Le sophisme moderne ne passera pas !


Par Benoît Rittaud

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Devinette : qui donc ne fait que reproduire « un sophisme empruntant avec travestissement et déformation des arguments du débat scientifique au service de visées idéologiques » ? Les climatosceptiques, bien sûr, comme l’explique brillamment Olivier Godard. Dans une prépublication qui fera date, ce chercheur au département d’économie de l’École Polytechnique met en pièces l’échafaudage climatosceptique amorcé en France en 2006 par ce monstre d’incompétence, outrancier, excessif, « candidat à un poste ministériel auprès du président Sarkozy » (p. 2), à « l’influence considérable » (p. 3) et, selon la rumeur, mangeur d’enfants : Claude Allègre.

Enfin ! Enfin quelqu’un qui ose dénoncer bien haut tous ces faiseurs d’opinion « à gauche comme à droite, s’exprimant dans les quotidiens, du Figaro et des Échos à Libération, ou dans les magazines comme l’Expansion et l’Express, notamment, mais aussi dans des émissions de radio et de télévision, dans des conférences organisées dans des universités ou des écoles d’ingénieurs, dans des colloques plus institutionnels que scientifiques et enfin sous la forme d’ouvrages » (p. 2). Ce grand scientifique mondialement reconnu journaliste au Monde qu’est Stéphane Foucart « sonnait juste lorsqu’il donnait alors pour titre à son ouvrage Le populisme climatique — Claude Allègre et Cie, enquête sur les ennemis de la science » (p. 2). Stéphane Foucart, héros de la résistance carbocentriste, journaliste isolé qui, seul ou presque, a osé briser enfin la loi du silence, l’omerta médiatique dont sont si injustement victimes le GIEC et ses partisans !

Comment ne pas prendre le ton exalté de l’indignation lorsque les odieuses cabbales ourdies par les climatosceptiques sont révélées d’une manière aussi criante, aussi incontestable, aussi manifeste ! La perfidie de nos ennemis n’a pas de limites ! Se demande-t-on vraiment si c’est « par mauvaise foi ou par légèreté » que « Pascal Acot, Claude Allègre, Luc Ferry, Axel Kahn, Jean-Marc Lévy-Leblond, Rémy Prud’homme, Benoît Rittaud notamment » se sont permis de s’indigner de la pétition des climatologues anti-Allègre et anti-Courtillot, coupables qu’ils sont d’avoir « jug[é] [ce] texte sans l’avoir lu » (p. 4) ! Olivier Godard, en scientifique mesuré et professionnel, se garde de trancher sur l’éventualité « [q]u’ils soient dupes ou pas » (p. 4), mais chacun sait bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu !

Qu’elle est belle, qu’elle est brillante, cette longue citation de lui-même qui introduit l’article dans lequel Olivier Godard nous ouvre ensuite les yeux devant la « tentative de ‘manipulation planétaire’ » (p. 4) des climatosceptiques ! Il ne verse pas pour autant dans le nombrilisme, car il sait tout ce qu’il doit aux lumières de ses collègues, relevant notamment (p. 4) ce trait fulgurant de Lamria Chetouani, cette stupéfiante révélation qu’elle aurait eu à l’issue d’une « analyse lexicale » qu’on imagine des plus poussées : « [ces conflits] ne relèvent pas seulement d’une controverse classique entre les scientifiques, mais aussi de polémiques renvoyant à des considérations économiques, sociales, politiques, etc. » C’est l’évocation de traits comme celui-là qui rendent optimistes sur les progrès de la connaissance — la vraie bien sûr, non les sophismes de ses fossoyeurs !

Malheureusement, les climatosceptiques n’ont pas la peau bleue. Il est donc indispensable de s’initier aux éléments qui permettent de les identifier. Votre voisin l’est peut-être, comment le savoir ? Olivier Godard nous indique les quatre caractéristiques grâce auxquelles le discours des climatosceptiques peut se reconnaître, ce qui permettra à tout un chacun d’en dénoncer utilement les partisans :

