« Tais toi et rame », à moins que ce soit « tais toi, pédale et fais tourner la dynamo ».
Une proposition de la Commission européenne visant à imposer une limite d’émission [de CO2] sous laquelle les centrales électriques peuvent être subventionnées continue de diviser les États membres, mais l’exécutif de l’UE et le Parlement européen sont unis pour soutenir le plafond de CO2.
On est quand même un peu surpris par cette nouvelle. Et l’urgence climatique ? Comment ça ? On subventionne des centrales « polluantes » en Europe ?
Tout à commencé par la libéralisation du marché européen de l’énergie. Une première transition qui aurait du s’achever en 2015. La concurrence, le marché libre, blablabla et l’interdiction des subventions évidement. Puis arrivent la transition énergétique et ses subventions. Promis, juré craché, c’est temporaire. Les énergies renouvelables seront bientôt rentables.
Si on rajoute plus de 80 GW de capacité de production d’éolien et de photo-voltaïque en Allemagne aux 125 GW qui fument déjà existants, il se crée quelque-chose que personne n’a prévu, un « léger » déséquilibre entre l’offre et la demande et les prix baissent. Il ne baissent pas n’importe quand, ils baissent lorsqu’il y a du vent ou du soleil. 1GWh de production d’éolien, c’est -1,27€ pour le prix du MWh sur le marché. A 15% de part de marché, la rentabilité du solaire est divisée par 2 par rapport à sa rentabilité pour une part de marché de 2 ou 3%.
Ce n’est qu’un petit contretemps dans la rentabilité des renouvelables. Promis, juré, craché, c’est temporaire. Les vilains moyens de production obsolètes qui fument vont fermer et le marché va se rééquilibrer nous disent des économistes et la Commission.
Le commissaire Cañete a utilisé la réunion de Tallinn et la conférence sur l’énergie qui l’ont précédée pour réitérer son soutien au plafond de 550g [concrètement les centrales au charbon sont les seules visées], insistant sur le fait que « les mécanismes de capacité ne seront pas utilisés comme une subvention déguisée des combustibles fossiles hautement polluants« .
On en arrive au fond de cette histoire. Les États-membres les plus importants se sont mis à subventionner leurs centrales thermiques pour garder les lumières allumées. La rentabilité des centrales thermiques étant impactée elle aussi par la baisse des prix. Il n’y aura pas de rééquilibrage du marché.
Promis, juré, craché, c’est temporaire. C’est ce qu’ont raconté sans rire les Allemands à la Commission à propos de leur mécanisme de capacité :
L’Allemagne ne s’attend pas à des pénuries structurelles de capacité à l’avenir mais veut se prémunir contre les imprévus durant sa transition actuelle
La Commission, qui ne pouvait souffrir d’autant de lenteur dans la transition, est tout à fait d’accord avec eux et n’a d’ailleurs autorisé leur mécanisme que jusqu’en 2020. C’est bientôt 2020 ! Oui mais, mais qu’est ce donc :
La Commission a d’abord proposé que les règles [de plafond d’émissions dans les mécanismes de capacité] entrent en vigueur pour les nouvelles usines à partir de 2019, avec une mise en œuvre complète pour toutes les installations pour 2026.
Encore un léger contretemps semble-t-il. Et puis cette date fait visiblement débat.
L’Allemagne et la Finlande ont soutenu la proposition en théorie, mais ont attaché des conditions à leur soutien, y compris une exigence selon laquelle les réserves stratégiques, les installations électriques utilisées pendant les périodes de très forte demande, mais qui restent hors ligne si non, ne soient pas incluses dans la mesure.
Alors là, il y a une petite subtilité allemande. Merkel, convaincue par la plaquette publicitaire « Market 2.0 » présentée par son ministre, croit dur comme fer que les centrales thermiques vont pouvoir se financer par la hausse des prix sur le marché lors des pointes de prix. Il est donc hors de question de mettre en place chez eux un marché de capacité comme en France ou Angleterre. Les Allemands n’ont pas de mécanisme de capacité mais des « réserves stratégiques » temporaires. La Commission, qui manque de cet humour germanique si subtil, leur a expliqué que :
La Commission a récemment examiné et temporairement approuvé d’autres mesures allemandes visant à assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité.[…]
Les réserves stratégiques telles que la réserve de capacité allemande sont des mécanismes de capacité.
