[L'Eyjafjöll et les Anticyclones Mobiles Polaires : suite du premier billet.]
par Antonio San
Le Service des Avions Français Instrumentés pour la Recherche en Environnement (SAFIRE) a effectué un vol le 20 avril dans le cadre de l’étude des effets de l’éruption de l’Eyjafjöll. Des résultats viennent d’être annoncés, ainsi présentés :
De ces résultats encore préliminaires il ressort que :
– toutes les particules détectées se situaient en dessous de 2000 m, dans la couche limite atmosphérique : aucune particule n’a été détectée au-dessus de 3000 m ;
– à l’approche de Nantes et de Paris (Etampes, Châtillon), les analyses mettent en évidence, vers 1000 m d’altitude, des particules un peu plus grosses, de 2 à 4 microns, qui sont probablement d’origine volcanique ;
– leurs concentrations estimées sont partout faibles, inférieures à 20 g/m3 en général, les valeurs les plus importantes restant inférieures à 80 g/m3.Ces résultats sont cohérents avec des observations du lidar Doppler exploité par
LEOSPHERE à Orsay, dont les données ont été fournies à Météo-France. Ce lidar détectait une couche de cendre vers 6000 mètres le 18 avril, qui sédimentait progressivement vers une altitude de 2000 m où elle se stabilisait, avant de se fondre dans la couche limite ces derniers jours. On peut penser que les températures relativement chaudes ont conduit à l’extension de la couche limite de 1000 à plus de 2000 mètres d’altitude, et provoqué le mélange entre les cendres volcaniques et les autres aérosols.
Cet extrait des actualités de Météo-France (MF) démontre que :
1) le 21 avril, les particules de cendres volcaniques demeurent exclusivement en basses couches.
2) L’interprétation du diagramme LIDAR par MF est le résultat d’une confusion due à l’absence de concept explicatif
3) Aucun concept ne préside à l’interprétation des données : « On peut penser que… »
Interprétation de la figure de l'IPSL
Distribution verticale des aérosols, mesurée par le site instrumenté SIRTA de l'IPSL localisé sur le campus de l'Ecole polytechnique à Palaiseau. Le panache de cendres consécutif à l'éruption est visible le 16 avril à partir de 15h vers 6 km d'altitude et il descend au cours du temps. Le second panache visible sur les données de la plateforme QUALAIR est aussi très bien visible ici autour de 3 km d'altitude en fin de soirée du 18 avril et ce jusqu'au 19. © SIRTA
Le diagramme LIDAR n’est pas une image du panache mais un profil dans le temps de la concentration en aérosols à l’aplomb du point fixe de Palaiseau. Ce n’est donc pas une image du nuage lui-même et l’interprétation de MF d’une couche de cendre « qui sédimentait » est tout simplement erronée.
Contexte météorologique
En comparant ce profil radar avec les cartes de pression atmosphériques de la Deutsche Wetterdiesnt et les images satellites Météo France, il est clair que la distribution verticale de la concentration en aérosols s’explique par le passage du front de l’AMP principal au dessus de Paris.
Le 16 avril 12:00 UTC :
Le 18 avril 06:00 UTC :
En effet, toutes les images provenant du volcan ainsi que les clichés pris par des volcanologues Islandais volant au dessus du volcan montrent qu’une fois éloigné du cratère, le panache redescend vers un niveau plus bas, parmi les nuages qui se forment au toit de l’AMP et il suit les lignes de flux d’advection d’air polaire. Donc la partie linéaire du panache est bien observée sur les images satellites, les simulations ESA et de l’université de Aarhus au Danemark.
Le volcan vu du sol, le panache reste en basse couche.
Vu du ciel, le panache demeure à l’interface du toit de l’AMP .
La dispersion du panache au toit de l’AMP est visible sur cette image satellite et ESA concentration SO2:
Dès lors l’apparition du panache volcanique au travers de fortes concentrations d’aérosols à une altitude de 6 000 mètres au dessus de Paris le 16 avril et la descente rapide en 24 heures de la zone de concentration maximale à l’altitude de 2 000 mètres traduisent simplement le passage de la face avant de l’AMP initial, de 1030hPa, de fort gradient (isobares resserrées). Ce front, traditionnellement « un front froid » provoque des ascendances vigoureuses derrière son couloir dépressionnaire et la concentration suit ces phénomènes ascendants.
