– Des preuves d’un soleil chaotique trouvées dans les roches du Colorado – La revue Nature va exiger que les résultats des études proposées soient reproductibles
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DE LA SCIENCE ETABLIE A LA VRAIE SCIENCE : LA ROUTE EST LONGUE
Des preuves d’un système solaire chaotique trouvées dans des roches du Colorado
Le site wattsupwiththat rapporte que des scientifiques américains ont trouvé dans des roches du Colorado les preuves d’un «système solaire chaotique», théorie proposée dès 1989 pour expliquer les petites variations actuelles du système solaire, un facteur clé du climat.
Vers une nouvelle « ère géologique » ?
Pendant que certains scientifiques font de la science, d’autres sont en quête obsessionnelle de la trace laissée dans les couches géologiques par les activités humaines. Reporterre.net fait ainsi état d’une étude publiée le 1er mars dans la revue American Mineralogist selon laquelle sur les 5.200 minéraux inventoriés (formés pour la plupart il y a deux milliards d’années), 208 seraient le produit des activités humaines. Selon les auteurs, c’est le signe irréfutable que nous sommes rentrés dans l’anthropocène. Il restera à en convaincre la Commission internationale de stratigraphie, ce qui n’est pas acquis : s’exprimant dans the Conversation deux géologues Patrick De Wever (membre de la Société Géologique de France) et Stan Finney (Secrétaire général de « l’International Union of Geological Sciences« ), indiquent que les critères pour la création d’une nouvelle ère géologique ne sont pas réunis.
Le Jour d’après demain
Un communiqué du CNRS fait état d’une étude publiée dans Nature Communications selon laquelle un nouvel algorithme appliqué aux modèles du GIEC a permis de réévaluer la probabilité d’un refroidissement rapide de l’Atlantique Nord à 50 %. L’arrêt de la circulation thermohaline sous l’effet du réchauffement climatique est le thème de la fiction hollywoodienne « The day after tomorrow ». Dans une publication de 2006, l’océanographe Carl Wunsch faisant le point de l’état de la science sur cette question invitait déjà à ne pas confondre sciences et sciences fictions :
«Certaines des histoires racontées au sujet de l’océan bien que parfaitement fantasques se sont néanmoins imposées dans la conscience publique comme «vérité» et commencent même à influencer les décideurs publics. Il importe donc pour quiconque étudie le climat de faire la différence entre la science et la science-fiction. Parmi les idées les plus fausses aujourd’hui bien que largement acceptées figure la notion que la circulation océanique est un simple « tapis roulant » et que le Gulf Stream serait susceptible de s’arrêter.»
Nature va exiger la reproductibilité des résultats des études
Selon La BBC la revue Nature ayant fait le constat que plus de 70% des résultats proposés dans la domaine de la santé n’étaient pas reproductibles exigera désormais des auteurs une garantie de reproductibilité. S’agissant de RCA (Réchauffement Climatique Anthropique) Antony Watts se demande combien des résultats des études publiées sont reproductibles, sans parler de celles qui ne seraient même pas dignes d’être publiées.
A propos des rapports entre science et politique
La déclaration dite de Bruxelles expose en vingt points les bonnes pratiques à respecter pour le transfert à la sphère politique des connaissances scientifiques en vue de la prise de décision. Commentant cette déclaration Judith Curry espère que le nouveau président des Etats-Unis choisira un conseiller scientifique capable d’établir des relations saines entre la science et la politique et non pas (comme sous la précédente administration), un partisan prenant partie dans les grandes controverses scientifiques du moment. Si on en croit The Guardian William Happer Professeur de Physique à l’Université de Princeton pourrait devenir le conseiller scientifique de Donald Trump; il est donc intéressant de lire l’entretien avec ce physicien publié par thebestschools.org et sa traduction en français sur Skyfall.
