Sur le bilan radiatif de la Terre


Voici que dans Le Monde de ce jour paraît un article sur le bilan radiatif de la Terre. Pour une fois, il est mis l'accent sur un problème non résolu de la théorie de l'effet du CO2 sur le climat. Mais encore faudrait-il pouvoir connaître suffisament les flux d'énergie dans l'atmosphère pour pouvoir y déceler l'effet du CO2 anthropogénique … (Inspiré par Climate Realists, les articles originaux et de l'article du Monde) …

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En 1997,  parraissait dans le Bulletin de la société américaine de météorologie, un article de Kiehl J. T. et de K. E. Trenberth, intitulé Earth’s Annual Global Mean Energy Budget, c'est à dire Bilan moyen annuel énergétique de la Terre. (article disponible ici).

L'article présente un bilan radiatif de la Terre résumé dans le schéma ci-dessous, les unités sont en W/m2, à partir de données satellite et de modèles :

energybalance2.jpg

Les auteurs reconnaissent que "the values put forward in Fig. 7 are reasonable but clearly not exact." i.e "Les valeurs de la figure 7 sont raisonnables mais non exactes". Ils sont rassurés parce que les valeurs s'équilibrent et que les incertitudes doivent s'annuler. Ils concluent en plaidant pour introduire des contraintes fortes issues de l'observation dans les modèles climatiques.

Ce graphique est présent dans l'AR4 en 2007.

En 2009 dans la même revue, un nouvel article est publié avec le même titre (Trenberth, K. E., J. T. Fasullo, and J. Kiehl, 2009: Earth's global energy budget. Bull. Amer. Meteor. Soc., 90, No. 3, 311-324, ici) avec un nouveau schéma.

energybudget-tf.jpg

Les variables reprises sont les mêmes, sauf qu'apparaît une absorption nette de 0,9 W/m2 et le bilan n'est plus équilibré : la Terre se serait réchauffée. Dans l'article, les discussions sur les incertitudes persistent toutefois : elles forment même la conclusion de l'article.

Voici ci-dessous un bilan radiatif proposé par le site de l'ENS de Lyon (Vincent Daniel, LMD): les chiffres sont basés sur un flux de 100 W/m2 au sommet de l'atmosphère. On peut aussi raisonner en pourcentage des 340 W incidents au sommet de l'atmosphère.
1-Energie absorbée par la vapeur d'eau, l'ozone et les poussières ; 2-Réflexion par l'air ; 3-Energie absorbée par les nuages ; 4-Réflexion par les nuages ; 5-Energie absorbée par la surface et Réflexion par la surface ; 6-Emission nette de la surface aux grandes longueurs d'ondes ; 7-Emission nette par la vapeur d'eau, l'O3, le CO2 et les autres gaz à effet de serre ; 8-Flux de chaleur sensible ; 9-Flux de chaleur latente ; 10-Emission par les nuages.

Flux en W/m2 Daniel (LMD) Trenberth 1997 Trenberth 2009
effet albedo 14 30 23
réflexion air-nuages 89 77 79
absorbé par surface 174 168 161
absorbé par atmosphère 65 67 78

Lorsqu'on est face à de telles incertitudes (de l'ordre de la dizaine de W/m2, et qui seraient principalement dues aux nuages) et qu'il n'est pas possible de  les chiffrer, comme le reconnaissent les auteurs (it is not possible to give very useful error bars to the estimates), il est effectivement préférable comme le fait l'article en preview, de laisser la discussion ouverte.

