Rompre le tabou du réchauffement global.


Traduction de Marot.
• • • • •
« Je me sens dupé sur le changement climatique »

L'activité solaire réduite va-t-elle contrecarrer le réchauffement climatique dans les décennies à venir? C'est ce que le directeur sortant d’un fournisseur allemand d'électricité, Fritz Vahrenholt affirme dans un nouveau livre. Dans une interview avec SPIEGEL, il soutient que les prévisions officielles des Nations Unies sur la gravité du changement climatique sont exagérées et portées par une science fragile.

Le directeur de société paraissait plutôt nerveux en début de conversation. Il cherche ses mots, pas un phénomène courant pour un provocateur patenté. Après tout, Fritz Vahrenholt, 62 ans, titulaire d'un doctorat en chimie, a été un rebelle tout au long de sa vie. « Peut-être que ce n'est qu’un fait de génération » dit-il.
C’est typiquement quelqu'un qui a atteint sa majorité pendant le mouvement de protestation des étudiants des années 1960 et qui s’est battu contre les usines toxiques de l'industrie chimique dans les années 1970. Son parti, le parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche l’a choisi comme sénateur de l’environnement dans la ville-État de Hambourg où il s'attira les foudres du lobby de l'environnement par la construction d'une usine d'incinération des déchets, ce qui lui a valu le surnom de Feuerfritz (Fritz le Feu). Il a ensuite travaillé dans l'industrie, d'abord pour la multinationale pétrolière Shell, puis pour RePower, fabricant d'éoliennes qu’il a aidé à se développer. Maintenant, comme directeur sortant du groupe RWE Innogy en énergies renouvelables, il est sur le point de se lancer dans son prochain combat majeur  « Je vais me faire des ennemis dans tous les camps », dit-il.
Il veut briser un tabou. « La catastrophe climatique ne se produit pas » écrit-il dans son livre Die Kalte Sonne (Le Soleil froid) publié par Hoffmann et Campe, qui sera dans les librairies la semaine prochaine.
Il a donné le livre à lire avant sa publication à un seul climatologue, Jochem Marotzke, directeur de l'Institut Max Planck de météorologie de Hambourg. L'évaluation de Marotzke est claire : Vahrenholt représente les points de vue des sceptiques du climat. « Un certain nombre des hypothèses dans le livre ont été réfutées depuis longtemps » dit Marotzke, mais il ajoute sur une note d'auto-critique, que sa profession a négligé d'expliquer que les températures mondiales n'augmentent pas de manière uniforme. Au lieu de cela dit Marotzke, il pourrait aussi y avoir des phases de stagnation et même de déclin mineur de la température. « Cela nous a exposés à être éventuellement critiqués » dit-il. Alors que les livres des hérétiques du climat reçoivent en général peu d'attention, ce pourrait être différent dans le cas de Vahrenholt. « Sa renommée » explique Marotzke, « garantit qu'il y aura un débat sur la question. »
Le livre est source d'inconfort dans le parti de Vahrenholt. Personne à la direction du SPD, de l’ancien ministre de l'environnement et actuel président du SPD Sigmar Gabriel jusqu’au leader à la Chambre Frank-Walter Steinmeier à qui un exemplaire du livre a été donné à l'avance, n’est prêt à commenter les théories d’un éminent collègue de parti.
Une conférence que Vahrenholt devait donner à l'université d'Osnabrück dans le nord-ouest de l’Allemagne a été annulée récemment.

• • • • •
 
SPIEGEL: M. Vahrenholt, vous avez fait l'annonce surprenante que vous êtes démissionnaire de la tête de RWE Innogy dans l’avant-dernière semaine. Maintenant paraît votre livre Die Kalte Sonne dans lequel vous niez la catastrophe climatique. Avez-vous été contraint de démissionner parce que vos idées pourraient endommager la nouvelle image verte de RWE ?
Vahrenholt: Non. De toute façon, mon contrat aurait expiré à la fin de l'année. D'ailleurs, je continuerai faire partie du conseil de surveillance de la société pendant les trois prochaines années.
 
