Le budget caché de l’UE.

L'action climatique de l'UE, combien de milliards ?

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Le week dernier a vu la conclusion du marathon budgétaire périodique de l'UE : les Etats membres se sont mis d'accord sur deux choses : le plafond des dépenses sur les 7 prochaines années 2014-2020 et sur leur répartition. Seules la répartition des dépenses sera discuté et négociée avec le Parlement européen.

L'action climatique est bien sûr, un élément important des dépenses de l'UE, mais elle prend des chemins particuliers. Voyons comment.

Dès 2011, la Commission précisait bien comment se structurerait le budget européen pour le climat (Voir et ) :

  • Pour garantir une réalisation optimale des objectifs fixés dans certains domaines d'action (lutte contre le changement climatique, politique des consommateurs, environnement, santé et droits fondamentaux), il convient d'intégrer les priorités dans divers instruments relevant d'autres domaines d'action. Par exemple, il faut intégrer les objectifs en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement dans différents instruments pour qu'ils contribuent au développement d'une économie sobre en carbone, efficace dans l'utilisation des ressources et capable de s'adapter aux effets du changement climatique, à l'accroissement de la compétitivité de l'Europe, à la création d'emplois plus nombreux et plus verts, au renforcement de la sécurité énergétique et à des progrès en matière de santé. Dans le domaine de la coopération au développement, le climat et l'environnement, et notamment la biodiversité, seront intégrés dans tous les programmes concernés.
  • En conséquence, la part concernée du budget de l'UE augmentera grâce à une intégration efficace des priorités dans toutes les grandes politiques de l'UE (cohésion, recherche et innovation, agriculture et coopération extérieure). Sachant qu'une même action peut et doit poursuivre simultanément plusieurs objectifs, l'intégration favorisera les synergies dans l'utilisation des fonds consacrés à diverses priorités et contribuera à accroître la cohérence et l'efficacité des dépenses.
Le détail était explicité ainsi :
Pour y parvenir, des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique seront intégrées dans tous les grands programmes de l'UE.

  • Les politiques menées dans les domaines de la cohésion, de l'énergie et des transports ont de fortes incidences sur le climat. En ce qui concerne la politique de cohésion, l'accent mis sur les résultats et sur une conditionnalité renforcée garantira que les projets financés par le budget de l'UE contribueront activement à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat. Les contrats de partenariat passés avec les États membres permettront de stimuler et de suivre les progrès des investissements contribuant à la réalisation des objectifs 20/20/20. L'intégration de la politique sur le climat devrait viser à rendre les investissements «à l'épreuve du changement climatique». À travers ses programmes opérationnels mis en place dans l'ensemble de l'UE, la politique de cohésion a un rôle crucial à jouer dans l'intensification des efforts pour atteindre l'objectif d'efficacité énergétique de 20 %.

  • Recherche et innovation: La lutte contre le changement climatique sera l'un des principaux axes du futur cadre stratégique commun pour la recherche et l'innovation, qui soutiendra des actions ayant une incidence positive directe ou indirecte sur le climat dans des domaines tels que les transports, l'énergie, la recherche sur les matériaux et la bioéconomie durable. Le plan stratégique pour les technologiesénergétiques évalue les besoins en développement technologique pour 2010-2020 à 50 milliards EUR afin de lutter contre le changement climatique et d'assurer la sécurité énergétique de l'UE et sa compétitivité. Il convient d'investir une part importante du budget par le canal d'instruments financiers (emprunt et fonds propres) afin de pallier la pénétration insuffisante sur le marché des technologies innovantes à faible intensité de carbone et des technologies d'adaptation.

