Fuite d’un rapport espagnol : « l’économie verte » d’Obama, un désastre


[Le scandale des énergies renouvelables finit par éclater en Espagne]
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par Cristina Blas / La Gaceta du 21 mai 2010

Le président des États-Unis, Barack Obama, ne semble pas avoir choisi le bon modèle à copier pour son «économie verte», l'Espagne. Malgré la diabolisation naguère par le gouvernement de José Luís Rodríguez Zapatero d'une étude de différents experts sur les conséquences fatales des énergies renouvelables sur l'économie, la fuite d'un document interne du gouvernement espagnol montre que celles-ci sont en réalité pires.


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Pour l'un des auteurs du premier rapport, Gabriel Calzada, "le gouvernement a organisé intentionnellement la fuite afin de retourner les médias contre les énergies renouvelables pour être en position de force dans ses négociations avec les entreprises."

Car même si Zapatero lui-même ne veut pas abandonner son pari, quelques voix – comme celle du ministre de l'Industrie, Miguel Sebastián – commencent à exprimer leur inquiétude sur l'énorme dette qui a été générée par l'investissement dans ce qu'on appelle les énergies propres, qui pourrait même retarder la fin de la crise économique en Espagne.

Même les chiffres du gouvernement
indiquent que chaque emploi vert créé
coûte plus de 2,2 emplois traditionnels

À huit reprises, l'occupant de la Maison Blanche a fait référence au modèle espagnol comme un exemple à suivre. Le paradoxe est que c'est un modèle qu'Obama lui-même voudrait que l'Espagne abandonne, comme l'indique clairement son appel à Zapatero la semaine dernière où il lui a demandé de modifier sa stratégie sur la crise.

Le rapport interne de l'administration espagnole reconnaît que le prix de l'électricité a augmenté, ainsi que la dette, en raison des coûts supplémentaires d'énergie solaire et éolienne. Même les chiffres du gouvernement indiquent que chaque emploi vert créé coûte plus de 2,2 emplois traditionnels, comme l'a montré le rapport de l'Institut Juan de Mariana. En outre, le document officiel est presque point par point la copie de Calzada que l'ambassade d'Espagne avait dénoncé dans un communiqué au Congrès américain.

Le rapport reconnaît explicitement que «l'augmentation de la facture d'électricité est principalement due au coût des énergies renouvelables." En fait, le surcoût de ces technologies explique plus de 120% de la hausse de la facture et a empêché la réduction des coûts de production d'électricité classique de se répercuter dans les factures des citoyens.

Si le rapport indique que le développement des énergies renouvelables a eu un impact positif, en particulier dans la réduction des émissions, il a également admis que l'évolution a été trop rapide, en raison des subventions.

"Entre 2004 et 2010, la somme des subventions a été multipliée par cinq," dit le texte du ministère espagnol. Pour la seule année 2009, elle a doublé par rapport à l'année précédente passant à 5045 millions d'euros, l'équivalent de l'ensemble des investissements publics en R + D + I ["Investigación + Desarrollo + Innovación Tecnológica", ou "Recherche, Développement et Innovation technologique"] en Espagne.

Les chiffres sur le long terme sont encore plus effrayants. Le gouvernement lui-même dit que le secteur des énergies alternatives recevra 126 milliards d'euros au cours des 25 prochaines années. Juste un exemple : les propriétaires de centrales solaires gagnent 12x plus que ce qu'ils payent pour l'énergie d'origine fossile. La majorité sont des subventions à la charge du consommateur.

La conclusion est qu'avec une économie au bord de la faillite, il n'est pas possible de continuer à injecter de l'argent dans un secteur aussi coûteux. Et le gouvernement semble s'en rendre compte aujourd'hui.