Mais cette conclusion devait tarauder les auteurs …

Sur le site Pensée unique, sont cités et traduits deux extraits de mails tirés du Climategate sur ce sujet :

From: Kevin Trenberth To: Michael Mann
Subject: Re: BBC U-turn on climate
Date: Mon, 12 Oct 2009 08:57:37 -0600
Cc: Stephen H Schneider, Myles Allen, Peter Stott, "Philip D. Jones", Benjamin Santer, Tom Wigley, Thomas R Karl, Gavin Schmidt, James Hansen , Michael Oppenheimer
(Mail :  1255352257.txt)

Date: Mon, 12 Oct 2009 08:57:37 -0600

"Le fait est que nous ne savons pas expliquer l’absence de réchauffement actuel et c’est grotesque. Les données du CERES publiées dans le supplément d’Août BAMS 09 en 2008 montrent qu’il devrait y avoir encore plus de réchauffement : mais les données sont certainement fausses. Notre système d’observation est déficient."

(Mail : 1255523796.txt)

Date: Wed, 14 Oct 2009 08:36:36 -0600

Mike,
Voici quelques uns des problèmes tels que je les vois : dire qu'il s'agit de variabilité naturelle n'est pas une explication. Quels sont les processus physiques ?

Où est passée toute cette chaleur ? Nous savons qu'il existe une montée de la chaleur des océans avant un El Niño et une décharge (et un réchauffement de la surface) pendant les derniers stades du El Niño, mais le système d'observation est-il suffisant pour le suivre ? Tout à fait en dehors des changements dans les océans, nous savons qu'il se produit des changements majeurs dans les trajectoires des tempêtes et leur téléconnections avec l'ENSO et il y a BEAUCOUP plus de pluie sur les continents durant La Niña (plus de sécheresse pendant un El Niño), alors comment l'albedo change-t-il (changements dans les nuages) ? Pour le moins, l'excédent de pluie qui tombe sur les continents implique que beaucoup plus de chaleur sert à l'évaporation qu'à faire monter les températures, et ainsi, refroidit les terres et ainsi devrait générer des nuages. Mais le refroidissement dû à l'évaporation signifie que la chaleur va dans l'atmosphère et devrait être irradiée dans l'espace. Ainsi nous devrions être capable de le suivre avec les données de CERES. Les données de CERES n'ont malheureusement pas bougé de même que les données sur les nuages. Les données sur les océans nous manquent aussi, bien qu'une partie de cela puisse venir des changements de courants et d'un enfouissement de la chaleur à des profondeurs où on ne peut le voir. Si elle (ndt : la chaleur) est sequestrée en profondeur, alors elle reviendra nous hanter plus tard et ainsi, il faudrait que nous le sachions.

Kevin

[…] Comment se fait-il que tu ne sois pas d'accord avec une affirmation qui dit que nous sommes loin de savoir où l'énergie s'en va ou de savoir si les nuages évoluent pour rendre la planète plus brillante ? Nous ne sommes pas près d'équilibrer le bilan énergétique. Le fait que nous ne puissions pas rendre compte de ce qu'il se passe dans le système climatique rend n'importe quelle considération en géoingeniering tout à fait sans espoir parce que nous ne pourrons jamais dire si ce sera un réussite ou non ! C'est grotesque !

Kevin

Alors voilà que le débat sur les incertitudes se transforme en "énergie manquante" publiée dans Science (partie du magazine dont Le Monde se fait l'écho), Kevin Trenberth se demande où est passée cette énergie (fonte des glaciers? de l'Antarctique-sic- ?, du Groënland -re-sic- ? montée du niveau des mers ? augmentation de la masse des océans ?) ? En dernière hypothèse, l'actuel El Nino nous restituerait la chaleur manquante. Quoiqu'il en soit les incertitudes restent présentes et bien présentes : une comparaison des deux articles le montre aisément.

D'après Le Monde, voici une traduction de l'interrogation des auteurs :

"L'augmentation des concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre ont conduit depuis 2000 à un déséquilibre de 0,9 watt par mètre carré (W/m2), plus ou moins 0,5 W/m2; c'est ce déséquilibre qui provoque le  "réchauffement global", écrivent les deux chercheurs. Sur les cinquante dernières années, les océans ont absorbé environ 90 % de cette énergie ajoutée au système climatique ; le reste a causé la fonte de la banquise et des glaces continentales, le réchauffement de l'atmosphère et des sols. Les concentrations de CO2 ont encore augmenté depuis 2003, et encore plus de chaleur devrait s'être accumulée à un taux encore plus rapide depuis lors. Mais où cette énergie est-elle allée ?"