SPIEGEL: Comment vos collègues cadres ont-ils répondu à votre prédiction provocatrice qu'il fera plus froid au lieu de chaud dans les décennies à venir?
Vahrenholt: Ce n'est pas un livre RWE. Mis à part le PDG Jürgen Grossmann, je n'ai donné à personne de l'entreprise un exemplaire à l'avance.
Grossmann, en tout cas, l’a trouvé tellement captivant qu'il a lu le livre entier en une seule nuit.
 
SPIEGEL: Mais, votre retrait précipité de la direction de RWE n'est pas sans rappeler le scandale entourant Thilo Sarrazin qui a été forcé de démissionner du conseil d'administration de la banque centrale d'Allemagne en 2010 suite à la publication de son livre controversé sur l'immigration et l'intégration.
Vahrenholt: Ce n'est pas un retrait précipité. D'ailleurs, je n'ai pas besoin de Thilo Sarrazin comme modèle. Je n'ait pas eu besoin d'un modèle quand j’attirais l'attention sur les risques de l'industrie chimique dans mon livre de 1978 Seveso ist überall (ndlr: Seveso est partout, en référence à l’affaire chimique calamiteuse de Seveso en 1976 en Italie). Aujourd'hui, je veux que les nouvelles découvertes scientifiques soient incluses dans le débat sur le climat. Il deviendrait alors évident que l'équation simple selon laquelle le CO2 et d’autres gaz à effet de serre produits par l'homme sont presque exclusivement responsables du changement climatique est insoutenable. La planète n'est pas devenue plus chaude depuis près de 14 ans en dépit des augmentations continues des émissions de CO2. La science du climat installée doit trouver une réponse à cette question.
 
SPIEGEL: Par votre profession, vous dirigez une société de production d'électricité. Qu'est-ce qui vous a incité à vous impliquer dans la climatologie ?
Vahrenholt: D'après mon expérience en tant que spécialiste de l'énergie, j'ai appris que le Groupe intergouvernemental d'étude sur l'évolution du climat (GIEC) est plus un organe politique que scientifique. En tant que rapporteur sur les énergies renouvelables, j'ai été témoin de combien la base factuelle des prévisions du GIEC est mince. Un cas : c’est sans examen que la prétention absurde d’un militant de Greenpeace que 80 % de l'approvisionnement énergétique du monde pourrait bientôt venir de sources renouvelables a été acceptée. Cela m'a incité à examiner le rapport du GIEC avec plus de soin.
 
SPIEGEL: Et quelle a été votre conclusion?
Vahrenholt: La version longue du rapport du GIEC mentionne des causes naturelles du changement climatique comme le soleil et les oscillations des courants océaniques. Mais elles ne figurent plus dans le résumé pour les politiques. Elles ont tout simplement été coupées. À ce jour, de nombreux décideurs ne savent pas que de nouvelles études ont sérieusement remis en question la domination du CO2. Le CO2 seul ne pourra jamais provoquer un réchauffement de plus de 2 °C (3,6 °F) d'ici la fin du siècle. Ce n’est qu’en s'aidant d’effets d'amplification supposés, en particulier de la vapeur d'eau, que les ordinateurs arrivent à une augmentation forte de la température. Je dis que le réchauffement climatique restera au dessous de deux degrés d'ici la fin du siècle. C’est un message éminemment politique, mais ce sont aussi des bonnes nouvelles.
 
