Traduction de MichleLN35. (Source)
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Note de l'éditeur : Les auteurs de la lettre qui suit, et listés ci-dessous, sont aussi les signataires de "No Need to Panic About Global Warming" , Inutile de paniquer sur le réchauffement global”, une lettre ouverte paru dans le Wall Street Journal le 27 janvier dernier. Cette lettre répond aux critiques de la lettre ouverte faite par Kevin Trenberth et 37 autres signataires le 1er février et par Robert Byer de l' American Physical Society le 6 février.
L’intérêt provoqué par notre lettre parue le 27 janvier dans le Wall Street Journal, “Inutile de paniquer sur le réchauffement global”, est flatteur mais si large que nous limiterons notre réponse à la lettre à l’éditeur par Kevin Trenberth et 37 autres signataires, que le journal a publié le 1er février 2012 et à celle de Robert Byer, président de la “American Physical Society”, publiée le 6 février. (Naturellement, nous remercions les auteurs des lettres de soutien.)
Nous sommes d’accord avec Mr Trenberth et consorts que l’expertise est importante en médecine, comme elle l’est dans tout domaine d’importance pour l'homme et l'environnement. Il faut alors considérer qu’éliminer les combustibles fossiles, est comme demander à un patient (chacun d'entre nous) de subir une transplantation cardiaque et d'en payer le coût économique. En accord avec la plupart des lois sur les droits des patients, le patient a son mot à dire dans la décision de traitement. Les questions évidentes du patient sont de savoir si la transplantation est vraiment nécessaire, et quelles sont les performances passées de l’équipe de diagnostic.
Dans cette perspective, un critère important de (la qualité de NdT) l’expertise scientifique est sa capacité à faire des prédictions justes. Quand les prédictions sont fausses, on admet alors que la théorie est « réfutée » et l'on doit examiner les raisons de cet échec. Sur le graphique ci-après sont représentées les températures annuelles de la terre mesurées depuis 1989, juste avant le premier rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC). Sont aussi montrées les projections de l’augmentation vraisemblable de la température, telles que publiées dans les résumés de chacun des quatre rapports, le premier en 1990 et le dernier en 2007.
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Ces projections étaient basées sur des modélisations informatiques du GIEC sur la façon dont le CO2 atmosphérique aurait dû réchauffer la terre. Ces modèles prédisent des taux de réchauffement plus ou moins élevés, mais les projections montrées dans le graphique et leur prolongement dans le futur lointain sont à la base de la plupart des études des effets environnementaux et des options de politiques d’atténuation. Les fluctuations annuelles et les divergences ne sont pas importantes ; les tendances à long terme sont significatives.
Du graphique, il ressort que les projections exagèrent substantiellement la réponse des températures au CO2, lequel a augmenté de 11% de 1989 à 2011. En outre, quand on examine le relevé historique des températures au cours du 20e siècle et au début du 21e, les données indiquent un effet du CO2 bien plus faible que celui calculé par presque tous les modèles.
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La lettre de Trenberth nous dit que « les modèles informatiques ont récemment montré que durant les périodes où il y a des accroissements de température plus réduits, le réchauffement se produit ailleurs dans le système climatique, par exemple dans l’océan profond.» Le système ARGO de bouées plongeantes produit des données de plus en plus fiables sur la température des couches supérieures de l’océan, où une grande partie de la chaleur du réchauffement global devrait se trouver. Mais comme pour la température de surface du graphique, le contenu en chaleur des couches supérieures de l’océan mondial n’augmente pas aussi vite que les modèles du GIÉC le prédisent, peut-être n’augmente-t-elle même pas du tout. Pourquoi devrions-nous croire les modèles du GIEC qui disent que la « chaleur manquante » se cache dans un endroit où on ne peut la mesurer de façon fiable, l’océan profond ?
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Étant donné ce douteux recueil de prédictions, il est raisonnable de demander un second avis. Nous avons offert le nôtre. En nous excusant de toute immodestie, nous avons tous eu des carrières distinguées et heureuses en sciences du climat ou dans des disciplines clefs, scientifiques ou d'ingénierie (telles que la physique, l’aéronautique, la géologie, la biologie, la prévision) sur lesquelles est fondée la science du climat.
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Trenberth et al. Nous disent que les directions des principales académies nationales des sciences ont déclaré que “la science est claire, le monde se réchauffe et les humains en sont les principaux responsables.” Apparemment chaque génération de l’humanité doit ré-apprendre que la science est déterminée par Mère nature et non par les autorités bureaucratiques d'académies des sciences ou par les modèles informatiques.