SPLENDEURS ET MISERES DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Crise de la sécurité énergétique en Australie-Méridionale (AM)
Le site Skyfall traduit un article theaustralian.com.au qui relate que l’Etat Australie-Méridionale (AM) ne pouvant pas garantir l’approvisionnement en électricité d’un chantier naval du fait de sa dépendance par rapport aux énergie renouvelable intermittentes, a contraint le Ministère de la Défense à commander un générateur de secours pour une valeur de 20 millions de $. Rappelons que ce contrat hors norme (estimé par Le Figaro à 34 milliards d’Euros) signé en décembre 2016 entre la France et l’Australie a pour objet la construction par la DCNS de 12 sous-marins pour la marine australienne.
A propos de cette affaire le Ministre australien de la défense a commenté :
«La fourniture d’électricité en Australie Méridionale est proche de ce que l’on peut attendre d’une auberge de routards dans un pays du tiers monde.»
Energie propre, secrets sales
Le magazine anglais The Economist a publié un article intitulé «Les secrets sales de l’énergie propre» (clean energy’s dirty secret) qui attire l’attention sur les problèmes posés par les politiques énergétiques : ruine des producteurs, ruine des consommateurs, risque de rupture d’approvisionnement. L’économiste Rémy Prud’homme a commenté l’article de The Economist en ces termes :
«Même s’ils bafouillent sur les remèdes, reconnaître qu’il y a maladie, et la diagnostiquer correctement, c’est déjà un bon début…On voudrait que tous les politiciens français en soient au stade atteint par The Economist. On en est loin.»
BÊTISIER
Le chemin de croix de Michel Crucifix
Cela ne s’invente pas : Michel Crucifix de l’Université Catholique de Louvain affirme sur rtbf.be que à cause du réchauffement climatique nous allons sauter une glaciation (rappelons que selon la théorie élaborée par l’astronome serbe Milutin Milankovitch les périodes glaciaires reviennent tous les vingt mille ou cent mille ans (selon les paramètres astronomiques considérés).
Le poulet preuve de l’Anthropocène
Commentant sa publication sur l’entrée dans l’anthropocène, Jan Zalasiewicz qui a dirigé l’étude a dit au Guardian à l’appui de sa thèse :
« Depuis le milieu du XXe siècle le poulet est devenu l’oiseau le plus commun au monde. Il a été fossilisé dans des milliers de décharges et au coin de la rue à travers le monde. »
CONFERENCES
Conférence organisée par le groupe du Parlement Européen EFD2
Un conférence intitulée «Climate Change, the other side of the story» est organisée par le gorupe du Parlement Européen EFD2 (Europe of Freedom and Direct Democracy)
Le jeudi 09 mars 2017
Christian Gérondeau interviendra de 10h30 à 11h30 sur le thème :
«Could Donald Trump be right ?»
Parlement Européen salle A1E2 – Bruxelles
Colloque organisé par la Société de Géographie
Un colloque intitulé «Des énergies carbonées aux énergies renouvelables et au nucléaire» est organisé par la Société de Géographie
Le vendredi 17 mars 2017
Vincent Courtillot interviendra le de 10h15 à 10h30 sur le thème :
«Les sources, la compréhension et la modélisation du changement climatique : questions encore ouvertes»
Accès au programme du colloque de la société de géographie.
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37 réponses à “Bulletin des climato-réalistes n° 64”
Bulletin 64 on line
Y a du travail pour le commandant Michel; comme il corrige en 5 minutes un allez retour doit être envisageable à l’avenir
the fritz le testut (#2),
Vous ne croyez pas si bien dire.
J’ai déjà passé le texte à la moulinette LibO + Grammalecte, parce que je n’ai rien d’autre à faire pour l’instant.
Nous venons de subir un bel orage. Il tombait des belles-mères …
Pas question d’aller promener mon épagneul breton, Speedy, qui a remplacé mon brave Rocky, mort le 20 décembre 2016 à presque 16 ans.