SPIEGEL: Vous faites des déclarations concrètes sur la contribution de l'activité humaine à des événements climatiques et le jeu des facteurs naturels. Pourquoi ne publiez-vous pas vos pronostics dans une revue professionnelle?
Vahrenholt: Parce que je ne m’engage pas dans une recherche personnelle sur le climat. D'ailleurs, je n'ai pas un super-ordinateur dans mon sous-sol. Pour l’essentiel, mon co-auteur le géologue Sebastian Lüning et moi nous contentons de résumer ce que les scientifiques ont publié dans des revues professionnelles, tout comme fait le GIEC. Le livre est aussi une plate-forme pour des scientifiques qui ont de bons arguments qui divergent des points de vue du GIEC [NdT : F. Vahrenholt fait allusion à des contributions de Nir Shaviv, Henrik Svensmark, Nicola Scafetta et Werner Weber incluses dans le livre]. Les modèles climatiques établis ont échoué parce qu'ils ne peuvent pas expliquer l'absence de réchauffement de façon convaincante.
 
SPIEGEL: Vous prétendez que le statu quo a à voir avec le soleil. Qu'est-ce qui vous rend si sûr?
Vahrenholt: En termes de climat, nous avons vu des haut et des bas cycliques dans les 7 000 dernières années, bien avant que l'homme ait commencé à émettre du CO2 dans l'atmosphère. Il y a eu une phase de réchauffement tous les 1000 ans, dont les périodes romaine, médiévale et celle qui est en cours. Toutes ces périodes chaudes ont toujours coïncidé avec une activité solaire forte. En plus de cette fluctuation importante de l'activité, il y a aussi des cycles naturels du soleil de 210 ans et de 87 ans. Les ignorer serait une grave erreur …
 
SPIEGEL: … mais les chercheurs spécialistes du soleil sont encore en désaccord quant à savoir si les cycles que vous mentionnez existent réellement. Que pensez-vous que cela signifie pour l'avenir?
Vahrenholt: Dans la seconde moitié du XXe siècle, le soleil était plus actif qu'il ne l'a été dans plus de 2.000 ans. Ce « grand maximum solaire » comme les astronomes l'appellent, a contribué au moins autant au réchauffement climatique que les émissions de CO2 de gaz à effet de serre. Mais le soleil s'affaiblit depuis 2005 et il continuera à le faire dans les prochaines décennies. Par conséquent, nous ne pouvons attendre pour l'instant du soleil qu’un refroidissement.
 
SPIEGEL: Il n'est pas contesté que les fluctuations de l'activité solaire peuvent influencer le climat. La plupart des experts estiment qu'un minimum solaire inhabituellement long, comme en témoigne le très petit nombre de taches solaires à l'époque, a conduit au « petit âge glaciaire » qui a commencé en 1645. Il y avait beaucoup d'hivers rigoureux à l'époque, avec des rivières gelées. Toutefois, les astrophysiciens ne savent toujours pas dans quelle mesure les fluctuations solaires affectent réellement la température.
Vahrenholt: De nombreux scientifiques supposent que la température change de plus de 1 ° C pendant le cycle de 1 000 ans et jusqu'à 0,7 ° C dans les cycles plus courts. Les climatologues devraient faire un effort bien plus grand pour trouver des façons de déterminer plus précisément les effets du soleil sur le climat. Pour le GIEC et les politiciens qu’il influence, le CO2 est pratiquement le seul facteur. L'importance du soleil pour le climat est systématiquement sous-estimée et l'importance du CO2 est systématiquement surestimée. En conséquence, toutes les prévisions climatiques sont construiites sur une base de faits erronés.

«Des dizaines de chercheurs solaires sont d'accord avec moi»