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Une autre raison d'être sur ses gardes, comme nous l’expliquions dans notre première lettre ouverte, est que des motivations autres que la science objective sont à l'oeuvre au sein d'une partie de l’establishment scientifique. Chacun d’entre nous est membre d’académies ou de sociétés scientifiques majeures, mais nous recommandons aux lecteurs de ce journal de ne pas se fier aux déclarations académiques pompeuses – à ce qu’elles disent – mais de suivre la devise de la Royal Society de Grande Bretagne, une des plus anciennes des sociétés savantes dans le monde : nullius in verba – ne croire personne sur parole. Comme nous le disions dans notre lettre ouverte, chacun devrait examiner certains faits têtus qui ne s’ajustent pas à la théorie adoptée dans la lettre de Trenberth, par exemple, le graphique ci-dessus des températures de surface et les données semblables pour la basse atmosphère et les couches supérieures de l’océan.
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Que répondre à l’affirmation de la lettre : “Les experts du climat savent que la tendance à long terme au réchauffement n’a pas été atténuée au cours de la décennie passée. En fait, ce fut la plus chaude décennie enregistrée. » Nous ne voyons aucune de tendance au réchauffement après 2000 sur le graphique. Il est vrai que les années 2000-2010 furent peut-être 0.2°C plus chaudes que les 10 années précédentes. Mais les enregistrements indiquent que bien avant que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère aient commencé à s’élever, la terre avait commence à se réchauffer conjointement avec la fin du Petit Âge Glaciaire, il y a des centaines d’années. Cette tendance à long terme a, en toute vraisemblance, produit plusieurs années chaudes à la suite. La question est quelle est la part du réchauffement venant du CO2 et quelle est celle due à d’autres facteurs à la fois naturels et anthropiques ?
Plusieurs fois dans le passé, il y a eu des décennies plus chaudes. Il se peut qu’il ait fait plus chaud à l’époque médiévale, quand les Vikings s’établirent au Groenland, et quand du vin était exporté d’Angleterre. Plusieurs indicateurs témoins montrent que le réchauffement médiéval avait une extension globale. Il y a eu des périodes plus encore chaudes il y a quelques milliers d’années pendant l’Optimum climatique holocène. Le fait est qu’il y a des influences très puissantes dans le climat de la terre qui n’ont rien à voir avec le CO2 d’origine humaine. Le graphique suggère fortement que le GIEC a grandement sous-estimé les sources naturelles de réchauffement (et de refroidissement) et qu'il a grandement exagéré le réchauffement dû au CO2.
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Dans la lettre de Trenberth, il est dit : « Une recherche montre que plus de 97% des scientifiques publiant activement dans le domaine sont d’accord sur la réalité du changement climatique et sa cause humaine. » Cependant, cette affirmation de 97% de soutien est trompeuse. Les enquêtes contenaient des questions triviales auxquelles même nous aurions répondu positivement. Ainsi, ces enquêtes ont un large soutien au fait que les températures ont augmenté depuis 1800 et que les activités humaines y ont eu quelque effet. Mais ce qui est discuté est l'ampleur et la nature de la contribution humaine au réchauffement global. Affirmer, comme le fait apparemment la lettre de Trenberth, qu'en discuter, constitue « des vues extrêmes qui sont en dehors des limites de ce que presque chacun des autres experts du climat accepte » est pour le moins curieux.
On pourrait déduire de la lettre de Trenberth que les faits scientifiques sont déterminés par un vote à la majorité. Quelques philosophes postmodernes ont fait de telles propositions. Mais les faits scientifiques viennent d'observations, d'expériences et d’analyses attentives, pas d’un vote presque unanime d’un quelconque groupe de personnes.
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Les efforts continus de l’establishment climatique pour éliminer “les opinions extrêmes” peuvent devenir effrayants quand il s’agit de réduire au silence l’opposition scientifique. Dans notre lettre ouverte, nous avons mentionné la campagne autour de 2003 contre le docteur Chris de Freitas qui visait à lui retirer son poste d’éditeur du journal Climate Research, et son poste universitaire. Une grande partie de cette conjuration figure dans les emails du Climategate, où l'un des signataires de la lettre de trenberth a écrit :" Je pense qu'un boycott des publications, relectures ou même des articles de Climate research, alors édité par Chris de Freitas, est certainement justifié, mais c'est peut-être au minimum ce qui devrait être décidé."