L'article du Monde rend compte de l'article et de ses interrogations mais conclut tout de même (c'est habituel), sur le climat  qui se réchauffe par la voix de J-P Duvel du LMD et dans la ligne de Kevin Trenberth. Désolé, mais si le climat s'est réchauffé, c'est fini pour le moment ! La température atmosphérique mesurée par les satellites stagne, le contenu thermique des océans baisse, la banquise antarctique ne se porte pas trop mal et l'Arctique a l'air de se remettre pour le moment… Seul l'article de 2009 de Kevin Trenberth est utile parce que de nombreuses questions fondamentales y sont posées. Comme le signale Vincent Gray, il n'est pas possible pour le moment de mesurer/calculer un bilan radiatif instantané et de regarder son évolution (il n'est même pas sûr qu'on le puisse un jour), donc cette méthode ne permet pas de mesurer la chaleur additionnelle qui serait causée par le CO2 et les GES.
Il en surgit tout de même un point difficile à résoudre : comment expliquer qu'entre 2000 et 2004, alors que l'atmosphère ne se réchauffait déjà plus, mais que le CO2 continuait de s'accumuler, on obtienne ce bilan d'absorption de 0,9 W/m2 positif (en faisant fi des incertitudes bien sûr) ? La question n'est peut-être pas où l'énergie est allée mais y a-t-il réellement eu cette énergie ?
Parfois les questions sont plus intéressantes que les réponses…

@@@@@@

(Des réflexions intéressantes ici)

Sur le blog de Roger Pielke Sr.


83 réponses à “Sur le bilan radiatif de la Terre”

  1. joletaxi (#50),
    Page 15 de Science & Vie : article sur les séquoias de Californie qui montrent l’existence d’un « optimum médiéval »……..
    Pour sûr, nos pétitionnaires vont bientôt nous expliquer que cet optimum était un phénomène local présent sur toute la planète……

  2. Marco33 (#51),
    Oui,il y a une carte que je retrouve plus;sur laquelle sont répertoriés tous les sites où des reconstructions de T° montrent un OM,mais toujours à partir de proxis, qui peuvent toujours donner lieu à contestations.
    Cette découverte,comme celle révélée dans les Alpes,ainsi que ce village Viking à des latitudes très au Nord ,sont des preuves matérielles irréfutables.

  3. jojo7.13 (#32), » Pourquoi, alors, chercher du côté du CO² plutôt que du côté du (ou des) responsable(s) de cette évolution “naturelle”?
    Cette courbe nous donne des résultats sur les 800.000 dernières années. Le recul est suffisant non? C’est mieux que Trente!
    Pour moi, cette courbe semble montrer de façon limpide que le problème des gas à effet de Serre est marginal…et je ne vois pas quel argument on pourrait m’opposer..
    Si vous en trouvez, n’hésitez pas!! »
    : Plus ça va, plus je me demande si les t° mesurées sont tributaires ces dernières années non seulement de l’emplacement des stations, du changement d’appareils de mesure, de la modif. de l’albedo dû aux changements d’affectation des terres et aux suies, etc… mais aussi au fait que, concommittamment au dégazage du CO2 lors des combustions -dégazage obsédant s’il en fût- chaque combustion, d’un moteur, d’une chaudière ou d’un réacteur d’avion, produit déjà au moins de la chaleur et que celle-ci, par définition, se disperse dans l’atmosphère plus froide par convection, ce qui produit non seulement de l’effet d’ilôt urbain, mais aussi partout où un moteur tourne (même électrique…): routes, usines, bateaux, avions, fusées, et j’en oublie sûrement : J’y repensais en comparant les deux images que j’ai livrées en lien ci-dessus avec et sans avions. Cette chaleur produite est forcément mesurée quelque part !!! En particulier par les satellites et y compris au-dessus des océans ! peut-être est-elle faible en regard de la masse de l’atmosphère et ne peut-elle être décelée que de façon minime, mais elle existe forcément ! Elle a aussi forcément un impact, fût-il minime, sur les précipitations (les condensations dues aux avions aussi !) Et pourtant, rien ne prouve que le climat en ait été et en soit modifié ??? Mais peut-être l’a-t-il été et l’est-il ? Plutôt que de se focaliser sur l’effet de serre, il me semble que cette question de la radiation de chaleur est une piste intéressante, non ?

