À LA UNE : – Inondations : le réchauffement climatique, un suspect douteux – Nous vivons une « époque sans mémoire », selon l’historien du climat Emmanuel Garnier |
A événement exceptionnel, lettre d’information exceptionnelle : ce bulletin est entièrement consacré aux récentes inondations et aux points de vue de celles et ceux dont c’est le rôle de s’exprimer en pareilles circonstances, pour le meilleur et pour le pire (en général pour le pire !)
FRANCOIS HOLLANDE NE DOUTE PAS DU LIEN AVEC LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Il l’a dit à la presse en présence de la présidente chilienne Michelle Bachelet venue à Paris pour présider la réunion ministérielle annuelle de l’OCDE, concluant sa déclaration par cette phrase un peu énigmatique, pour ne pas dire auto-contradictoire :
«Je ne voudrais pas que les intempéries, hélas, très graves que connaît mon pays puissent laisser penser que nous ne sommes pas touchés par ce phénomène».
SEGOLÈNE ROYAL SAIT MIEUX QUE LES SPECIALISTES
Sous couvert de s’occuper de la sécurité des Français, la Ministre de l’Environnement y voit l’occasion de marquer son autorité. Contre l’avis des experts, elle a ordonné le déclenchement de l’alerte rouge sur la Haute-Normandie comme en témoigne la vidéo publiée sur Meteo Express. Benoît Rittaud note que « cette vidéo devrait être écoutée par tous ceux qui croient naïvement en l’indépendance de la recherche et de la pensée« .
POUR LES PARTISANS DE LA « SETTLED SCIENCE », LES INONDATIONS ANNONCENT LES CATASTROPHES FUTURES
Météo- France
François Jobard, prévisionniste à Météo France, semble bien embarrassé par les questions de France Soir : « le changement climatique n’explique pas directement, précisément cet épisode pluvieux… on a peut-être des perturbations plus pluvieuses du fait du réchauffement climatique, mais c’est difficile à dire ». Sur son site, Météo France est plus catégorique : « le consensus issu notamment du dernier rapport du GIEC indique une intensification des épisodes de fortes précipitations dans un climat plus chaud. »
Valérie Masson Delmotte
Sur son compte Facebook, la climatologue Valérie Masson-Delmotte s’appuie sur une récente étude publiée dans la revue International Journal of Climatology pour faire état d’une hausse des précipitations depuis le début du XXe siècle (suivez son regard !). Mais une lecture attentive de l’étude en question révèle que cette augmentation est intervenue dès la fin du XIXe, siècle et plus précisément à la sortie du Petit Âge glaciaire, et qu’en revanche la distribution des données est quasi uniforme au cours du XXe siècle. Une approximation qui permet à la co-présidente du groupe de travail n°1 du GIEC d’imputer cette évolution aux activités humaines. Dans un article intitulé « Pluies intenses et changement climatique, quel rapport ? » publié aujourd’hui (8 juin), elle désigne formellement le coupable.
Jean Jouzel
Pour l’ex-vice président du GIEC, invité d’une émission portant sur la météo du mois de mai, ces événements climatiques sont conformes aux prévisions des climatologues (air connu). Rappelons que Jean Jouzel a dirigé un rapport sur le climat de la France au XXIe siècle qui ne va pas vraiment dans le sens annoncé, comme Nicias le pointe sur Skyfall.
Dans un courrier, Charles Vernin, membre de notre association, note avec pertinence :
la rhétorique est toujours la même : « les inondations catastrophiques actuelles ne peuvent pas être attribuées au changement climatique mais ce pourrait être le cas ultérieurement avec le réchauffement climatique comme prévu par les modèles… (avec un sous entendu: ce sont, bien sur, les modèles qui sont responsables des prévisions) ».
LES MODÈLES SONT À L’OUEST
Dans le Figaro du 3 juin, Vazken Andréassian, hydrologue et directeur adjoint scientifique de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), rappelle que les modèles prévoient un climat « plus pluvieux au nord de la France, plus sec au sud »… le problème, poursuit-il, c’est que, « dans les modèles climatiques, il y a une incertitude sur la limite nord-sud de l’ordre de… 1 000 kilomètres ». Une paille.
LE ZOUAVE DU PONT DE L’ALMA NE PEUT QUE MENTIR…
ET NICOLAS HULOT ?
Si le Zouave ment, c’est parce qu’il a été surélevé de 80 centimètres en 1974, comme le rappelle l’historien du climat Emmanuel Garnier dans une entretien pour Slate.