Eh bien, ça mérite d’être souligné : pas une seule faute d’orthographe ! pas une seule faute grammaticale, seulement quelques petites règles de typographie pas respectées
Ce serait quand même bien de mettre une majuscule à « Rémy prud’homme ».et à « Michel crucifix ». Le correcteur d’orthographe soulignant en rouge tous les patronymes non reconnus, je n’y avais pas fait attention.
Cdt Michel e.r. (#3),
Commandant, vous me décevez !
A la fin de l’article « Le Jour d’après demain »:
papijo (#5),
Très déçu aussi
« Le poulet preuve de l’Antropocène
Commentant sa publication sur l’entrée dans l’anthropocène »
Bon les fonctions pour écrire ne marche plus
mais que les correcteurs du commandant laissent passer ce genre de fôtes , !!!!
the fritz le testut (#6),
Bon, Commandant, qu’est-ce que vous avez comme bonne bière belge au frigo ?
Le correcteur grammatical ne souligne pas quand il y a un doute, pour éviter les fausses alertes.
Je n’ai pas lu cet article attentivement pour cause de fatigue … climatique.
Quand on voit le même genre de conneries répétées ad nauseam, on finit par ne plus lire qu’en diagonale.
Je citerai ici l’équipe de Bon Patron dans la FAQ :
Q – Quels types d’erreurs ne peuvent pas être identifiés ?
R – Il est important de se rappeler qu’une erreur peut être le résultat d’une multitude de combinaisons et de facteurs. Étant donné que BonPatron identifie des erreurs à l’aide de règles pré-établies, c’est-à-dire en fonction d’erreurs repérées dans des textes soumis précédemment, il arrive parfois qu’une séquence fautive passe inaperçue. Afin qu’une erreur donne lieu à la création d’une règle, elle doit avoir été commise plus d’une fois et par plus d’un utilisateur (Veuillez noter que nous nous intéressons aux fautes courantes plutôt qu’aux fautes uniques). Par ailleurs, BonPatron n’est pas en mesure d’évaluer la qualité sémantique des textes. Prenons à titre d’exemple la phrase suivante :
Les bananes mangent le gorille
BonPatron, quoique très sophistiqué, est incapable de comprendre ce qui est écrit.
Par contre, si on écrit les banane ou les bananes mange, BonPatron se met en marche pour identifier ces problèmes grammaticaux.
Cdt Michel e.r. (#3),
Ne vous êtes-vous pas demandé si ce bel orage n’était pas dû au réchauffement climatique? Auquel cas, vous auriez sauvé Speedy du RCA ! Quant à Rocky, consolez vous en pensant qu’il ne connaîtra pas les cataclysmes prévus, causés par ce maudit RCA !
Pour ce qui est des fautes d’orthographes, je n’ai pas la prétention de vous donner des leçons ! Je suis mal placé pour ça !
Climatiquement et Respectueusement vôtre. JEAN
Cdt Michel e.r. (#4),
the fritz le testut (#6),
Corrections faites, merci pour la relecture.
Par contre le lien qui doit nous renvoyer à l’article de The Economist, n’est pas le bon !
JC (#11),
Chez moi, le lien ouvre normalement la page.
😳
J’ai fais une erreur d’interprétation : l’article n’est effectivement pas le bon…
J’ai un ami abonné à The Economist. S’il le faut, je lui demanderais l’article.
Usbek (#10),
Bonjour,
Plutôt que « réplicabilité », ne vaudrait-il pas mieux utiliser le terme « reproductibilité », qui fait -lui- l’objet d’une entrée dans Wikipédia ?
Reproductibilité
JC (#11),
Lien corrigé
amike (#14),
réplicabilié est un barbarisme, OK pour reproductibilité
amike (#14),
Wikipédia n’est pas une référence très fiable. Je préfère consulter le portail lexical du CNRTL, qui donne accès au TLFI mais aussi à trois éditions du dictionnaire de l’Académie.
Je rappelle au passage qu’il existe une extension pour Firefox, facilitant l’accès au portail. Je ne pourrais m’en passer, parce que, à force de voir les fautes des autres, j’en viens à douter de mon orthographe.