  4. Et j’oublie bien sûr toutes les activités qui ont produit une grande quantité de chaleur à la fois : guerres (explosions multiples, incendies…) essais nucléaires et accident de Tchernobyl qui a coïncidé avec un saut des temp. européennes, incendies de forêts, de puits de pétrole… Même si tout ces émissions de chaleur sont peu ou très peu de chose par rapport à celles produites naturellement pas les océans, les volcans, etc. elles existent et ont forcément eu une incidence sur les relevés de températures ! Le nier me semble hasardeux. Je n’ai pas lu ou entendu tirer aucune conséquence de ces émissions caloriques directes ! Ca me semble une explication plausible des augmentations de temp relevées, même si aucune étude n’a été entreprise pour quantifier l’effet que cela aurait pu avoir ou non sur le (les) climats. Il me semble que cette approche « calorique directe » a au moins autant de fondement que celle qui met le CO2 au centre de la question !?

  5. Patrick Bousquet de Rouvex (#55),
    Toujours considérer, si on fait (ou plutôt, si on essaye de faire!) une sorte de bilan thermique, l’ensemble des éléments dont notamment les océans qui ont mille fois la capacité thermique de l’atmosphère, et que, finalement, l’activité humaine compte pour rien dans ce bilan.

  6. Sans oublier les quelques dizaines de volcans qui, chaque année, balancent dans l’atmosphère, outre des produits « polluants » en grande quantités (les vilains!), des masses caloriques considérables.

  7. Je connais un écolo radical qui prétend que la catastrophe a commencé avec la découverte du feu par l’homme ! Sans porter de jugement moral, il me semble qu’on peut dire que de ce moment-là date un continuum de production par l’homme de chaleur de plus en plus importante, bien avant l’ère industrielle : dans le blog pensee-unique, on voit un dessin représentant quelques homo habilis en train de se culpabiliser de réchauffer l’atmosphère en faisant du feu près de leur grotte : c’est vrai ! Cette espèce a su créer une quantité incroyable de chaleur, et en quantité exponentielle ! Il se peut qu’au XX° siècle, les températures de la Planète soient non pas biaisées, mais induites par cette industrie si indispensable à son expansion et à son confort ! Au lieu de calculer notre empreinte carbone, on pourrait, avec plus de justesse me semble-t-il, calculer notre production de calories émises dans l’air environnant (et dans l’eau), à partir des extractions de matières premières (celles que l’on compte déjà pour le carbone) augmentées de toutes celles qui ont servi à fabriquer les poudres et explosifs utilisés par toutes les armes à feu depuis 5 siècles, les forêts sur pied qui ont brûlé, les feux de jardin, les feux de divers matériaux (pneus, tabac…), l’électricité, les matières fissiles ayant constitué les mégatonnes nucléaires, etc. et ça en fait un paquet ! Comment imaginer que cela n’ait eu aucun impact en termes de températures des basses couches ? Les bénévoles qui font le tour des stations météo US pour voir leur environnement ne seraient pas surpris pa

