Semaine de Cancun 3/5


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Semaine de Cancun, suite.

Vidéo : Hits parade pays polluants
Journal télévisé A2 de 20h du 01/12/1997
Source : France 2 / Ina
http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/CAB97141066/hits-parade-pays-polluants.fr.html

Les hommes se penchent sur la pollution de la planète qui risque d’avoir des conséquences terribles, notamment sur le climat avec des hausses de températures qui pourraient transformer certaines régions fertiles en terres acides. Le monde s’est réuni à Kyoto au Japon pour tenter de dégager des décisions concrêtes. La France fait partie des pays qui font le plus pour leur environnement. En revanche, les Etats-Unis et la Chine sont montrés du doigt.

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75 réponses à “Semaine de Cancun 3/5”

  1. Myke (#27),

    “Ca me fait penser que les JT de nos chaînes françaises, sauf erreur de ma part, n’ont pas annoncé la scandaleuse désertion du Japon du protocole de Kyoto, qui est pourtant une information majeure.”

    Idem en Belgique. Rien sur le Japon/Kyoto, ni à la télé ni dans les journeaux. Tout ce que l’on dit, c’est que 2010 est l’année la plus chaude qui ait jamais été. (Mais on ne dit pas depuis quand…).

    Le probleme est que les journalistes disent que ce qu’ils veulent, d’une facon a faire croire ce qu’ils veulent,…

    Ils manipulent bp d’infos en gros, c’est ça le pb !

    Williams

  2. Myke (#49),

    édicule

    Par ce temps, ça ferait plutôt mal ;c’est comme un grand coup de pied dans l'(édi)cul(e) smile smile

  3. williams (#51),
    C’est Jean Meeus (#28) qui avait écrit cela et non moi (et pour cause, je n’ai pas la télé) ; mais y a pas d’offense… dont acte.

  4. Patrick Bousquet de Rouvex (#44),

    Cher ami,

    Je ne vous ai pas taxé de populisme, j’ai juste pensé qu’une de vos formulations, lapidaire, pouvait conduire à des interprétations populistes des aides à l’agriculture.

    J’implore votre miséricorde, ne me poursuivez plus avec cette malheureuse incompréhension mutuelle comme d’autres poursuivent le warmichou avec ses deux stations africaines smile

    Bien à vous.

  5. Laurent Berthod (#57)

    comme d’autres poursuivent le warmichou avec ses deux stations africaines

    allusion tout à fait déplacée, pertinente au fait que je cours sus le Warm aidé par quelques francs compagnons.

  6. Laurent Berthod (#57), Patrick Bousquet de Rouvex (#61), Je vous suggère de lire ou relire la page 498 du Cheval d’Orgueil de P J Hélias, à ce sujet…
    Sinon, j’ai oublié de signaler qu’hier soir, après les chiens de traîneau, passait ce film en avant-première :
    http://www.lefigaro.fr/environ…..nquise.php
    Il passera dans Thalassa en janvier, mais on peut en voir là quelques belles images. Dommage que le commentaire -mais on est chez des Etienne boys !- soit truffé de « réchauffement » par-ci, « réchauffement » par là… mais c’était au printemps ! Mais bon, à voir ! (moi, je l’ai raté, je pouponnais à cette heure-là, grrr…)

  7. A vous dégoûter d’être « climato-sceptique » … On a raté l’ouverture du Casino Playboy de Cancun

    Ne ratez pas la vidéo …

    Il y en a qui ont le sens du timing

    Playboy Enterprises, Inc. (NYSE: PLA, PLAA) today announced the opening of Playboy Club Cancun, a boutique gaming and entertainment venue that features a restaurant, nightclub, casino, sports gaming, and sports lounge. The new property is located in the renowned hotel zone district of Cancun, Mexico, and will celebrate its opening on Saturday, December 4, with an invitation-only VIP party for Playboy Club members and a red-carpet celebrity event.