Réplicabilité est un anglicanisme que Grammalecte accepte, alors qu’il est introuvable sur le TLFI. Le mot est reconnu mais si je l’orthographie mal, il suggère aussi Répétabilité (qui n’est pas très joli et est inconnu du TLFI). Reproductibilité est un mot reconnu, y compris par le TLFI.
Le dictionnaire français étiqueté de Grammalecte n’est pas l’œuvre de linguistes, mais d’informaticiens et d’utilisateurs; experts auto-proclamés, qui suggèrent de nouvelles entrées. La FAQ de Dicollecte vaut le détour. J’ai refusé de collaborer à ce projet open source, vous comprendrez pourquoi.
Un mot qui m’horripile c’est « solutionner » (reconnu par Grammalecte et TLFI, mais introuvable dans les trois éditions du dictionnaire de la Cadémie [*]), au lieu de « résoudre », parfaitement correct mais plus difficile à conjuguer.
[*] « Il fut un temps où elle [l’orthographe] n’avait pas l’importance qu’elle a aujourd’hui. Au XVIIe siècle, le maréchal de Saxe, haut officier supérieur du Roi de France, pouvait se permettre d’écrire :
1500 chevos
Je fais plasser 30 piesses de canon sur les rampar. Ils veule me fere de la Cadémie, cela miret comme une bague a un cha. »
papijo (#7),
Question indiscrète, à laquelle je réponds bien volontiers.
Aucune.
Il n’y a plus aucune boisson alcoolisée chez moi depuis dix ans.
Hors de chez moi, la seule bière que je bois encore, c’est une Leffe brune. Mais c’est très rare. Si j’en bois six sur un an, c’est beaucoup.
Le travail théorique en question sur l’instabilité du système solaire c’est l’oeuvre de Jacques Laskar de l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides de Paris.
Une de ses conférences
Cdt Michel e.r. (#17),
J’avais jeté un coup d’oeil sur CNRTL : s’il s’était agit d’un synonyme reconnu, je n’aurais pas posté le même message.
J’ai considéré la référence à Wikipédia comme pertinente au vu de la description détaillée qu’ils donnent, surtout si on ne part que de réplicabilité.
Ainsi, alors que la définition de répliquer (le mot le mieux décrit) peut faire croire qu’il suffit pour vérification d’obtenir un deuxième « résultat » identique, reproductibilité insiste sur les « moyens ».
amike (#19), ‘Reproductibilité’ a un sens bien précis dans le vocabulaire international de la mesure. C’est la fidélité des mesures que l’on obtient quand on répète une mesure un certain nombre de fois en changeant une ou des conditions de mesure de façon maîtrisée’. La fidélité est le chiffrage de la dispersion des mesures que l’on obtient quand on répète une mesure dans des conditions spécifiées.
Ecophob (#20),
sauf erreur de ma part,
autre document de référence:
https://www.iso.org/fr/standard/11832.html
acpp (#21), L’ISO 5725 concerne l’estimation des incertitudes de mesure par l’étude la variance, quand la méthode proposée par le GUM (Guide for Uncertainty Measurement) (BIPM) n’est pas applicable. Elle concerne en particulier tous les tests faits en analyses chimiques ou en mécanique. Le GUM est appliqué surtout par les physiciens car il nécessite de connaître une relation mathématique entre l’entrée ou les entrées et la sortie du système. Cependant, la définition de la reproductibilité est quasi-identique entre les 2 normes, à la différence près que le chiffrage de l’influence de l’opérateur tient une place beaucoup plus importante dans l’ISO 5725.
Ecophob (#22),
Merci de cette précision.
acpp (#23), remarques pointues et intéressantes.
Il est vraiment dommage que les formations scientifiques n’intègrent pas systématiquement une formations solide en science de la mesure, surtout en termes d’application pratique.
J’ai eu des cours de métrologie en fac, mais la formation était franchement indigeste et absolument pas pratique malgré le respect que je pouvais avoir pour mon professeur de l’époque.