D’où un soutient allemand « en théorie » à la fin des subventions via les mécanismes de capacité. Ils veulent bien un plafond d’émissions aux mécanismes de capacité des autres si le leur est exclu du dispositif. Si les Polonais et les Allemands ne donnent pas leur accord, la proposition de la commission risque fort d’être repoussée « temporairement ». Même si une date est trouvé et la proposition n’est pas vidée de son sens, cela veut dire que temporairement, dans X années on pourra toujours subventionner les centrales au gaz. Une autre solution à ce niveau de soviétisation du système est de fermer la direction de la concurrence et de cesser de parler de subventions.
Avec l’urgence climatique, il ne faut pas être pressé. Alors que faire lorsqu’on peine à atteindre un objectif ? C’est simple, il faut changer l’objectif et s’en fixer un plus difficile encore :
La Commission européenne prépare une mise à jour de sa feuille de route à faible émission de carbone pour l’année 2050, en reconnaissant que l’objectif actuel du bloc de réduire les émissions de gaz à effet de serre au moins 80% d’ici le milieu du siècle est insuffisant.
130 réponses à “Papa, c’est long une transition énergétique ?”
Il faut accompagner la transition énergétique par la promotion du cyclisme. Une idée à creuser pour moi.
Pour être honnête, si la Commission a autorisé que « temporairement » le mécanisme allemand, c’est que le mercantilisme est solidement implanté dans les plus basses couches de l’inconscient allemand. Ces derniers n’ont pas pus s’en empêcher, seules les centrales allemandes sont éligibles à leurs subventions. Certes, on peut aussi penser que pour la sécurité énergétique, se reposer sur des centrales à l’étranger est hasardeux. C’est en tout cas impossible dans le marché commun et totalement inacceptable pour la direction de la concurrence européenne.
mais alors la production totale d’énergie sera à peine suffisante pour faire tourner la bureaucratie qui la gère.
SI les gens comprenaient …
Compris, je ressors mon vélo et m’entraine sérieusement. Me faudra sans doute quelques doses d’EPO pour être autosuffisant électriquement.
Nicias (#1), hum hum…
N’étant pas spécialiste (économiste de l’énergie), je n’ai pas très bien compris cet article car je ne connais pas le contexte.
Nicias (#1),
Nicias, vous êtes excessif ! Même les soviets n’ont pas mis en place de tels systèmes ! Le terme exact pourrait être « usine à gaz » éfication de l’économie ou pour être plus court : (dé)carbonisation de l’économie…
Roby W (#4),
C’est pourtant simple à comprendre.
En tous cas, les historiens futurs seront partagés entre l’ahurissement et l’hilarité. Actuellement personne ne rit devant de telles pignoufferies, voilà qui devrait faire trembler !
Roby W (#4),
– les énergies intermittentes sont subventionnées, et leur production doit être achetée à des prix réglementés, même si le réseau n’en n’a pas besoin. Au cas ou c’est impossible, les ENR sont payées comme si elles produisaient, et très cher. Ceci a pour conséquence qu’on essaye de vendre coûte que coûte leur production à n’importe quel prix, parfois très bas, et même négatif. Il y a donc deux marchés: un marché réglementé pour les ENR via les subventions, et assez virtuel, et un marché libre réel de prix de gros, dont les prix ne cessent de diminuer. En Allemagne, qui a 3 fois la capacité qui serait nécessaire à la demande à la pointe (une fois en ENR intermittentes, une fois en charbon, une fois en hydraulique, biomasse et gaz) le problème devient infernal.