Une fois la face avant de l’AMP passée au dessus de Paris, la distribution des concentrations retrouvera son altitude initiale, à l’interface entre la masse d’air froid de l’AMP et de l’air chaud chassé au dessus de lui et/ou sur ses flancs via les dépressions associées au développement de l’anticyclone. D’ailleurs pendant cette période, on voit très bien au dessus de la zone de concentration maximale, le témoin des concentrations résultant de l’ascendance frontale en altitude (en couleur bleu clair), traînée dont l’épaisseur se réduit à zéro après 48 heures.
La haute concentration de cendres demeurera piégée à cette altitude de 2 000m jusqu’au passage de la face avant d’un nouvel AMP un peu moins puissant –gradient moins fort (isobares éloignées), la raison pour laquelle il n’arrivera pas avant le 19 Avril au dessus de Paris, vents plus faibles- et dont l’empreinte première, comme pour l’AMP initial se situera en altitude vers 3, 4 km, une altitude elle aussi inférieure au précédent AMP puisqu’il est moins puissant et donc provoquera de moindres ascendances.
Le 21 avril, les particules de cendres volcaniques demeurent exclusivement en basses couches sur la France. L’image satellite de MF montre que le nouvel AMP dont la face avant potentiellement charrie un nouveau nuage en altitude est situé sur l’Allemagne et n’atteint pas la France. Dès lors, la carte des pressions confirme que la France subit la situation anticyclonique du précédent AMP et la position logique des particules est donc autour de 2 000m d’altitude comme démontré précédemment.
En conclusion :
La signature radar de ce « traceur naturel » que sont les cendres volcaniques, montrant d’abord une signature en altitude revenant rapidement à une altitude de base et une traînée résiduelle en altitude disparaissant après 48 heures est donc la signature typique du passage de la face avant d’anticyclones mobiles polaires à l’aplomb de la capitale.
1) Détection à 6 000m Station Palaiseau (P) fixe concentrations en rouge
2) Altitude décroissante de la concentration max
…….
3) traînée en altitude
………
4) Concentration max. toit AMP, Traînée de traces en altitude
……………………. 
La confusion de Météo-France provient du fait que sur le diagramme LIDAR, l’abscisse Temps augmente logiquement vers la droite bien qu’il décrive une situation à un point fixe. Toutefois, la dynamique du phénomène météorologique qui explique les lectures radar dans le temps résout cet apparent paradoxe qu’une lecture prosaïque de l’image radar peut induire. Il n’y a donc pas de « sédimentation » passive des cendres mais la signature d’une dynamique météorologique très active.
Cette analyse démontre que l’utilisation du concept d’Anticyclone Mobile Polaire développé par Marcel Leroux était en ce cas et demeure de nature à offrir aux décideurs l’information indispensable pour une gestion économique optimisée, très tôt en amont, de ce genre d’aléa naturel.
Antonio San
Presque 18 ans après Vaison-la-Romaine, il n’est pas inutile, en effet, de rappeler les explications de Marcel Leroux, et de le relire à cette occasion, sur cette question :
Marcel Leroux (1993) : « La dynamique des situations météorologiques des 21-22 et 26-27 septembre 1992 dans le sud du couloir rhodanien », Revue de Géographie de Lyon, 68, 2-3 : 139-152
Juste une petite carte rigolote sur PACA (mais mieux vaut savoir la décrypter …)
Hacène (#101), merci pour votre lien!
Araucan (#102),
Si je comprends bien la carte, tout la zone PACA est inondable. Me semblait pourtant que ce n’est pas le plat pays.
Je serais curieux de savoir ce qu’il est advenu du camping de Port Pothuau, à l’est d’Hyères, tout près du Gapau. J’y ai séjourné quelques nuits en 2002.
Manu95 (#104),
A regarder la carte, c'est bien l'impression que l'on peut avoir. Sauf que la région a plutôt du relief … En fait cela traduit, le fait que les gens vivent souvent dans les vallées pas très loin de rivières ou de torrents …
En direct du Ministère de l'environnement et de plein d'autres trucs …
Risques Naturels :
ouvrages comme les remblais jouant de fait le rôle de digue)
en révision
en révision
590 000ha).
http://www.developpement-durab.....13912.html
Fabuleux non ? (sutout les communes en bord de mer …)
Une fois de plus, je suis scandalisé par les prévisions de T° de meteofrance.
Au Journal de 13h de TF1, il prevoit pour l’après midi à venir une Température de 23°C sur Montélimar.
Histoire de faire croire sans doute qu’il ne fait pas si froid que ça pour un 19 juin.
Et pourtant voici le relevé de la station, au plus chaud de la journée il a fait 13.1°C !!!
Alors incompétance ou désinformation ?
oups je me suis trompé de station, mea culpa.
