Safari et changement climatique


par Bjørn Lomborg

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Réchauffement climatique

COPENHAGUE – Au moment où Barack Obama se prépare pour son investiture, il semble judicieux de réfléchir à un passage de son livre Les rêves de mon père , qui en dit long sur la façon dont il envisage les problèmes mondiaux.

Barack Obama est au Kenya et veut faire un safari. Sa sœur kenyane Auma lui reproche de se comporter en néocolonialiste : « pourquoi toutes ces terres devraient servir aux touristes au lieu d’être cultivées ? Ces wazungu se soucient plus d’un éléphant mort que d’une centaine d’enfants noirs ». S’il finit par faire un safari, Obama n’a pas de réponse à cette question.

Faisons le parallèle entre cette anecdote et les préoccupations liées au réchauffement planétaire. Pour bon nombre de personnes – y compris le nouveau président américain –, le réchauffement planétaire est prioritaire, et réduire les émissions de CO2 est ce que l’on peut accomplir de mieux à l’heure actuelle.

Pour filer la métaphore, disons que cette vision des choses revient à construire des parcs safari toujours plus vastes au lieu de créer des fermes supplémentaires pour nourrir ceux qui ont faim.

Ne vous méprenez pas : le réchauffement climatique est bien réel, et on le doit au CO2 émis par l'homme. Le problème, c'est que même une réduction radicale et très coûteuse de ces émissions à l'échelle mondiale n'aura quasiment aucun impact sur les températures avant 2050. Au lieu d'envisager des mesures coûteuses et inefficaces, concentrons plutôt nos bonnes intentions climatiques sur d’importantes augmentations dans la recherche et le développement d’énergies propres, qui amélioreront la situation climatique à moindre coût. Plus important encore, le réchauffement ne fait qu'exacerber les problèmes existants de la majorité des populations – problèmes que nous ne prenons pas au sérieux aujourd’hui.

Prenons l’exemple du paludisme. Selon des études, le réchauffement planétaire augmentera l'incidence du paludisme d'environ 3 % d'ici la fin du siècle, puisque la hausse de température est propice à la survie des moustiques. Toutefois, le paludisme est plus étroitement lié aux infrastructures de santé et à la richesse globale qu’aux températures. Il est rare que les riches contractent le paludisme et y succombent, contrairement aux pauvres.

De fortes réductions des émissions de carbone permettraient de réduire l’incidence du paludisme d’environ 0,2 % en un siècle. Les innombrables partisans de ce type d'action font beaucoup de bruit et sont généralement issus de pays riches, non touchés par le paludisme.

Relativement simple et peu coûteuse, l'autre solution consiste à donner la priorité à l'éradication du paludisme, notamment par la distribution à grande échelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide, par un traitement préventif pour les femmes enceintes, par l'utilisation accrue du pesticide DDT souvent décrié et par un soutien financier aux nations pauvres qui ne peuvent se payer les meilleures thérapies nouvelles.

Pour éradiquer quasi totalement le paludisme, il suffit d’un sixième de ce que coûte le protocole de Kyoto. Précisons que pour chaque personne sauvée du paludisme par la réduction des émissions de CO2, les politiques directes de lutte contre le paludisme en sauvent 36 000. Certes, les mesures de réduction des émissions de carbone ne sont pas conçues pour combattre le paludisme, cependant pour chaque fléau aggravé par le réchauffement planétaire – ouragans, famines, inondations –, nous pourrions faire bien plus aujourd’hui grâce à des politiques directes et moins coûteuses.

Par exemple, des digues suffisamment solides et de meilleurs services d’évacuation – et non de plus faibles émissions de carbone – auraient permis de réduire les dégâts causés par l'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Durant la saison des ouragans de 2004, Haïti et la République Dominicaine, sur la même île, nous ont donné une leçon éloquente : la République Dominicaine, qui a investi dans des abris anti-ouragans et dans des réseaux d'évacuation d'urgence, a déploré moins de 10 victimes ; alors qu’en Haïti, où les politiques de ce type font défaut, le bilan est de 2000 victimes. A tempête équivalente, les Haïtiens couraient 100 fois plus de risques de mourir que les Dominicains.

