[Beaucoup de voeux pieux, donc bientôt beaucoup d'espoirs déçus]
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Barack Obama devrait pouvoir agir contre le changement climatique et les émissions de dioxyde de carbone dès son premier jour à la Maison Blanche, en prenant des mesures symboliques ou des mesures essentielles, comme l’approbation de la demande de la Californie de réguler ses émissions automobiles.
La détermination du Président Barack Obama à lutter contre le changement climatique sera mise à l’épreuve dès le premier jour de son intronisation à la Maison Blanche, au cours duquel quelques signatures pourraient radicalement changer les politiques de l’administration Bush.
Barack Obama prendra ses fonctions le 20 janvier en pleine crise économique, et devra construire un consensus s’il veut réaliser des changements majeurs. Mais certaines actions principales et les actions symboliques ne relèveront que de son seul choix.
« Il devrait trouver les panneaux solaires de Jimmy Carter, quel que soit l’endroit où Ronald Reagan les a jetés, et les remettre sur la Maison Blanche, parce qu’il peuvent probablement encore marcher » a déclaré Danny Kennedy, président de la compagnie Sungevity, qui fabrique des panneaux solaires.
Il y a de nombreux bâtiments publics à améliorer, comme le souligne David Doniger, directeur de politique climatique au Conseil de défense des ressources naturelles.
D’après les écologistes néanmoins, le principal élément sur lequel il faudra se concentrer sera d’autoriser la Californie et 19 autres Etats à commencer à réguler les émissions dioxyde de carbone de leurs véhicules pour répondre au changement climatique. La Californie a déclaré que les standards qu'elle proposait réduiraient de manière considérable les émissions de gaz à effet de serre.
« Tout repose sur l’approbation accordée à la Californie. Une fois que cela aura été approuvé par la Californie, ça aura lieu partout ailleurs » a prédit David Doniger.
L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis avait jusqu’à présent rejeté la requête concernant la régulation du dioxyde de carbone dans l’Etat le plus peuplé du pays. Barack Obama cependant peut dès son arrivée à la Maison Blancher inverser la tendance.
Cette approbation est l’une des quatre questions clés pour le Jour Un du Président, telles qu’elles ont été définies par le Sierra Club. Ce groupe de défense de l’environnement souhaite également que l’Agence de Protection de l’Environnement commence à réguler les émissions de dioxyde de carbone provenant des centrales électriques –la Cour Suprême a déclaré que l’EPA pouvait considérer les gaz à effet de serre comme des polluants et donc les réguler, mais l’agence ne l’a pas encore fait.
De plus, Barack Obama devrait faire en sorte que l’EPA utilise le Clean Water Act pour ralentir l’activité minière et fixer un objectif de réduction des émissions de dioxyde de carbone des Etats-Unis (35% d’ici 2020), d’après le Sierra Club.
D’après le Directeur Exécutif du Sierra Club, Carl Pope, le futur président doit tracer une ligne claire entre « le passé de Bush et le futur d’Obama ». D’après lui, Barack Obama devrait réaliser près de la moitié de ces quatre grandes actions au cours des deux à trois premières semaines de son mandat.
L’avocat Peter Wyckoff, un partenaire spécialisé dans le droit de l’environnement à Pillsbury Winthrop, a déclaré que Barack Obama pourrait prendre des mesures radicales en ordonnant à l’EPA de développer un plan national de régulation des émissions de dioxyde de carbone. Le Clean Air Act donne à l’EPA les compétences nécessaires pour créer un système de marché d’émissions, comme celui qui est utilisé en Europe.
Sur le long terme cependant, Barack Obama devra construire le type de consensus qu’il a promis lors de son élection. Cela sera le test clé, selon Carl Pope, non pas de ses intentions, mais de sa volonté à faire bouger les choses pour parvenir à un changement.
« Il devra avoir la volonté de lutter » a déclaré Carl Pope, en faisant référence au conservatisme du Congrès et à son manque de détermination dans la lutte contre le changement climatique.
233 réponses à “Barack Obama agira-t-il contre le changement climatique dès son intronisation ?”
maurice (#99),
En tout cas, il fait déjà tourner les têtes à l’envers !
