Extraits de l'article de Bob Carter paru dans WUWT Source. Merci à Pensée unique pour la traduction.
[…]
Bien que vous puissiez ne pas le savoir au vu de la nature antagoniste des discussions publiques sur le réchauffement climatique, un large accord scientifique et une interprétation partagée existe entre presque tous les scientifiques qui s'occupent de la question. Le terrain d'entente, dont une grande partie a été mentionnée par le Dr Hayhoe dans son article, inclut :
· Que le climat a toujours changé et changera toujours,
· Que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre qui réchauffe la partie inférieure de l'atmosphère,
· Que les émissions humaines s'accumulent dans l'atmosphère,
· Que le réchauffement de la planète d'environ 0,5° C s'est produit dans le courant du XXe siècle, mais
· Que le réchauffement climatique a cessé au cours des 15 dernières années.
La controverse scientifique sur le DRCDH (le dangereux réchauffement climatique du à l'homme) ne concerne donc en rien ce qui est mentionné ci-dessus. En revanche, elle relève dans sa quasi-totalité, de trois questions différentes, quoique connexes qui sont les suivantes :
· La quantité de réchauffement net qui est, ou sera, produit par les émissions anthropiques,
· La question de savoir s'il existe une preuve réelle qui démontre l'existence d'un réchauffement anthropique dangereux au cours des 50 dernières années, et,
· La question de savoir si les modèles informatiques du GIEC peuvent fournir des prévisions climatiques précises pour les 100 prochaines années.
[…]
Comment fonctionne la science ?
Les controverses sur le réchauffement climatique, ou plus généralement sur le changement climatique, sont une affaire qui relève de la science. La science traite de faits, d'expériences et de représentations numériques du monde naturel qui nous entoure. La science ne prend pas en compte les émotions, les croyances ou la politique, mais elle s'efforce plutôt d'analyser les questions sans parti pris et de façon objective, de sorte que dans l'examen d'un ensemble de faits donnés, deux praticiens différents peuvent aboutir à la même interprétation. Oui, je suis conscient de l'ironie de cette déclaration dans le contexte actuel.
Ce qui nous amène à la question du rasoir d'Occam et à l'hypothèse nulle (NdT : "Null hypothesis" en anglais.). […] L'expression «Rasoir d'Occam» est généralement utilisée comme raccourci pour représenter l'hypothèse scientifique fondamentale de la simplicité. Pour expliquer un ensemble donné d'observations du monde naturel, la méthode scientifique procède par la mise en œuvre, en tout premier, de l'explication la plus simple possible (hypothèse) qui peut expliquer les faits connus. Cette explication simple, appelée hypothèse nulle, devient alors l'interprétation adoptée jusqu'à ce que d'autres faits apparaissent, nécessitant une modification de l'hypothèse initiale, ou , peut-être, sa totale invalidation.
C'est une des caractéristiques les plus extraordinaires du GIEC que les études qui y sont menées, procèdent d'une inversion (injustifiée) de l'hypothèse nulle, à savoir : les changements climatiques globaux sont présumés résulter des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, au moins jusqu'à ce qu'une preuve spécifique n'indique le contraire.
Quelle hypothèse tester ?
Bien que la science du climat soit globalement complexe, l'hypothèse de l'effet de serre, elle-même, est simple, et il est relativement aisé de la tester, elle ou ses conséquences, en comparant avec les données disponibles. Mais tout d'abord, il est impératif être très clair sur ce que nous entendons précisément par ce terme.
Quels éléments de preuve utiliser pour tester l'hypothèse du DAGW ?
Considérons les tests suivants:
(i) Au cours des 16 dernières années, la température moyenne mondiale mesurée aussi bien par les capteurs thermométriques que par les capteurs satellitaires, n'a pas montré de réchauffement statistiquement significatif. Au cours de la même période, le dioxyde de carbone atmosphérique a augmenté de 10%.
Non seulement les augmentations importantes de dioxyde de carbone n'ont pas induit de réchauffement dangereux, mais il n'y a pas eu de réchauffement du tout. L'hypothèse est mise en défaut.
(ii) Au cours du XXe siècle, un réchauffement de la planète compris entre 0,4 et 0,7°C a eu lieu, avec une vitesse maximale au cours des premières décennies du siècle, d'environ 1,7°C par siècle. Par comparaison, nos meilleurs enregistrements climatiques régionaux montrent qu'au cours des 10.000 dernières années, les variations naturelles et cycliques du climat ont donné lieu à des maxima de température d'au moins 1°C plus élevés qu'aujourd'hui avec des taux de réchauffement de 2,5°C par siècle.