  • L'écologisation des paiements directs aux agriculteurs sera l'une des grandes composantes de la réforme de la politique agricole commune (PAC). Au-delà des exigences actuelles de conditionnalité, 30 % des paiements aux agriculteurs seront subordonnés au respect d'un certain nombre de bonnes pratiques environnementales qui contribueront à créer une agriculture plus respectueuse du climat. De cette façon, la PAC réformée apportera une contribution importante à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat, tant sur le plan de l'atténuation (par exemple, augmenter la matière organique du sol, réduire les émissions dues à l'utilisation des engrais et fumures) que sur celui de l'adaptation (par exemple, améliorer la résistance contre les nuisibles, pallier la moindre disponibilité de l'eau).
  • En outre, la politique de développement rural sera de plus en plus liée à la lutte contre le changement climatique. Grâce à l'intégration des actions menées dans les domaines du climat et de l'environnement, les agriculteurs seront fortement incités à produire des biens publics propres à l'Union et à recourir davantage aux technologies efficaces contribuant à une agriculture plus écologique, plus respectueuse du climat et plus résiliente.
Il y a aussi des progammes spécifiques
  • 2.2. Programme LIFE+
  • Outre l'intégration des objectifs en matière de climat et d'environnement, la Commission propose de poursuivre le programme LIFE+ et de l'aligner davantage sur les objectifs de la stratégie Europe 2020, en accordant une plus grande place à la lutte contre le changement climatique. LIFE+ continuera à servir de plate-forme d'échanges de bonnes pratiques entre États membres et de catalyseur pour des investissements plus efficaces. Ce programme soutiendra les mesures en faveur du climat fondées sur une démarche ascendante, tant pour développer des projets de renforcement des capacités aux niveaux local et régional que pour encourager le secteur privé à expérimenter, à petite échelle, notamment dans les PME, des technologies d'adaptation et des techniques à faibles émissions de GES.
    Les projets pilotes relatifs à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique requièrent des capitaux d'amorçage pour assurer l'apprentissage politique et la poursuite des actions entreprises en ce qui concerne ces nouvelles priorités de l'UE. Le sous-programme «Action pour le climat» se concentrera sur des projets pilotes et des projets de démonstration à petite échelle. Les projets intégrés serviront également, par exemple, à promouvoir des stratégies d'adaptation transfrontalières dans des zones sujettes aux inondations.
  • Le sous-programme «Action pour le climat» soutiendra notamment les efforts contribuant à la réalisation des objectifs suivants:
  • En mettant à profit l'expérience acquise avec l'initiative «NER 300» qui devrait mobiliser environ 10 milliards d'euros (dont 4 à 5 milliards provenant des recettes de la mise aux enchères des quotas) pour la période 2011-2015 pour financer des projets de démonstration du captage et du stockage du carbone et des projets de démonstration fondés sur les énergies renouvelables.
  1. Atténuation du changement climatique: soutien à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Actions en faveur de l'établissement de projets pilots, qui peuvent servir à tester des approches innovantes, notamment par le soutien aux PME, afin d'améliorer le socle de connaissances et de faciliter la mise en œuvre de l'acquis en matière de climat.
  2. Adaptation au changement climatique: soutien des actions visant à accroître/renforcer la résilience au changement climatique. Mesures en faveur de l'élaboration ou de la mise en œuvre de stratégies d'adaptation nationales/régionales/locales. Mesures permettant aux décideurs d'utiliser efficacement les connaissances et les données relatives aux incidences du changement climatique, en particulier pour la planification associée à l'adaptation.
  3. Gouvernance et sensibilisation: soutien des actions destinées à améliorer la sensibilisation, la communication, la coopération et la diffusion des informations sur les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Campagnes de sensibilisation auprès des citoyens de l'UE et des parties prenantes, portant notamment sur les changements de comportement.
Et il y a aussi l'action internationale.
  • 2.3. La dimension mondiale
  • Le traité de Lisbonne a fait de la lutte contre le changement climatique au niveau international un des objectifs spécifiques de l'UE. Celle-ci, en sa qualité de premier pourvoyeur d'aide au monde et de pionnier dans les mécanismes basés sur le marché, dispose de compétences uniques à faire partager. En octroyant des contributions financières et en participant aux organes directeurs des instruments et fonds internationaux, l'UE conservera son rôle de premier plan dans la définition des futures politiques internationales sur le climat. L'UE est déterminée à tenir ses engagements internationaux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

  • La politique sur le climat sera intégrée et renforcée dans les instruments géographiques d'action extérieure en vue d'augmenter sensiblement les financements en rapport avec le climat octroyés dans le cadre de la rubrique Actions extérieures. En ce qui concerne les instruments thématiques de la coopération au développement, l'UE devrait consacrer au moins 25 % des dépenses du programme pour les biens publics mondiaux aux objectifs en matière de changement climatique et d'environnement. Le budget de l'UE contribuera au financement international de la lutte contre le changement climatique prévu par les négociations de la CCNUCC pour les pays en voie de développement d'ici à 2020 (100 milliards USD par an).