Ecophob (#20),
On ne parle pas de la même chose. Le guide de métrologie défini la « reproductibilité de mesure« .
Là, on parle de reproductibilité des expériences scientifiques.
La différence est l’obligation pour l’une, de reproduire effectivement les mesures pour vérifier les variations de résultats, alors qu’il peut être difficile de refaire toute une expérience scientifique !
D’où l’importance de bien consigner les conditions et observations de l’expérience originale, les données de base…, afin de pouvoir même virtuellement ou partiellement la reproduire sans contestation.
Exemple: On rapporte que Marie Curie notait ses recettes de cuisine d’une manière toute scientifique (précision de température au cœur des aliments au dixième de degré, temps de cuisson et montée en température au chronomètre, composition chimique… du résultat).
Je pense qu’il lui importait moins d’obtenir des mesures fiables (elle ne pesait pas 2 fois sa farine), que de bien décrire l’ensemble de ses actions et observations.
Pour la prochaine fois, car on ne peut pas resservir le même plat toute la semaine, même si c’est meilleur à chaque fois !
Exemple: Lors de l’affaire des avions renifleurs, on peut noter que la fiabilité des mesures (certes par tricherie) l’ont emporté sur le respect de la reproductibilité, au moins les premiers temps.
Murps (#24), amike (#25), Ecophob (#20),
GUM
-Notion issue de la métrologie
-Modélisation du processus de mesure
-Estimation de l’incertitude de mesure (grandeur de sortie) à
partir des incertitudes des grandeurs d’entrée
-Besoin de connaître toutes les sources d’erreurs possibles
(grandeurs d’influence, étalonnage, erreurs de lecture…)
-Difficile cependant à mettre en œuvre dans le cas d’essais.
–Il faut pouvoir modéliser mathématiquement le processus, ce qui
peut être difficile ou impossible
5725
-Issu du monde des essais
-Quantification de la qualité d’une méthode d’essai par des
comparaisons expérimentales interlaboratoires
-Méthodes et démarche : fascicule de documentation FD X 07
-021
(Normes fondamentales. Métrologie et applications de la
statistique. Aide à la démarche pour l’estimation et l’utilisation de
l’incertitude des mesures et des résultats d’essais).
Pour en savoir plus: http://jmdeconto.pagesperso-or…..ologie.pdf
amike (#25),
Déformation professionnelle :
Quand je cuisine ne note tout effectivement ! (poids au g prés, température, agitation du mixer, etc…)
N’empêche les plats à déguster n’ont pas souvent les mêmes propriétés organoleptiques. Ce n’est donc pas complètement reproductif et l’effet d’échelle est prépondérant devant des paramètres qu’on ne contrôle pas et qui sont liés.!
Bernnard (#27), c’est marrant ce que vous expliquez. Au début de notre mariage, j’ai surpris plus d’une fois mon épouse, chimiste de formation, en train de placer le verre doseur de la cuisine à hauteur d’oeil, exactement comme pour une éprouvette graduée… Elle ne le fait plus maintenant.
Comme quoi vous n’êtes pas le seul à vous déformer professionnellement !
Sinon, je pense effectivement que pour certaines recettes comme ma daube à la provençale, par exemple, qui est un plat particulièrement mijoté, la nature des différents produits et en particulier les condiments que que l’on y rajoute (zeste d’orange, ail…) la durée de cuisson fait qu’il est extrêmement difficile de reproduire deux fois le même plat.
Ce qui n’est pas le cas de la pâte brisée dont les proportions et les ingrédients permettent de reproduire la même chose à tous les coups.
En ce sens, la daube est un système dynamique instable sensible aux conditions initiales alors que la pâte brisée est comme qui dirait un simple oscillateur harmonique…
La daube est un peu comme le temps qu’on observe en un même lieu. Il ne se reproduit que très rarement (pour ne pas dire jamais) exactement à l’identique même s’il y a des ressemblances appelées « types de temps ». Il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu qu’il y en a toujours un qui varie quelque peu. Même avec une recette simple comme le pain, on note qu’il y a des différences suivant le boulanger.