En d'autres termes, le taux d'accroissement tout comme l'amplitude du réchauffement au XXe siècle se situe bien à l'intérieur de l'enveloppe du changement climatique naturel. L'hypothèse est mise en défaut, une deuxième fois.
(iii) Si la température globale est contrôlée principalement par les concentrations atmosphériques en dioxyde de carbone, alors les variations de concentrations de dioxyde de carbone doivent précéder les changements parallèles de la température.
En fait, c'est l'inverse qui se produit à toutes les échelles de temps. Les changements de température précèdent les changements du taux de dioxyde de carbone d'environ 5 mois au cours du cycle saisonnier annuel, et d'environ 700-1000 ans au cours des cycles des périodes glaciaires. L'hypothèse est mise en
défaut.
(iv) Les modèles informatiques de circulation générale du GIEC qui prennent en compte l'augmentation du dioxyde de carbone, prévoient que le réchauffement climatique devrait se produire à un rythme de +2,0°C par siècle.
En réalité, il n'y a pas eu de réchauffement du tout durant une période plus longue que la dernière décennie, aussi bien dans l'atmosphère que dans les océans. Les modèles sont clairement défectueux. Ils attribuent un réchauffement, résultant du dioxyde de carbone ajouté, trop important (en langage technique on dit qu'ils surestiment la sensibilité climatique). L'hypothèse est mise en défaut.
(v) Ces mêmes modèles informatiques prédisent que des empreintes du réchauffement induit par les gaz à effet de serre seraient constituées par la création d'une zone atmosphérique plus chaude située à des altitudes de 8 à 10 km dans les régions équatoriales et aussi par une augmentation du réchauffement dans les régions des deux pôles.
Étant donné que nous savons déjà que les modèles sont défectueux, cela ne devrait pas nous surprendre d'apprendre que les mesures directes effectuées aussi bien par les radiosondes des ballons météorologiques que par les capteurs satellitaires montrent l'absence de réchauffement de la surface de l'Antarctique ainsi que l'absence totale d'une zone atmosphérique qui , selon les prédictions, devrait être plus chaude (NdT : Le hotspot) aux basses latitudes. L'hypothèse est mise en défaut, à deux reprises.
[…]
La réalité scientifique actuelle est que l'hypothèse du GIEC sur le réchauffement climatique dangereux a été testée à plusieurs reprises, et que ces tests ont échoué. Malgré l'investissement d'importantes sommes d'argent au cours des 25 dernières années (plus de 100 milliards de dollars), et l'immense effort de recherche effectué par les scientifiques liés au GIEC et par des scientifiques indépendants, à ce jour, aucune étude scientifique n'a établi un lien avéré entre les changements d'un quelconque paramètre environnemental significatif et l'origine humaine des émissions de dioxyde de carbone.
Par contre, l'hypothèse nulle que les changements climatiques globaux que nous avons observés au cours des 150 dernières années (et continuons d'observer aujourd'hui) sont d'origine naturelle, n'a toujours pas été réfutée. Comme cela a été résumé dans les rapports du Groupe international non gouvernemental sur les changements climatiques (NIPCC), des milliers d'articles publiés dans des revues à comité de lecture contiennent des faits ou des textes en accord avec l'hypothèse zéro et des explications plausibles et naturelles existent pour tous les changements climatiques globaux post-1850 qui ont été décrits jusqu'à ce jour.
[…]
Nous devons accepter l’idée que le risque théorique d'un réchauffement global dangereux causé par l'homme ne constitue qu'une petite fraction d'aléas climatiques bien plus considérables, que sont des événements météorologiques ou climatiques dangereux que la Nature nous impose de temps à autre et comme elle le fera toujours, ce que reconnaissent tous les scientifiques. Il est absolument évident, en se basant, par exemple, sur l'ouragan Katrina de 2005, sur la tempête catastrophique Sandy en 2012 aux États-Unis, sur les inondations de 2007 au Royaume-Uni et sur les feux de brousse tragiques en Australie en 2003 (Canberra), 2009 (Victoria) et sur ceux de grande extension de janvier de cette année, que même les gouvernements des pays riches le plus avancés sont souvent mal préparés aux catastrophes liées aux aléas climatiques d'origine naturelle.