  8. Je connais un écolo radical qui prétend que la catastrophe a commencé avec la découverte du feu par l’homme ! Sans porter de jugement moral, il me semble qu’on peut dire que de ce moment-là date un continuum de production par l’homme de chaleur de plus en plus importante, bien avant l’ère industrielle : dans le blog pensee-unique, on voit un dessin représentant quelques homo habilis en train de se culpabiliser de réchauffer l’atmosphère en faisant du feu près de leur grotte : c’est vrai ! Cette espèce a su créer une quantité incroyable de chaleur, et en quantité exponentielle ! Il se peut qu’au XX° siècle, les températures de la Planète soient non pas biaisées, mais induites par cette industrie si indispensable à son expansion et à son confort ! Au lieu de calculer notre empreinte carbone, on pourrait, avec plus de justesse me semble-t-il, calculer notre production de calories émises dans l’air environnant (et dans l’eau), à partir des extractions de matières premières (celles que l’on compte déjà pour le carbone) augmentées de toutes celles qui ont servi à fabriquer les poudres et explosifs utilisés par toutes les armes à feu depuis 5 siècles, les forêts sur pied qui ont brûlé, les feux de jardin, les feux de divers matériaux (pneus, tabac…), l’électricité, les matières fissiles ayant constitué les mégatonnes nucléaires, etc. et ça en fait un paquet ! Comment imaginer que cela n’ait eu aucun impact en termes de températures des basses couches ? Les bénévoles qui font le tour des stations météo US pour voir la modification de leur environnement ne seraient pas surpris par mon hypothèse du « réchauffement environnemental proche » !

  9. Scaletrans (#57), Certainement ! L’activité humaine est certainement marginale, mais elle existe néanmoins. Le tout étant de comparer et de comprendre les augmentations dans les relevés thermométriques : les volcans ont certainement un impact thermométrique, mais le « saut » de la fin des années 80 en Europe ne leur doit sans doute pas grand chose !!? Par contre, dans les îles du Pacifique, certainement plus ! A-t-on les relevés de temp. islandaises avant et après l’éruption récente ?

  10. En fin de conférence de Courtillot à Polytechnique du 21/02/2010, une intervenante (spécialité solaire) indiquait qu’un mission conjointe EU/USA devait lancer un satellite et procéder à une étude pointue avec pour objectif d’identifier les indicateurs solaires significatifs qui seraient ensuite insérés dans les modèles du GIEC.

    Quelqu’un en sait il un peu plus ? y a t-il un calendrier précis (collecte, nouveaux modèles, résultats) ?

  11. maurice (#61),

    Tu veus peut etre parler du satellite SDO (Solar Dynamics Observatory) spécialisé pour étudier le comportement et la dynamique du Soleil.

    Mis a par se satellite et un autre qui ne semble pas etre mis en orbite je n’en vois pas d’autre.

    Voir ici plus d’infos sur ces satellites dans mon 1er site mais que je n’ai pas fini de remettre a jours : http://system.solaire.free.fr/sondesoleil1.htm

    Williams

  12. williams (#62), Merci 😉

    oui ce doit etre ça. Par contre cette intervenante a clairement dit que les résultats devaient servir d’inputs pour les nouveaux modèles du GIEC , et cette info je n’arrive pas à la trouver ailleurs (pour savoir si c’est confirmé, à quelle échéance etc…)

  13. Patrick Bousquet de Rouvex (#60),

    La pente du « saut » des années 80 n’est pas supérieure à celle du « saut » de 1910-1940. Donc, rien d’exceptionnel, pas d’accélération du réchauffement (if any smile ), ce qui a été démontré dans la lettre ouverte de Monckton et Fielding à Pachauri (qui n’a toujours pas rendu l’argent smile ).

  14. scaletrans (#64),

    Comme tu dis le rechauffement de 1910 à 1940 (0.50°C sur environ 30 ans) est tres semblable au rechauffement de 1970 a 1998 (0.50°C sur environs 28 ans). Donc il est sûr qu’il y a rien d’exeptionnelle et ça montre que l’homme n’est pas forcement la cause a 90 % vu l’excuse qu’on tente de nous faire croire.