L'élection de Barack Obama a fait naître l'espoir d'un engagement considérable pour la réduction des émissions de carbone et de vastes dépenses dans les énergies renouvelables pour sauver le monde, en particulier les nations en développement. Comme pourrait en témoigner la soeur kenyane d’Obama, cette faveur risque de s'avérer coûteuse. D'aucuns sont d’avis qu'Obama devraient suivre l'exemple de l’Union européenne, qui s'est donné pour objectif ambitieux de réduire de 20 % en 12 ans ses émissions de carbone, par rapport à celles de 1990, grâce aux énergies renouvelables.

Cette seule ambition coûtera probablement plus d'1 % du PIB. Même si le monde entier suivait cet exemple, la démarche n’aurait pour impact net qu’une réduction d'un vingtième de degré Fahrenheit d'ici la fin du siècle, pour un coût prodigieux de 10 milliards de milliards de dollars.

D’aucuns espèrent qu’Obama proposera le financement de panneaux solaires, à l’instar de l’Allemagne. Cela voudrait dire que tout individu, même le plus pauvre, paiera des impôts pour que les bénéficiaires, généralement riches, puissent se sentir « écolos ». Pourtant, il importe de noter que les 120 milliards d’euros environ dépensés par l'Allemagne ne retarderont le réchauffement que d'une heure à la fin du siècle. Pour 1/5 de ce coût, nous pourrions fournir des micros nutriments essentiels à 2-3 milliards de personnes, donc peut-être éviter un million de victimes et rendre la moitié et de la population mondiale physiquement et mentalement plus forte. Une fois encore, il semblerait que nous préférions le luxe douteux d'un parc safari supplémentaire plutôt que les avantages concrets d'une ferme.

La plupart des prévisions économiques indiquent que le coût total du réchauffement représentera environ 3 % du PIB à la fin du siècle. Certes, ce pourcentage n'est pas négligeable, mais ce n'est pas la fin du monde. D'ici 2100, les Nations unies prévoient que nous serons en moyenne plus riches qu’aujourd'hui de 1 400 %.

Un jour, un safari a été source de questionnement chez le futur président américain, auquel il n'a pas trouvé réponse : pourquoi les riches accordent-ils plus d'importance aux éléphants qu'aux enfants africains ? Voici la version actuelle de cette question : pourquoi les pays riches consacrent-ils des sommes indécentes à une lutte contre le changement climatique qui ne produira quasiment aucun effet dans un siècle, alors que nous pourrions accomplir bien davantage pour l'humanité aujourd'hui, à moindre coût ? Le monde guettera la réponse de Barack Obama.

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110 réponses à “Safari et changement climatique”

  1. «Ne vous méprenez pas : le réchauffement climatique est bien réel, et on le doit au CO2 émis par l’homme. »

    Pauvre Lomborg, il est bien gentil. Mais ce qui tue sa crédibilité et le rend inaudible, c’est qu’il continue à sacrifier aux mythes de la religion écolo.

    C’est certes un hérétique, mais il n’est pas devenu athée, il n’a pas quitté la religion.

  2. Les prédicateurs de la « bonne » religion climatique nous donnent les moyens de repérer les hérétiques.
    Ils n’appellent pas (pas encore) à dresser les bûchers (à cause du co2 dégagé???) mais ça viendra.

  3. Franck Boizard (#1),
    Je ne sais pas ce que pense vraiment Lomborg du CO2.

    Ce dont je suis persuadé est que s’il avait d’entrée nié la prétendue influence du CO2, il serait resté inaudible.

    C’est parce qu’il entre dans le jeu qu’il est entendu, critiqué, vilipendé mais très largement cité.

    Si non e vero…

    Il n’est pas hérétique et devient ainsi le ver agissant dans ke fruit.

  4. Charles II (#2),

    Je viens de regarder les sites auxquels menait votre lien. J’avoue que les bras m’en tombent. Les plus arriérés des « Lyssenkistes » prétendent vouer au bûcher les adeptes d’une science libre des présupposés philosophiques, idéologiques et politiques. Keskilsonkons comme dirait l’ami MiniTAX !