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Ou encore, considérons la démission de Wolfgang Wagner l’an dernier de son poste d’éditeur en chef du journal Remote Sensing. Dans un dernier éditorial rappelant les sinistres rétractations d'hérétiques religieux et politiques, Mr. Wagner confessa son « péché » d’avoir publié un papier de scientifiques de l’Université d’Alabama, Roy Spencer et William Braswell, pourtant revu par les pairs, mais qui montrait que les modèles du GIEC exagéraient le réchauffement produit par l’accroissement du CO2.
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La lettre de Trenberth soutient qu’une décarbonisation de l’économie mondiale « conduirait à des décennies de croissance économique. » Cette déclaration n’est pas scientifiquement fondée, il n’y a aucun élément de preuve qu’elle soit vraie. Sortir prématurément à l’échelle mondiale de l'utilisation des hydrocarbures exigerait une intervention massive des gouvernements pour supporter le déploiement de technologies énergétiques plus coûteuses. S’il y avait des avantages économiques à investir dans une technologie dépendant du soutien des contribuables, des compagnies comme Beacon Power, Evergreen Solar, Solar Millenium, Spectra Watt, Solyndra, Ener1 et Renewable Energy Development Corporation seraient en pleine prospérité au lieu d'être en dépot de bilan, ceci rien que pour ces derniers mois.
L’expérience des technologies vertes par les Européens a aussi été décourageante. Une étude a montré que chaque nouvel « emploi vert » en Espagne détruisait plus de deux emplois existants et détournait le capital qui aurait créé de nouveaux emplois ailleurs dans l’économie. Plus récemment, les gouvernements européens ont coupé les subventions aux technologies énergétiques sans émissions de CO2 mais chères; ce n’est pas ce à quoi l’on se serait attendu si de telles subventions avaient stimulé des économies qui, sans elles, auraient été languissantes. Et, comme nous le remarquions dans notre lettre ouverte, il est peu vraisemblable qu’il résulte un quelconque bénéfice environnemental des réductions de CO2 associées aux technologies vertes qui sont basées sur la diabolisation du CO2.
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Venons-en à la lettre du président de l'American Physical Society (APS), Robert Byer, où nous lisons: « La déclaration [sur le climat] ne dit pas, comme les signataires de la lettre [notre lettre ouverte] le suggèrent, que la contribution de l’homme au changement climatique est irréfutable. » Cela semble suggérer que l’APS ne considère pas que la science sur cette question clef est achevée.
Cependant, voici le paragraphe décisif de la présentation qui entraîna la démission du prix Nobel Ivar Giaever et de plusieurs membres de longue date de l’APS : « La preuve est irréfutable, le réchauffement global est en cours. Si aucune action d’atténuation n’est entreprise, des perturbations significatives des systèmes physiques et écologiques, des systèmes sociaux, de la santé et de la sécurité humaine vont probablement se produire. Nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre maintenant. » Personne de sensé ne peut lire ceci et ne pas conclure que l’APS déclare que les impacts humains sont « irréfutables. » Sinon, il n’y aurait aucune raison logique allant du « réchauffement global » à l’appel strident à son atténuation.
La réponse de l’APS aux demandes de ses membres fut meilleure que celle de n’importe laquelle des sociétés scientifiques ; mais elle ne fut pas démocratique. Il fallu des mois à la direction de l’APS pour réviser la déclaration ci-dessus et pour affirmer qu’en fait, aucun mot n’avait besoin d’être changé tout en ajoutant 750 mots pour essayer d’expliquer ce que lla rédaction original de 157 mots voulait vraiment dire. Les membres de l’APS furent autorisés à envoyer des commentaires mais ils ne furent jamais rendus publics.
En dépit de l’obstination de certains à la direction de l’APS, des membres de l’APS de bonne volonté sont pour l’établissement d’un groupe d’étude de la physique du climat, apolitique, à l’intérieur de la Société. S’il réussit, il facilitera la discussion, le débat et la recherche indépendante sur la physique du climat qui sont très attendus.
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En résumé, la science progresse en testant des prédictions sur les données du monde réel obtenues par des observations directes et des expérimentations rigoureuses. L’enjeu est beaucoup trop important dans le débat du réchauffement global pour ignorer les preuves d’observation et déclarer que la science est achevée. Bien qu’il y ait beaucoup d’autres scientifiques qui sont extrêmement qualifiés et qui ont atteint les mêmes conclusions que nous, nous insistons encore sur le fait que la science n’est pas un exercice démocratique et que nos conclusions doivent être fondées sur des preuves d’observation.