Bernnard (#26),
Merci pour ce document. Il me permet de me rendre compte que j’ai presque tout oublié des maths que l’on m’a enseignées jusqu’au début de mes études universitaires.
Je comprends en gros ce que l’auteur raconte, mais les formules me passent très haut par-dessus la tête.
Pendant ma licence en chimie, tous nos calculs se faisaient à la main, avec du papier, un crayon et une table de logarithmes et éventuellement une règle à calcul – j’ai encore ma Faber Castell Novoduplex, une pièce de musée.
Je rappelle que les premières calculettes électroniques de poche ont été disponibles pour les particuliers en 1975.
J’ai fait du calcul d’erreur, mais celui-ci était basé sur le calcul de dérivées. Il n’était pas question de s’amuser à faire de longs calculs compliqués à la main.
A propos de l’étude du CNRS et la probabilité de 50℅.
Ce sont les reprises par la presse qui parlent d’une probabilité de 50℅. Ce n’est pas ce que dit le communiqué du CNRS ou le papier. Le papier parle d’une sélection des 11 meilleurs modèles du GIEC (CMIP5), et de la présence d’un phénomène particulier (« Le jour d’après ») dans 5 de ces modèles…
Pour dire que cela fait une probabilité de 50%, il faut être journaliste et/ou militant de GreenPhys.
Problème : aucun démenti des fact checkers…
J’avais déjà écrit dans le Bistrot ou sur le fil info, pour préciser ces dérapages journalistiques.
Pour information donc.
Roby W (#31),
Le communiqué du CNRS présente en effet l’étude de façon spécieuse en disant :
En réalité les auteurs trouvent des “refroidissements abrupts (« abrupt cooling events”) sur 15% des sorties de 22% des modèles : on en déduit donc que 78% des modèles et 85% des sorties de 22% des modèles sont sans ces “abrupt cooling events”.
Cdt Michel e.r. (#30), le calcul différentiel est valable pour traiter les erreurs systématiques ou estimer les variations relatives des variables. Le GUM et l’ISO 5725 traitent de la partie aléatoire de l’erreur à l’aide, respectivement, de la loi de composition des variances et de l’analyse de la variance, et de lois de distribution que l’on associe à chaque variable.
Usbek (#32),
Ce qui serait intéressant , c’est de savoir ce qui se passe si on supprime « abrupt »dans leurs conclusions ; Est-ce qu’il restera toujours 78% des modèles mis à l’écart, et parmi les 22 qui restent , est ce que ce sont toujours 85% qui sont contre cet abrupt cooling ? Si je comprends bien les modèles retenus ne prévoient pas du tout cet abrupt cooling, encore moins que les modèles pas retenus ; mais comment alors arriver à cette annonce
Usbek (#32), vu.
Ecophob (#33),
J’ai surtout insisté sur le fait que pendant les années soixante, on se contentait souvent d’un calcul d’erreur simplifié.
C’est l’avènement des calculatrices scientifiques et surtout des ordinateurs, qui a permis de généraliser le calcul d’incertitude.
Je n’ai plus fait de calcul d’erreur depuis 1969. Mais je sais que cela existe.
Il ne m’arrivera jamais de calculer le volume d’un local mesuré avec un mètre roulant de 5 m gradué en mm et d’afficher le résultat avec un paquet de décimales, du genre 48,123456 m³, mais environ 48,12 m³.en sachant que les décimales ne sont probablement pas exactes.
Mais j’ai continué à m’intéresser à des curiosités mathématiques. Au nombre Pi, par exemple, dont 355/113 est une excellente approximation bien utile. Et facile à retrouver : on retient 113355, on « coupe » au milieu ; ce qui donne 113 et 355, les deux nombres à utiliser avec une calculette non scientifique. L’erreur est de 2,6…e-7.
En Derangement…