SPIEGEL: Mais vous faites exactement ce que vous critiquez chez les climatologues : en utilisant un mince corps de données vous faites des prédictions exactes. Dans votre livre, vous estimez l'influence du soleil sur le climat en baisse jusqu’au dernier 0,1 degrés. Personne ne peut le faire.
Vahrenholt: Je ne prétends pas savoir précisément si le soleil est responsable de 40, 50 ou 60 % du réchauffement climatique. Mais c'est un non-sens que le GIEC prétende que le soleil n'a rien à voir avec lui.
•••••
SPIEGEL: Au total, vous prédisez un refroidissement global de 0,2 à 0,3 ° C d'ici à 2035. Pourquoi risquer une telle prédiction ?
Vahrenholt: Si vous voulez redonner vigueur à ce débat bloqué, il faut avoir le courage de donner un nombre. Nous tirons ce nombre d'études scientifiques sur l'histoire du climat jusqu’à ce jour.
•••••
SPIEGEL: Donc, votre affirmation selon laquelle nous nous sommes trompés sur le réchauffement climatique est simplement une provocation?
Vahrenholt:  Non Je le pense très sérieusement et je sais que des dizaines de chercheurs solaires sont d'accord avec moi. Je suis parfaitement conscient du dénigrement que je vais subir dans un proche avenir. Le débat sur le climat a quelques uns des pièges d'une inquisition. Je suis curieux de voir quel ministère de la vérité va maintenant engager une procédure contre moi. Peut-être que ce sera l'Institut de Potsdam pour la recherche sur le climat qui est dirigé par Hans Joachim Schellnhuber, conseiller de la Chancelière.
 
SPIEGEL: Vous prétendez que le statu quo du réchauffement climatique depuis 2000 est dû en grande partie par une baisse simultanée de l'activité solaire. Mais en fait, le soleil se comportait assez normalement depuis le milieu du siècle, il ne s'est calmé qu'ensuite. Comment cela se correspond-t-il ?
Vahrenholt: Il y a deux effets : la baisse de l'activité solaire autant que les fluctuations des courants océaniques, telle l'oscillation de 60 ans du Pacifique qui se trouvait dans une phase positive chaude de 1977 à 2000 et a refroidi par son déclin depuis 2000. Leur contribution à la variation de la température a été attribuée à tort au CO2. Cependant et surtout le dernier cycle des taches solaires a été plus faible que celui qui l’a précédé. C'est pourquoi le champ magnétique du soleil a continué à s'affaiblir depuis 2000. En conséquence, ce champ magnétique ne nous protége pas aussi bien contre le rayonnement cosmique qui, à son tour, conduit à une plus grande formation de nuages et par conséquent refroidit. Que doit-il se produire avant que le GIEC au moins mentionne ces relations dans ses rapports ?
 
SPIEGEL: Ce que vous négligez de mentionner c'est qu'il n'a pas encore été prouvé que le rayonnement cosmique, qui est bloqué par le soleil à des degrés d'efficacité variables conduit vraiment à plus de nuages refroidissant la Terre. Jusqu'à présent, ce n'est qu'une hypothèse.
Vahrenholt: C'est plus que cela. L'expérience Cloud dirigée par le physicien Jasper Kirkby est en cours au CERN près de Genève depuis 2006. Les premiers résultats des essais faits dans une chambre dont l’intérieur simule l'atmosphère de la terre ont montré que les particules cosmiques conduisent à la formation de particules d'aérosol pour les nuages.
 
SPIEGEL: Mais les aérosols montrés dans l'expérience Cloud sont beaucoup trop petits. Il faut qu’ils grandissent avant de pouvoir effectivement servir de germes de condensation pour les nuages. Ce qui se passe dans la nature est encore une question ouverte. Vous présentez cela comme un fait.
Vahrenholt: Vous trouverez de nombreuses corrélations entre la couverture nuageuse et du rayonnement cosmique dans le livre. Je voudrais savoir pourquoi le GIEC ne pas examiné à fond ce mécanisme. Ma conjecture est que la réponse à cette question mettrait en péril tout le fondement des prévisions du GIEC.
 
SPIEGEL: Néanmoins vous devriez être plus prudent avec les pronostics sur l'activité solaire à venir. En 2009, des scientifiques américains ont prédit qu'il n’y aurait pas de taches solaires pendant des années. En fait, ils se sont retournés en 2010. La vérité est que nous vivons plutôt une activité solaire normale pour le moment.
Vahrenholt:  Le cycle solaire est tout sauf normal. Les scientifiques de la NASA prévoient que ce cycle sera en effet le plus faible des 80 dernières années. Non seulement il a commencé deux ans trop tard, mais il est aussi très faible. Et d'ailleurs, vous pouvez tout juste compter les taches solaires. Les particules cosmiques continuent à pleuvoir sur nous parce que le champ magnétique du soleil a du mal à nous protéger.
 