  5. Oui mais bon, affirmer sans vergogne que « le réchauffement climatique est bien réel, et on le doit au CO2 émis par l’homme » alors même que sur ces 8 dernières années, le climat montre exactement l’inverse, c’est quand même soit pas mal d’hypocrisie, soit énormément d’aveuglement. Il n’a pas besoin d’avoir les fesses entre deux chaises pour démontrer que la vanité et stupidité de vouloir « protéger le climat ».

    Bon d’accord, Lomborg n’est pas scientifique mais quand même. sa démarche de type « la fin justifie les moyens » ne lui fait pas honneur.

  6. Marot (#3),

    Lomborg a déjà, dans ses bouquins, remis en cause partiellement le rôle du CO2 anthropique. Cependant -et à juste titre, je pense-, son cheval de bataille n°1 est l’utilisation rationnelle de nos moyens pour améliorer le sort de l’humanité. Si bien que, quand il intervient sur le sujet, il serait fort contre-productif pour lui de lancer en préambule une réflexion sur l’aspect scientifique du RC, alors qu’il veut convaincre sur son aspect politique. C’est, à mon avis, surtout comme ça qu’il faut interpréter le fait qu’il raccourcisse le débat sur le RC en une phrase.

  7. S’il avait écrit : le réchauffement climatique est bien réel, et on ne le doit que pour une faible part au CO2 émis par l’homme…
    Il aurait ainsi, suffisamment montrer patte blanche pour être admis dans le cirque médiatique, tout en limitant au minimum les affirmations péremptoires non prouvées…
    De plus, la thèse de son article en aurait été renforcée : faible part donc faible incidence, d’où utilité de concentrer ses efforts sur quelque chose de plus utile.
    Enfin moi, je dis ça…

  8. Attention ! Ne pas se méprendre ! Moi, je ne dis pas que le réchauffement climatique est bien réel : je n’en sais fichtre rien !
    Par contre, le RC causé par l’homme… Ca, c’est au-dessus de mes forces ! J’arrive pas à l’avaler !

  9. Oui! il faut reconnaitre à Lomborg d’avoir été l’un des premiers à jeter un pavé dans la glauque marre à canard des khmers verts. J’ai du me procurer son bouquin sur Internet au Québec car, assez curieusement il était en rupture de stock en France et quelques mois plus tard il l’était toujours!
    Bon mais Lomborg devrait lire le regretté Michael Crichton qui dans « Etat d’urgence » rappelle par personnage interposé que le Co2 c’est sur un terrain de football de 100 mètres de long quelques deux centimètres une fois que l’on a enlevé l’azote et l’oxygène!!! et je crois qu’il a même oublié la vapeur d’eau!!!
    Au fait j’ai été censuré sur Marianne 2 pour avoir osé tapé sur le bouffon en chef Bernard Maris / je vais faire une réplique comme Kelenborn sait faire
    Au fait encore faudrait être solidaire et s’il y a 13000 visiteurs jours aider Alerte environnement qui s’en prend cette semaine à cette pute de Cochet qui voudrait faire adopter par le parlement le principe de l’empreinte écologique
    Merci

  10. kelenborn (#9),

    J’avoue penser à peu près autant de mal que vous de Cochet, mais je ne le dirais pas aussi crument car cela dessert le forum.

  11. Oui, pour un Monsieur comme Cochet, il faut proscrire des termes comme « pute ». Prostitué est plus correct. 😉

    Tiens d’ailleurs, il ne fait plus ses conférences sur le peak-oil, ce miraculé de la lobotomie ? Pourtant, un bon débat public sur « la fin du pétrole bon marché », la déplétion des réserves, l’offre qui ne suit plus la demande, les prix qui ne peuvent qu’augmenter…et autres foutaises dont il a le secret, ça aurait de la gueule en ce moment avec le baril en dessous de 50$.

  12. Je suis d’accord avec Iduna et j’apprécie le discours de Lomborg. Il ne s’adresse pas aux sceptiques, il veut être entendu par la grande majorité et par les politiques. Et pour avoir une chance d’être entendu, il ne cherche pas la bagarre. Il préfère dire : je ne remet pas en cause votre pré-requis, mais je ne suis pas d’accord avec la logique d’action que vous en tirez.
    Comme en plus sa communication présuppose qu’une préoccupation des interlocuteurs qu’il veut toucher est le souci de l’avenir de l’humanité, je la trouve très intelligente.