[…]
Ainsi, en réalité, aucun scientifique sur la planète ne peut vous dire avec une probabilité suffisante si le climat en 2030 sera plus froid ou plus chaud qu'aujourd'hui. Dans de telles circonstances, la seule conclusion rationnelle à en tirer est que nous devons être prêts à réagir au cours des prochaines décennies à chaque épisode de réchauffement ou de refroidissement, en fonction de ce que la Nature a décidé de nous offrir.
[…]
158 réponses à “Vu d’Australie.”
phi (#50),
avez vous lu celui ci
phi (#50),
Je suis bien d’accord avec vous.
Un point intéressant consiste dans le fait que l’article présente d’abord l’effet de serre tel qu’il est vulgarisé auprès du public mais précise bien en page 9 :
S’ensuit une présentation beaucoup plus réaliste (à votre réserve près) que je ne trouve guère plus difficile à conceptualiser que la présentation fallacieuse habituelle.
Alors pourquoi ne pas vulgariser cette modélisation beaucoup plus réaliste ?
phi (#50),
Oui, et c’est même l’erreur majeure de toutes les représentations de l’effet de serre, y compris celles faites par Lindzen ou Spencer.
S’il n’y avait aucun échange radiatif entre l’atmosphère et l’espace, le gradient thermique serait nul (et l’atmosphère très tenue…).
Spencer le dit d’ailleurs dans ses explications sur l’effet de serre (si l’atmosphère ne peut pas se refroidir par radiation, alors à l’équilibre sa température serait constante et égale à celle du sol)…. ce qui rend d’autant moins compréhensible son utilisation d’un gradient thermique indépendant des échanges radiatif pour démontrer l’effet de serre…
MichelLN35 (#42),
Sur Terre, il est formé lors de l’absorption de neutrons par les atomes d’azote de la stratosphère et des couches hautes de la troposphère. Les neutrons proviennent de la collision des rayons cosmiques avec les atomes de l’atmosphère, notamment l’oxygène.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carbone_14
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Les RC ne pénètrent donc pas dans la matière vivante , et heureusement qu’ils n’arrivent pas jusqu’en surface
devinplombier (#51), excusez mon ignorance, mais qui est Pierre Beslu et d’où vient ce doc ?
jdrien (#55),
Je ne connais pas cette persone , j’ai trouve ce document qui m’a semblé très intéressant sur le site de l’EFN » Environmentalists For Nuclear ™ »
ici ( ne semble pas répondre en ce moment )
devinplombier (#51),
Je n’ai que survolé ce document, il demanderait une longue lecture attentive. Je suis emprunté, et n’ai pas forcément toutes les bases pour pouvoir en juger. C’est apparemment une remise en question radicale. Ma critique est beaucoup plus modeste, j’accepte comme hypothèse les bases physiques officielles véhiculées par le giec et ne cherche qu’à vérifier si elles sont appliquées de manière cohérente. Et là, surprise, c’est une catastrophe. La notion de forçage radiatif au centre de la modélisation s’avère être une totale idiotie. Le calcul quantitatif de l’effet de serre n’est qu’une horrible soupe de concepts non maîtrisés. Dans ce fatras, il y a portant une erreur fondamentale d’une superbe élégance : le CO2 ajouté est arbitrairement climatisé.
Le gradient thermique est surtout dû à la pression atmosphérique l’air chauffe quand il est comprimé et refroidit quand il se détend, il n’a donc pas grand chose à voir avec le radiatif ou le convectif…
jdrien (#55),
AMHA, Pierre Beslu est l’Ancien chef du Département d’Etudes des Déchets au CEA, tel qu’on peut le retrouver dans cette pétition (contre la fermeture de Fessenheim) d’où son papier dans EFN. C’est probable mais je n’en suis pas certain.
J’ai été surpris que Rocard ait aussi rédigé une lettre contre cette fermeture…
Henry (#58),
Bien sur que non. Le gradient thermique moyen n’est que le résultat du flux de chaleur moyen entre la base et le sommet de la troposphère (ou jusqu’à la couche d’inversion, s’il y en a une….).
Le gradient de pression, lui, résulte de la gravité ET du gradient de température. L’atmosphère n’étant pas contrainte en volume (et pouvant donc se dilater sans limites), la loi des gaz parfaits fonctionne forcément dans ce sens.