– quand il y a du soleil et ou du vent, il y en a dans toute l’Europe. La conséquence est que si le marché était vraiment libre, sans subvention, les ENR intermittentes ne seraient pas rentables car les prix de marché, quand elles produisent, ne peuvent être que très bas. Pour résumer, on a crée artificiellement une énorme surcapacité de production, cela tire donc, naturellement, les prix vers le bas, c’est normal.
– comme il faut être sûr de produire à la pointe suffisamment pour répondre à la demande, et comme il peut arriver (on peut le vérifier aisément dans le passé) qu’il n’y ait ni soleil ni vent dans toute l’Europe, il faut prévoir une capacité totale en centrales classiques en plus des ENR.
– comme , du fait de l’obligation d’accepter la production des ENR en permanence, ces centrales classique marchent moins et dans des conditions mauvaises pour leur rendement ( marche hâchée, puisqu’elles pallient les manques des ENR) elles ne sont plus rentables. Or on en a besoin. Il faut donc les subventionner, elles aussi, sinon elles ferment, ou on ne trouve plus d’investisseurs pour en construire. Un des systèmes est d’obliger les vendeurs d’électricité a « acheter » des « capacités garanties » aux centrales classiques.
– la Commission européenne pense que ces systèmes sont anticoncurrentiels, ce qui est un comble! Mais il est évident que le système pérennise les centrales classiques (heureusement) que la Commission veut supprimer (sans savoir par quoi on va assurer la sécurité du réseau). Elle essaye de trouver tous les arguments pour cela.
– le cas allemand et polonais est particulièrement aigu, compte tenu de la part importante de charbon dans leur production.
Retour de Westphalie ce WE.
Moultes éoliennes, certaines tournant alors que le vent semblai nul, d’autres pas à côté (mettons qu’il y avait quelque brise au niveau du point haut des mats)
Un peu avant l’entrée de la ville, centrale au charbon.
Nos hôtes nous expliquent que « chez eux » (dans leur land) les centrales à charbon sont « propres » (sans expliquer « quelle » propreté), et que les centrales polluantes, oui ça existe mais dans les lander de l’ex RDA (traduction chez les ploucs).
Comme le ciel était souvent voilé, je suppose que les centrales tournaient 24/24 ?
Comme on dit dans la blague ; « jusqu’ici tout va bien »…
Bien évidemnent, la filière nucléaire n’a jamais reçu aucune aide d’État…
M_a_n_u (#9),
Il n’y a jamais eut de subventions à la production pour le nucléaire (hors une garantie implicite de la dette), c’est le consommateur qui a payé. Les ordres de grandeur des subvention en jeu ne sont pas du tout les mêmes. Pour le cout des subventions actuelles aux EnR, on pourrait s’offrir un EPR par an. En 30ans (mais on est parti pour ne jamais sortir des subventions aux EnR) on pourrait se payer un renouvellement complet de notre parc nucléaire qui produit autrement plus de kWh, la nuit ou sans vent.
Nicias (#10),
On ne peut pas mettre de coté le CEA (établissement public non rémunéré par les factures d’électricité des consommateurs mais par les impôts et taxes perçues par l’Etat) dans le développement de la filière nucléaire civile française. Depuis sa création en 1945, je ne sais pas quelle part de son budget peut-être attribuée au nucléaire civil, mais ça doit faire un bon paquet de sous.
Nicias (#10),
Vous parlez en EPR ancien ou nouveau ?
Hug (#11), Il ne faut pas oublier que la filière nucléaire française n’avait pas pour seule vocation de produire de l’électricité…
Marco40 (#13),
on peut même considérer que c’est un produit dérivé 😉
Hug (#11),
Les filières françaises ont servi quasi exclusivement à faire du combustible pour la bombe.
EDF a acheté les licences américaines (Westinghouse je crois) complètement étudiées aux USA et les a customisée à ses frais. On ne peut donc pas dire que le nucléaire électrique a été subventionné.
Par contre, Phenix et Superphénix, oui, pour les abandonner sous la pression des écolos.