Pour faire tourner la Terre à l’envers, attendre le prochain basculement de la polarité magnétique, ce sera intéressant…
http://tempsreel.nouvelobs.com…..echau.html
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Hillary Clinton va nommer un émissaire chargé du réchauffement climatique
NOUVELOBS.COM | 26.01.2009 | 17:37
La secrétaire d’Etat américaine s’apprête à nommer au poste d’émissaire au réchauffement climatique Todd Stern, un ancien conseiller de son mari.
Todd Stern, au côté du président Bill Clinton le 6 décembre 1995. (AP) La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, va nommer un ancien conseiller de son mari, Todd Stern, émissaire chargé du réchauffement climatique, a-t-on appris lundi 26 Janvier auprès d’un responsable du département d’Etat.
Un ancien conseiller du président Bill Clinton
Sa nomination pourrait être annoncée dès lundi, a précisé un responsable ayant requis l’anonymat.
Avocat et expert des questions de l’environnement du centre de recherche du Washington Center for American Progress, Todd Stern a été un conseiller du président Bill Clinton de 1993 à 1998. Il a ensuite joué un rôle central dans les négociations du Protocole de Kyoto de 1997 à 1999, avant de devenir conseiller du secrétaire américain au Trésor de 1999 à 2001. (avec AFP)
Daniel (#102),
On peut espèrer que celui-là saura compter…
Araucan (#103),
C’est un expert en la matière
Experts › Todd Stern
http://www.americanprogress.or…..nTodd.html
mouais, un expert en enfumage de pigeon…
De toute façon, on sait ce que ça va donner : ce soir même, Obama a déclaré qu’il va trouver un accord CO2 avec la Chine et l’Inde.
Traduction: je fais exactement comme Bush sans l’avouer ouvertement et vous Européens et votre Kyoto bis et ses objectifs de réductions chiffrées, vous pouvez vous les garer où je pense.
Daniel (#104),
Trouvé cela écrit par Todd Stern
http://www.wilmerhale.com/publ…..ation=8173
Deux extraits :
Traduction : L’UE poussa pour des objectifs durs d’un niveau d’ambition irréaliste de 25 à 40 % de réductions par rapport aux niveaux de 1990- et les USA résistèrent, dépassant de loin les propositions les plus hautes circulant au sein des USA.
Trad : Sur le fond, il est trop tôt pour prévoir la forme du prochain accord avec précision, mais un accord qui soit substantiellement égal au projet, et qui soit politiquement viable, c’est à dire ratifiable, aux Etats Unis, devra contenir un certain nombre d’éléments clefs :
– des garanties majeures des pays développés, comprenant des objectifs d’émissions et des agendas,
– des garanties significatives par les plus avancés des pays en développement, bien qu’elles comprendront plus des mesures politiques que des objectifs d’émissions, par exemple développement d’un système de capture et stockage de carbone pour les centrales à charbon ou des améliorations majeures pour l’efficacité énergétique dans la construction ou l’industrie,
– un objectif à long terme, autour de 2050,
– des dispositions nouvelles sur la déforestation,
– des dispositions nouvelles sur l’adaptation, aider les pays vulnérables à faire face au changement climatique qui va arriver, car il est déjà intégré dans le système atmosphérique
– des dispositions nouvelles à la fois sur les mécanismes financiers et sur un transfert accéléré de technologies aux pays en développement pour les aider à sauter l’étape de développement très consommatrice en carbone que les pays industrialisés ont connue.
Et bien ça commence fort :
http://www.romandie.com/ats/ne…..g0u8ro.asp
CF chria (#107),
Ce n’est plus 2100 mais l’an 3000 !
Les USA quand ils s’y mettent ne font pas les choses à moitié !!!
Merci Chria.
Ca faisait longtemps qu l’on n’avait pas eu le plaisir de lire un beau condensé synthétique de toutes les c… qui sont distillées dans les médias jour après jour.
Le CO2 dans l’atmosphère a vu sa durée de vie décupler dans le discours de cette scientifique (j’avais un siècle en tête, corrigez mois si je me trompe). C’est pratique ça permet de faire des prévisions à 1000 ans maintenant. Là au moins ils sont tout à fait sûr que même leurs plus lointains héritiers ne pourront pas être inquiétés si les prévisions sont totalement fausses.