    Par contre il y a une drole de coincidence :

    Aussi bien lors du rechauffement de 1910 à 1940 que de celui de 1970 a 1998 on a une phase ascendente des 2 oscillations océaniques la PDO et l’AMO. Ce qui influence le climat…

    Puis l’inverse lors du refroidissement de 1880 a 1910 puis de 1940 a 1970 et depuis 1998 c’est a dire depuis qu’on n’a plus de rechauffement.

    Williams

  15. williams (#67),
    absolument il suffit de regarder l’indice ENSO (en rouge EL Nino, en bleu La Nina)
    les périodes à dominante rouge correspondent à des réchauffements les bleues à des refroidissement. Notons que 200-2010 est moins rouge que 1980-2000 mais mais vraiment bleue

  16. yvesdemars (#68),

    Si de 1980 a environ 1998-2000 on a l’indice ENSO (en rouge EL Nino, en bleu La Nina) qui est plus souvent rouge et plus élevé que depuis 1998-2000 (donc depuis 9 a 11 ans environs) c’est tout simplement l’influence du PDO sur ENSO.

    Car les periodes d’environs 30 ans avec un PDO+ font qu’il y a plus d’El Nino et des El Nino plus forts et tout l’inverse pour La Nina. Et justement les 2 El Nino les plus forts ont eu lieu lors du PDO+ dont un en 1983 et le plus fort en 1998. Mais les 2 La Nina les plus fort ont eu lieu cette derniere decennie en 1999-2000 et 2008 et c’est ce qui a fait que ces 3 années sont les plus basses de cette derniere decennie qui a un PDO-. Ce qui montre l’influence importante sur le climat des oscillations oceaniques a court therme (ENSO…) et a moyenne therme (PDO,…) comme il y a bp d’echange d’energie entre ocean et atmosphere.

    Williams

  17. scaletrans (#64), williams (#67), désolé d’apporter un bémol : je ne parle pas de ces sempiternelles températures « globales » dont on nous a rebattu les yeux mais des températures pays par pays : celles de la France par exemple montrent un « plat » ou plutôt un très très léger refroidissement de la fin du XIX° s. jusqu’en 1986, sans phases ascendantes sur les périodes dites de réchauffement que vous mentionnez, mais, comme Courtillot l’avait fait remarquer cet automne dans ses conférences, c’est en 86 qu’un saut très net est visible, puis à nouveau un plat jusqu’à nos jours et cela se retrouve ailleurs en Europe : la question est donc posée de la (les) cause(s) de ce changement dans les relevés.

  18. Patrick Bousquet de Rouvex (#71),

    Effectivement, mais c’est localisé, alors que l’on parle de « trends » à l’échelle non pas mondiale comme on veut nous le faire croire, mais néanmoins nettement plus vaste que notre petit pays.

  19. Bon, mais à l’échelle de notre tout petit Pays, il est remarquable que les AMO et autre PDO n’aient aucune signature thermométrique particulière alors que quelque chose (quoi ?) a marqué le milieu des années 80 et s’est maintenu ensuite… Ce qui prouve deux choses en tout cas : 1/ il n’existe pas de climat global et 2/ les températures ne sont pas le climat…

  20. Patrick Bousquet de Rouvex (#55),

    Je n’ai pas lu ou entendu tirer aucune conséquence de ces émissions caloriques directes !

    Très facilement identifiable
    L’humanité consomme 11 000 Mtep/an soit 0,01 % de l’énergie solaire reçue par la terre. Donc à priori peu d’influence.

    Apport activ hum : 1.E+14 kWh/an
    Apport solaire terrestre annuel : 1.355E+18 kWh/an (base 340 W/m²)