Hug (#11),
Vu l’état des finances de l’Etat, le CEA est de moins en moins financé par nos impôts. La majorité de ses fonds viennent directement d’industriels et cela couvre peu ou prou la part civile du CEA. Il y a aussi les payements indirects. Par exemple je vois que 5% des recettes du CEA viennent de l’IRSN. L’IRSN est financé par une taxe qui cible tous les exploitants d’installation nucléaire –> c’est sur notre facture EdF.
M_a_n_u (#12),
En EPR nouveau. Le cout de l’EPR augmente de toutes façons beaucoup moins vite que le montant des subventions aux EnR.
volauvent (#15),
Et comment croyez-vous que les PWR ont été développés aux USA ?
C’est grâce aux énormes crédits militaires puisque cette filière a été mise au point pour le sous-marins nucléaires.
C’est du mensonge ou de l’aveuglement consternants que de raconter ou vouloir faire croire que le nucléaire civil n’a pas été subventionné de cette façon. Jamais sans l’enjeu militaire et la guerre froide il n’y aurait eu et il n’y a eu de nucléaire civil viable développé par les ‘forces du marché » c’est à dire sans subventions.
Jamais.
volauvent (#15),
Oui je l’ai déjà dit plusieurs fois. On ne pouvait pas faire la filière actuelle en France vu que cela demandait de l’uranium enrichi indisponible jusqu’à la fin des années 70 (usine Georges Besse 1, financée en partie par les Iraniens…). Les bombes aussi demandaient de l’uranium enrichi et il fallait choisir car les Américains ne voulaient pas du tout nous aider. Un autre élément de bascule à été la mise en place du traité de non prolifération voulu par les Américains. On a négocié notre ralliement à ce traité.
tsih (#17),
Bis repetita emerdum est.
Les canadiens ont développé leur filière nucléaire sans faire de bombe. Les Allemands aussi évidement, et les Japonais, les coréens, les suédois etc etc etc …
Et puis on a bien développé le photo-voltaïque à cause de la conquête de l’espace bien sur en pleine guerre froide puisque sans missiles balistiques (porteur de bombes nuclèaire) pas de fusées. Donc le pv aussi à été subventionné par le nucléaire militaire.
tsih (#17),
pffff. Vous savez les forces du marché dans un pays servi par un monopole national ou des monopoles régionaux, on s’en cogne. Il n’y avait pas de « forces du marché » en France ou au USA avant les années 90.
Nicias (#19),
J’avais déjà réfuté les salades que vous nous re-sortez là.
Alors oui:
Il n’y aurait pas eu de nucléaire civil du tout sans le nucléaire militaire subventionné à mort.
Que cela vous plaise ou non.
tsih (#21), c’est assez bizarre de parler de nucleaire militaire subventionné…de nucleaire militaire tout court..
ceci étant dit chiche , carte blanche aux militaires pour nous mitonner un porte avion nucleaire solaire pour faire baisser le coût de la technologie. On a déjà des routes solaires..
Il y a beaucoup de progrès techniques qui n’existeraient pas sans recherche pour le militaire… ( ne serait-ce que parce paradoxalement on prend plus de risques au départ ). Et pourquoi croyez vous que l’IE vient de se doter d’un fond pour la recherche et La Défense ?
Et puis pour faire comme les US… Faut être réaliste !
Nicias (#16),
Et ceci, malgré les subventions « déguisées» : http://mobile.lemonde.fr/econo…..tml?xtref=
En fin d’article, on apprend que le cout d’achat contractuel du kwh EPR est quasiment le triple du fameux prix de marché…
C’est donc ça la « compétitivité » des nouvelles centrales radioactives ?