En plus cette étude du NOAA est corédigée par un Français, et deux Suisses…
Voir http://wattsupwiththat.com/200…..#more-5337
Flo (#109)
En vraie science, on ne connaît que la demi-durée de vie.
« La durée de vie » du CO2, ça ne veut rien dire, ni en physique, ni en chimie. Il n’y a qu’en « science » climatique qu’on trouve ça, sans aucune définition précise bien sûr (je défie quiconque de me trouver la définition de la notion de « durée de vie » du CO2).
Donc dire que « la durée de vie du CO2 est de 1000 ans », c’est comme dire que le père de Rael est vieux de 1000 ans. Mille, 1 million, 1 milliard, tout est possible, puisque c’est un machin qu’on ne sait pas ce que c’est, comme dirait Coluche.
Araucan (#110),
Pierre Friedlingstein de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL pour les intimes).
IPSL dont le directeur est… bingo, Jean Jouzel,
Jean Jouzel qui est … rebingo « ingénieur CEA » (CEA = Commissariat à l’Energie qui n’émet pas de saloperie de CO2).
Le cercle des escrocs climatiques est petit.
Et voici la même nouvelle que celle de Chria (son lien ne marche plus) mais publiée par la Libre Belgique (cité par Joletaxi là http://skyfal.free.fr/?p=312#comment-13792)
miniTAX (#112),
Il n’y a plus d’indépendance des experts…
@Minitax (111)
Ce sont de lointains souvenirs et je ne suis pas physicien mais je connais la définition de la période de « demi-vie » (des substances radioactives par exemple). Je ne pense pas qu’on parle de durée, ni même de « demi-durée ».
Ton commentaire souligne le caractère choquant du fait qu’une autorité scientifique vulgarise au point d’émettre une stupidité de plus.
Remarque, ça va dans le bon sens:
En 1989 on en avait plus que pour 10 ans (cf ton hilarante vidéo de H. Sanier).
En 1999, c’était (presque) sûr en 2100 nous serions tous grillés.
En 2009 on nous assure qu’en 3000 on finira tous noyés (puisque c’est irréverssible).
Encore dix ans et tu verras qu’on nous promettra l’Apocalypse pour dans 10000 ans.
Merci aux meirveilleux modèles pondus par les non moins meirveilleux et surpuissants ordinateurs pour les sursis qu’ils offrent à l’espèce humaine tous les dix ans. Pourvu que la loi de Moore continue à se vérifier dans les grandes lignes.
Il y a quelques semaines le chef informaticien de Météo France « s’auto-époustoufflait » devant les caméras de l’extraordinaire puissance de calcul des machines dont il disposait (et dont il avait certainement écrit une partie des spécifications) et réclamait d’avantage de moyen pour améliorer encore ses prévisions à trois jours.
Flo (#114),
Mais Flo puisque l’on vous répète que la météo et climat ce n’est pas la même chose !
Une article du Monde qui commence bien et qui finit mal.
Les rapports du GIEC vont bien être plus cités que la Bible ….
http://www.lemonde.fr/planete/…..L-32280184
@ Auracan.
La fin du message 114 était juste une digression sur les ordinateurs et surtout sur la fascination qu’ils exercent sur leurs utilisateurs même les plus avertis.
D’ailleurs ils me semble, mais je peux me tromper, que les machines qui font tourner les modèles « météo » sont autrement plus puissantes que celles qui moulinent les modèles « climatiques ».
@ Auracan 116
Pour l’article du Monde : » de plus de 120 km/h en 1990 sur la côte atlantique et La Manche ».
Je ne vois pas en quoi 120 km/h de vent à ces endroits ont conduit à répertorier cette année là dans les « ouragans dévastateurs ». C’est absolument habituel sinon banal.
Flo ! Mon message 115 était de l’ironie !