Mais au-delà de tout cela, le projet d'énergie verte d'Obama pourrait lui coûter des voix. Le républicain Rand Paul, animé par le mouvement Tea Party, a remporté la primaire mardi pour le siège de sénateur du Kentucky grâce, entre autres choses, à sa féroce critique contre l'agenda du président sur le changement climatique.

Obama a focalisé sa politique économique et environnementale sur une transition vers une économie «verte», qui, à en juger par certains analystes, pourrait être un frein à la sortie de crise de la plus grande économie du monde.


126 réponses à “Fuite d’un rapport espagnol : « l’économie verte » d’Obama, un désastre”

  1. piloteman (#96),

    on integre tout dans la chaussée qui par définition dessert toutes les habitations !

    Déjà, si on intégrait intelligemment tous les câblages dans les trottoirs ou entre trottoirs et chaussée, dans des coffrages verrouillés, de façon à supprimer ou minimiser :
    1/ les risques de panne en cas d’orage par exemple.
    2/ les ouvertures et fermetures continuelles de chaussée à coups de marteau piqueur.

  2. Faible, très faible lueur de lucidité chez Borloooo.

    Cet article nous apprend que cela cogite dur chez les dilapideurs d’argent public :

    Haro sur les niches fiscales « vertes »…
    deux milliards d’euros d’économies sur les niches fiscales touchant au logement et à l’écologie…
    [entre autres :]
    le soutien aux biocarburants
    réduire, d’au moins de moitié, la réduction d’impôt de 50 % offerte aux particuliers qui installent des panneaux photovoltaïques sur leur propre maison…

    Et encore les impôts déguisés comme les tarifs de rachat d’électricité « verte » ne sont pas encore visés, ce sont les Espagnols qui ont pris le toro par les cornes.

  3. Marot (#105),

    Désolé je n’avais pas vu ce fil ce matin.

    Je n’ai pas trop suivi ces derniers temps mais il me semble qu’il y a une ou deux semaines de sérieux doutes s’exprimaient sur la pertinence des véhicules élecriques même sur des sites éco comprenant acharnés (genre maxisciences, je sais « le niveau zéro de la science »).
    De formation technique initiale plus que scientifique j’essaie d’imaginer ce que devrait être un véhicule électrique (et surtout sa battrerie) pour remplacer, même imparfaitement un véhicule à moteur thermique.

    Il faudrait par exemple que cette batterie :

    – Totalement chargée, contienne suffisemment d’énergie pour transporter 4 ou 5 personnes de 70 Kg et leurs bagages sur au moins 500 Km à une vitesse moyenne de 90 Km/h.

    – Qu’elle puisse être chargée des centaines de fois en perdant aussi peu d’efficacité que possible ou être d’autant plus faible coût qu’il faudrait la remplacer souvent pour conserver les performances du véhicule.

    – Puisse être remplacée (ou rechargée totalement) en 10 minutes par une personne agée de 18 à 90 ans n’ayant strictement aucune qualification technique.

    De cette dernière observation, on déduit un encombrement et une masse très réduites (1 litre / 5 Kg max?) et une procédure de pose / dépose très simple même si on peut bien sûr prévoir des « stations de batteries » en rotation avec quelques « pompistes » (dont ce serait la réapparition!) qui viendraient en aide aux personnes en difficulté.

    Indépendamment de la batterie il faudrait que tout le système (y compris l’électricité qui devra en plus être produite « proprement ») ait un coût compatible avec les moyens des populations qui utiliseraient ces voitures.
    Enfin, il conviendra de prévoir une certaine période de cohabitation pas forcément simple à gérer entre les véhicules thermiques et ceux « tout électrique ».

    J’ai une très grande confiance en la science et les progrès accomplis depuis 150 ans sont extraordinaires, mais je me demande quand même combien de temps (et d’argent) il faudrait pour approcher de ce véhicule électrique disons « (très) moyen de gamme » comparé aux voiture actuellement disponibles.