    Bon, celle-là, vous allez vous la traduire vous même 😆 😆

    On se perd en conjectures sur les personnes qui sont qualifiées pour le « red-carpet celebrity event »

    Quand je pense que, nous, on se les gèle !…

    En tout cas, c’est confirmé, votre argent est bien employé. :mrgreen: :mrgreen:

  8. Marco33 (#65),

    C’est clair qu’à Cancùn, il fait chaud, très chaud même

    Probablement, mais, de toutes les façons, l’ingénieur ferroviaire qui se prétent « Pas-chaud-Ri », à entendre ce qu’on dit de son roman de fesses de hall de gare, il doit plutôt être « Pas-froid-ri »
    (pour les surveillants d’orthographe, c’est délibérément que je n’ai pas accordé « fesses » et « hall »)

    Bref, je fais le pari que Rajendre K était de la partie – fine. d’ailleurs, je joue sur le velours, car j’ai cru voir, dans la vidéo, une espèce d’ectoplasme se faufiler entre les rondeurs – gonflées à l’azote – de ces dames. Pas vous ?

  9. A l’occasion de Cancun COP 16,

    Voici quelques extraits d’un livre écrit il y a bien longtemps mais tellement prémonitoire et étrangement d’actualité quant on s’inquiète des grands messes onusiennes et bien sûr de la science climatique et de son cortège de profiteurs… Morceaux choisis :

    « Comme j’en ai parcouru des maîtres, et tous admirés jusqu’au bout, sur toutes les coutures, des heures et des heures… chacun… des fins cliniciens ventropètes, des hygiénistes si convaincus, si transformateurs, rénovateurs. Si prometteurs que simplement leur salive valait déjà le prix des diamants. Irisés mirages ! J’en ai vu des cardiologistes ! Des endocriniens éperdus ! Des physiopathes sympatologues, et des encore bien plus étranges, plus péremptoires, confusionnistes, superspicaces les uns que les autres… Graine de Dieu !… quel tourment ! Quelle engeance ! Tous les néo-Diafoirus du Progrès moderne ils se sont donnés rendez-vous pour éberluer ma pauvre gomme… Ah ! Ce que j’ai pu les subir !… vertigineux, impérieux, vindicatifs ou miellés… toujours à se prendre, se déprendre… se perdre un peu, s’entortiller… se faire  » venir  » sur un glaviot, sur une pelure de lentille, sur un poil pénien, une sottise, un mot, des heures encore pour une virgule, dans tous les sens… Comme c’est bavard, puéril et fat, étroit, râleux, boudah, inquiet, mégalomane, persécutant, un humble chercheur !… (…) Les pires  » m’as-tu-lu  » du monde, les plus susceptibles cabotins, les plus irascibles vedettes c’est dans les  » Congrès  » qu’on les trouve, dans les bagarres de vanité, pour les  » Avancements des Sciences « . Faut entendre alors ces gueulements ! Faut observer ces tours de vache ! Ils sont prêts à tous les crimes pour voir leur blaze en compte rendu élogieux. »

    Et de nous expliquer le dessous des cartes, on se croirait au GIEC !