  13. MicKingfisher (#12), Iduna (#6),
    La question n’est pas d’être entendu mais de dire des choses exactes. Elle n’est pas de faire de la politique mais de faire de la science.

    Lomborg n’est pas obligé de dire des contrevérités telle que « le climat est en train de réchauffer et que le CO2 en est la cause ». Il sait pertinemment que c’est une contrevérité parce que lui même a signalé à d’autres occasion que la température baisse depuis 1998.
    Et s’il veut se faire entendre, il n’a quà passer par un politicien.

    C’est pas bien ni très sage de tricher avec Mère Nature. 😈

  14. Iduna (#6) MicKingfisher (#12).
    Je partage votre avis jusqu’à un certain point, et, d’après ses antécédents, je pense comme vous que l’attitude de Lomborg est surtout tactique.
    Toutefois, je reste un peu perplexe, car il pourrait entrer dans le jeu de l’ « adversaire » présumé sans pour autant en rajouter. Il y a toujours moyen de prendre quelque distance avec une idée reçue, en réservant pour plus tard la discussion de fond : « à supposer que les théories en vigueur soient bien vérifiées, il n’en reste pas moins que etc. »
    Ce serait d’ailleurs plus prudent de sa part. Mais après tout il sait mieux que nous ce qu’il a à faire.

    Nicholas Stern avait aussi choisi d’entrer dans le jeu, au motif qu’il ne lui appartenait pas, lui économiste, de discuter les présupposés climatiques, et qu’il entendait rester dans son domaine de compétence. Malheureusement, il s’est engagé dans la croisade, qui est devenue un de ses fonds de commerce (espérons pour lui qu’il en a d’autres en réserve).

  15. Pour le moment, Lomborg est peut-être le sceptique le plus relayé par les médias, ce qui ne fait pas beaucoup. Il est économiste et il a raison de dire que l’on ferait mieux de mettre l’argent ailleurs.

    C’est vrai qu’il y a deux discussions :
    – celle sur la science, l’observation des phénomènes, leur mesure, leur traitement (stats), leur interprétation, idem sur le traitement des données historiques ou paléoclimatiques, les questions de traitement statistique, l’utilisation de modèles et la prédiction de l’avenir
    – celle sur le processus politico-médiatique depuis le GIEC jusqu’aux écolos-bobos avec leurs stratégies, leurs réformes de l’économie, de la gouvernance mondiale et de celle des états.

    Et quelque part, Lomborg n’attaque que la surface des choses sur la seconde discussion (il évite d’entrer dans la première parce qu’il se fera tuer sur place), parce que dans la seconde, on assiste à l’émergence d’une espèce de mobilisation qui contamine tout (quelque part comme le fascisme dans les années 20 et 30) avec de nouveaux réseaux et groupes d’intérêts pris dans le mouvement.

    Quant à Obama attendons de voir…

  16. on assiste à l’émergence d’une espèce de mobilisation qui contamine tout (quelque part comme le fascisme dans les années 20 et 30)

    Ah!!!
    Un point Goldwin pour Araucan ?
    Vous nous aviez habitué à mieux!

  17. smile

    Quelques explications supplémentaires pour ma référence au fascisme des années 20: il ne s’agissait pas pour moi de donner un argument définitif du type « les écolos tous des fachos » même si je pense qu’il y a des mécanismes de type « idéologie » dans les aspects politiques du RCA.
    je voulais mettre en lumière le fait qu’il existe dans l’air du temps à une époque donnée, des idées, des hypothèses, des paradigmes, des théories auxquels il est impossible d’échapper dans les débats politiques : on peut citer d’autres exemples tels que la philosophie des Lumières au XIX siècle, le marxisme dans les années 50 ou 60, le libre-échange dans les années 80 et 90, le fascisme dans les 20 et 30, le risque écologique et sanitaire actuellement (qui prend d’autres formes que le seul RCA). Tous ces mouvements de pensée ont en commun de se projeter fortement sur l’avenir tout préconisant des modifications politiques (et économiques ou sociales…) majeures sur le présent : ils font tous aussi une référence initiale voire invocatoire à la science, éventuellement avec un passage par la philosophie, mais les conséquences sont politiques, économiques et sociales. Le terrain de jeu est planétaire.