  • Outre l'intégration de l'action pour le climat dans le budget de l'action extérieure, la Commission envisage la création d'un mécanisme/fonds en dehors du budget destiné à rassembler les contributions des États membres et le budget de l'UE. Pour l'action extérieure, les finacements passent par le Fonds européen de développement soit 30,5 mrd euros 2011 (aide hors ACP).
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Au total, voici les propositions initiales (2014-2020) :
• • •3,2 milliards étaient proposés  pour le climat et la biodiversité ( dont 800M euros pour l'action climat)  371,720 pour la politique agricole commune.
• • •Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élevait à 382,927 milliards d'euros (2011).
• • •Pour la Croissance intelligente et inclusive (sic), comptez 490,908 milliards. Total des dépenses proposées sur la période : 1 025 milliards.(Source)
(NB: le budget de l'Etat français s'élève à 302 Mrd euros en 2013 dont 21 Mrd pour l'UE).
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L'action consacrée au climat reste en grande partie indéterminée.
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Les conclusions du Conseil du 8 février en matière de climat et d'environnement reprennent les  prémices données par la Commission mais les chiffrent avec un pourcentage plancher :  The optimal achievement of objectives in some policy areas depends on the mainstreaming of priorities such as environmental protection into a range of instruments in other policy areas. Climate action objectives will represent at least 20% of EU spending in the period 2014-2020 and therefore be reflected in the appropriate instruments to ensure that they contribute to  strengthen energy security, building a low-carbon, resource efficient and climate resilient economy that will enhance Europe's competitiveness and create more and greener jobs. 
 
La réalisation optimale des objectifs de certaines politiques dépend de l'intégration de priorités telles que la protecton de l'environnement dans les instruments d'autres politiques. Les objectifs de l'action climatique représentera au moins 20 % des dépenses de l'UE pour la période 2014-2020 et  sera donc reflétée dans les instruments appropriés afin de s'assurer qu'ils renforcent la sécurité énergétique, en construisant une économie bas-carbone, efficiente dans l'utilisation des ressources et résiliente face au climat, qui accroîtra la compétitivité de l'Europe et créera plus d'emplois et plus verts.

Les résultats chiffrés à l'issue du Conseil du 8 février (Source) sont les suivants (en euros 2011 sauf mention contraire) :

summary-agreement-80213.gif
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Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élève désormais à 373,179 milliards d'euros . Pour la Croissance intelligente et inclusive (re-sic), comptez 450,763  milliards.
Le total des dépenses proposées sur la période s'élèvent donc à 996,782  milliards en euros 2011 soit 1.125,099 milliard d'euros 2013. Donc les 20 % alloués au climat représentent 199,35 milliards d'euros 2011 soit 225,02 milliards en euros courants. Un peu plus de 30 milliards par an …
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Le premier pilier de la politique agricole commune (paiements directs) soit 277,851 milliards euros consacrera 30 % de ses dépenses au verdissement (cf §67). Il faut donc compter 83,35 milliards euros pour la biodiversité et le climat.
Le second pilier de  la politique agricole commune soit 86,936 mrd milliards, est destiné au développement rural mais aussi  au financement du fonds destiné aux pêches et au programme Action climatique et Biodiversité (§74). Sachant que la politique commune des pêches, est évaluée à 6,7 Mrd d'euros 2013, il ne reste plus que 2,492 milliards euros pour les programmes LIFE (environnement climat et biodiversité), initialement prévus à 3,2 milliards.
Pour le développement rural, les opérations sont co-financées par les états membres de 25 % au minimum (§73) pour les régions les plus pauvres à 43 % au minimum pour les régions les plus riches. Mais quand il s'agit du climat, le taux de financement de l'UE s'élèvera à "75% pour les actions contribuant aux objectifs environnementaux et à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique".
Pour les financements internationaux, le montant pour le Fonds européen de développement est ramené à 27 milliards euros au lieu de 30.
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Récapitulons.
Le coût des actions en faveur du climat est évalué au minimum à 20 % du budget UE pour les 7 prochaines années, 2014-2020 soit 199,35 milliards en euros 2011, qui peuvent se décomposer comme suit :
  • Action internationale : montant maximum : 27 milliards euros
  • Programme géré directement par la Commission : 2, 492 milliards euros
  • 30 % maximum des aides directes à l'agriculture : 83,35 milliards euros
  • 20 % du fonds développement rural :  16,78 milliards euros (sans les co-financements des états membres) .
Il reste pour les autres politiques 39,73 milliards au minimum (et certainement beaucoup plus) à trouver dans le cadre de la Croissance intelligente et inclusive (sic-ter), soit 8,8 % pour l'action climatique de cette partie du budget UE.
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Tous les chiffres disponibles actuellement sont mélangés avec les dépenses en faveur de la biodiversité et il est donc difficile de prédire à l'avance quels postes de dépenses seront véritablement mis à contribution. Tout dépend également des indicateurs utilisés pour qualifier un projet quel qu'il soit, d'action climatique à titre principal ou accessoire : l'ingéniosité ne devrait pas faire défaut ! En 2020, on devrait avoir droit à un joli montant astronomique en tonnes d'équivalent CO2 non émises prouvant la vigueur de la politique menée. L'Objectif 2020 (20 % d'énergies renouvelables, réduction de 20 % des émissions de CO2 et accroître l'efficacité énergétique de 20 %) sera-t-il atteint ?
emissions_agregees_six_gaz_effet_serre.jpg
L'UE représente 14,2 % des émissions mondiales soit 3988 GT (2006). Réduire ses émissions de 20 % soit un peu moins de 1000 GT sur les 28 000 GT mondiaux, représente une goutte dans l'océan.
Sans compter que les progrès vers cet objectif unilatéral de -20 % de CO2 émis vont être difficiles à atteindre … (lire les petites lettres en bas de la seconde page de ce document de l'Agence européenne de l'environnement). Espérons que la crise ne facilite pas la réalisation de cet objectif …
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87 Comments     Poster votre commentaire »