Flo (#118),
Le reste non plus, je crois bien…
@ Auracan 119
@ Auracan 120
Il me semble par contre que la simple plume d’un journaliste du Monde parvient à une démonstration très correcte :
« D’autres études, centrées sur la France, annoncent pour le futur un risque de vents forts légèrement accru sur le nord du pays, mais sans modification notable sur le sud »
Il me semble que ça répond par la négative et de la manière la plus catégorique à la question du début de l’article (re :-))
Flo (#121), Effectivement…
@116_Araucan (intérêt général)
Sur cette histoire de tempête française de janvier 2009, je suggère ce lien vers un site que nous connaissons tous bien. Excusez donc la redondance si jamais il y en a. Pour l’article (ou plutôt du truc) de Le Monde sur cette même affaire, on y constate un certain malaise de la part de son « auteur » : effectivement, comme plusieurs journalistes patentés es environnement, il a tendance à faire dire aux spécialistes ce qu’ils n’ont pas dit du tout.
Out topic : on annonce de 20 à 30 cm de neige sur la vallée du Saint-Laurent. Voir ce lien. Je connais la différence entre météo et climat, mais j’observe que la confusion s’amplifie chez les climato réchauffistes. Ils savent de plus en plus quoi inventer pour exploiter la confusion qu’ils dénoncent par ailleurs en même temps, quand ça fait leur (maudite) affaire…
Jetez-vous sur le nouvel article de WUWT :
L’ancien chef de James Hansen à la NASA se déclare Sceptique.
Il dit que Hansen a gêné la NASA et n’a jamais été muselé.
http://wattsupwiththat.com/200…..r-muzzled/
@124_Abitbol
Intéressant merci. Je lis cela avant de me coucher et on s’en reparle.
Abitbol (#124),
A mon avis, ils doivent commencer à avoir chaud aux fesses.
scaletrans (#126), Vivement que ça les brûle !!
Sirius (#123),
Bon courage pour ce temps frisquet à Montréal ( j’ai déjà pu tester ce genre de température sur place et découvert ce que veut réellement dire : le fonds de l’air est froid) surtout avec du vent en plus !
Pour les articles, je crois que les journalistes essayent systématiquement de remettre ce qui arrive dans un contexte général . Et le contexte général, c’est que cela se réchauffe inexorablement avec son lot de catas : en plus il y a un gros rapport officiel des NU pour le dire. Donc cela revient à dire que c’est à cause du RCA : en plus cela fait profond, car en prime, on donne un sens à l’histoire….
Les tempêtes ne sont plus le doigt de Dieu, qui s’abat au hasard mais la preuve de nos turpitudes.
Abitbol (#124),
J’aimerais bien avoir l’ensemble de la lettre de Theon qui n’est pas donnée en référence complète dans cet article. Manifestement Hansen est un électron libre…
@124
Désolé de vous décevoir, mais, et je le tiens du cousin de ma belle-soeur,dont le 1/2 frère a un copain qui travaille dans une station service où Hansen fait de temps à autre le plein de sa mobylette,il s’agit d’un problème sentimental, d’une rupture qui tournerait au vinaigre….rien à voir avec la sciences.
Les USA morflent aussi une tempête d’anthologie :
jeff hersson (#130),
C’est l’effet Gore et comme il témoigne au Congrès aujourd’hui, le temps, le climat ou la météo au choix s’en donnent à cœur joie ….
Comme je l’écrivais dans d’autres messages j’y étais il y a deux semaines lorsque ça a « commencé ».
Par bonheur j’étais en Californie du Sud où il faisait…+29 °c en milieu de journée.
Ca passait en boucle sur le « Weather Channel » et ça n’a pas l’air de s’arranger.
A partir de quelle limite (s’il y en a une) va-t-on déduire de ces phénomènes météo que « ça ne se réchauffe plus ».
Dans l’autre sens une canicule en été, une tempête de vent en hiver tous les dix ans, suffisent à certains médias pour franchir le pas sans état d’âme.
@128_Araucan
Affaire Dr. John S. Theon
Voici le lien officiel retenu dans la globosphère climatosceptique: http://epw.senate.gov/public/i…..d53cd3d320
Rien de neuf donc. Mais voici ce qu’est j’ai trouvé et c’est plus intéressant :
http://network.nationalpost.co…..ansen.aspx
Je n’ai rien trouvé d’autre venant de J.S. Theon lui-même.
@124_Abitbol
Selon moi cela est la première prise contre l’inoxydable James Hansen. Selon les règles du Baseball, après trois prises, l’homme est out.