    Il est désormais impossible d’échapper à ce débat sur le RCA, et très difficile de refuser ses prémisses parce que cela vous évacue du débat.
    Donc au choix, vous créez votre club de sceptiques mais vous n’êtes plus admis au débat général soit vous dites OK, cela se réchauffe, c’est la faute au CO2 mais vos solutions sont délirantes (technique de Lomborg) : je ne suis pas sûr que cela soit très efficace, non plus.

    Cela vous convient-il mieux ? 😉

  18. Astre Noir (#17), c’est « point Godwin », pas Goldwin.
    Et on l’occurrence, ce n’est pas un point Godwin puisqu’Araucan parlait de fascisme, pas de nazisme.

    D’ailleurs, si on devait associer l’écologisme (par l’écologie hein) au nazisme, ce ne serait pas un point Godwin mais un point gagnant: il est connu que le Nazional Socialisme est un mouvement politique qui a institutionnalisé et célébré l’écologisme, Les promoteurs actifs du bio, du végétarisme, de la biodynamique et autres niques sont des thuriféraires du régime Nazi. Hitler lui-même est un végétarien assidu.

  19. Je ne sais si j’ai bien compris l’argumentation d’Araucan. Il est clair, sans qu’il soit besoin de tomber dans la paranoia que nous avons, avec ce courant d’idée qui dépasse il est vrai largement la question du RCA , affaire à un mouvement très bien organisé qui a notamment choisi de
    métastaser les institutions internationales et d’abord les institutions onusiennes et européennes.
    Ce qui est en jeu , c’est la mise en place d’une société régulée par la peur ( les trois peurs écologiques, sanitaires et sécuritaires) Il faudrait s’interroger sur le pourquoi de ce mouvement ( peut être le fait que nous n’avons pas connu de conflit depuis 60 ans mais vraisemblablement d’autres sur lesquelles je ne m’étendrai pas aujourd’hui) mais Ferry a parfaitement raison quand il souligne que la peur, autrefois vécue comme condamnable est aujourd’hui présentée comme une vertu. Dans cette affaire, le RCA joue le rôle de l ‘apocalypse dans le chistiannisme.

    Il n’en reste pas moins que, même si je ne suis pas rassuré non plus, je trouve Araucan un peu pessimiste. La situation actuelle ressemble largement à celle que l’on a connue entre 1945 et 1980 avec le communisme: large manipulation de l’opinion et des statistiques, mensonges permanents, procès en sorcellerie, censure et surtout utilisation d’une cohorte d’ »idiots utiles  » que l’on retrouve aujourd’hui massivement dans le monde des journalistes (je rappelle que le terme idiots utiles était celui par lequel Staline désignait les gens qui, à l’ouest, militaient pour la paix) Il a fallu les secousses
    de Budapest et de Prague pour fissurer le système mais c’est avec Soljenitsine qu’il est vraiment ébranlé. La crise, si elle devait être forte et se traduire, in fine , par une mise hors de combat économique de l’Europe pourrait avoir cet effet.
    Il reste que la France a toujours,en la matière, quelques années de retard! Si le débat est pratiquement sous l’étouffoir, j’ai le sentiment qu’il se réveille ailleurs et notamment au Royaume uni ou la BBC a récemment diffusé une émission mettant en évidence les doutes sur le RCA….
    Il ne faut pas oublier que ce dernier est l’élément clé de la stratégie verte:s’il est établi que tout cela n’était que des sornettes, le reste s’écroulera de lui même
    MK

  20. kelenborn (#23),
    Je partage ton analyse sur le parallèle entre les idéologies vertes et communistes. Seulement, je suis encore moins pessimiste que toi qui est moins pessimiste qu’Araucan. Parce que tout compte fait, il faut objectivement remarquer que la France a infiniment bien joué dans l’affaire pour promouvoir notre industrie du nucléaire (heureusement qu’il nous reste encore de tels fleurons). Si on a beaucoup de pierres à jeter aux bureaucrates, on doit quand même reconnaître que nos bureaucrates ont le mérite de ne pas chercher à saigner notre industrie pour sauver Gaïa. De ce point de vue, on a quand même beaucoup moins à nous plaindre que l’Allemagne (qui a décidé de sortir du nucléaire ou qui dépense des sommes folles pour le vent ou le solaire) ou la Grande-Bretagne qui a une des politiques vertes les plus liberticides au monde (voir par ex. leur politiques de recyclage, de désindustrialisation, de taxe routière ou carburant, d’aménagement du territoire tellement restrictive que ça a fait exploser le prix de l’immobilier…).