  4. Pour en revenir à Mr Borloo et à tous ses collègues il faut quand même signaler qu’en à peine six mois nous sommes passés d’une taxe carbone avortée, qui devait voir le jour…ces jours-ci tiens, à ça:
    http://www.lesechos.fr/info/fr…..nomies.htm

    « Réputé dépensier, Jean-Louis Borloo s’est malgré tout prêté à la chasse aux mauvaises dépenses »

    Remarquable vraiment.

  5. @Flo 108
    Désolé d’être moins optimiste, Flo.

    Pour ce qui concerne les panneaux solaires, Borloo ne peut pas faire autrement. En fait, il ne s’agit que d’un réajustement auquel il a dû se résoudre, contraint et forcé.

    La brave dame qui dirige ERDF ( 95% réseau de distribution du courant électrique en France ) a déclaré récemment que, pour des raisons techniques, elle ne peut plus assumer le branchement à une quantité en croissance aussi rapide de panneaux solaires (chinois). C’est une question de stabilisation de l’approvisionnement en courant avec un apport aléatoire pendant le jour.

    Autour de chez moi, en pleine campagne, il y a beaucoup d’agriculteurs qui font monter des panneaux solaires sur leurs étables et granges. Le moindre m2 est utilisé.

    La politique d’incitation de Borloo était totalement surdimensionnée. Les primes sont telles que c’est une très bonne aubaine.

    Surtout qu’ils pourront bientôt faire comme en Espagne : Éclairer les panneaux la nuit avec des projecteurs alimentés directement par le courant électrique normal et revendre à EDF. Il paraît que ça rapporte encore malgré les rendements poussifs…

    Nous, on paye.

  6. Flo (#108), Argus (#109),

    Les énergies « vertes » ont été et restent encore, un moyen supposé pour mener une politique de croissance sur la base : R&D, développement d’entreprises (pose ou équipements) donc de l’offre, équipements subventionnés ou achat d’énergie subventionné, augmentation des rendements espérés, baisse des prix d’équipement espéré, augmentation de l’équipement des ménages et/ou des fournisseurs …

    Mettons que cela fait dix ans que cela a commencé :
    – développement de l’offre nationale d’équipements ?
    – quelle amélioration des rendements à la fourniture d’électricité ?
    – quelle baisse des prix des équipements (ou hausse des prix des productions pour l’énergie ?)

    (pour ceux qui couvrent leur toit de panneaux, ils ont aussi gagné le droit de payer le recyclage de ces panneaux. Espérons qu’ils feront les provisions financières ad hoc …)

  7. Araucan (#112),
    Ils oublient de dire que la Chine a très bien compris l’intérêt du truc; ils fabriquent des panneaux solaires les moins chers du marché et nous les vendent.
    En clair, Borloo subventionne l’industrie chinoise avec l’argent du contribuable.

    Tonton, pourquoi tu tousses?

  8. luc (#113),

    Ce qui reste effectivement à évaluer c’est la capacité d’innovation de l’industrie nationale en matière d’énergies vertes :
    – biocarburants seconde génération
    – panneaux solaires
    – éoliennes.

    Si il y a du potentiel (et du concret, cela ne nuit pas), on peut espérer que les politiques engagées auront un effet dynamisant sur les industries nationales concernées. Sinon effectivement cela ne sert qu’à creuser le déficit du commerce extérieur, que ce soit vers l’Allemagne ou vers la Chine …

  9. Araucan (#114),
    malheureusement, je crois que cela restera en l’état et on continuera en enrichir les chinois.
    Je suis tombé à Casto sur une offre de panneau solaire

    400 € pour 9W (dans quelles conditions récolte-t-on vraiment 9W?)
    pour ce prix là on n’avait que les panneaux, donc pas d’onduleur, ni de câble, etc … Cela donnait du 12 V, Casto disait que cela pouvait servir à recharger une batterie, je vous laisse calculer en combien de temps smile

  10. luc (#115),
    Borloo, d’un côté il ne veut plus subventionner, d’un autre côté il veut pousser les énergies vertes; faudrait le faire souffler plus souvent pour qu’il ne franchisse pas trop la ligne jaune de l’incompétence

  11. volauvent (#52),
    La fin est pas mal

    Quand la France fait ses premiers pas, le Danemark songe déjà au renouvellement d’un parc vieillissant. Un programme de modernisation soutenu par des primes gouvernementales a été lancé.