SPIEGEL: Il est vrai qu'il y aura un grand minimum à quelque moment dans les 500 prochaines années. Mais on ne sait pas exactement quand. La probabilité que cela se produise dans les 40 prochaines années est inférieure à 10 %. Mais, dans votre livre, vous prédisez : « Il est clair que le soleil sera responsable de périodes plus froides dans la première moitié de ce siècle. » En savez-vous plus que tous les astrophysiciens réunis?
Vahrenholt: La probabilité d'un grand minimum solaire comme il s'est produit pendant le Petit âge glaciaire est en effet moins de 10 %. Mais nous sommes au début d'une baisse plus faible de l'activité solaire du genre que nous voyons tous les 87 et 210 ans. J'ai parlé avec beaucoup de physiciens solaires qui s’attendent à ce que cela se produise.
 
SPIEGEL: Nous savons que beaucoup d'autres scientifiques solaires remettent cela en question. Un autre maximum est tout aussi probable statistiquement qu’un minimum. Prédire ce que le soleil fera dans les décennies à venir est sur les frontières de la divination.
Vahrenholt: Je ne connais qu'un scientifique solaire allemand qui a exprimé des doutes. Divers groupes de recherche solaires américains et britanniques croient que la faiblesse des cycles solaires est devant nous. Je prends cela au sérieux et je n’attends que du refroidissement venant du soleil jusqu'en 2050.
 
SPIEGEL: Et que ferez-vous si après tout les températures continuent à augmenter ?
Vahrenholt: Alors, je donnerai au SPIEGEL une interview en 2020 et j'admettrai publiquement que j'ai fait une erreur. Mais je suis convaincu que ce ne sera pas nécessaire.
 
SPIEGEL: Croyez-vous sérieusement que les 2 000 scientifiques impliqués dans le GIEC sont tous abusés ou restent fidèles à la ligne officielle ?
Vahrenholt: Ce n'est pas comme ça. Je suis cependant critique du rôle joué par la poignée d’auteurs principaux qui font le montage final du rapport. Ils affirment qu'ils utilisent 18 000 publications évaluées par leurs pairs. Mais 5 000 d'entre elles sont ce qu'on appelle de la littérature grise, sources qui ne sont pas évaluées par les pairs. À la fin ces erreurs ressortent tout comme la prétention absurde qu'il n'y aura plus aucun glacier dans l'Himalaya dans 30 ans. De telles exagérations ne me surprennent pas. Sur les 34 membres supposés indépendants qui écrivent le rapport de synthèse pour les politiques, près d'un tiers sont associés à des organisations environnementales comme Greenpeace ou le WWF. Étrange, n'est-ce pas?
 
SPIEGEL: Pourquoi prenez-vous le rôle du rebelle climatique avec une telle passion? D'où vient cette rage ?
Vahrenholt: Pendant des années, j’ai diffusé les hypothèses du GIEC et je me sens dupé. L'énergie renouvelable m’est proche et m’est chère et je me bats pour son expansion depuis plus de 30 ans. Ma préoccupation est que si les citoyens découvrent que ceux qui leur annoncent une catastrophe climatique ne disent que la moitié de la vérité, ils ne seront plus disposés à payer des coûts d'électricité plus élevés pour le vent et le soleil (énergies). La conversion de notre approvisionnement énergétique n'aura alors pas l'acceptation nécessaire.
 
SPIEGEL: Si nous prenons la conclusion logique de votre livre, il ne sera pas nécessaire du tout de réduire les émissions de CO2.
Vahrenholt: Non. Même une augmentation de température d'un seul degré serait un changement notable. Mais je dis bien que le changement climatique est gérable parce que les effets de refroidissement du soleil et les courants océaniques nous donnent suffisamment de temps pour nous préparer. Dans tous les cas, il sera facile de nous adapter en Allemagne.
 