    Bref, toute cette vaste arnaque va finir en eau de boudin certes et bien plus vite qu’on ne croit. Mais reconnaissons au moins que nos boudins sont les meilleurs.

    P.S. Ca m’étonnerait que la BBC, une des officines les plus extrémistes de l’alarmisme climatique diffuse qq chose qui mette en doute le RCA. Tu dois sûrement parler de la Channel 4. Mais « la 4 » n’est pas sceptique que maintenant, elle a dénoncé l’escroquerie du RCA il y a déjà… 20 ans, cf ce reportage « Greenhouse Conspiracy » http://video.google.com/videop…..2461518010

  21. HS :au sujet du paludisme, l’OMS est de nouveau favorable à l’utilisation du DDT pour éradiquer le moustique porteur..

  22. DM (#25),

    HS :au sujet du paludisme, l’OMS est de nouveau favorable à l’utilisation du DDT pour éradiquer le moustique porteur..

    Ben oui…. 30 ans de perdu et plus de 50 millions de victimes qui auraient pu être évitées…
    Vive le principe de précaution quand on refuse d’analyser le cout en regard du bénéfice…

  23. kelenborn (#23), miniTAX (#24),

    Je ne suis pas sûr d’être aussi pessimiste que vous le pensez.
    Sur la question de la peur et pour nos contemporains s’y font prendre, nous avions eu une longue conversation à ce sujet avec Sirius.

    Parce que des groupes de militants plus ou moins fortement idéologisés et persuadés de sauver le monde et l’humanité (avec certains verts c’est plutôt la monde sans l’humanité), il y en a toujours eu.

    Non ce qui me tracasse, ce sont ces espèces d’idées qui flottent dans l’air comme cela et qui deviennent des vérités. Je voulais montrer que le phénomène n’est pas nouveau et qu’à chaque fois, beaucoup de gens s’y font prendre, avec à la base beaucoup de bonne foi et des bonnes intentions (il est plus aisé intellectuellement de dire je vais faire/penser quelque chose de bien, surtout quand il y a une bonne dose de manichéisme à la base) : j’ai un certain nombre d’amis comme cela.

    Minitax a raison : l’énergie nucléaire nous sera très utile (pas de pénalisation CO2 ou peu) et coût de l’énergie dépendant des facteurs nationaux pour la crise en cours.

    J’ose penser que les idéologiques ont une durée de vie de plus en courte désormais : celle du RCA n’a guère qu’une dizaine d’années et 5 ans de propagande très forte.

    Ce qui me tracasse le plus ce sont les politiques, qui avalent n’importe quoi sur le sujet et là ils risquent de faire durer, allié au fait qu’une critique du phénomène n’apparaît pas ou marginalement ( Lomborg et encore, Sylvie Brunel,…) pour le moment.

    Ce qui nous laisse pour le moment encore une bonne dizaine d’années à grogner… sauf si la récession recadre les choses (tout dépendra des lobbies, en l’état actuel de l’opinion) ou si deux ou trois hivers bien nets se manifestent.

  24. Retour d’un colloque sur la nature et le sacré à Orléans, avec, en point d’orgue, une lecture « biblique » du film d’Al Gore (Martine Tabeaud et Xavier Bromwaeys) absolument réjouissante (ou attristante, c’est selon) montrant comment la religiosité imprègne ce documentaire, il n’y manque ni le prophète, il a parfois des allures de saint avec un halo derrière lui, ni les hérétiques, ni le sens du pêché, ni la justice immanente. J’espère qu’il sera possible de le diffuser sur Internet.
    Egalement, lors de ce colloque, le grand nombre d’occurences du mot « khmer vert » dans la bouche d’universitaires respectables… et de brillants exposés sur la manière dont le sens du sacré et du religieux imprègne notre vision de la nature.