Vous venez de récolter un 0 en thermodynamique… (sans doute une mauvaise lecture de l’article wiki sur la gradient adiabatique… c’est cela la wikiculture…)
J’ai écris trop vite, ce qui rend la réponse précédente peu compréhensible.
Le gradient de pression dépend principalement de l’altitude et de la masse d’air au dessus de cette altitude, il peut varier (relativement faiblement) en fonction de la variation de cette masse d’air, et donc de la variation de la température au sol.
Le gradient de gravité découle du gradient de température et du gradient de pression de par la loi des gaz parfaits.
Dire que le gradient de température ne dépend pas des échanges de chaleur est idiot, cela revient à dire qu’il n’existe pas d’échange de chaleur (tout échange thermique créant un gradient thermique).
Bon sang…. c’est dommage de ne pas pouvoir corriger ces propres messages.
A la place de « gradient de gravité », lire « gradient de densité » dans le message précédent.
Nobody (#62),
Voilà de quoi discuter :
http://arxiv.org/pdf/1003.1508.pdf
Bob (#63),
Discuter sur quoi?
Nobody (#64),
Ben, ce sont quelques calculs sur les formules barométriques avec les hypothèses correspondantes.
C’était juste pour donner du grain à moudre.
Un autre point qui me laisse dubitatif : l’altitude du point d’équilibre thermique n’est certainement PAS la surface terrestre (ou océanique), mais bien au dessus. Ce qui change énormément la donne : l’altitude de la surface, par principe, ne peut pas changer, alors que si celui-ci se situe en altitude, il peut bel et bien monter ou descendre en fonction des modification des température/saturation de l’atmosphère…
modifications de
Bob (#20),
Question: combien de temps faut-il encore que la température stagne ou baisse pour que vous admettiez que la température n’est pas la cause de l’augmentation du CO2 actuellement
the fritz (#68),
Réponse :
On a aussi déjà évoqué cette question. Vous semblez avoir du mal à comprendre les points de vue adverses.
J’ai parlé de dérivée dCO2/dt qui reste constante quand la température est constante, d’où un accroissement linéaire du CO2 en fonction du temps. Si la température baisse, il n’en sera pas de même évidemment. Alors, le CO2 devrait baisser aussi sans doute avec un retard.
Mais un dénommé Bart sur WUWT est plus explicite encore tout en disant exactement la même chose : Voici son post (30 Janvier)
Bob (#69),
Pourtant , je pense que vous utilisez cette observation pour dire que le CO2 n’a pas d’impact sur l’évolution des températures
the fritz (#70),
Non, ce n’est pas ce que je dis. Ce que je dis concerne la visibilité des émissions anthropiques par rapport aux grandes fluctuations des échanges naturels.
CO2 et temp sont couplés, peut être dans les deux sens. L’un était un forçage l’autre une rétroaction. Les retards observés semblent aller dans le sens de la variation de temp qui précède la variation de CO2.
Bob (#71),
Le lien de causalité température des océans => masse de CO2 atmosphérique est expliqué par la loi de Henry et observé en glaciologie.
L’éventuel lien de causalité inverse n’est ni expliqué (il n’y a pas d’explication globale ne faisant pas appel, à coté d’éléments physiques corrects comme le transfert radiatif, à tout un tas de prédicats non vérifiés et contestables… c’est pour cela qu’on tente d’imposer la modélisation comme preuve…)…. ni observé (rien jusqu’à aujourd’hui n’a permis d’isoler dans les variations climatiques une partie du signal incontestablement due à l’augmentation de la masse de CO2 atmosphérique).
Nobody (#72),
Le lien de causalité température des océans => masse de CO2 atmosphérique est expliqué par la loi de Henry et observé en glaciologie.
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Alors expliquez moi le retard de 800 ans ; ce dégazage des océans est-il latent ?
the fritz (#73),
C’est pourtant simple: inertie.