    « – Moi, voyez-vous, Ferdinand, je suis toujours Secrétaire, rien que Secrétaire, à travers toutes les circonstances, vous ne me verrez qu’en Secrétaire… C’est le titre que j’ai choisi, jamais davantage… jamais !… Secrétaire ! Pas plus ! Voilà tout !… J’arrive, je ne dis mot… La discussion est commencée… Bien… Je vais m’asseoir tout doucement, bien tranquille, à la gauche du Président… Remarquez, je ne dérange personne… Les débats s’ouvrent et se déroulent… ternes ou passionnés… burlesques ou moroses… Aucune importance !… Dans tous les cas, aucune suite dans les idées… c’est impossible… aucune cohérence… C’est la grande règle absolue de toutes les assemblées du monde… de n’importe quelle réunion d’hommes… aussitôt qu’ils ouvrent la bouche ils ne disent plus que des sottises…
    Voici la pesanteur du  » nombre « … la loi écrasante des Pendules de la Bêtise… Elle entraîne tout, elle fatigue tout, elle écrase tout… Il ne s’agit pas de lutter… Tous ces niais autour de la table, bavardent, s’ébrouent, vitupèrent… oublient dès les premières paroles ce qu’ils avaient à raconter… Ils s’écoutent et ça leur suffit… Ils disent, au fond n’importe quoi… Ils s’affriolent, ils se trémoussent… Ils sont là pour se dépenser… Plus ils cafouillent, plus ils s’excitent, plus ils se perdent… C’est très facile dans notre cas avec toutes les langues… Ils se comprennent mal ou de travers… Ils se comprennent mal eux-mêmes… Ils s’embrouillent dans les quiproquos… ils se jaugent… ils se défient… d’un bout à l’autre du tapis… Ces effets les perdent… Ils s’emballent… Les voilà franchement qui divaguent… Ils ne se retiennent plus… Ils sont venus pour discourir… et de fort loin, le plus souvent… délégués au bavardage… du Vénézuéla… d’Arabie… de la Nouvelle-Zemble… des Petites Comores… Les micros ne sont pas faits pour les chiens… Plus ils se font vieux les délégués et plus ils babillent… La vieillesse c’est tout féminin, ça se déglingue, ça se débroquille, ça se débine tout en cancans… d’époumonements ils se surpassent… Ils montent de vrais concours d’Asthme… La pauvre question initiale existe plus… tant bousculée par ces absurdes, tiraillée, calamiteuse, elle a perdu tous contours… On sait même plus ce qu’elle est devenue… On la cherche… on la retrouve pas… Les débats se poursuivent quand même et d’autant plus véhéments… Y a un embouteillage terrible pour la prise de la parole, ils veulent tous la garder tout le temps… Mais les délégués empêtrés qui n’arrivent pas à placer un traître mot de leur discours… ils trouvent le président infâme… C’est mauvais les harangues rentrées… Ils rongent leur frein dans le coin de leur chaise, ils préparent les pires vacheries… des vitriols infernals pour assaillir ceux qui gardent comme ça tout le crachoir… Au bout d’une heure à peu près de ces effrénés jacassages, des délégués  » tous contre tous « , ils savent même plus où ils se trouvent… ils ont perdu le Nord et le Sud, le sens de la porte, le large et le travers… Ils savent même plus de quoi il retourne… La question elle est dans les pommes… dans les gueulements, les hoquets… dans les fumées…
    Haletants, fourbus, ravagés, sur les boulets, ils s’écroulent… Une sorte d’angoisse les étreint… ils savent plus comment finir… Ils se cramponnent après la table… A la façon que je les entends comme ils expirent rauque, à la manière qu’ils enrayent, qu’ils râlent en saccades… aux bribes d’injures qui arrivent… Je me dis :  » Yubelblat, c’est le moment !… » L’instant exact d’intervenir… Faut pas une seconde en retard ! Pas une seconde en avance !… Faut que ça tombe pile exactement, partir juste à  » l’optimum « … Alors c’est gagné ! je les délivre ! Je les affranchis d’un coup… J’organise, Ferdinand, l’ » extase « … C’est après ça qu’ils suffoquent au bout d’une heure de pancrace… de cette ébullition de mots… je connais le moyen de les faire jouir… Je donne à tout ce bavardage une sorte d’  » éjaculation « … Je l’ai toujours là dans ma poche… dans un petit bout de papier… Au moment où ils en peuvent plus, où ils s’étranglent de confusion, où ils implorent l’atmosphère… Je leur sors mon petit texte… je déplie mon petit bout de papier, une « Résolution »… retenez ce nom… une  » Résolution « . Je la glisse au président, le pire radoteur de la bande, le plus éperdu de tous… Il se jette dessus, il l’agrippe, c’est écrit… Il a plus qu’à lire, ânonner… C’est fait !… En entendant ce texte bien net, qui leur arrive par miracle, qui clôt si bien leurs débats, les autres alors ils viennent au pied… ils se rendent ils  » adoptent  » !… dans une allégresse !… éjaculant à qui mieux mieux… L’orgasme ! Ils se détendent… ils se pardonnent… ils se caressent… ils se délectent… ils se congratulent… La vanité fait le reste… Ils se persuadent immédiatement… qu’ils ont fini par jouir tout seuls… je ne reste pas là, moi-même, je disparais, je m’efface… je les laisse à leurs effusions. Je n’ai rien dit… Je n’ai rien fait… Je les, ai toujours dans ma poche… mes  » résolutions  » tout le temps des débats… Chaque matin, je les prépare… Ce sont mes petites ordonnances… Je les rédige à la maison, dans le calme même, dans mon lit, avant de descendre les retrouver dans cette pagaïe… Je sais bien moi, ce que je veux, je sais donc ce qu’il leur faut tous, aux délégués des cinquante peuples… Ce qu’ils sont faits pour  » adopter « … Je suis là pour ça, Ferdinand, et c’est  » écrit « … tout écrit, mon ami… noir sur blanc à l’avance… dans ma poche… avec mon petit crayon… C’est la décision, c’est l’ordre au bout du chaos. Je leur apporte leur délivrance, Ferdinand. Tous ces petits verbeux, hagards, diffus, chiffonnés, ils montent au plaisir tous ensemble. J’avais leur coït dans ma poche… depuis le matin… Et je n’ai rien dit, Ferdinand !… pas dit un mot à ce propos. J’ai glissé le petit papier, au bon moment, voilà tout !… Ce n’est pas très difficile… Ce n’est pas moi qui ai brillé… Ce n’est pas moi qui ai parlé… On ne m’a presque pas vu… Je ne cause jamais, Ferdinand… Je ne brille jamais, Ferdinand… Jamais… Retenez bien ceci… jamais ne briller… jamais, Ferdinand… »