Mon post est faux, il a fait 20.5.
ardeche07 (#106),
Météofrance met bien 14° observé vers Montélimar …
Vous êtes sur que TF1 achète sa météo à MF ? 😉
ardeche07 (#106),
Il y a longtemps que je ne crois plus ni aux prévisions ni aux enregistrements de MF.
Cet hiver encore à quelques km de distance, MF donnait 4°C alors que le thermomètre extérieur marquait -5°C à la même heure.
Après, tout fiérot le pimpim parle de réchauffement.
ardeche07 (#107),
Donc là c’est MF qui s’est trompé …
Antonio San (#96), « Au terme de 2h30 d’animation, vous produirez le bulletin “Aigoual Cévennes” de l’après-midi, » : ça sera pas pire que fait par les professionnels (=pile ou face)
Marot (#109),
Ce qui m’avait le plus choqué c’est fin decembre sur Strasbourg,,, ils avaient prévu -3°C je crois, il a fait -11°C l’après midi, oui l’après midi !
vous imaginez mettre -11°C sur une carte de l’après midi en plaine, cela n’est pas politiquement correct !
et pourtant : http://www.meteociel.com/temps.....envoyer=OK
On remarquera que le ressenti au vent a été de -16.7°C au plus chaud de l’après midi !
ardeche07 (#112), oui, j’y étais, ça caillais sec (heureusement qu’il y avait des marrons chauds sur la Place de la Cathédrale !
caillait !
A propos, il a neigé sur le Plateau de Millevaches (à 800-900 m) ce matin !
Patrick Bousquet de Rouvex (#116),
Depuis quand n’a-t-il pas neigé Patrick Bousquet de Rouvex (#116),
Quelle température ?
Il a aussi neigé sur les sommets Ardéchois aujourd’hui.
Araucan (#117), « Depuis quand n’a-t-il pas neigé Patrick Bousquet de Rouvex (#116), » : je ne comprends pas la question !! Pour la température, je me renseigne demain et je vous réponds.
Une fois n’est pas coutûme et comme ça fait un titre dans le canard local… Enfin chez moi ça été pire 7° au levé et à peine 13° en journée et ce matin à peine 11° et tout d’suite 13.8! On se les pèle!
http://www.ladepeche.fr/articl.....-1948.html
Araucan (#117), Hier matin 3° sur le Plateau
Patrick Bousquet de Rouvex (#119),
La question était, toutes mes excuses : « depuis quand n’a-t-il plus neigé à cette date sur le plateau de Millevaches à 800-900 m d’altitude…? »
Michel Daloz : retenez bien ce nom, c’est un ingénieur de Météo France qui pronostique un été chaud.
http://lci.tf1.fr/science/envi.....94516.html
Abitbol (#123), on tient le pari : moi je dis été pourri ! une bonne bouteille de champ. à la clé avec M. Daloz !
Evidement que les T° vont monter dans les prochains jours, vu de la ou on part, c’est pas difficile.
Il va faire chaud surtout dans le sud, mais pas de canicule en vue selon les modèles, donc des températures estivales en été lol
ouai, les pronostics, pour la météo, on sait ce que cela vaut. Voila pour la Suisse :
http://tsr.blogs.com/pj/2010/0.....C3%A9.html
Cette prévision est sortie il y a une semaine, et elle était déjà foireuse à sa sortie. Sortir une prévision mi-juin, qui prévoit un mois de juin chaud, alors que pour juin la plupart du temps les températures ont été fraiches et que la semaine a venir était pourrie…
floyd (#126),
Les commentaires à ce papier de tsr sont éclairants sur la réserve des lecteurs tant vis-à-vis des prévisions que du RCA.
ardeche07 (#125),
ce qui est rigolo dans la situation actuelle, c’est qu’il y a de l’air aussi chaud au pole nord qu’au dessus de l’europe…
Et la banquise est en train de salement morfler… Mais chut ! Mieux vaut ne pas trop en parler… 😉
Warm (#128), amusant comment ce troll s’est tu quand la discussion portait sur 1) le panache volcanique 2) les intemperies du Var. Quand on a rien a dire, visiblement il faut que cela se sache… surtout warm devrait lire les recentes declarations de Mark Serreze du NSIDC qui lui ne pavoise pas et au contraire s’excuse de son alarmisme http://wattsupwiththat.com/201.....heir-data/
. Quant a l’air chaud au pole, si c’est une nouveaute pour warm, il devrait retourner a l’ecole, pas de la meteo nationale… Mais cela, chut…
Antonio San (#129),
La différence est entre ceux qui s’arrêtent (Serreze) et
ceux qui n’arrêtent jamais.
Antonio San (#129),
Allons, allons, les derniers posts, c’est également hors sujet (prévsion de météosuisse pour l’été ?).