  25. Y-t-il un site associé ?

    Très bien, la distance sur le discours RCA commence à se manifester…

  26. Fabge (#28),
    Bien vu ! Ayant vu une présentation de M. tabeaud en 2003, je trouve qu’elle a bien changé… Et c’est tant mieux ! Les climatologues géographes semblent avoir (je ne parle pas que d’elle) plus de recul que les climatologues modélisateurs, enfermés dans leur volonté omnisciente

  27. J’avoue que je découvre votre site et je suis sidéré par les commentaires que je viens de voir.
    Pour revenir à l’argumentation de Lomborg je la trouve vraiment étrange: le CO2 est bien la cause du rechauffement climatique, mais ça va couter trop cher de réduire nos émissions de CO2, donc dépensons sur d’autres problèmes graves.
    Avec une telle logique, le rechauffement va s’aggraver de plus en plus et mener à la mort de milliards de personnes (une planete avec l’antarctique completement fondu verra la mer monter de 70 metres).
    C’est vrai qu’il y a des tas de pbs graves sur Terre, mais la réduction de nos émissions de CO2 est obligatoire à mener, faute de devoir la subir par des crises catastrophiques qui arriveront tot ou tard si on refuse, commme le fait Lomborg, d’appliquer les recommandations des climatologues et des scientifiques du GIEC.
    On est en face d’un pb majeur. il n’y a pas de solution facile, et ceux qui nient ce pb vont avoir du mal à se regarder dans une glace dans un futur proche.

  28. JeanTACA (#34),

    il n’y a pas de solution facile, et ceux qui nient ce pb vont avoir du mal à se regarder dans une glace dans un futur proche.

    d’autant plus que si je comprends votre raisonnement il n’y aura plus la moindre once de glace si on ne fait rien smile

    plus serieusement, pensez vous vraiment ce que vous écrivez

    le rechauffement va s’aggraver de plus en plus et mener à la mort de milliards de personnes (une planete avec l’antarctique completement fondu verra la mer monter de 70 metres).

    vous vous reférez au GIEC: ont ils évoqué ce risque ? je ne pense pas.

    Il y a autant de probabilités que cela arrive qu’il n’y a le risque d’un meteore exterminateur qui nous tombe sur la figure…vous exagerez.

  29. JeanTACA (#34),

    ceux qui nient ce pb vont avoir du mal à se regarder dans une glace dans un futur proche.

    Alors recontacte-nous dans un avenir proche…

    Salut !

  30. Avec une telle logique, le rechauffement va s’aggraver de plus en plus et mener à la mort de milliards de personnes (une planete avec l’antarctique completement fondu verra la mer monter de 70 metres).

    @ Jean focon-yaka,
    La vieillesse aussi va mener à la mort de milliards de personnes. Et c’est prouvé, contrairement au réchauffement.
    Vite, une loi contre le vieillissement.

  31. la mer qui monte de 70 metres, c’est Bob L’Eponge qui va etre content !

  32. Ce que je dis provient directement du GIEC, de James Hansen (le climatologue no1 aux USA), de JM Jancovici, etc…, c’est facile à trouver sur le web, je n’exagère rien, malheureusement.
    Quant à ceux que ça fait rigoler que la mer puisse monter de 70 metres, savent ils à quel niveau elle était il y a 20 000 ans (pour info, c’est plus recent que Cro Magnon à Lascaux)?

  33. facile à trouver sur le web

    si c’est si facile, mettez le lien vers la publication GIEC qui prédit une montée des océans de 70 metres et une fonte totale de l’antarctique svp merci.

    Quant à ceux que ça fait rigoler que la mer puisse monter de 70 metres, savent ils à quel niveau elle était il y a 20 000 ans (pour info, c’est plus recent que Cro Magnon à Lascaux)?

    et le CO2 d’origine humaine etait à quel niveau il y a 20 000 ans ? c’est ridicule.

  34. JeanTACA (#40), Mais oui, bien sûr…

    Alors, veuillez, s’il vous plait, nous prouver par A plus B que le CO2 émit par l’homme va faire monter la mer de 70 mètres, avec des FAITS scientifiques, pas des modèles.