    Les habitués des colloques internationaux ne le démentiront pas…

    « Considérez bien Ferdinand, n’oubliez jamais, lorsque vous examinez, que vous observez de près l’allure de nos commissions, que plus vive est l’intelligence de chacun des participants en particulier, plus grotesque, plus abominable sera leur grand cafouillage une fois qu’ils seront réunis… Et remarquez au surplus que je les ai fait venir pour l’examen d’un problème nettement de leur spécialité… qui ne leur réserve forcément aucune espèce de surprise… qu’ils connaissent par cœur, à fond, sur toutes les coutures… Sous tous les aspects… Plus ils seront éminents, plus fantastiques seront leurs bourdes… plus proliférantes, abracadabrantes, leurs conneries…. leurs méprises, plus inouïes leurs absurdités… Plus vous les trouverez élevés, considérés séparément dans le domaine de l’esprit, de la création, plus ineptes ils deviendront une fois qu’ils seront tous ensemble… Voici une règle, un théorème, une loi de l’esprit… L’esprit n’aime pas les rassemblements.
    Nous possédions, à cet égard à la S. D. N. un exemple vraiment illustre, cataclysmique pour mieux dire… la Commission fameuse, dite des  » Courants Intellectuels  » pour l’  » Expansion de la Culture et des Grandes Forces Idéologiques « . Rien que des Génies ! triés sur le volet… des génies prouvés, des personnes qui bouleversent l’Histoire des Sciences et des Arts, toutes les techniques de l’Esprit…  » Regardez pourtant, Ferdinand, écoutez-moi bien ces illustres… il suffit que je leur souffle, que je leur propose le moindre prémisse de dilemme… que j’agite devant leur génie la plus vague broutille dialectique… le plus petit hochet pratique pour qu’ils se mettent à déconner… que je leur demande leur avis sur le retrait d’un seul tréma, la disjonction d’une parenthèse… le projet d’achat d’un crayon… pour qu’ils se mettent à divaguer !… pour qu’ils s’enlisent éperdument, se déroutent, s’affalent… Il faut avoir bien compris, Ferdinand, bien observé de près les phases de cette divaguerie cafouilleuse… Il faut que je vous affecte pendant quelque temps aux débats de cette commission, à son  » Compte Rendu « .
    En racontant des choses semblables on a toujours l’air de se moquer… viser à l’effet…. Mais les débats c’était pas le pire… La pire des épreuves pour les grands  » Céphalo-Bills « , c’était le moment des adieux… alors, c’était peines et douleurs… Ils savaient plus comment faire… Comment se remettre en branle, fallait pourtant qu’ils retournent chez eux qu’ils se décident à reprendre le train. Quand ils avaient secoué leurs marottes, saccadé, branlé leurs osselets, comme ça, pendant huit, dix séances, fuité leurs derniers lécithines, ils retrouvaient plus la comprenette, ils savaient plus comment se tourner, comment sortir des colloques, comment résoudre ce rébus… lever la dernière séance… repartir encore un coup et puis de revenir un peu plus tard… Ils savaient plus comment s’y prendre… Ils hésitaient de partout… Ils se choquaient en confusion les uns dans les autres… à travers les chaises affolés autour de la table… ils faisaient des bruits de noisettes en sac… Ils se ratatinaient encore plus… Ils en devenaient… vieux… vieux… vieux… C’était la débâcle des carcasses…