M_a_n_u (#24), Il y a du vrai, mais dans la perspective d’une intervention étatique dans la production électrique il y a des raisons pour lesquelles une puissance garantie puisse bénéficier d’un tarif fixe, c’est beaucoup plus difficile à comprendre pour une production intermittente qui fout un peu beaucoup le bazar..
tsih (#17),
Toute la puissance économiques des USA (Boing, internet, les semi conducteurs, la métallurgie fine, les techniques de composite carbone….) tout a été initié par les programmes militaires et spatiaux. Le nucléaire aussi sans doute, comme le reste… les panneaux solaires, les composites de pales d’éoliennes, etc…etc…
M_a_n_u (#24),
Il y a des centrales qui se construisent dans le monde avec des coûts beaucoup plus faibles. L’EPR souffre d’avoir été au départ un projet franco-allemand. Les Allemands, pour résister à leurs anti-nucléaires, ont fait aboutir un projet tellement sécurisé qu’il en est monstrueux et difficilement gérable. Et ils se sont barrés en cours de route.
Par ailleurs, si vous voulez discuter dans le calme, évitez de recourir à des procédés de militant infantile du type » centrale radioactive » pour nommer une centrale nucléaire.
volauvent (#26),
J’ai l’impression que vous ne vous rendez même pas compte de l’énorme différence entre la complexité et le défi technologique et donc les sommes à investir et risques à prendre pour développer nucléaire et panneaux solaires. C’est sans commune mesure. Absolument et définitivement rien à voir
Si les panneaux solaires s’avéraient vraiment intéressants (par rapport aux fossiles) pour produire de l’électricité à grande échelle ils pourraient et auraient déjà parfaitement pu se développer par les forces du marché.
Exactement comme les semi-conducteurs l’ont fait (ou l’auraient fait même sans le militaire).
Pour le nucléaire tant de fission que de fusion, ce ne sera jamais le cas. Seuls des états puissants peuvent décider et prendre en charge les risques financiers et économiques sans même parler d’assurer les risques sanitaires pour la population. Vous croyez qu’il existe au monde une boite privée ou une compagnie d’assurance pouvant prendre en charge un désastre comme Tchernobyl ou Fukushima sans crever ?
Ensuite on n’est plus pendant les trente glorieuses où le pétrole et l’énergie pas chers permettait de financer un peu tout (en particulier l’effort militaire). Ce temps est révolu.
Et comme je l’avais aussi déjà souligné, les problèmes de l’EPR illustrent justement tout ça avec éclat. M_a_n_u a raison sur ce point.
tsih (#28),
C’est ma formation de base…certes il y a longtemps, mais malheureusement la technologie n’a pas fondamentalement évolué depuis, par manque de projets de recherche, et par blocage de superphenix, pour la France.
C’est bien connu que les panneaux solaires ont été inventé au Gana, et pas par la NASA ou les agences spatiales. Et leur bas prix actuel ne provient pas du surinvestissement en Chine, avec des deniers plus ou moins publics.
Je crois que vous confondez recherche et innovation avec développement. Les semi conducteurs sont bien, comme tout le reste, issus de programmes militaires.
Certes il faut une gouvernance capable de sécuriser le nucléaire, et tous les pays ne l’ont pas. Mais partout dans le monde, des centrales sont construites sur initiatives privées.
Pour Tchernobyl, on était en pays socialiste, tout était subventionné, le pain, les chaussures, la vodka…
Pour Fukushima, Tepco est une firme privée, si je ne m’abuse. On peut juste dire que l’Etat intervient comme dernière garantie en cas de faillite, comme c’est le cas dans de nombreux domaine (y compris les banques….)
Quant à l’EPR…. malheureusement, des dizaines de centrales sont en construction dans le monde sans avoir ces problèmes. Pour tuer le nucléaire, il suffit de lui imposer des normes ingérables.
Ceci dit, je ne suis pas un inconditionnel du nucléaire, justement parce que je connais un peu le sujet. Moi, le charbon, cela me va très bien si on utilise la technologie moderne, en particulier de traitement des fumées.
C’est étonnant, ce refus d’admettre que le nucléaire ne s’est pas développé uniquement par l’investissement d’EDF, rentabilisé ensuite par nos factures d’électricité. C’est bien le CEA financé sur fonds publics qui a financé le (ou les?) premier(s) réacteurs expérimental(aux) à Marcoule et qui a participé au développement de la filière de retraitement des déchets.