1) il s’adresse « surtout au grand public » — contrairement aux résumés pour décideurs du GIEC, qui, eux, ont la décence de ne s’adresser qu’à ceux qui ont du pouvoir ;
2) il « repos[e] très largement sur des allégations fantaisistes », convoque « tous les fantasmes de ‘complot mondial’ » et recourt à d’odieuses « attaques ad hominem », ce que les carbocentristes ne se permettraient jamais de faire (on fera une exception au sujet d’Allègre, car il va de soi que pour des suppôts de Satan de son espèce, ce genre de limitation ne saurait avoir cours) ;
3) « il applique à la présentation du tableau des connaissances scientifiques sur le climat des catégories politiques ou religieuses », car « il y aurait des ‘réchauffistes’ comme il y a des Témoins de Jéhovah ». Là encore, la différence avec les propos mesurés des carbocentristes saute aux yeux : négationnistes, criminels contre l’humanité ou encore munichois étant des qualificatifs qui n’ont jamais été employés contre les climatosceptiques ;
4) « il est insensible à la dynamique de la discussion scientifique, autiste à la réfutation de ses arguments », et « joue de la répétition jusqu’à la nausée », sans doute la caractéristique la plus nette et incontestable, qui distingue les climatosceptiques de tout débatteur normal dans une controverse.
Il ne sera pas dit que cette « désinformation » orchestrée par « les sceptiques peu scrupuleux » (p. 9) restera sans réplique, et l’on ne remerciera jamais assez tous ces résistants héroïques, à l’image de ce grand scientifique consultant qu’est Jean-Marc Jancovici, qui luttent avec l’énergie du désespoir face au « climato-scepticisme à la française » et sa « pseudo-critique scientifique », qui cache une « course contre la montre politique » (p. 10).

Olivier Godard n’hésite pas, dans un salutaire mouvement de salubrité publique, à livrer à la vindicte populaire les visages des principaux démons de cette engeance nationale qui a juré notre perte. Il donne même à son article comme « premier objectif de repérer et caractériser les principaux représentants du climato-scepticisme » en France (p. 6). Il nous dévoile également, avec courage et sans concession, leurs abjectes machinations : « de la défense libertaire des libertés à la défense néo-poujadiste des intérêts de groupes » (p. 12). Honte à vous Yves Lenoir, figure historique dès longtemps discréditée ! Honte à vous Claude Allègre et Vincent Courtillot, dont les connivences et les réseaux d’influence sont bien connus ! Honte à vous Benoît Rittaud, vulgaire pion des anglo-saxons ! Honte à vous Jacques Duran, vous qui « collecte[z] sans tri tous les arguments et polémiques climato-sceptiques » ! Honte à vous, Henri Atlan, vous qui, non content de « poursui[vre] à Jérusalem une réflexion engagée de longue date pour décrypter le monde contemporain à partir du Talmud », vous vautrez dans la fange de ces climatosceptiques qui n’ont même plus peur de se montrer à visage découvert ! Honte à vous Pascal Acot, et à votre « acolyte » Pierre Lévy (p. 13) ! Honte à vous Élisabeth Badinter ! Honte à vous tous ! Que l’opprobre jeté sur vous par des savants industrieux et honnêtes aussi bien que par des journalistes à l’éthique irréprochable vous fasse raser les murs et rejoindre à tout jamais les sombres cloaques qui abritent la préparation de vos funestes projets !

Cette prépublication majeure ne souffrirait-elle donc aucune critique ? L’objectivité et le recul nous poussent à un bémol, au sujet de son pessimisme. Certes, les climato-sceptiques « ont la chance pour eux » (p. 8 ). Certes aussi, « à force d’attente, l’action de prévention en perd chaque jour toujours plus sa possible efficacité » (sic, p. 11). Oui, nous vivons des temps difficiles, car croire que l’on pourra limiter à 2°C l’augmentation de la température globale revient « à miser sur une grande complaisance de la nature à rester tout en bas de la fourchette des possibles » (p. 11). Du sang et des larmes nous attendent dans ce combat pour la vérité et l’avenir du monde. Mais la plus grande erreur serait de baisser les bras !

Aux climatosceptiques je dit ceci : sachez que vos coupables desseins ne passeront pas ! La lumière vaincra ! Déjà, les forces de la raison s’unissent pour dire non à cette « contrefaçon arrimée à des visées idéologiques » (p. 21). Partout, nous, hommes et femmes de bonne volonté, nous levons pour endiguer la vague hurlante des vos visées les plus ignobles ! Nous serons sans pitié et, armés de notre confiance inébranlable, nous saurons faire en sorte que l’avenir soit nôtre ! Amen !


60 réponses à “Le sophisme moderne ne passera pas !”

  1. yvesdemars (#52)
    On voit enfin sortir les noms des mercenaires qui marchent au pognon.

    Hansen
    Harrabin
    la BBC
    Cook-the-crook l’australien
    Pachauri
    Tous les auteurs et intervenants au Giec épinglés par Donna Laframboise.
    etc.

  2. MichelLN35 (#36),
    Excusez mon silence radio, je suis parti à l’étranger et en ce moment je suis un peu trop pris par le boulot et je n’ai pas beaucoup avancé dans la traduction. Comment faut-il faire pour s’échanger nos traductions respectives ?

  3. Alpiniste (#54),

    Comment faut-il faire pour s’échanger nos traductions respectives ?

    1. MichelLN35 peut autoriser Araucan à vous envoyer son adresse e-mail.

    2. Sans déranger personne, si vous ne craignez pas le regards indiscrets, vous pouvez déposer votre traduction sur un serveur de fichiers et donner ici l’adresse de téléchargement qui vous sera fournie.