    Sur la question de calendrier, il fallait vraiment qu’on les aide… Pour savoir la date qu’ils reviendraient… qu’ils supposaient revenir… ils en auraient vomi du sang… tellement ils confondaient les jours… ils s’étranglaient dans les dates… pour ne pas arriver à choisir… C’était déjà un hôpital rien qu’à les regarder se débattre dans les convulsions… Ils faisaient toujours grande honte aux secrétaires de service et puis forcément bien pitié !… Ils avaient perdu toute couleur, ces frêles damnés, et passaient du blanc au diaphane, chevrotant à perte de chicots, après tant de séances de fausses luttes… Une terrible cruauté !… dans l’apnée ils râlaient encore, tous les sphincters en déroute, agoniques méticuleux… ils se maudissaient sur l’Agenda… sur les petites dates en astérisques… et puis à cause du mois de juin et puis encore de l’autre mois, l’avril… qui n’avaient pas tous les dimanches et puis un jeudi en plus… et puis un jour de congé qui tombait en travers de l’autre…
    La  » Résolution  » les sauvait là encore, au bord de la tombe… Ils s’arrachaient le petit papier… On leur passait les horaires… ils savaient plus où ils allaient… Ils se souvenaient plus de leurs origines, il fallait qu’on les remette en gare… Ils retrouvaient l’exubérance qu’une fois sur le quai… devant les grosses locomotives… Hatchou ! Hatchou !… Une autre frénésie les prenait… Ils s’amusaient comme des petits fous à tous les échos… Ils imitaient les grosses machines, les départs et les grêles trompettes… les sifflets… ta !… Ta !… ta !… Ta !… Psiii !
    Pssiii !… En revoyant comme ça de la  » technique « , ils reprenaient la confiance… Ils faisaient amis !… amis !… bien gentiment aux voyageurs, à tout le monde autour, avec leurs petites menottes… On les installait dans le wagon… bien calés, loin des portières, on les recommandait aux personnes qu’étaient dans le couloir… Et puis le convoi s’ébranlait… ils retournaient à leurs travaux… »

    Les subtilités de la diplomatie…

    « Quand je lui rédigeais ses longues lettres, ses délicates procédures, il me faisait recommencer souvent, Yubelblat C’était sa manière… trois fois… dix fois… quinze fois de suite… vingt fois, un beau jour… C’était son sadisme… à propos de la même broutille, d’une finesse circonlocutoire.
     » Trop catégorique ! Ferdinand ! Beaucoup trop catégorique ! Trop aventuré !… Beaucoup trop formel !… Vous nous engagez, Ferdinand ! Faites attention !… Enveloppez !… Enveloppez toujours ! Des propositions… oui certes, il en faut… mais tout doucement… conditionnelles !… Ces précisions sont inutiles… elles intriguent… ils en demanderont davantage… toujours davantage… si vous commencez… Laissez-les donc… ils imagineront beaucoup mieux… ils imagineront des prodiges si vous demeurez assez vague… encourageant mais discret !… un petit peu subtil ! Pas trop… un doute… vous me comprenez ?… Un doute… de la nuance… toujours dans la note élégante, vous me comprenez ?… nous ménager les  » surprises « , pour nous les  » surprises « … nous pourrons ainsi démentir… nous reprendre… L’insignifiance ! Ferdinand ! je vous l’ai recommandée !… l’Insignifiance !… comme les jésuites… C’était son dada les jésuites, sa litanie… Toujours enveloppés, on nous redoutera… vous serez craint… vous serez cru… parce qu’on supposera des choses… on imaginera… Le prestige c’est le doute… Faites ça pour moi, Ferdinand. Je vous veux du bien… ne m’engagez pas… Des informations… précises… pour nous… des renseignements vagues pour les autres… Vous me comprenez?…”

    C’est comme si vous y étiez, la Tequila en moins!