Les prédictions des modèles informatiques d’un réchauffement global alarmant ont sérieusement exagéré le réchauffement par le CO2 et sous estimé d’autres causes. Puisque le CO2 n’est pas un polluant mais un bénéfice substantiel pour l’agriculture, et puisque son potentiel de réchauffement a été grandement exagéré, il est temps de repenser cette poursuite frénétique de décarbonisation à tout prix.
Claude Allegre, former director of the Institute for the Study of the Earth, University of Paris;
J. Scott Armstrong, cofounder of the Journal of Forecasting and the International Journal of Forecasting;
Jan Breslow, head of the Laboratory of Biochemical Genetics and Metabolism, Rockefeller University;
Roger Cohen, fellow, American Physical Society;
Edward David, member, National Academy of Engineering and National Academy of Sciences;
William Happer, professor of physics, Princeton;
Michael Kelly, professor of technology, University of Cambridge, U.K.;
William Kininmonth, former head of climate research at the Australian Bureau of Meteorology;
Richard Lindzen, professor of atmospheric sciences, MIT;
James McGrath, professor of chemistry, Virginia Technical University;
Rodney Nichols, former president and CEO of the New York Academy of Sciences;
Burt Rutan, aerospace engineer, designer of Voyager and SpaceShipOne;
Harrison H. Schmitt, Apollo 17 astronaut and former U.S. senator;
Nir Shaviv, professor of astrophysics, Hebrew University, Jerusalem;
Henk Tennekes, former director, Royal Dutch Meteorological Service;
Antoninio Zichichi, president of the World Federation of Scientists, Geneva.
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111 réponses à “Réponse à la réponse.”
Hacène (#99),
Ben voilà au moins je sais à quoi m’en tenir. Je demandais quelques explications, je les ai eu.
Au cas où je n’ai pas parlé de malhonnêteté, puisque chacun est libre d’écrire ce qu’il veut dans un bouquin.
Sur les initiales non aucun de ceux-là (j’en ai reconnu deux), vous ne trouverez pas de toute façon, et puis je vais vous laissez tranquille.
Yagloo (#98),
Si vous n’arrivez pas dans le domaine du climat à faire la différence entre les news neo-apocalyptiques et l’ensemble des publis sur le sujet alors il faudra m’expliquer comment est-ce qu’on peut se dire sceptique. A ce niveau c’est plus de la prise de position idéologique assumée.
Marot (#100),
Venir expliquer que le livre d’Hacène est de la science alors que vous êtes le premier à crier quand une organisation publie un rapport…
Allez à bientôt les amis.
chria le troll.
chria (#101),
SB, peut-être ?
Moi aussi, je vous laisse tranquille.
D’une manière générale, dommage que les échanges prennent cette tournure (en l’occurrence, on a vu pire), la participation d’un contradicteur qui ne s’inscrirait pas en faux par idéologie et ne réagirait pas par l’invective, ce serait bien. Ça viendra peut-être. En espérant qu’il ne sera pas mal reçu (pas de manière trop rugueuse, ça aide pas non plus, c’est certain).
Fin pour moi aussi d’une partie sans intérêt aucun, sauf …
Sauf que malgré plusieurs demandes, le susdit n’a jamais
daignévoulu dire les motifs et arguments de sa conversion à l’idéologie encore dominante.Restent ouvertes les autres causes
intérêt personnel (€),
intérêt professionnel (position, honneurs et €),
mimétisme
ou toute autre cause découverte à marée basse.
Étrange cette incapacité à aller au fond des choses, de l’écume, toujours de l’écume.
Marot (#103),
Oui, cela doit être difficile d’avouer que c’est des aspects autres que scientifiques qui vous font prendre des positions que la raison réprouve…..
the fritz (#104),
pour Laurent Berthod
Pas de commentaire sur les positions SVP
the fritz (#104),
A la limite, pourquoi pas mais encore faut-il l’assumer …
the fritz (#105), Oh ! Vous le connaissez bien….
Un rab de mauvaise foi pour la route
devient par le faussaire à la petite semaine
J’ai cherché ce que j’expliquais, où je l’expliquais. Bernique.
chria (#101),
Oui et j’assume complètement. En d’autres termes : je m’en fous, et je m’en fous que je m’en fous.
the fritz (#105),
J’ai pas compris de quelles positions il s’agit. De celles du kamasutra ?
Laurent Berthod (#110), Et vlan ! Pile dedans !