Quant à Nicolas Hulot, lors de l’émission « Bourdin Direct » sur BFMTV et RMC du 3 juin 2016, il nous fait savoir que les inondations s’inscrivent dans un processus de multiplication et d’intensification des événements extrêmes. Peu importe que même le GIEC admet que tel n’est pas le cas.
POUR L’HISTORIEN DU CLIMAT EMMANUEL GARNIER, NOUS VIVONS UNE « ÉPOQUE SANS MÉMOIRE »
Intervenant dans la matinale de France Inter le 03 juin, Emmanuel Garnier nous apprend que ce n’est pas le XXe siècle qui détient le record des inondations mais les XVIe et XVIIe, qui représentent 50% des inondations survenues entre 1450 et 2000, avec des désastres absolus comme la crue de mars 1658 qui a emporté le Pont Marie avec tous ses habitants ! Le membre du Conseil scientifique de l’Association Française Pour la Prévention des Catastrophes Naturelles indique d’autre part que 30% des inondations survenues pendant cette période ont eu lieu entre avril et juin. Interrogé par Slate, Emmanuel Garnier dénonce également la focalisation de la discussion sur le climat, qui voile la responsabilité des autorités et des élus locaux, qui ont détruit, en l’espace de cinquante ans, 80 à 90% des repères de crue dans les tissus urbains.
AGENDA
Conférence « Transition énergétique : mythes et réalité »
Une conférence organisée par le Club HEC Géostratégies
jeudi 16 juin 2016 – 19:00
Institut Louis Bachelier – Palais Brongniart
28, Place de la Bourse 75002 PARIS
Intervenants :
Samuele FURFARI, Conseiller du DG Énergie à la Commission Européenne ;
Drieu GODEFRIDI, Juriste, venture capitalist et écrivain.
Conférence de l’astrophysicien Christian Marchal
Cette conférence de notre ami Christian Marchal s’est tenue le 8 juin à l’Auditorium du Musée Dapper à Paris, sur le thème : « Controverses sur les causes du réchauffement climatique : les arguments des astrophysiciens ».
Résumé : Si le réchauffement climatique est indéniable sur la période 1975-2003, il y a pourtant beaucoup d’astronomes qui pensent qu’il est dû principalement aux variations de l’activité électromagnétique du Soleil et que la contribution humaine est négligeable.
Jean-Pierre Riou : La politique énergétique européenne vue de Manhattan
Publiée par Economie matin, cet article de notre soutien Jean-Pierre Riou s’appuie sur un texte du Manhattan Institute. L’auteur y explique le paradoxe de la baisse des tarifs de gros de l’électricité (dû à la surproduction aléatoire des énergies renouvelables) et la hausse concomitante du prix du kWh pour le consommateur due aux divers mécanismes de soutien aux EnR.
Climat et énergie : mensonges et omerta
Un vigoureux réquisitoire de notre ami Jean-Pierre Bardinet paru dans Metatag, le « magazine de l’esprit critique ».
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27 réponses à “Bulletin des climato-réalistes N° 33”
Bulletin N° 33 publié
Garnier a nouveau victime des Gremlins d’internet ?
Nicias (#2),
De quelle page s’agit-il ?
Usbek (#3),
C’était l’article de Slate mais il est à nouveau disponible.
Inondations, orages :
Gaudeamus !
Il reste UN journaliste européen qui fait son boulot :
Axel Bojanowski du Spiegel allemand.
Voir ici;
Je ne vois rien d’approchant en franchouillie. Rassurez moi !
VMD la petitionneuse… CNRS payee par les deniers publics et qui publie dans The Conversation… le journal de la Hewlett Foundation qui dole ses millions a toutes les associations verdatres en Amerique du Nord…
AntonioSan (#6),
VMD, c’est pas plutôt CEA comme JJ et bien d’autres impliqués dans cette sombre affaire ?
Usbek (#1),
Vous aviez annoncé dans le bulletin 31 une conférence sur l’impôt carbone.
Elle était prévue pour le 1 juin et en principe filmée.
Plus de nouvelles depuis. Existe-t-il un lien pour la voir?
rpf (#8),
On a eut un problème de batterie et seule une partie de la conférence a été filmée. Elle ne sera pas mise en ligne.
Bonjour
Dans le troisième titre en bleu : inondation est écrit avec deux « n »
Astre Noir (#10),
corrigé, merci
Bob (#5),
Gaudeamus, bientôt un bûcher à dresser pour cet hérétique (et teuton, de surcroit !)