Bob (#71),
A force de regarder les dérivées , on se perd dans des détails et on perd la notion de grandeur
Il me semble évident que la variation de la température n’est pas uniquement liée à la quantité de CO2 atmosphérique (thèse des carbocentristes ), et que inversement la quantité de CO2 atmosphérique ne soit pas une relation linéaire de la température du globe .Il y a bien d’autres causes de variabilité de ces deux paramètres ; mais bon, c’est comme gauche droite dans les discussions politiques
scaletrans (#74),
Je ne suis pas physicien, mais y a-t-il un facteur inertie dans la loi de Henry ?
the fritz (#73),
Vous pêcher toujours par le mêmes incertitudes ; si je vous suis , la température actuellement n’augmente plus à cause de l’inertie des océans ; en fait vous appelez Trenberth à la rescousse
scaletrans (#74),
Absolument. La masse océanique est environ 300x la masse atmosphérique, et la capacité thermique massique en gros 4x supérieure, ce qui fait une capacité thermique globale plus de 1000x supérieure (à la louche). Il est donc clair que dans le système climatique, en cas d’absorption plus importante d’énergie incidente (dus à l’orbitographie terrestre), l’atmosphère se réchauffera toujours beaucoup plus rapidement que les océans.
La glaciologie permet d’avoir une idée de l’augmentation de la température moyenne de l’atmosphère, pas de celle de l’océan, tandis que la loi de Henry lie la température moyenne de surface des océans au contenu gazeux (la glaciologie est donc une observation assez indirecte, mais elle est cohérence avec le lien de causalité T => masse CO2, et incohérence avec le lien de causalité inverse).
the fritz (#75),
Linéaire, c’est peu probable… et il y a certainement d’autres facteurs qui jouent sur la variabilité.
Mais si on regarde une les courbes de variation de la température moyenne des océans ces dernières années (depuis qu’on mesure de façon globale les SST) et qu’on les compare à la teneur en CO2 atmosphérique, là encore, cela colle beaucoup mieux que si on compare les émissions anthropiques et la teneur en CO2 atmosphérique.
Et la constante de Henry dépend bien de la température locale (des échanges), donc de la température de surface des océans.
Nobody (#79),
Pour moi, la teneur en CO2 de l’atmosphère n’a aucune raison de suivre instantanément la température moyenne de l’atmosphère. Si l’atmosphère est relativement bien « mélangée », l’océan l’est très mal. En gros, près des pôles, l’eau est froide et aura tendance à dissoudre le CO2. Ces eaux froides chargées en CO2 vont se balader … un certain temps avant de se retrouver un jour sous les tropiques en surface où elles vont se réchauffer et dégazer. Ce qui joue, c’est donc la température de surface des zones les plus chaudes et les plus froides et éventuellement la surface couverte par la banquise (plus d’échange), avec une grosse constante de temps entre les 2, mais pas la température moyenne.
papijo (#80),
Ce CO2 dissous et transporté par les courants océaniques peut également altérer la croûte océanique dont on oublie qu’elle est un énorme buffer.
Agamemnon (#81),
En effet
Agamemnon (#81),
+1 : les carbonates, en particulier.
the fritz (#76), non.
La loi dit que la quantité de gaz dissous est proportionnel à la pression partielle dudit gaz, mais seulement une fois que le système est à l’équilibre (cad que la pression et la concentration se sont figées).
L’inertie n’est pas comptée évidemment, et surtout le terme n’a pas de sens quand on est à l’équilibre.
papijo (#80),
Pour moi également, d’autant plus que la température moyenne n’est probablement pas utilisable dans une formule de physique.
Le Gulf Stream composante de la circulation thermohaline a probablement un rôle énorme dans la ventilation du CO2 à l’échelle de la planète. Ses eaux chargées en CO2 et plongeant au large de l’Europe du Nord sont ensuite transportés par le courant inférieur de la circulation thermohaline. Ce CO2 ne verra pas la lumière du soleil au cours des 2000 prochaines années jusqu’à ce que le cycle soit complété. Maintenant, on peut se poser la question de la quantité de CO2 dissous dans ces eaux. Elle ne peut être que significative considérant la température de ces eaux.
Au-delà de ça, je ne crois pas avoir vu d’étude qui aurait discuté des bilans de masse de carbone impliqués dans ce processus et particulièrement une quantification du CO2 fixé par la croute océanique. Si ces études existent, elles sont restées très confidentielles.
papijo (#80),
Localement, au niveau de la surface des océans, si.
Et s’il y a une augmentation globale de température de surface, il y aura bien augmentation de la teneur en CO2 des basses couches sur les océans. (qui se répercuteront ensuite dans le reste de l’atmosphère une fois celle-ce brassée). D’ailleurs, si on compare les courbes de variation globale des SST et de teneur atmosphérique en CO2, on voit un décalage de quelques mois (2 à 3 mois).