Il n’empêche que juin 2010 sera un mois record…
Bien sûr qu’il peut y avoir de l’air doux au pôle, à moyen altitude, je signalais juste au passage le contraste actuel…
Antonio San (#129),
Lindzen a beau montrer et remontrer qu’il n’y a pas de lien entre températures atmosphérique et étendues de glaces, non plus qu’entre températures estivales et CO2, les arapèdes continuent à seriner leur mantra.
Marot (#132),
Il ne montre rien du tout, il se base sur un modèle (!), et la fonte de la glace (changement de phase endothermique) maintient une température de surface proche de 0, même si de l’air bien plus doux existe en altitude…
Comparez la situation actuelle à 850hpa:
http://www.wetterzentrale.de/pics/Rhavn062.gif
et celle de surface:
http://www.wetterzentrale.de/pics/Rhavn063.gif.
sans le point le lien passe mieux 😉
http://www.wetterzentrale.de/pics/Rhavn063.gif
Arctic temps: http://ocean.dmi.dk/arctic/meant80n.uk.php
Antonio San (#135),
« The daily mean temperature of the Arctic area north of the 80th northern parallel is estimated from the average of the 00z and 12z analysis for all model grid points inside that area. »
Warm (#136), amusant que ca vous defrise ici car les Danois ne font rien de plus que d’autres…
Et 850hPa mon cher warm, c’est juste au dessus de l’epaisseur des AMPs… rien d’anormal donc de trouver de l’air plus doux.
On aurait pu naïvement croire que c’est l’atmosphère chaude avec l’été venu qui cause la fonte de la banquise. Eh bah non, maintenant qu’on apprend de notre warmistas que c’est la fonte de la banquise qu’elle cause un réchauffement de l’atmosphère. Comme la queue qui remue chien quoi !
Warm, il nous a fait le coup des nuages à 0 °C qui
réchauffentempêchent de refroidir le sol à 15°C, maintenant il récidive avec la-fonte-de-la-banquise-qui-réchauffe-l’atmosphère. Délire !Décidément, avec notre serial warmer, c’est le mouvement perpétuel à âneries.
Mais hé, c’est la « science » climatitanique !
miniTAX (#139),
On lit pourtant un peu partout que :
Ca ne vous semble pas correct ?
piloteman (#140),
« : les nuages renvoient le rayonnement infrarouge vers le sol, comblant le déficit énergétique »
il me semble que ce mécanisme est contesté….
miniTAX (#139),
Toujours aussi alter-comprenant, ce Minitax 😉
J’ai dit:
et la fonte de la glace (changement de phase endothermique) maintient une température de surface proche de 0,
oups, validé trop vite 😉
J’ai bien parlé de la fonte de la banquise qui REFROIDIT les basses couches de l’atmosphère (ou plus exactement qui l’empêche de se réchauffer)
Concernant le refroidissement nocturne, il a des observations et mesures intéressantes à faire suivant le type de nuages, l’hygrométrie, la pression atmosphérique etc… Je ne sais pas si ca existe mais suis preneur de liens la dessus.
Voir aussi que l’enthalpie de l’air varie fortement suivant son humidité (à la même temp, l’air humide contient plus d’énergie que l’air sec – autrement dit il est plus facile de réchauffer/refroidir de l’air sec que de l’air humide.)
Antonio San (#137),
Oh moi les modèles, ça me va tout à fait ! Je n’ai rien contre eux, contrairement aux sceptiques qui rodent par ici. Mais bien sûr, les modèles qui abondent dans votre sens sont très bien, mais ceux qui tendraient à montrer/prédire un réchauffement sont à jetter… ;-), comme par exemple ceci:
oups manque le lien
http://psc.apl.washington.edu/.....urrent.png
Warm (#143),
« la fonte de la banquise qui REFROIDIT les basses couches de l’atmosphère »
Ambigu comme formulation… et donc « la prise de la banquise RECHAUFFE les basses couches de l’atmosphère… ?
Il y a bien sur changement d’état et donc variation d’enthalpie (et transfert de chaleur) , mais votre façon de présenter les choses embrouille quelque peu.
Oui, et on peut se demander si ce n’est pas l’une des cause des automnes plus doux que la moyenne dans le bassin arctique, cf. les années récentes du modèle Danois, regardez les automnes 2007, 2008 et 2009…
On se demande d’ou vient l’air polaire si « chaud » a 1030 hPa qui nous a occupe la semaine passee… assez de perdre notre temps avec « warm ».
Warm (#148),
la prise de la glace n’est pas un phénomène exothermique
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