur le secteur des transports, mais de loin, on a manifestement beaucoup de mal à structurer le secteur ne serait-ce qu’à une échelle européenne (chemins de fer, canaux, autres…) : j’ai l’impression que les initiatives restent dans les mains des états européens, l’UE étant appelée à co-financer….
J’ai cité sur ce site les positions du Sénat et de l’Assemblée nationale sur les paquet énergie-climat : il y avait une sensible différence avec les positions Grenelle et même celles de l’UE. A moins de considérer nos parlementaires comme incompétents structurellement, il y a de quoi s’interroger…
Araucan (#48).
1/Vue d’un peu plus près, la politique des transports de l’UE est bien conforme à votre impression. A proprement parler, il n’y a pas de politique commune des tranports. Pour dire la vérité, il n’en est guère besoin, car les déplacements (de personnes) et les transports (de marchandises) sont dans une proportion écrasante internes à chaque Etat membre, malgré certaines apparences (les camions étrangers sur les autoroutes, etc.).
Le budget « énergie et transport » (domaines qui relèvent du même commissaire et dont les budgets sont cumulés) représente entre 1,5 et 2% du budget de l’UE selon les années (2 à 2,5 milliards d’euros pour fixer les idées).
L’UE se consacre à des « programmes » du type de Galileo (satellites de navigation, programme le plus connu surtout pour ses déconvenues), et subventionne modestement certains grands projets de réseaux de transport. Mais son intervention financière ne peut être décisive et il ne faudrait pas se faire trop d’illusion à cet égard. Surtout en France, car les plus gros besoins en infrastructures se situent, on le sait, chez nos nouveaux partenaires de l’est.
2/ Peut-être que les parlementaires n’en pensent pas moins, mais ils pensent à voix basse. Tout de même, la loi « Grenelle 1 » a été votée à l’unanimité par l’assemblée nationale.
« Jamais une loi qui est reçue des deux parties à l’unanimité n’est bonne » (Robespierre)
Myke (#49),
Sur votre 2), il est vrai qu’en France nos parlementaires sont pour le moins obéissants et manquent de distance sur les aspects des politiques environnementales… mais c’est aussi que peu de scientifiques ou de spécialistes des « sciences politiques » ont véritablement commencé à travailler le sujet : cela comme juste avec les ONG…