51.  monmon | 18/02/2013 @ 20:53 Répondre à ce commentaire

Briscard #41
Mon vieux je connais des inutiles beaucoup mieux payés et qui ne sont pas fonctionnaires. Chaque époque a ses lieux communs

52.  monmon | 18/02/2013 @ 21:05 Répondre à ce commentaire

Marco 33 # 38
Et compter la spéculation immobiliaire dans le PIB comme aux US, est-ce un sophisme?

53.  Gilles des Landes | 18/02/2013 @ 21:14 Répondre à ce commentaire

Bob (#49), génial cela confirme tout à fait ce que je disais, la France est un beau pays (je parle de la France, pas des français…)

54.  Araucan | 18/02/2013 @ 21:38 Répondre à ce commentaire

Gilles des Landes (#48),

Tiens, c’est un peu comme le stockage du Carbone avec les arbres : l’Europe finance, mais a-t-on réfléchi à ce qui se produira lorsque le bois se décomposera dans 10, 50 ou 100 ans ? C’est une bombe à carbone… à retardement ?

L’Europe ne finance pas de stockage carbone en forêt sur son territoire. Par contre, certains des états membres mettent la forêt dans leur décompte carbone (cela aide). Et ce qui est décompté, c’est l’accroissement du stock de carbone par rapport à 1990 (je ne parle pas des biais possibles …)
L’UE soutient au niveau international le mécanisme REDD (réduction des émissions de GES par la déforestation et la dégradation des forêts évitées) pour éviter certains de ces biais mais pas pour elle-même …
Nombre de forestiers (propriétaires/ administration) aimeraient bien voir une rémunération du service écosystémique de stockage de CO2. Pour les propriétaires, le bénéfice à court/moyen terme est évident et va dans le sens de leur tendance naturelle : des revenus de rentiers payés à ne pas faire grand chose. Bien sur, on peut continuer à faire des coupes mais c’est plus délicat car le stockage en plus est fonction de l’équilibre des classes d’age de la forêt en question. A moyen terme et plus ou si la forêt n’est pas équilibrée, la question de la libération du CO2 pourra se poser (même si une partie devrait rester dans les sols si ceux-ci ne sont pas découverts) d’autant que dans les règles de comptabilité carbone, un arbre mort est un arbre qui a libéré tout son carbone en gaz.
Pour l’administration, les crédits CO2 sont un moyen de financement de la politique forestière depuis la fin du FFN à la portion congrue, l’objectif n’étant pas tant de reboiser que d’améliorer certaines forêts existantes et d’ « essayer » de dynamiser la filière bois. Soit on passe par un système de type crédits CO2, et il faudra bien s’assurer de la longévité du stockage, voire de l’accroissement (pas sur qu’il puisse être tenu sur 50 ans par exemple) ou plus cool, obtenir une partie de produit des enchères de crédit CO2 annuels à l’industrie.
Les anciens gouvernants en ont parlé et les nouveaux l’évoquent, mais rien n’avance à ma connaissance. Pour un propriétaire forestier en cas de rémunération par crédit carbone, pas sur que ce soit intéressant, que le système soit individuel ou mutualisé, que la forêt soit publique ou privée : coût d’expertise, gestion plus contrainte, durée d’engagement, montant de la rémunération, risques (tempêtes, maladie, feu, …), responsabilité pour soi ou ses héritiers/successeurs …

55.  L'AutreVersantDesMonédières | 18/02/2013 @ 21:42 Répondre à ce commentaire

de Rouvex (#32), Mars approche…moi aussi !