@131_Araucan
Merci pour l’info :
C’est à suivre, merci de l’info. Mais je vous averti déjà : sortez tous vos mouchoirs si vous vous en tenez aux médias de masse. (Mais de grâce, pas votre hache. Cela ne saurait que discréditer l’esprit rationnel et critique.)
Questions: (1) Qu’est-ce qu’il a à dire de plus que l’on connait déjà de son discours habituel? (2) Au nom de quelle autorité parles-t-il pour faire peur au monde? Franchement, je ne comprend toujours pas complètement pourquoi ce type, non scientifique de formation, parvient à figer l’esprit critique dans les … esprits, qui s’excercent par ailleurs dans tout autre domaine. C’est pour moi toujours un profond mystère.
P.S.: Spéculation. Je connais je pense les dynamiques des sphères politique, économique et idéologique de la société . Mais ici c’est différent. Il y a une limite quand même à ce qu’on peut gober en termes de discours prétendument scientifique mais en vérité tout croche, qui repose sur des bases fragiles, qui est surcroit falsifié par l’expérience et qui est même incohérent dans sa structure même. On doit donc je pense ajouter une quatrième sphère : la sphère scientifique, qui marche à plus au point. Non pas parce ce qu’elle est, mais plutôt par l’image qu’elle s’est acquise au cours des trois derniers siècles et que d’aucuns exploitent par inconscience morale et intérêt personnel. Peu importe. Le discours scientifique est désormais aussi efficace dans le conditionnement des consciences des hommes que le discours idéologique (monarchisme, libéralisme, christianisme, écologisme, etc.) Il se confond même, dans sa forme et ses effets, avec lui. Ouch!
Bon, je vais me coucher…
Je pense que Gore a réussi à acquérir un statut de grand témoin et d’icône du combat climatique, parce qu’il a réussi à émettre un message qui a fait basculer (ou semblé faire, je ne sais pas) basculer l’opinion publique US, jusqu’à alors considérée comme rétive. Il a surtout réussi à faire accroire qu’il le faisait par pur désintérêt. Il bénéficiait déjà d’un statut de victime suite à son échec suite à des magouilles aux élections US. Son film est apparu comme un formidable moyen de frappe les esprits.
Vous avez raison de pointer le disfonctionnement de la sphère scientifique : celle-ci a connu un formidable changement sociologique, ne serait-ce parce qu’elle représente désormais un nombre accru de personnes et qu’en temps que groupe significatif et qui a conscience de sa valeur, il veut peser sur le débat politique, en tant que groupe éclairé. C’est particulièrement vrai pour la recherche publique. J’ai peut-être déjà pointé ici les dérives des experts (je l’ai été et j’ai pu mesurer les limites frustrantes de l’exercice : à un moment donné, alors que vous avez fait tout le travail, vous n’êtes plus admis à la décision, parce que quelque soit la qualité du travail fait, ce sont d’autres qui ont la légitimité de la décision). Il est donc humain de vouloir peser sur la décision. Mais d’un autre coté, ce n’est pas le rôle de l’expert parce qu’on oublie de rappeler ce qu’il doit produire : des éléments pour la décision, à charge ou à décharge. Il doit faire un état de ce qui est connu, moins connu ou moins maîtrisé, des hypothèses implicites et de l’ensemble des possibles ou des solutions, avec leurs avantages et leurs inconvénients. Il faut garder une certaine distance sur le sujet, ce que beaucoup ne font pas (c’est difficile à faire et difficile à faire lire, les politiques veulent du tout cuit) ou ne veulent pas le faire, convaincus de détenir la solution qui va améliorer les choses. Les médias assoient ce genre d’experts, généralement habiles à délivrer les messages qui vont bien, et à trouver des relais de type Gore. Comme la fonction scientifique dans le secteur public laisse de la liberté de parole (et c’est tant mieux), on ne peut éviter ce genre de dérive, qui ne peut être limitée que par un recours à la déontologie.