Mon analyse des événements récents :
Le temps que la plupart d’entre nous viennent de subir, dans la partie centrale de la moitié nord de la France, présente quelques caractères rares voire exceptionnels :
•Les quantités de pluie ont été remarquables en plusieurs jours (de l’ordre de 50 à 120 mm suivant les stations), portant ce mois de mai 2016 au top des mois de mai les plus arrosés depuis l’enregistrement des données météo, comme par exemple à Paris avec 179 mm (depuis 1873). Toutefois, à l’échelle d’un mois, on a vu pire (par exemple, à Paris, 200 mm en juillet 2001) ;
•Les crues des rivières et fleuves ont été localement exceptionnelles, notamment celle du Loing qui traverse Montargis et Nemours (crue historique, du niveau de celle de 1910). Heureusement pour Paris, les crues des autres affluents de la Seine ont été modérées, ce qui a donné au final une hauteur maximale de la Seine à Paris de l’ordre de 6 m, soit la plus élevée depuis 1982 certes, mais loin des crues les plus fortes (7 à 7,5 m en 1924 et 1955, 8,6 m en 1910). Le plus original réside en l’époque de la crue (juin) car traditionnellement les crues de la Seine ont lieu en hiver.
•Le faible ensoleillement a été exceptionnellement durable, par exemple à Paris avec une absence totale de soleil durant 8 jours consécutifs, ce qui est rarissime en cette saison où pourtant la durée du jour est très longue (16 h). Statistiquement, Paris n’enregistre en moyenne que 2 à 3 jours entièrement gris par mois, de mai à août. La série observée n’en est donc que plus remarquable. Du passé on peut citer par exemple les quelques minutes de soleil cumulées du 16 au 22 juin 1977 ou du 25 au 29 juin 1981.
Ces observations appellent quelques commentaires d’ordre météorologique, climatologique et hydrologique :
•Dans les media, cette pluie a été attribuée à un système dépressionnaire persistant, mais rien n’a été dit sur les causes plus profondes de cet épisode.
◦Le samedi 28 mai, on a assisté à une offensive orageuse assez classique sur un axe nord-sud de la France, avec de bonnes averses ; cela était dû à un front froid venu de l’ouest. Jusque-là, rien de très original. Seulement, un second front froid, lié à une « poussée froide » plus massive issue du pôle et s’exerçant sur l’Est de l’Atlantique nord, est venu s’ajouter au précédent front, nous donnant un dimanche maussade. Une partie de la masse d’air froid post-frontale s’est propagée sur la Méditerranée occidentale tandis que l’autre partie est restée coincée sur la France du fait de l’avancée d’une autre masse d’air froid venu de la mer du Nord. Un flux d’air chaud et humide, impulsé depuis la Méditerranée par l’avancée méridionale du front froid, a envahi l’Europe centrale (vague de chaleur et orages parfois très violents, comme en Allemagne) puis a été rabattu (vents d’Est) sur l’Europe occidentale, n’ayant d’autre choix que de s’élever au-dessus des masses d’air froid décrites précédemment, augmentant ainsi la condensation et la précipitation de sa grande humidité.
◦L’abondance des pluies est liée au caractère chaud et humide du flux exogène soulevé en altitude au-dessus de l’air froid (l’air chaud contenant plus d’eau que l’air froid). La durée de l’épisode de pluies est liée à la durée du flux d’air chaud et donc à la durée de la traversée de la Méditerranée par le front froid (ce qui prend plusieurs jours).
◦Ce type de situation météo n’est pas rare (il a d’ailleurs déjà entraîné par le passé nombre de gros épisodes de pluie en Europe centrale, au printemps ou en été) mais son originalité tient en la quasi-immobilité (fortuite) du carrefour de masses d’air sur le nord de la France (afflux d’air froid en surface, soulèvement d’air chaud exogène en altitude). La dissipation de l’épisode à un endroit donné est, de façon générale, liée à celle du flux d’air chaud et/ou à son déplacement d’ensemble vers l’Est. L’humidité résiduelle en surface peut être longue à dissiper, du fait des pluies tombées préalablement bien sûr, mais aussi du fait de l’alimentation résiduelle en air froid humide issu de la mer du Nord.
◦La vague de chaleur évoquée ci-avant a atteint les pays baltes et la Scandinavie où les températures ont atteint des niveaux très élevés pour la saison, de l’ordre de 25°C à 30°C, avec un magnifique et durable ensoleillement. Toutefois, le temps s’y est brutalement rafraîchi depuis.