Et aujourd’hui l’activité du CEA à Cadarache sur la fusion nucléaire, c’est financé par nos impôts (et ceux des étrangers participants au projet) ou par nos factures d’électricité ?
Le fait que le développement du programme nucléaire civil ait bénéficié de fonds publics n’a rien de honteux. Cela a été de l’investissement public utile et efficace. On bénéficie maintenant d’une électricité bon marché et disponible à la demande.
Par contre subventionner de l’électricité « bio » dont la production suit des cycles plus ou moins aléatoires ne correspondant pas à nos cycles de consommation, ça ne profite qu’aux industriels qui investissent dans cette escroquerie. Transition écologique et solidaire qu’ils disent. Mwouarf.
volauvent (#29),
Je ne vous suis pas trop là. Le démarrage des applications industrielles c’est l’invention du transistor à la fin des années 1940 aux Laboratoires Bell, l’inventeur du téléphone. Rien de militaire a priori. Après c’est toute l’industrie des télécommunications, de l’électronique et informatique et des innombrables applications civiles à marché gigantesque. Le militaire est certes un marché aussi et hautement intéressé par la chose. Il a sûrement contribué dans les faits mais je ne vois pas pourquoi le marché civil n’aurait pas amplement suffi par lui-même.
tsih (#31), je sais qu’on ne peut pas faire confiance à Wiki, mais ce qu’il dit confirme ce que j’ai toujours entendu dire dans le milieu où je travaillais:
Hug (#30),
Le parc nucléaire français actuel a été financé uniquement par les clients d’EdF qui ont payé la techno Westinghouse et la construction des centrales. Et c’est tout, point, rien a ajouter, pas de subventions nulle part.
Les histoires de sous-marins dans les années 50, on s’en fout, cela concerne à la limite Westinghouse mais pas nous qui avons payé des licences et racheté les brevets.
Cadarache, c’est autre chose. C’est de la recherche française. La technologie de nos centrales n’est pas française même si elle a été francisé par la suite.
Mais bon, comme à terme le marché de capacité français finira par financer aussi les centrales nucléaires, les bobards des écolos finiront par devenir réalité.
Et n’oublions pas l’apport essentiel du nucléaire militaire (puis civil) à l’industrie de la science du climat. Dans un premier temps en développant des modèles de circulation générale pour prévoir les mouvements de nuages radioactifs puis pour des motifs plus douteux.
jdrien (#32),
Je dirais qu’on peut se fier à Wiki dans ce domaine. Il est incontestable que les applications militaires sont un formidable aiguillon pour innover et développer de nouvelles technologies dans tous les domaines. J’ai connu des gens qui travaillaient à la Thomson sur des projets pour les militaires et il me semble bien que ces derniers soutenaient la recherche sur les semi-conducteurs III V comme l’Arséniure de Gallium.
La question est de savoir si c’était indispensable pour le développement civil de l’industrie en question comme pour le nucléaire.
tsih (#35),
Cela ne l’était pas. C’est un hasard de l’histoire.
http://encyclopedie-energie.or…..%C3%A9aire
La suite on la connait, la 2GM puis la guerre froide mais tout aurait pu continuer comme avant, a son rythme, et nous aurions quand même développé l’énergie nucléaire. Surtout en France ou on a rapidement épuisé notre charbon. Tout comme nous aurions aussi des avions à réaction et des fusées sans la 2GM.
Nicias (#33),
Il suffit de lire la page wiki du CEA pour comprendre que ce dernier est à l’origine du développement de notre filière nucléaire civile. Le fait que la technologie américaine ait été finalement choisie et que le parc EDF a été financé par le consommateur et non par le contribuable n’y change rien.
Hug (#37),
Bah non l’origine, c’est le CNRS avant la guerre. Peut-être même qu’on devrait rajouter le salaire de Becquerel dans les « couts cachés » du nucléaire ?