SPIEGEL: Alors, est-ce une erreur de se concentrer exclusivement sur la réduction du dioxyde de carbone?
Vahrenholt: Oui. En plus du dioxyde de carbone, nous avons aussi la suie noire, par exemple. Elle crée 55 % de l'effet de réchauffement du CO2, mais elle pourrait être filtrée avec peu d'efforts en quelques années, en particulier dans les pays émergents et en développement. Et, ce faisant, nous obtiendrons d'immenses avantages pour la santé humaine.
•••••
SPIEGEL: L'expansion de l'énergie éolienne aurait-elle été aussi rapide sans les inquiétudes sur le climat?
Vahrenholt: Il était une force motrice. Mais ce sont surtout les compétences d'ingénierie qui ont amené l'énergie éolienne à un niveau rentable. Encore une fois, je veux que nous continuions en insistant sur l'énergie renouvelable que nous devons rendre compétitive. Je pense simplement que nous devrions procéder judicieusement: L'énergie éolienne et la biomasse sont très bien en Allemagne, mais pas de panneaux solaires, s'il vous plaît ! Ils sont mieux en Afrique et en Europe du sud. C'est fou d’installer 50 pour cent des panneaux solaires du monde entier en « Allemagne pays solaire » par crainte de la catastrophe climatique supposée et de dépenser 8 milliards € (10,4 milliards de dollars) par an là-dessus !
 
SPIEGEL: Mais est-ce que vous ne vous tirez pas une balle dans le pied quand vous dites que le changement climatique n'est pas si mauvais que ça? Comment allez-vous justifier le commerce d'émissions si vous estimez que les gaz à effet de serre ne sont pas pertinents ?
Vahrenholt: Tout ce que je veux dire, c'est que le CO2 est un gaz climatique mais  que son effet n’a que la moitié de la force que le GIEC affirme. Néanmoins, il nous faut encore réduire les émissions de CO2 grâce au commerce des émissions dans le monde entier. Et il y a aussi d'autres raisons pour brûler moins de combustibles fossiles. Il ne reste pas beaucoup de charbon, de pétrole et de gaz dans le monde, nous devons donc économiser plus. Nous avons aussi à devenir moins dépendants des importations provenant des pays totalitaires.
 
SPIEGEL: Les enquêtes montrent que la peur de la catastrophe climatique a diminué. Est-ce que vous prêchez des convertis avec votre feu vert?
Vahrenholt: Les fauteurs de peur façonnent encore le débat politique. Selon le German Advisory Council on Global Change (Conseil consultatif allemand sur le changement global), les pays respectueux de l'environnement devraient réduire la consommation par la force pour des motifs de protection du climat. Cela nous mène vers une dictature de l'environnement. Et l'alarmisme aussi commence à prendre effet. Récemment dans un restaurant, j'ai entendu une femme à la table voisine raconter à ses enfants qu'il est mauvais de manger un steak argentin à cause du climat. C'est à ce moment que je me demande : Comment avons-nous pu en arriver là ?
 
SPIEGEL: M. Vahrenholt, je vous remercie pour cette interview.

Entretien réalisé par Olaf Stampf et Gerald Traufetter et traduit de l'allemand en anglais par Christopher Sultan.

@@@@@@


123 réponses à “Rompre le tabou du réchauffement global.”

  1. williams (#96),

    Donc il faudrait bien qu’ils se basent sur tout ce qui influencent le climat et que l’homme.

    Et bien, Williams, un petit coup de chaud ? C’est vrai qu’une petite cure de Vitamine D, ça fait du bien, mais attention à ne pas abuser du soleil…

  2. the fritz,

    Merci d’avoir corrigé; c’est bien sûr le roi Soleil qui a perdu un degré sur les rois moyennageux.

    Re pardon ? Au niveau mondial ? Vous sortez ça de quel chapeau ?