56.  Briscard | 19/02/2013 @ 9:43 Répondre à ce commentaire

monmon (#51),
Etant petit-fils de militaire, fils d’ingénieur du Génie Rural, moi-même médecin hospitalier marié à une hospitalière, frère de deux enseignantes et père d’une autre enseignante, je crois connaître un peu les fonctionnaires et agents des collectivités locales…
Alors oui, il y a des fonctionnaires qui font un travail énorme et beaucoup moins bien payé que s’ils étaient dans le privé, mais c’est une minorité.
La différence entre les inutiles du privé et ceux du public est que ces derniers sont payés avec nos impôts.
Le privé fait ce qu’il veut de son argent.

57.  Marco33 | 19/02/2013 @ 11:40 Répondre à ce commentaire

monmon (#52), Ah cette fameuse bulle immobilière US, dont certains font mine de ne pas savoir qu’elle est d’origine politique, et donc de l’Etat! Même le Grand Satan, enfer du libéralisme, c’est laissé tenté par l’intrusion de l’Etat dans l’économie. L’enfer pavé de bonnes intentions?
L’adossement de l’Etat comme garantie illimité auprès de Fannie Mae et Freddie Mac pour pouvoir promouvoir l’accession à la propriété à des gens insolvables, a conduit à la crise des subprimes.
Voilà pour le rappel historique raccourci mais véridique!
Comme quoi, tout n’est pas bon aux USA.

L’Etat doit rester dans son périmètre régalien.
Dès qu’il en sort, c’est le début des emm..nuis.

En attendant, on paie à tous les étages.
D’un point de vu machiavélique, j’apprécie comment les politiques ont créés cet effet cliquet : vu le nombre d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques installés, basés sur des prix d’achat alléchants avec promesse d’eldorado tout en étant écofriendly, il sera politiquement suicidaire de revenir en arrière, sauf à vouloir créer de sérieux troubles en ruinant la classe moyenne.
J’attends de voir comment cela va se passer… C’est juste une histoire de quelques mois.

58.  de Rouvex | 19/02/2013 @ 11:55 Répondre à ce commentaire

L’AutreVersantDesMonédières (#55), Je mets la bouteille au frais !!

59.  pastilleverte | 20/02/2013 @ 9:56 Répondre à ce commentaire

Araucan (#54),
ça me fait aussi penser à Air France qui a(ura) investi 5 millions d’€ dans un programme de « gestion forestière durable  » (c’est moi qui l’appelle comme ça)… à Madagascar.
Le but était plus d’empêcher les déboisements « sauvages » que de reforester, ce qui restait possible dans le projet en deuxième niveau.
Le tout avec « accompagnement » des populations locales, habituées à la culture sur brulis.
cet aspect « conservation du stock de CO2 » avait été chiffré à plusieurs centaines de milliers de tonnes de CO2 (me rappelle plus le chiffre exact), mais ne pouvait être compté comme « compensation » pour les émissions des avions… (1T de kéro consommée = 3,15T de CO2).
Conclusion ça s’appelle un « projet pilote de développement durable » (sic).
PS partenaire local : WWF (Madagascar)

60.  Araucan | 20/02/2013 @ 15:02 Répondre à ce commentaire

pastilleverte (#59),

Le RCA ne peut être que dans la developpitude durable voyons … ET combien de tonnes ont-elles été stockées ? (je n’ose demander pour combien de temps … 😉 )
(NB : il est normal d »‘accompagner » les populations concernées si un des objectifs est d’éviter au maximum l’agriculture sur brûlis. Mais le passage à de nouvelles techniques ne se fait pas en jour, surtout s’il y a besoin d’intrants …)

61.  Nicias | 20/02/2013 @ 17:16 Répondre à ce commentaire

Marco33 (#57),

L’adossement de l’Etat comme garantie illimité auprès de Fannie Mae et Freddie Mac pour pouvoir promouvoir l’accession à la propriété à des gens insolvables, a conduit à la crise des subprimes.

N’importe quoi, Fannie Mae et Freddy Mac n’ont pas le droit de faire du subprime, ces sociétés parapubliques sont régulées et font du « A ».
La part de marché de Fannnie et Freddy s’est réduite comme peau de chagrin à 50% pendant la bulle sous les coups de boutoirs de firmes qui faisaient elles des prêt « Ninja » (no income, no asset).