    On va se marrer, tiens…

  35. Hé Jean TACA lire les archives de ce site et t’auras une idée de ce qu’on sait déjà…

  36. Jeff,
    Les scientifiques du GIEC montrent que l’augmentation du CO2 augmente l’effet de serre, qui augmente donc la température de la Terre, qui fait donc fondre les poles. Le groenland commence déjà à fondre et meme l’Antarctique s’y met. Hansen dit que si le T° augmente de plus de 2°C, à yerme la terre sera ‘ICE FREE’; c’est déjà arrivé il y a 60 millions d’années et on sait qu’alors la mer était plus haute de 70 metres.
    Je ne suis qu’un citoyen qui s’informe et qui veut agir tant qu’il est temps.
    Ce qui me surprend, c’est pourquoi se passioner à nier ces faits présentés par la science et compréhensibles par toute personne de bonne volonté?

  37. Ce qui me surprend, c’est pourquoi se passioner à accepter ces hypothèses présentées par une école de pensée politico-scientifique et compréhensibles par toute personne dépourvue de sens critique ?

  38. JeanTACA (#44),

    La première chose à regarder lorsqu’on vous présente des arguments d’autorité, c’est sur quoi ils sont fondés.
    Or, l’hypothèse CO2 est très très faible et non prouvée. Les uatres causes ne sont pas prises en compte.
    Même si on l’admet, avec 0,7 ° par siècle, soit 0.35° sur les cinquante dernières années et 100 ppm de CO2 en plus, combien faudra-t-il d’années, de siècles avant que l’Antarctique ne fonde ?

    Donc pour l’antarctique, on est tranquille pour un moment et avant de la voir fondre, il faudra au moins un basculement de la polarité magnétique de la Terre ou un furieux changement du Soleil.
    Et puis il y a 60 M d’années, la vie n’a pas disparu pour autant non, elle était même florissante…

  39. JeanTACA (#44),
    Vous avez dû vous tromper d’échelle. Le GIEC annonce 70 centimètres maximum.
    De plus:
    – l’antarctique ne fond pas, la superficie de glace au pole sud a augmenté sur les 30 dernières années
    – la température moyenne de la terre diminue depuis 6 ans. Le taux de CO2, lui, explose sur la même période
    – le réchauffement précédent a duré 20 ans, pas plus… Période précédée de 30 ans de refroidissement

    Ce sont aussi des infos facilement accessibles sur internet.

  40. @tous

    Par pitié, pas d’éreintement d’un nouveau venu à qui nous devons accorder le bénéfice de la bonne foi!

    à JeanTACA : vous ne me semblez pas si naïf que ça vis-à-vis du discours catastrophiste!

  41. Araucan (#46),

    et de plus:

    le journal Science vient de publier ce qui pourrait bien être une bombe dans le cadre du débat sur le réchauffement climatique. D’après les analyses d’ADN fossiles conservés sous la glace du Groenland, celui-ci n’avait pas perdu une partie importante de sa couverture glacière il y a 125 000 ans environ, alors que la température globale de la Terre devait être de 5° C plus élevée qu’aujourd’hui. Cette date correspond à la période interglaciaire nommée l’Eémien et, à ce moment là, le niveau des océans était plus élevé de 5 à 6 mètres, ce qui est trop pour une simple dilatation thermique.

    c’etait le 11 Juillet 2007, mais les medias se sont bien gardés de relayer cette info….

  42. JeanTACA (#34),

    Faisons un effort, Lomborg dit en gros : « faisons ce qui est le plus efficace par $ dépensé »: il compte aussi en vies épargnées. Et de fait, il est plus efficace de lutter contre la malaria avec des moustiquaires traitées au DDT maintenant pour réduire la prévalence de ce fléau que de réduire le taux de CO2 d’un chouia ce qui réduira la température d’un micro chouia dans 50 ans alors qu’entre temps quelque millions de personnes mourront prématurément de la malaria.

    La lutte contre le soi-disant effet de serre aura pour conséquence de changer toutes les politiques publiques et les politiques de développement, au profit du bien-être des pays du Nord et pour calmer leur angoisses, alors que les mêmes sommes pourraient être utilement utilisées (et moins cher) au profit du développement et de la santé des populations les plus déshéritées en épargnant des millions de vies, d’ici 2005 ou 2080.