  3. williams (#96),

    – 1998 a pour l’instant aujourd’hui stabilitée des températures globales lors d’une AMO et PDO en phase descendante ;

    Ok pour la PDO, mais l’indice AMO était au maximum en 2011 et en phase montante depuis 1975, du moins si on en croit l’ESRL :

    Ce diagramme de Climate4you à partir des données ERSL-NOAA a été mis à jour le 3 fév 2012.

    Autant que je le sache, l’AMO index vient juste de commencer à redescendre.

  4. Patrick Bousquet de Rouvex (#101),

    Et bien, Williams, un petit coup de chaud ? C’est vrai qu’une petite cure de Vitamine D, ça fait du bien, mais attention à ne pas abuser du soleil…

    Pourquoi dis tu cela ?

    Bob (#103),

    Ok pour la PDO, mais l’indice AMO était au maximum en 2011 et en phase montante depuis 1975, du moins si on en croit l’ESRL :

    Ce diagramme de Climate4you à partir des données ERSL-NOAA a été mis à jour le 3 fév 2012.

    Autant que je le sache, l’AMO index vient juste de commencer à redescendre.

    Attention c’est 2010 qui a eu un indice important avec 0,383 car 2011 a eu un indice de 0,127.

    L’indice de l’AMO est bien en phase ascendante depuis 1975 et semblerait avoir atteint la fin de la phase ascendante disons vers 2005 car depuis cette année soit depuis 6 ans il ne semble plus grimpé mais jonglé et donc être stable pour l’instant. 1998 a tout de même été l’année avec l’AMO la plus importante. Ce qui est un facteur qui aide la moyenne de la température globale à être stable et à ne plus grimper justement. Et d’ici 10-20 ans à quelque chose prêt l’AMO devrait baisser.

    Williams

  5. @Titoune, notre prodigieux réchauffé du bulbe, qui nous tient le raisonnement suivant, en italiques, répondant à The Fritz :

    the fritz,

    Merci d’avoir corrigé; c’est bien sûr le roi Soleil qui a perdu un degré sur les rois moyennageux.

    Re pardon ? Au niveau mondial ? Vous sortez ça de quel chapeau ?

    Faut-il te confier un secret bien gardé ? Le Roi Soleil ne se déplaçait pas en Air Force One à travers les 5 continents ; et donc la température mondiale, il s’en contrebalançait, le bienheureux, de même que les rois du Moyen-Age.
    Ah, Titoune, Titoune ! sois sympa : parle nous encore de tes croisières en catamaran par vent au près dans les mer de Chine avec les pirates et les sirènes, ou bien retourne faire tes pâtés de sable à la plage du coin, mais laisse tomber le RCA : ce n’est tout simplement pas pour toi.

  6. Patrick Bousquet de Rouvex (#107),

    On va tout recommencer, c’est ça la science : ça revient cher la nanoseconde

    Eh oui ! C’est comme ça en science. Il y a des artefacts et des canulars parfois délicats à élucider.
    Là c’était dans la mesure des distances. Alors que beaucoup étaient préoccupés par la mesure des temps de vol.

    Il semble que la science post-moderne soit exempté de ces ennuis
    Les ordinateurs ne se trompent jamais ! Qu’on se le dise.

    Devant une annonce révolutionnaire, il faut toujours rester très très très prudent.

  7. Patrick Bousquet de Rouvex (#107),

    Williams a sans doute voulu écrire :

    Donc il faudrait bien qu’ils se basent sur tout ce qui influencent le climat et pas que l’homme.

    mais le « pas » est resté dans le clavier ou s’est perdu en route 😉

    On va tout recommencer, c’est ça la science : ça revient cher la nanoseconde !!!

    Veuillez noter la présence de l’indispensable formule magique :
    « De nouvelles études seront cependant nécessaires pour confirmer cette théorie. »

  8. Bob (#108),

    Les ordinateurs ne se trompent jamais ! Qu’on se le dise.