    Vous avez sans doute reconnu le style percutant de Louis-Ferdinand Céline dans un pamphlet de 1937 (qui lui valut nombre d’ennuis et sur lequel chacun est libre d’avoir son opinion pour autant qu’il l’ait lu). Et pourtant sa description de la SDN, la Société Des Nations, prédécesseur de l’ONU est transposable mot pour mot aux circonstances qui du climat à la biodiversité et au H1N1, rythment les grandes peurs politico-médiatiques orchestrées dont nous abreuvent les puissants. A méditer…

  10. Vu ce que Céline a été capable d’écrire et surtout de penser des Juifs, je ne prends jamais Céline comme référence. C’est impossible. C’était un aigri de première, il ne pouvait parler de rien sans en dire du mal. Ses critiques ne sont donc a priori pas crédibles.

  11. Laurent Berthod (#68),

    Cet à priori est bien regrettable, car on ne peut nier le talent et la vraisemblance de la description. Qui a observé ce genre de colloque avec participation de « sommités » ne peut qu’approuver.

  12. scaletrans (#69),

    Oui, je me suis mal exprimé, mais le mot mal choisi n’est pas a priori mais crédible. Je ne veux pas dire qu’il a toujours tort, je veux dire que ses jugements ne sont pas plus dignes de confiance que ceux de n’importe qui, et même plutôt moins, pour qui ne dispose pas d’autres éléments d’information.

  13. Laurent Berthod (#70), Laurent, si des pages de ce pamphlet sont effectivement insupportables d’autres montrent au contraire un type extremement conscient de ce qu’il voit: les conclusions de son voyage en URSS sont a l’oppose de ce que les intellectuels francais de l’epoque ont decrit. Et il avait vu juste alors que les autres s’etaient laisse compter sornettes. Je comprends votre point de vue et les raisons historiques qui le soutiennent, ne le partage pourtant pas car c’est un des plus grands ecrivains du XX siecle mais le debat n’est pas la. Eussent-elles ete ecrites par Trotsky, que je les aurais citees car la charge est feroce mais trop bien observee pour ne pas etre digne de foi.

  14. Antonio San (#71),

    Je voulais simplement dire que la description faite par Céline n’a de valeur documentaire que si des gens qui ont assisté à ce type de conférence en attestent la véracité. Elle acquiert alors la valeur que lui donnent des témoins dignes de foi, ce que n’est pas Céline. En outre il est bien possible qu’elle soit plus vivante et plus parlante que ce qu’auraient pu écrire lesdits témoins et que ce soit une bonne raison de la proposer plutôt qu’un texte de leur propre plume.

    Sur le plan de la qualité littéraire, je prédis que Proust sera encore lu qu’on aura oublié Céline depuis longtemps. Bon, cette prédiction n’est pas le résultat d’un modèle 😉 mais de ma seule intuition personnelle et subjective, qui ne vaut que ce qu’elle vaut smile

    Bien à vous.

  15. Antonio San (#71),

    A propos des intellectuels et de l’URSS vous oubliez Gide, qui ne s’en est pas laissé conter non plus. Et, contrairement à Céline, il ne s’en est pas laissé conter sur l’Allemagne nazie.

  16. Laurent Berthod (#72), C’est justement parce qu’il en a été témoin qu’il sait de quoi il retourne (voir sa bio). Mais cher Laurent, arretons-ici car notre désaccord ne changera pas. Merci d’avoir gardé le débat civil. 😉

  17. Laurent Berthod (#72),

    … je prédis que Proust sera encore lu qu’on aura oublié Céline depuis longtemps …

    C’est en tout cas vrai pour moi, qui n’oublierai jamais Proust dans :

    … Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir …

    qui est d’une actualité si éclatante dans notre débat avec les religieux carbo-centristes.