Oui, cela joue aussi, et induit un autre délai (qui se répercutera aussi sur les SST)… de même que les échanges verticaux qui induisent un délai encore plus long (et qui explique probablement les 800 ans vu dans les carottages glaciaires).
Agamemnon (#85),
C’est plutôt l’ensemble de la circulation thermo-haline qui, dans mon esprit, a une très grande importance. Voici sur ce thème quelques réflexions, bien sûr à discuter.
Si vous regardez la situation du courant N-S profond dans l’atlantique, vous voyez qu’il longe les côtes des deux Amériques, surtout dans la région inter tropicale, la ou la rotation de la terre est la plus rapide, en distance parcourue.
De même, au retour de l’océan antarctique sud, du Pacifique et de l’océan indien, lors de la remontée de courant qui va donner le courant SE-NW du Gulf stream, à partir du Golf du Mexique, (d’où son nom), la circulation de surface longe la côte américaine du sud.
Mais entre temps, pendant son tour du Pacifique, une partie des eaux profondes issues du downwelling de l’atlantique nord et de l’arctique, a été attirée en profondeur par les upwellings de la côte africaine, ramenant du fond des eaux dites fertiles, c’est-à-dire riches en CO2, premier facteur limitant de la croissance végétale (algale), le deuxième, en milieu aqueux n’étant pas le fer, comme souvent dit, mais le Calcium, surtout pour les algues vertes et rouges, en C3.
Le calcium peut être remplacé,en particulier en eaux chaudes par le silicium, lors de blooming de diatomées, algues brunes en C4, dont le squelette est constitué non de calcaire mais de silice.
Donc, le CO2 absorbé dans les eaux profondes salées va remonter bien avant 2000 ans, probablement les 800 ans de retard sur la température, que l’on retrouve dans les glaces, par exemple dans l’article de Caillon et al sur l’antépénultième période interglaciaire, ~130000 ans avant l’Eémien. Ce dernier est plus difficile à interpréter car il a été beaucoup plus bousculé que le précédent ; d’où une période forte en CO2, longtemps après le début de la dernière glaciation.
Un schéma voisin peut être proposé pour le Pacifique avec les upwellings froids des La Niña, le long des côtes ouest des Amériques.
Nobody (#86),
Lon Hocker et l’équipe qui travaille à Mauna Loa, ainsi que Spencer disent 7 à 9 mois.
http://www.skyfall.fr/wp-conte…..mp-co2.pdf
http://www.skyfall.fr/wp-conte…..actual.pdf
Scafetta dans une étude récente, que je viens de traduire, comparant MEI, LOD, et CO2, propose 3 à 4 mois. Souvent cela dépend de la localisation des mesures moyennes globales, moyennes tropicales, moyennes locales pour le CO2 etc. Plus on est global et plus le délai s’allonge.
Sur le deuxième fil j’ai actualisé les données de Lon Hocker et je trouve toujours 6 mois mais la tendance polynomiale d’ensemble semble indiquer que les ratards annuels s’accumulent.
MichelLN35 (#87),
Donc le temps de résidence du CO2 enfouie dans ces courants est d’environ 800 ans et son relargage dans l’atmosphère est modulé par la puissance du courant et de la température des eaux de surface. Cette dernière doit jouer un rôle important puisque ce décalage de 800 ans n’est pas observé en période glaciaire. Ou alors ceci a peut-être à voir avec un signal trop faible pendant la période glaciaire.
Coucou,
Ca patauge, ça patauge ..
http://www2.cnrs.fr/sites/comm…..2ocean.pdf
Quant aux 800 ans, vous êtes complètement à coté de la plaque…
Le Chti ou l’art de se tirer une balle dans le pied. Dites-moi l’ami, cet article est trés bien mais ne répond en aucun ca à mes questions à savoir le temps de résidence du CO2 dans le système océan et la part du cO2 pouvant être fixée par la croute océanique.
Agamemnon (#89),
De même, le CO2 stocké dans les carbonates peut avoir un temps de résidence encore plus long. C’est pour ces raisons qu’il n’est pas raisonnable de parler de durée de vie de 5, 10 ans ou plus, ou, plus exactement, il faut spécifier de quoi on parle.