Moi au départ je répond à Manu qui répond à mon article. Mon article ne parle que des subventions à la production. En aucun cas je n’aborde le rôle de recherche et développement du CEA ou de tout autre organisme public (et encore moins aux USA !) comme une prétendue « subvention » aux EnR.
volauvent (#29),
On peut aussi lui foutre des bâtons dans les roues en permanence comme le fait l’ASN (http://www.lepoint.fr/economie…..533_28.php) parce-qu’EDF n’a pas pu garantir la tenue d’une digue à un séisme 5 fois plus puissant que le séisme le plus fort enregistré en France…
Et alors ?
L’argent dépensé, en bien ou en mal, c’est du passé.
On peut regretter les dépenses inutiles du plan calcul, les dépenses somptuaires de … Louis XIV, en calcul économique on se projette dans le futur pour maximiser la bonne utilisation des capitaux.
Les dépenses sur la mise au point originelle du nucléaire civil sont derrière nous, la technologie est sûre, rentable, les outils de production existent et peuvent durer. Les dépenses pour le développement des ENR sont devant et n’ont pas de justifications économiques.
Hug (#39),
200 millions évaporés !
C’est pas cher en cas de séisme jamais vu, de rupture possible de la digue et de panne de tous les autres dispositifs redondants dont personne n’a du penser à vérifier le fonctionnement. L’ASN, un ami qui vous veut du bien.
L’ASN à redemandé de nouveaux tests toujours à cause de la satanique usine de Creusot. Cette fois les tests pourront se faire pendant les arrêts programmés jusqu’à la fin 2018. On respire.
Par ailleurs, la consultation publique sur cette affaire s’est bien passée. L’ASN est maintenant en possession de 676 commentaires crétins déposés par les trolls anti qui « pensent » que l’ASN n’en fait pas assez.
https://www.asn.fr/Reglementer/Participation-du-public/Installations-nucleaires-et-transport-de-substances-radioactives/Archives-des-participations-du-public/Revue-des-composants-fabriques-par-l-usine-Creusot-Forge-Areva-NP-installes-sur-les-reacteurs-electronucleaires-en-exploitation
Christial (#40),
Waouh : autant de déni de réalité en une seule phrase !
Chapeau bas !
– Sûre : l’accident de Blaye de 1999 a du vous échapper ; comme Fukushima…
– Rentable : voir ci-dessus
– Durable : à condition de mettre 100 milliards sur la table (et uniquement pour tenir jusqu’à 2030) !
Sur ce dernier point, comment imaginer que l’on puisse financer :
– le maintient du parc actuel jusqu’en 2030 ;
– le remplacement du parc actuel (d’ici là, l’EPR aura bien encore doublé…) ;
– le démantèlement du parc actuel au fur et à mesure de son remplacement ;
– la gestion des déchet.
Et après, on qualifiera les partisans du renouvelable de bisounours !
Nicias (#41),
Ben ceux qui eu l’idée de placer une centrale radioactive au bord de la mer au Japon ne pensaient pas non plus qu’un séisme de magnitude suivi d’un tsunami était possible.
Pour le Blayais on savait, mais EDF n’avait sûrement pas envie de payer…
M_a_n_u (#42),
1/ Je ne suis pas Japonais.
2/ Le calcul économique vous échappe, un peu comme le reste, d’ailleurs.
Le démantèlement du nucléaire existant, il faudra le payer en TOUTE hypothèse, ce critère n’intervient donc pas dans le choix de prolonger ou non le parc nucléaire existant.
3/ Je n’ai pas dit que le cout de maintenance ou de mise à niveau du nucléaire était nul, mais les ouvrages sont amortis. Ils peuvent tenir 50 à 60 ans.