62.  Laurent Berthod | 20/02/2013 @ 17:21 Répondre à ce commentaire

Nicias (#61),

Ben voyons !

63.  Nobody | 20/02/2013 @ 18:02 Répondre à ce commentaire

Nicias (#61),
Fannie Mae a commencé à faire du subprime en 1999 à la demande de Clinton, voir cet article du NY Times.
Il est par contre vrai que la compétition entre Fannie Mae, Freddy Mac et les PLS dans le milieu des années 2000 a abouti à une grosse perte de marché pour les premiers au « profit » des seconds (et à la crise de 2008 elle-même).
Les pertes cumulées de plusieurs dizaines de Milliards de Fannie Mae et Freddy Mac ont amené le gouvernement a prendre le contrôle des deux organismes par la FHFA en septembre 2008 pour leur éviter le crash…. voilà pour l’efficacité de la « régulation »…

64.  Laurent Berthod | 20/02/2013 @ 18:06 Répondre à ce commentaire

Des informations fournies et sourcées à propos de Fannie Mae et Freddy Mac ici et là.

65.  jean l | 20/02/2013 @ 18:08 Répondre à ce commentaire

Nobody (#63),
Exact. Et pour cause : les super-voyants qui dirigent ces agences de notation (Moody’s, S&P, etc.) s’étaient empressés de décerner leur note maximale à ces joyeuses entourloupes en bande organisée (normal, puisqu’elles étaient adossées à l’Etat tout puissant, via Fanny et Freddy). Et donc, Nicias n’a pas tort, d’une certaine façon…

66.  MichelLN35 | 20/02/2013 @ 18:56 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#64),
jean l (#65),

Je pense aussi qu’il ne serait peut-être pas inutile de relire ceci :

http://www.agoravox.fr/actuali.....ne-a-59168

Et aussi les livres de Marc Roche, La Banque et Le capitalisme hors la loi.

67.  jean l | 20/02/2013 @ 19:47 Répondre à ce commentaire

MichelLN35 (#66),
Puissant ! (voir lien ci-dessus).

68.  yvesdemars | 20/02/2013 @ 19:59 Répondre à ce commentaire

MichelLN35 (#66),

le plus fort c’est que Goldman Sachs achète les titres émis par le Trésor Us pour les revendre en suivant à la FED en prenant une juteuse commission au passage, mais GS aux USA est un exemple du capitalisme de connivence ou mercantilisme dénoncé par les vrais libéraux (au sens européen).

69.  yvesdemars | 20/02/2013 @ 20:08 Répondre à ce commentaire

sur les subprimes il est bon de relire V Bénard et la responsabilité écrasante des autorités dans cette déconfiture

http://www.objectifliberte.fr/.....rimes.html

70.  Laurent Berthod | 20/02/2013 @ 21:59 Répondre à ce commentaire

MichelLN35 (#66),

Excusez moi, mais quand un article commence par « La première chose qu’il faut que vous sachiez sur Goldman Sachs, c’est qu’elle est partout. La banque d’investissement la plus puissante du monde est une formidable pieuvre vampire enroulée autour de l’humanité, enfonçant implacablement son suçoir partout où il y a de l’argent » lignes qui dénotent des apriori fort peu scientifiques (oui, oui, l’économie politique est une science, très approximative certes, mais elle utilise des méthodes qui relèvent de la science) très idéologiques et très émotives, qui font appel à la partie reptilienne de l’encéphale humain, je n’ai pas envie de lire la suite. J’ai peut-être tort de me fier à l’emballage, mais c’est comme ça.

71.  de Rouvex | 20/02/2013 @ 22:41 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#70), Il a mis la conclusion en premier pour frapper le lecteur, mais ça ne veut pas dire que son article est nul !

72.  Curieux | 21/02/2013 @ 10:49 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#70),
Merci de m’éviter ce clic !

73.  Nicias | 21/02/2013 @ 15:15 Répondre à ce commentaire

Nobody (#63),

Fannie Mae a commencé à faire du subprime en 1999 à la demande de Clinton, voir cet article du NY Times.

Je l’ai relu deux fois, a aucun endroit il n’est écrit que Fanny fait ou fera du subprime.
C’est peut-être un problème de définition, ils ont fait du alt-A mais pas du subprime (même si des courtiers leur en ont refilé en trichant).
Voici celle de wikipédia qui vous donne raison: Although there is no single, standard definition, in the United States subprime loans are usually classified as those where the borrower has a FICO score below 640. The term was popularized by the media during the subprime mortgage crisis or « credit crunch » of 2007. Those loans which do not meet Fannie Mae or Freddie Mac underwriting guidelines for prime mortgages are called « non-conforming » loans.