En réalité, cette affaire n’est nullement représentée par une exponentielle mais plutôt une exponentielle étirée parce qu’il y a de nombreux processus de capture et de relâchement en jeu, ce qui permet à beaucoup d’avancer des chiffres faramineux (1000 ans ou plus selon Susan Solomon) à propos de la « durée de vie ».
La réponse de Freeman Dyson à Robert May dans ce texte est éclairante à ce sujet. Dyson distingue la durée de vie courte « sans remplacement » de la durée de vie « avec remplacement » éventuellement très longue.
C’est d’ailleurs un sujet de débats interminables…
Agamemnon (#91),
ça ressort de la tectonique des plaques …
j’ajoute que le carbone déposé sur les croûtes océaniques à proximité des zones de subduction des plaques il va lui falloir un certain temps pour ressortir via le volcanisme là faut compoter en millions d’années
Agamemnon (#89),
Il ne s’agit pour moi que de réflexions à partir de diverses lectures mais l’observation des graphiques semblerait indiquer que le décalage est plus long pendant la glaciation que pendant l’interglaciaire ou juste après.
Toutefois mon hypothèse sur les décalages longs s’oriente plutôt vers des rythmes astronomiques concernant la position de la terre sur son orbite et dans l’espace (Milankovich pour faire court) alors que pour les cycles plus courts, je verrais plutôt un influence gravitationnelle des cycles solaires plus ou moins rapides qui se répercuteraient sur l’accélération de la vitesse de rotation terrestre, positive ou négative de quelques millisecondes.
Cette oscillation est déjà retrouvée dans les moyennes globales de températures, à la longueur d’onde d’environ 20 ans et semblent liées aux combinaisons de périodes de révolution des grosses planètes et notamment de Jupiter.
Il me semble que l’effet sur la rotation terrestre (LOD) devrait être modulée par l’inertie des masses océaniques (et non de l’atmosphère), tout comme les marées sont dominées par l’interaction Luni-solaire. Les travaux de Scafetta me semblent déterminants dans cette théorie. Il trouve que l’ENSO précède la longueur du jour et le CO2 à Mauna Loa.
yvesdemars (#92),
J’aime bien la tectonique des plaques.
C’est mon dada et j’apprécie le petit jeu de mot.
Pour le CO2 passant dans le plan de subduction, il se trouve dans la croute océanique altérée et dans les sédiments le plus souvent sous forme réduite de graphite. Ces sédiments sont aussi les premiers à subir les effets de la hausse de pression et de température. Ça commence par des réactions de dévolatilisation. En d’autres termes l’eau, le CO2 et d’autres volatils sont les premiers à se barrer et à migrer dans la plaque supérieur où tout un tas de truc vont se produire comme la fusion partielle du manteau lithosphérique. Ces sédiments eux-même produiront des liquides silicatés par fusion partielle.
Pour la croute océanique elle-même, elle ne fond pas (ce qui n’était pas le cas à l’Archéen) ou alors sous des conditions très particulières (subduction d’une ride médio-océanique par exemple). Cette croute océanique va se métamorphiser pour former des éclogites tout en relargant ses volatils qui font à peu près la même chose que ceux des sédiments. En volume, je pense que ceux de la croute océanique sont les plus importants. En tout cas on parle ici à des échelles de temps de centaines de milliers d’années au minimum.
MichelLN35 (#94),
J’avoue que je n’avais pas poussé la réflexion aussi loin mais c’est très intéressant.
Ces effets de marée sont aussi modulés par les différents interfaces des couches composant la terre de la croute supérieur jusqu’au noyau. Ces différentes couches ont un comportement différent au regard de leur composition et de leur rhéologie.
Agamemnon,
Le CO2 dissous peut rester dissous dans son volume d’eau dans ce cas il se balade au gré de la circulation thermohaline, ou alors il est absorbé par le vivant (plancton, krill coquillages coraux etc…) et dans ce cas finira un jour au fond du dit océan en couche sédimentaire.
Ceci dit les échanges sont équilibrés et donc n’influent pas sur le climat en l’absence de forçage
Agamemnon (#85),
Par contre, il y a une étude pas très ancienne sur l’émission de CO2 à partir des carbonates sédimentaires
http://www.sciencedaily.com/re…..115014.htm
Mais c’est une hypothèse
Le Chti (#90),
Sont trop forts au CNRS : Ils savent « tracer » le CO2 anthropique, tout seul, alors qu’il ne représente que 3 à 4 % du CO2 « émi » dans l’atmosphère