    Je ne résiste pas au plaisir de joindre quelques citations de ma collection.

    « L’erreur est humaine, mais un véritable désastre nécessite un ordinateur. » (auteur inconnu)

    « L’erreur est humaine, mais vraiment foutre la merde nécessite le mot de passe root. » — Ubuntu 8.04 Hardy

    « Les ordinateurs permettent à un mauvais modèle d’être précisément faux » – William Gray, spécialiste des ouragans.

    « Toutes choses égales par ailleurs, la marge d’erreur d’un ordinateur est une fonction croissante de sa puissance » … cité par Papyjako

    « Internet ne rend pas stupide, il rend juste la stupidité accessible à tous » (shl)

    « Internet Explorer ne peut servir qu’à une chose, télécharger Firefox ou Opera. »

  9. Mihai V (#109),

    Chacun est amené à commettre des fautes d’orthographe, de grammaire, de frappes, etc… J’en sais quelque chose, à mon corps défendant.

    Dans le cas de Williams, je me souviens qu’il avait été demandé, par un des intervenants sur Skyfall, d’être compréhensif et indulgent à son égard, notre langue n’étant pas sa langue maternelle.

  10. JG2433 (#111),
    Loin de moi l’idée de souligner ou de corriger les fautes de Williams. Je connais son problème.

    Pourquoi ne voyons-nous pas certaines fautes, même en nous relisant ?
    C’est notre cerveau qui nous joue des tours, le salaud ! la preuve ci-dessous :

    Conserver le sens du texte en mélangeant les lettres de chaque mots :

    Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers
    dnas un mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que
    la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte
    dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème.
    C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-
    mmêe, mias le mot cmome un tuot.

    Et en puls ça mchare vairmnet!!

    http://www.digipills.com/lettreinverse/

  11. Patrick Bousquet de Rouvex (#113),

    C’est curieux, mais quand je lis un message de Williams mon radar anti-fautes se met automatiquement en veille. Par contre un message de T!toune fait tout de suite clignoter mon Bullsh!t Detector.
    Serait-ce mon cerveau qui me joue des tours ? Est-ce grave, Docteur ? Ne faudrait-il pas faire un scanner ?

  12. Mihai V (#114), Comme on dit, deux poids deux mesures… smile Mais c’est vrai qu’on a envie d’être gentil avec Williams, même s’il croit (encore) que l’Homme est responsable pour une bonne part du RC. Quand je ne comprends pas, je le dis, c’est tout, ce n’est pas agressif.

  13. Mihai V (#114),
    Est-ce grave, Docteur ? Ne faudrait-il pas faire un scanner ?

    ———————————
    Faut poser la question à Yagloo et gloo et gloo , il est des nôtres

  14. Patrick Bousquet de Rouvex (#115),
    L’homme est parfaitement responsable du RC, et pas seulement d’une part, mais de la totalité , puisque celui-ci se résume exclusivement aux ICU et aux tricheries de Hansen , de Mann,de Jones etc etc…..

  15. Soyez cool avec Willy (Williams) sa langue maternelle est l’Espagnole et malgré ses difficultés de Français, c’est un excellent mathématicien et c’est peut-être le gars le plus neutre que j’ai vu dans ce débat, même s’il accorde je pense une part trop importante a l’effet anthropique.

    Son site:
    http://la.climatologie.free.fr/

  16. Mihai V (#110),

    “L’erreur est humaine, mais un véritable désastre nécessite un ordinateur.” (auteur inconnu)

    De Bill gates 1990

    Ou encore
    Ce n’est pas un bug, c’est une fonctionnalité non documentée !

  17. Oui j’avais oublié le « pas » et je ne l’ai vu qu’après avoir validé le message. Et comme vous le savez on ne peut pas modifier un message validé contrairement aux forums.

    Puis de connaître des erreurs de frappes, d’orthographes, d’oublier ou… des mots cela arrive à tout monde.

    Williams