Sur le fond, on est sans doute d’accord. Une institution comme Countrywide Financial, d’abord hostile aux subprime avant de prendre 20% du marché des crédits immobiliers grâce à eux (et aux PLS bien entendu pour le refinancement), son PDG déclara finalement, à peu près, au début des années 2000, que l’apport personnel était « une chose du passé ».
Countrywide Financial appartient bien entendu aujourd’hui aux « choses du passé » en tant qu’entité indépendante.

74.  monmon | 21/02/2013 @ 17:17 Répondre à ce commentaire

Briscard # 56
Et quelqu’un pour le payer car dans ce cas il n’y a pas de niches fiscales bien pratiques comme le quotient familial et plein d’autres pour se défiler.

75.  monmon | 21/02/2013 @ 17:23 Répondre à ce commentaire

Marco 33 #57
Mettre l’augmentation de la valeur e l’immobilier dans le PIB n’a rien de régalien. C’est juste une façon de présenter une croissance factice qui nous longtemps impressionné

76.  monmon | 21/02/2013 @ 17:29 Répondre à ce commentaire

Pastille verte #59
La forêt est un capitalisme végétal archaïque équipé de pompes à eau.
Arrêtons de vénérer les endroit où nous ne pouvons vivre, nous sommes des singes de savane pas des gorilles.

77.  Wells | 21/02/2013 @ 19:15 Répondre à ce commentaire

Gilles des Landes (#53),

Au passage, bravo pour votre bouquin, accessible et didactique il devrait être largement diffusé auprès des jeunes trop endoctrinés par les médias. De plus votre fonction et le formidable travail que vous fournissez dans votre vie professionnelle ne lui donne que plus de poids.

78.  Nobody | 21/02/2013 @ 19:24 Répondre à ce commentaire

Nicias (#73),

a aucun endroit il n’est écrit que Fanny fait ou fera du subprime.

Dès le deuxième paragraphe: « The action …/… will encourage those banks to extend home mortgages to individuals whose credit is generally not good enough to qualify for conventional loans »
Ce qui correspond bien à la définition des subprime: « loans to people who may have difficulty maintaining the repayment schedule »

Quelque soit le vocabulaire utilisé, il est clair et indéniable que Freddie Mac et Fanny Mae ont œuvré à partir de la fin des années 90, à la demande du gouvernement, a relâcher les contraintes sur les conditions d’attribution des prêts immobiliers et sur les taux d’intérêts correspondants. Ils ont donc contribué à la crise des subprimes et auraient explosé en vol si l’état ne les avait pas renfloué puis repris sous son contrôle..
Prétendre qu’ils sont les seuls contributeurs est excessif. Dire qu’ils n’ont pas contribué aussi.

79.  Murps | 21/02/2013 @ 19:33 Répondre à ce commentaire

monmon (#76), perso, je me sens plutôt gorille.
Enfin, c’est du moins ce que me dit mon épouse quand elle ne me traite pas de gros ours…
😉

80.  M.Shadok | 22/02/2013 @ 1:14 Répondre à ce commentaire

Tiens, une bien bonne : Batho nous mène en bateau !

Elle a dit aujourd’hui (enfin hier, le 21) à propos de l’extraction des gaz de schiste « les compagnies pétrolières ont les moyens de financer elles-mêmes leurs propres recherches sur les techniques de forage ».
Ce qui est tout à fait juste et même — à croire qu’elle ne le savait pas — qu’elles n’attendent que ça… sauf que les techniques de fracturation quelles qu’elles soient sont totalement interdite en France (merci aux pastèques), que ce soit à des fins scientifiques ou à des fins industrielles !

Ou comment enfoncer les portes ouvertes, même quand elles sont fermées (et vive les escrologistes™). Möbius, quand tu nous tiens :-/

81.  minitax | 22/02/2013 @ 9:52 Répondre à ce commentaire

Tiens, une bien bonne : Batho nous mène en bateau !

M.Shadok (#80), Batho, avec son bac littéraire et son QI d’huître ne mène rien du tout, elle se contente de faire le perroquet des slogans des spin-doctors de WWF, Greenpisse et autres multinationales vertes.