    Cette technique qui n’a pas vingt ans est déjà vieillissante et évidemment cela se fait aux frais du contribuable, cela fait gag!

  12. volauvent (#54),
    l’intérêt est qu’une éolienne qui tombe parce que bouffée par l’eau salée et bousculée par une tempête; çà fait plouf.
    Dans certains cas, sur la terre ferme, cela peut être plus gênant.

  13. luc (#53),

    Ben non, c’est écrit dessus, énergie RENOUVELABLE laugh

    Par contre il me semble avoir lu quelque part que le Danemark avait mis un terme à son développement éolien à cause de son coût et l’impossibilité de revendre sont excédent aux Allemand sen cas de vents persistant. Ils ont le même problème.

  14. Curieux (#59),

    L’éolien danois pose d’énormes problèmes au Danemark mais aussi à ses voisins; le Danemark a une capacité installée en éoliennes qui est égale à sa consommation mais l’éolien n’atteint guère que 20% de la fourniture; le reste est essentiellement importé. Ceci est du au faible facteur de charge des éoliennes (20% en on shore, 40% au mieux en offshore). Le surplus éolien est exporté à grand peine (quand il y a de l’excédent, c’est en général lorsque la Suède et l’Allemagne n’ont pas besoin de cet apport.) Le résultat est que l’excédent est vendu à des prix bradés.
    Les importations se font au prix fort, soit de la Suède (hydraulique et nucléaire) soit de l’Allemagne (charbon).
    Il est probable que les Danois payent sans rien dire car ils considèrent que VISTAS, leur champion de construction d’éoliennes, est un élément incontournable de leurs exportations (10%)
    Le résultat est que si on tient compte du contenu en carbone de leur électricité, les émissions de CO2 par habitant au Danemark sont les plus fortes de l’Union européenne. Et qu’une bonne partie de leur électricité est nucléaire.
    Et VISTAS perd de l’argent cette année, concurrencé par la Chine.

  15. volauvent (#61),

    Merci, en particulier pour ceci « le Danemark a une capacité installée en éoliennes qui est égale à sa consommation mais l’éolien n’atteint guère que 20% de la fourniture« . Tordant.

    Auriez-vous un lien, je n’arrive pas remettre la main sur sources.

  16. volauvent (#61),
    C’est bien pire que ça!!
    l’éolien danois fournit +/- 22 % de la consommation ,mais comme le vent ne souffle pas nécessairement au bon moment,ils importent finalement 24 % de leur consommation, principalement d’Allemagne(probablement à partir de lignite).au prix fort évidemment,et exportent 20 % des excédents, en période creuse ,principalement à la Norvège qui en profite pour recharger ses barrages à bon compte.
    Tout cela est rendu possible, parce que le Danemark se trouve sur la route d’ interconnexion européen
    Ce qui est encore plus idiot dans l’histoire, c’est que les Danois, fort intelligemment,du fait que le pays est morcelé en de multiples îles, avaient étudié leur réseau en multiples centrales de production, couplées avec des chauffages urbains,et que actuellement leurs anciennes centrales tournent pour assurer le chauffage en hiver…
    En Angleterre,la possibilité d’échanges de ce genre est très limitée, et en cas de production éolienne en période de non demande, elles sont débranchées, mais rétribuées comme si elles produisaient.
    Elle est pas belle la vie….

  17. Ici suite de la discussion sur les Eoliennes entamée sur le Fil Infos de sceptiques