Et ce qur quoi il faut être conscient, c’est que l’on assiste à une véritable bataille pour le pouvoir. Quand les scientifiques publics manifestent en France dans la rue et en appellent ainsi à la sympathie de l’opinion, c’est pour leur part dans le budget de l’Etat, ce n’est pas pour améliorer le fonctionnement de leurs boutiques, ni même être à même d’améliorer leur propre production, puisqu’ils sont déjà dans une situation psychologique et fonctionnelle, où ils sont là pour éclairer l’action publique : ils n’ont pas à se justifier sur leur discours, puisque par fonction, c’est leur discours qui doit peser. Et lorsque cela ne marche pas, ils ne comprennent pas, que la légitimité, qu’ils croient acquise, leur est refusée (j’ai connu cela aussi, cette fois-ci de l’autre coté, et ce fut une longue bataille).
Quoique qu’il en soit, la situation peut être lue comme une bataille de pouvoir ; qui influence quoi. La question des OGM est clairement une bataille entre généticiens des populations et généticiens biochimistes. Les premiers, battus sur la question du financement, ont réussi à générer un discours alarmiste repris par les bonnes âmes de toute nature.
Lorsqu’un groupe de scientifique acquiert sa renommée en touchant directement le public (avec globalement des arguments d’autorité et uen simplication à outrance du discours), il acquiert aussi des financements et des institutions, qui renforcent la légitimité du discours (cf le GIEC, qui devrait fonctionner comme un système géant de revue par les pairs, et qui est devenu un club). Et comme ces scientifiques très médiatiques sont quelque part l’émanation d’un groupe, ils ne rencontrent pas véritablement d’opposition affichée dans le groupe qui globalement y gagne, ou qui alors sont accusés de saborder la discipline scientifique et cracher dans la soupe.
La fonction platonicienne du scientifique qui informe les êtres de la caverne sur le monde réel, si elle n’a jamais existé, ne fonctionne pas : les scientifiques projettent leur propre ombre, c’est évident désormais et il faut le prendre en compte, dès que leur discours arrive sur la place publique. Il n’y a pas d’indépendance scientifique à ce niveau, il y a trop d’enjeux personnels et pour la « communauté scientifique » ou la discipline.
On peut noter que ce phénomène est accompagné par ailleurs d’une faible culture scientifique dans les élites et d’un discrédit des fonctions techniques et de la technologie.
Bon, je vais aller courir après mon bus… 😉
Sirius (#135),
Question 1 => mauvaise question. Il ne s’agit pas de présenter des éléments scientifiques nouveaux. Il s’agit, avec son escroc en second, Kerry, qui préside la commision, de faire beaucoup de publicité et donc pression sur les multiples débats en cours au congrès et au sénat : cap & trade, autoriser la Californie à établir sa propre législation carbone, établir les montants de l’aide à l’énergie renouvelable, aux super-ordinateurs pour les simulations climatiques… La question du calendrier est cruciale et notre paire de losers qui ont une revanche à prendre sur Bush le savent très bien. L’année dernière, ils avaient organisé une audition d’Al Gore en Janvier également, audition reportée à cause d’un peu de neige. Cette année, il y a carrément une tempête hivernale au moment où Al Gore témoigne et pourtant, la séance n’a pas été ajournée. Vu la mentalité d’assiégé d’Al Gore et son penchant catastrophiste pour les fausses “urgences”, on mesure l’importance du timing pour lui et son niveau de désespoir : c’est now or never pour essayer de faire passer les lois.
Question 2 => il n’y a pas tant de mystère que ça. Il faut quand même savoir qu’Al Gore a eu 8 ans de pouvoir exécutif en tant que Vice-président pour mettre en place son fond de commerce catastrophiste, virer les scientifiques hérétiques, installer et promouvoir ses co-religionnaires, financer des réseaux de lobbying, établir la propagande et laver le cerveau de la populace. Ce n’est pas comme s’il était un messie qui émerge du désert avec deux chèvres et un bâton de pèlerin !
Et hop la pub d’Al Gore et le retour du rôle messianique des Etats-Unis.
Al Gore veut voir les Etats-Unis en tête du combat pour l’environnement
il y a 9 heures 25 min
AFP Olivier KNOX
L’ancien vice-président américain et prix Nobel de la Paix Al Gore a appelé mercredi le Congrès américain à prendre au plus vite de « décisions audacieuses » contre le réchauffement climatique, pour faire des Etats-Unis le fer de lance de la bataille pour l’environnement.