82.  Nicias | 22/02/2013 @ 14:18 Répondre à ce commentaire

Nobody (#78),

Bien sur que les GSE ont participé à la bulle. Mais comme le gouvernement fédéral garanti leur dette et que c’est le congrès (R) qui tient les cordons de de la bourse, ils en ont fait moins que les autres. La règle générale est que ce ne sont pas les grosses boites établies avec de grosses parts de marché qui prennent le plus de risque, ce sont les outsiders, ou ceux qui veulent rattraper le premier (contre exemple AIG).

Je répondait à Marco :« L’adossement de l’Etat comme garantie illimité auprès de Fannie Mae et Freddie Mac pour pouvoir promouvoir l’accession à la propriété à des gens insolvables, a conduit à la crise des subprimes.

Pas besoin de gouvernement pour créer une bulle. Après il peut la freiner ou l’aggraver selon son envie, mais c’est un autre problème.

83.  Nobody | 22/02/2013 @ 16:31 Répondre à ce commentaire

Nicias (#82),
Ce n’est pas juste une « participation ». Les GSE ont amorcé le mouvement, dès le début des années 90. Les PLS on emboité le pas dans les années 2000, puis supplanté les GSE. Les GSE avaient même depuis 1992 un objectif annuel clair de 30% de rachat de « low-income and moderate-income mortgage »

Par contre, vous faites une erreur sur la garantie de l’état. Il n’y a plus pour les GSE de garantie explicite depuis 1968. La seule « garantie » est implicite, du style « too big to fail ».

84.  Nicias | 22/02/2013 @ 19:11 Répondre à ce commentaire

Nobody (#83),

Ce n’est pas juste une “participation”. Les GSE ont amorcé le mouvement, dès le début des années 90 […] Les GSE avaient même depuis 1992 [Bush père pour les anti-Clinton…] un objectif annuel clair de 30% de rachat de “low-income and moderate-income mortgage”

Les GSE n’ont pas amorcé le mouvement de la bulle des années 2000 dans les années 90, ni dans les années 80, ni dans les années 70. Il ne faut pas tout mélanger. La bulle des années 2000 a commencé dans les années 2000.
Lisez l’article de Wikipedia, c’est une longue liste de réformes dans le sens généralement de la libéralisation, d’extension du rôle des GSE, après chaque crise immobilière, s’étalant sur des décennies sans provoquer de bulle comparable.
Ironiquement: In 2000 [Clinton…], because of a re-assessment of the housing market by HUD, anti-predatory lending rules were put into place that disallowed risky, high-cost loans from being credited toward affordable housing goals. In 2004 [Bush 2], these rules were dropped and high-risk loans were again counted toward affordable housing goals.
Donc en 2000, Fanny Mae s’est vu quasi-interdire de participer à la bulle avant qu’un lobbying forcené ne lui permette de revenir dans la course.

Les PLS on emboité le pas dans les années 2000

L’innovation financière s’est développée largement dans les décennies précédentes. Après le krach de 2001, la Fed a inondé le marché de liquidités. Comme la bourse n’était plus trop en grâce, les banques se sont tournées vers l’immobilier qui semblait moins risqué. Les PLS, ce ne sont rien d’autres que les banques d’investissement utilisant de plus ou moins nouveaux instruments financiers: Titrisation, Mortgage Backed Securities, le tout assuré par un empilement de poupées russes/Credit Default Swap pour être sur que personne ne sache qui porte le risque.
Les PLS n’ont pas emboité le pas, ils sont au début et au centre de la crise: de l’argent à prêter, à tout prix et par n’importe lequel moyen, l’oublie total de l’histoire mouvementée des marchés et enfin de l’innovation financière pour embrouiller les restes de lucidité. Les GSE ont agis à la marge et ont emboité le pas.

Il n’y a plus pour les GSE de garantie explicite depuis 1968. La seule “garantie” est implicite, du style “too big to fail”.

C’est vrai pour Fanny Mae et Freddie Mac, ce qui ne change pas grand chose, mais faux pour Ginnie Mae.

85.  de Rouvex | 22/02/2013 @ 21:23 Répondre à ce commentaire

Murps (#79), Il a dû y avoir quelques croisements, quand je vois certains personnes pas loin de chez moi…

86.  M.Shadok | 23/02/2013 @ 1:23 Répondre à ce commentaire

minitax (#81),
C’est clair, mais je trouve ça plutôt « amusant »…

87.  monmon | 23/02/2013 @ 16:20 Répondre à ce commentaire

Murps#79
Bof, vous savez dans la forêt de chêne, il n’y a que des glands à bouffer , or le gland est amer et pour avoir le pain il faut abattre les chênes.
Bonjour à Madame.