  21. François (#74), D’où vient ce calcul ? Des fossiles brûlés ? Et toutes les autres sources de chaleur dont je parlais, des milliards de cigarettes ou d’ampoules à incandescence aux explosions nucléaires, aux puits de pétroles irakiens et aux forêts indonésiennes en feu, sans compter les fours, les frigos, les PCs et tout le reste ! Ca a une influence près du sol reconnue lorsque la station meteo est près d’une piste d’atterrissage : vaste surface goudronnée, réacteurs de dizaines d’avions, parking, etc. Donc si les avions volent, l’air environnant est réchauffé et cela des milliers de fois par jour dans certaines zones plus que d’autres et à différentes altitudes : les satellites l’enregistrent forcément. Les voitures et camions sur les routes et autoroutes aussi réchauffent l’air au-dessus, et pas qu’en ville. Les maisons mal isolées existent à la campagne comme en ville, donc si l’accumulation de chaleur se décèle facilement au-dessus des villes, elle doit exister en quantités infimes mais réelles au-dessus des villages, etc. Toute cette chaleur larguée « aux petits oiseaux » s’additionne selon des processus inconnus ou mal connus, avant d’être balayés par les AMP ou autre chose… Ils sont forcément inscrits quelque part, au sol ou dans les couches basses de l’atmosphère, même en quantité à deux chiffres après la virgule.

  22. Legendre, dans son bouquin L’Homme est-il responsable du réchauffement climatique, que je vous recommande, parle (p. 135) du « leurre » constitué par les îlots de chaleur urbains : j’y ajoute simplement toute la chaleur autre qu’on a oublié de compter qui augmente ce leurre.

  23. Si j’étais directeur de thèse en climato, j’encouragerais mes étudiants à essayer de chiffrer (et cartographier) sérieusement l’étendue et les variations de ce leurre, en comparant systématiquement avec les réchauffement relevés par chaque station et chaque zone satellitaire (en en sélectionnant quelques unes, évidemment) ça en apprendrait beaucoup aux carbocentristes et Legras serait moins sûr de lui !

  24. Patrick Bousquet de Rouvex (#73),

    Bon, mais à l’échelle de notre tout petit Pays, il est remarquable que les AMO et autre PDO n’aient aucune signature thermométrique particulière alors que quelque chose (quoi ?) a marqué le milieu des années 80 et s’est maintenu ensuite… Ce qui prouve deux choses en tout cas : 1/ il n’existe pas de climat global et 2/ les températures ne sont pas le climat…

    Si on parle plus globalement de la Terre mais de notre pays comme tu dis la PDO n’a pas d’effet vu que l’El Nino et La Nina semble ne pas en avoir.

    Mais d’apres moi l’ AMO lui doit avoir effet sur la France et l’Europe. Car l’evolution de la SST de l’Atlantique influence la NAO et donc le climat Europeen. Par exemple quand une grande partie de l’Atlantique Nord a une anomalie de la SST négative (souvent de la Floride a la France) comme ce fut le cas cet hiver, l’hiver dernier… alors la NAO est négative et donc l’orientation des vents ne sont pas les mêmes…

    Puis il est dit que la NAO est pendant une certaine decennies souvent negative puis apres positive tout comme c’est le cas pour l’AMO. Donc c’est a ce demander si les 2 ne sont pas lié surtout que l’indice du AMO a augmenté de 1976 a 2005 en etant positive dès 1997 et a peu pres pareil pour la NAO. Et c’est surtout depuis 2005 que la NAO devient de plus en plus souvent négative c’est a dire depuis que l’AMO baisse.

    Apres pour le mileu des années 80 il faut voir que ce qui a pu influencer le climat ce sont les eruptions volcaniques suivant qui ont eu lieu avec tres peu d’intervale et tous dans l’hemisphere Nord en plus :
    – 18/05/1980 aux Etats-Unis le Mont St-Helene qui a fait baiser la temperature de 0,10°C et influencer le climat sur 2 ans je crois ;
    – 29/03/1982 au Mexique, El Chichòn qui a fait baisser la temperture de 0.30°C et influencer le climat sur 3 ans donc jusqu’en 1985 ;
    – 03/11/1985 en Colombie, le Nevado du Ruiz ;

    Alors que ces 10 derniers année 1 seul eruption volcanique a un peu influencé le climat c’est le Mayon en mars 2000 dans l’Est des Philippines (hemisphere Sud cette fois ci).

    Williams