•En soi, les quantités de pluie tombées ne sont pas inédites (on trouve dans les chroniques nombre de récits d’inondations effrayantes, notamment dans un contexte de climat plus froid favorisant une plus grande violence des conflits de masses d’air) mais la particularité de cet épisode est qu’il a affecté essentiellement le bassin hydrographique de la Seine.
•Les crues se sont produites dans un contexte défavorable de printemps humide ; il avait déjà plu fréquemment auparavant, l’épisode très intense de la fin mai déclenchant le processus de montée des eaux rapide (la Seine à Paris est montée d’environ 1 m par jour). Toutes ces caractéristiques – contexte humide, épisode pluvieux intense, montée des eaux rapide – sont communes à la crue majeure de 1910.
•Le contexte de printemps humide, instable, changeant, contraste fortement avec la situation opposée d’il y a 6 mois : souvenons-nous du temps exceptionnellement stable, doux, sec et ensoleillé de la fin de l’année 2015 (novembre notamment). En fait, le contexte climatique a changé : nous avons passé le pic de température élevée liée au passage d’eaux particulièrement chaudes en surface dans le Pacifique central (on parle de pic « El Nino »), et actuellement ces eaux sont remplacées de plus en plus massivement par des eaux fraîches, ce qui, à l’échelle de la planète, se traduit par un rafraîchissement atmosphérique. Ainsi, depuis plusieurs semaines, les températures observées sur les terres du monde sont plus nuancées en valeur relative (on y observe des excédents comme des déficits), contrairement à la situation d’il y a 6 mois (excédents quasi omniprésents). Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre au cours des prochains mois jusqu’à atteindre un minimum en début d’année prochaine (on parle de creux « La Nina »), avec pour conséquence une probabilité accrue de vagues de fraîcheur/froid.
•Paris n’est pas à l’abri d’une grande crue type 1910. L’épisode actuel est intéressant car il montre que la crue exceptionnelle d’un seul des affluents de la Seine a conduit à une hauteur importante de cette dernière dans la capitale (6,1 m). Si la Marne et l’Yonne avaient connu une crue plus importante, la Seine aurait vraisemblablement dépassé 7 voire 8 m à Paris. La présence de gigantesques réservoirs en amont de Paris (au demeurant quasi-pleins avant le pic de crue actuel…) ne permet que de limiter quelque peu le pic des plus grandes crues (de l’ordre de quelques dizaines de cm tout au plus), ce qui semble peu mais n’est pas du tout négligeable en termes de dégâts.
•Cela fait longtemps que l’on n’avait pas connu une crue importante de la Seine. Il est toujours difficile de communiquer une durée de retour de genre d’épisode car c’est une moyenne basée sur un petit échantillon d’épisodes. L’application de la loi des séries suggère que d’autres crues d’ampleur similaire pourraient se produire dans un avenir pas si lointain ; en 1910, la crue majeure s’était produite en janvier, et dès novembre une autre crue, certes plus modeste (quoique équivalente à celle de ces derniers jours tout de même), s’était produite.
•Les bâtiments affectés par les crues sont souvent des constructions récentes, mais pas toujours. Ainsi, le Loing, affluent de la Seine, a inondé l’église de Nemours, reflétant ainsi le caractère véritablement exceptionnel du débordement.
•Les excédents de pluie n’entraînent pas uniquement des débordements de cours d’eau mais aussi une montée des nappes phréatiques pouvant gagner la surface, l’eau surgissant ainsi du sol par endroits, notamment dans les secteurs relativement plats (cas de la Sologne par exemple) et dans les caves.
ALERTE!!!!!
Preavis de greve a Meteo France!
Ah il a bon dos le rechauffage… Meteo Rance, un temps d’avance… mais pas demain.
Anecdote (#13),
Merci pour ce commentaire qui pourrait faire l’objet d’un article
AntonioSan (#14),
trouvez l’erreur : Met Office 1950 employés
Deutscher Wetterdienst 2500 employés
Meteo France 3100 employés
devinplombier (#16),
Depuis chez ma soeur à Saint-Mandé, j ai vue directe sur les bureaux de Météo France qui a rejoint l IGN dans des locaux flambants neufs. Grève ou pas, le rythme de « travail » ne devrait pas beaucoup changer.
devinplombier (#16),
Vous pouvez classer ces pays dans l’ordre de leur densité de population, vous obtiendrez le classement inverse.