    Vous pouvez utiliser le Service d’envoi de fichiers http://dl.free.fr
    La taille maximum pour un envoi par le Web est de 1 Go et la durée de rétention est de 30 jours minimum.

    Après envoi à ±50 ko/s, vous verrez un message comme celui-ci :

    22/11/2011 00:14:21
    Etat de l’émission de handbook_of_climatalogy_part_1(j.hann1897)-tr_en_1903.odt
     
    Fichier « handbook_of_climatalogy_part_1(j.hann1897)-tr_en_1903.odt » en ligne, procédure terminée avec succès…

    Le fichier sera accessible à l’adresse suivante: http://dl.free.fr/pzt3gSXJu
     
    Le fichier restera en ligne tant qu’il y aura au moins un téléchargement sur une période de 30 jours

    Vous pouvez supprimer le fichier lorsque vous le désirez via l’adresse suivante: http://dl.free.fr/rm.pl?h=pz…QqEY3n

    , après envoi d’un fichier de 14.1 Mo qui a pris 4m 2s. La récupération s’est faite à ± 100 Ko/s.

    Par rapport à d’autres hébergeurs de gros fichiers, peut-être plus rapides, j’apprécie de pouvoir supprimer le fichier quand je le désire, c-à-d. quand mon correspondant confirme l’avoir récupéré.

    Celui-ci je le laisserai jusqu’à ce que le délai soit dépassé.

    Cordialement,

  4. yvesdemars (#51),
    que cette affaire sorte, montre un changement de rapport de force.

    ma douce qui sais ce qu’est un régime miné de corruption
    m’a ainsi expliqué que quand on découvre de la corruption c’est pas
    qu’on a découvert un fait (tout le monde le sais, et a des preuves),
    mais que les rapports de force permettent
    a un groupe d’espérer mieux réussir par une autre stratégie que la corruption.
    ca indique aussi que l’accusé a perdu de la force, et l’accusateur ne collabore plus.
    enfin normalement l’accusateur a trempé dans la sauce, sinon ils ne connaîtrait pas les faits.

    bref, les rats quittent le navire.

    la dégringolade de hollande face au Munich vert, est aussi un symptome que le consens n’est que visible.

  5. Alpiniste (#54),
    Mihai V (#55),

    J’ai eu une interruption incomprise en voulant utiliser free tout à l’heure.
    J’ai bien avancé et transmet l’état où je suis,
    http://dl.free.fr/u1Q05z8fV
    il me reste juste quelques pages centrales, je vais les terminer cette semaine.

    allez à la fin du texte pour échanger.

    J’ai tenté d’aller chez mihai où j’ai quelques textes dans share mais je n’ai pu accéder qu’aux derniers mis à jour, je ne sais pourquoi.

    Merci de m’informer, éventuellement par mail ou sur ZZ

  6. Alain (#56)
    Harrabin était le faiseur d’opinion, la « conscience » de la BBC,
    Il a commenté le climategate en recevant son argent de l’UEA ! ploufff.

    À quand les nôtres ?

  7. MichelLN35 (#57),

    J’ai tenté d’aller chez mihai où j’ai quelques textes dans share mais je n’ai pu accéder qu’aux derniers mis à jour, je ne sais pourquoi.

    La raison est simple. Je ne dispose que de 100 Mo pour créer une page personnelle. Et j’ai eu besoin de faire de la place pour pouvoir échanger un gros dossier de photos avec une amie, à l’abri des regards indiscrets.
    J’ai donc supprimé les fichiers les plus anciens, mais j’en ai gardé une copie sur mes disques durs où je dispose de plus d’un téraoctet (sans utiliser les ordis de mon fils).

    Je viens de remettre sur le site les fichiers suivants :
    lantithese_trad_mln.pdf
    mcclenney_1col_trad_mln.pdf
    Si ce ne sont pas ceux-là, merci de me rappeler les noms (le sujet) des fichiers recherchés.

    Mon ancien FAI La Tribu a été repris par Edpnet, que je viens de quitter – pour cause de débit insuffisant en download (1 à 2 Mbps max depuis deux mois alors que j’avais jusqu’à 9 Mbps en août 2011) qu’ils n’arrivent pas à régler – pour passer à Belgacom. Je vais voir maintenant si cet espace web soit-disant attribué à vie sera maintenu. J’ai comme un doute.

  8. Mihai V (#59),
    Merci de l’explication et du dépôt.
    J’avais cru voir incidemment la semaine dernière, je crois, plusieurs versions de Non le CO2 … qui n’est pas une traduction mais un texte de moi.

    Je ne me souviens plus si je vous avais donné le Lon Hocker, Une étude … c’est en fait celui-là que je cherchais, je puis vous expédier par mail la version la plus récente en pdf, si cela vous intéresse.