Le seul « hic » c’est qu »on » confond transition et 100% EnR(i) »obligatoires » à l’arrivée
Il est évident (et tant pis si cela ne fait pas du tout scientifique), que la meilleure forme de production d’énergie, c’est l’utilisation du mix de toutes les techniques actuelles, selon à la fois les conditions géographiques (presque 100% de l’électricité « verte » en Norvège, grâce à la géographie qui permet une grande production hydroélectrique), les conditions économiques( cas de mines de charbon, de gisements de gaz ou pourquoi pas de « sources » géothermiques, à faible coût d’extraction), et « socio politique », par l’acceptation du meilleur taux avantages/inconvénients (centrales à charbon trop bruyantes ou émettant « trop » de suies et de fumées, barrages noyant de grandes superficies de terrain etc..)
Le tout dans le meilleur rapport coût//sécurité (acceptation de « mises à niveau » des centrales nuke, systèmes « dépollueurs sur centrales thermiques etc…)
Bref, un peu de bon sens et d’intelligence, et surtout pas de dogmatisme, de quelque bord qu’il soit (nuke toujoursijamais, ENR 100%, plus de « fossiles »…)
patilleverte (#45),
La question, c’est pourquoi réserver aux autres (la Norvège) la possibilité de 100 % d’électricité renouvelable ?
Comme si la France, entre l’éolien (terrestre et maritime), le solaire, la géothermie, la méthanisation, l’hydro-électrique, et j’en passe n’était pas capable de le faire.
Et effectivement, le pragmatisme, c’est de déployer les techniques existantes (tout ce que j’ai cité existe déjà). Et évidemment c’est aussi de s’appuyer sur l’existant : c’est toujours au cœur des programmes de transitions sérieux de s’appuyer sur la production existante.
Sans oublier le point fondamental : l’audit : il est bien plus facile de NE PAS remplacer une dépense énergétique inutile.
M_a_n_u (#46), en Norvège, le renouvelable, c’est essentiellement de l’hydro-électrique qui a l’avantage d’être modulable en fonction de la demande et intègre la fonction stockage en amont avant production (la retenue d’eau).
par contre l’éolien et le solaire ont le gros défaut d’être intermittents et vous n’y pouvez rien, cela veut dire qu’il faut prévoir à côté les moyens de production pour couvrir les pointes de consommation; certes, vous aurez un apport les jours de vent et soleil, mais on ne peut pas parler de mix. Le jour où les moyens économiques de stockage de l’électricité en aval de la production seront disponibles (?) on pourra peut-être en reparler.
Quant à l’hydro-électrique en France, il n’y a plus beaucoup de sites à équiper (sans compter l’opposition des écolos)
M_a_n_u (#46),
Si vous avez aimé Notre Dame des Landes, essayez donc de faire un barrage de l’étendue de Serre- Ponçon aujourd’hui en France ….
Et puis la Norvège c’est 5 millions d’habitants sur près de 400000km2. Ils ont de la place à inonder.
M_a_n_u (#43),
Justement il n’y a pas eu d’accident à la centrale de Blayais et comme il y a eu des problèmes on a fait en sorte qu’ils ne se reproduisent pas.
100 milliards jusqu’en 2030, c’est moins de 4 milliards par an. Si on ne sait pas ou les trouver, il n’y qu’à prendre une partie de la CSPE consacrée au EnR. Et avec ça on peut couvrir 80% de nos besoins jusqu’en 2030 (ou même 2050), pas quelques ridicules % comme avec le pv ou l’éolien.
Effectivement, le calcul économique vous échappe, si on ne peut pas se payer le nucléaire, on peut encore moins faire du renouvelable.
M_a_n_u (#46), comme dit iNcias parce que tout les pays ne sont pas la norvège..
et parce que réduire les dépenses énergétiques « inutiles » c’est ce que font les ingénieurs depuis des lustres parce que c’est fondamentalement et quasiment toujours ECONOMIQUEMENT RATIONNEL à niveau de vie constant.. Par exemple si isoler sa maison est économiquement non rentable il y a fort à penser que tout bien calculé ça ne le soit pas non plus sur le plan énergétique. PAs infrangible certes, on peut faire du progrès.
mais les écologistes place le inutile ailleurs que dans l’efficience.