Celui de Norvège (13 fois moins peuplé que la France) a 500 employés, la Suède (7 fois moins peuplé) 650. J’ai pas le chiffre pour la Finlande (12 fois moins peuplée) mais il aurait un budget de 60 millions à comparer avec les 370 millions de MF.
Anecdote (#13),
Intéressant.
Par contre je ne pense pas qu’on puisse mettre en relation la fin de l’El Nino avec cet épisode météo exceptionnel. En 1998, nous n’avons pas eu d’évènement météo particulier à la fin de l’El Nino qui était comparable à celui qui se termine actuellement.
En ce qui concerne les réservoirs de la Seine et de la Marne destinés à amortir les crues, à mon avis, je pense que ce qui vient de se passer va entrainer de sérieuses séances de remue-méninges à l’avenir ! Faudra-t-il les remplir au printemps pour assurer un débit estival correct en vue d’une sécheresse estivale, au risque de ne pouvoir leur faire jouer leur rôle en cas de crue tardive comme cette année, où les maintenir à sec plus longtemps pour se prémunir d’une inondation tardive, au risque de ne pouvoir maintenir un débit correct en cas de sécheresse estivale ?
Hug (#19),
Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%AAtes_de_fin_d%C3%A9cembre_1999_en_Europe
Pour vous la fin d’El Nino , cela dure combien de temps ?
A testut , lorsque el Nino 3-4 repasse sous les +0.5 ( communément admis ) avec un décalage de 2 a 3 mois de réponse de la tmg en raison de l’inertie thermique .
Hug (#19),
Les El Nino ne produisent pas systématiquement la même météo aux mêmes endroits du monde. Le bassin de la Seine, ce n’est pas un morceau de continent. C’est à ce niveau d’échelle qu’on peut constater une augmentation de phénomènes météo liés aux El Nino.
Les réservoirs ne sont pas plutôt destinés à limiter l’étiage pendant la période estivale ? Changer un système prévu pour une situation habituelle afin d’anticiper un problème exceptionnel me semble difficile. Attendons de voir s’il y a effectivement une augmentation de la fréquence des printemps pluvieux.
1976 ne s’est pas reproduit, 2003 n’a pas été remplacé par 2015.
Tout est bon à mettre dans le fourre-tout du RCA et du changement climatique : les inondations, les sécheresses, les canicules, les vagues de froid, les épisodes cévenols, les tsunamis, les tornades, et bientôt les rhumes ne seront pas dus à un refroidissement mais au réchauffement. C’est devenu une obsession chez les médias qui la transmettent à tous ceux qui ont une mémoire climatique qui n’excède pas une dizaine d’années. On ne risque pas de se rappeler qu’il y a eu des inondations catastrophiques et des canicules en plein petit âge glaciaire. En 1403 une crue du Gardon débitait 8000m3/s, l’eau arrivait au-dessus du 1er étage du pont du Gard, pire qu’en 2002 où le débit n’était que de 6000m3/s. En 1742, une super tempête a défiguré le littoral méditerranéen, pire que la tempête du siècle de 1982 (166km/h à Sète), d’ailleurs le port a été détruit en 1893 par un ouragan. Aujourd’hui c’est de la rigolade à côté de ce qu’ont connu nos aïeux. C’était le bon temps où le CO2 provenait certainement du souffle de chevaux tirant les diligences. Et dire qu’on a fait la connerie de les remplacer par des automobiles… En ce qui concerne les inondations de nos jours on oublie de dire que l’urbanisation galopante aggrave les crues puisque l’eau est acheminée beaucoup plus rapidement dans les cours d’eaux ce qui augmente leur débit, et cela ne va pas s’arranger et c’est pas Ségolène qui va solutionner le problème.
amike (#22),
OK. C’est possible. Malheureusement il est difficile de conclure que c’est El Nino ou alors on admet que un coup c’est lui quand il est là mais ça peut très bien ne pas être lui même si il est là alors que ça peut survenir aussi quand il est pas là… vous me suivez ?
C’est pas tout à fait comme ça que je vois la science mais je conçois parfaitement que ça puisse être de la climatologie.
amike (#22),
Leur fonction première est bien de limiter les conséquences d’une forte crue en région parisienne. Mais vu la faible fréquence de celles-ci, ils ont sans doute plus souvent servi à soutenir les débits estivaux.
micfa (#23),
Pas d’accord, cf ce que j’ai dit ici
amike (#22),
Vous avez raison de rappeler ici aux plus jeunes cet « impôt sécheresse » de 1976.
Murps (#24),
Science et climatologie ? Cela me rappelle un film…