« Je crois vraiment que notre pays est le seul au monde qui puisse vraiment diriger la communauté internationale » sur ce sujet, a déclaré M. Gore, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, dans la perspective du sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague à la fin de l’année.
L’Union européenne pourra probablement jouer ce rôle à l’avenir, à condition qu’elle parvienne à « un plus haut niveau d’unité » et se dote d’institutions plus fortes, a ajouté M. Gore, figure incontournable de la lutte contre le réchauffement climatique.
Rompant avec la politique de l’administration Bush, le président américain Barack Obama a lui-même déclaré lundi vouloir montrer « clairement au monde entier que l’Amérique est prête à prendre la tête » de ce combat.
Pour atteindre cet objectif, M. Gore a appelé les parlementaires américains à « prendre des décisions audacieuses dès maintenant » en adoptant sans tarder le plan de relance de l’économie de M. Obama, dont il a salué les aspects environnementaux, comme les investissements dans les énergies renouvelables.
« Ces investissements cruciaux vont créer des millions de nouveaux emplois et accélérer le redémarrage de notre économie (…) et commencer à résoudre la crise climatique« , a-t-il dit, soulignant que relance de l’économie et environnement étaient compatibles.
Il ne doit pas y avoir de « faux choix » entre le mode de vie des Américains et le combat pour l’environnement, a-t-il assuré.
Si le Congrès « agit tout de suite » pour voter ce plan de relance, et en outre « met en place des mesures décisives cette année » pour plafonner les émissions de gaz à effet de serre, la délégation américaine se rendra à Copenhague forte d’une « autorité retrouvée pour conduire le monde vers un traité juste et efficace » pour l’environnement, a-t-il ajouté.
Les pays du monde entier doivent se réunir fin décembre dans la capitale danoise pour mettre au point le traité qui devra déterminer la part d’efforts de chacun, pays industrialisés et en développement, pour réduire leurs rejets polluants sur la période postérieure à 2012.
A ce jour, seuls les 37 pays industrialisés (tous, sauf les Etats-Unis) qui ont ratifié le protocole de Kyoto sont soumis à des contraintes de réduction de leurs émissions polluantes sur la période 2008-2012.
« Un traité juste, efficace et équilibré permettra de dresser l’ossature d’un dispositif qui, juste avant qu’il ne soit trop tard, mettra enfin le monde sur la bonne voie pour résoudre la crise climatique et assurer l’avenir de la civilisation humaine« , a dit M. Gore aux sénateurs.
M. Gore, qui a remporté un Oscar pour son documentaire « Une vérité qui dérange » consacré au réchauffement de la planète, a également insisté sur l’importance de tenir les engagements fixés par la communauté internationale pour se mettre en ordre de marche dès l’expiration de la première phase du Protocole de Kyoto fin 2012.
« Le traité doit être négocié cette année (2009). Pas l’année suivante. Cette année », a-t-il insisté.
Devant les sénateurs, Al Gore a justifié ses propos en montrant 57 diapositives illustrant la fonte des glaces, la déforestation ou encore la sécheresse.
« Comment pourrions-nous nous permettre » de ne pas agir?, a-t-il lancé, estimant que le climat était « le plus grand défi auquel le monde ait jamais fait face », à l’exception de la menace d’une guerre nucléaire.
Araucan (#138),
“Le traité doit être négocié cette année (2009). Pas l’année suivante. Cette année”. Dixit Al Gore.
Sinon, son fond d’investissement carbone va se casser la gueule et il va se retrouver en tôle pour avoir fait fondre l’argent de ses clients comme la banquise arctique au soleil.
Oups, on me dit que son fond d’investissement se casse déjà la gueule, now.
Notre nouveau sauveur réussira-t-il et un nouvel ordre vert basé sur un nouveau modèle d’économie durable surgira-t-il de tout ce tapage?
Apparemment ceux qui ont pris les devants, tout comme ce bon Al, fonctionnent encore et toujours dans l’ancien modèle (qu’ils sont précisément censés contribuer à révolutionner):
http://fr.news.yahoo.com/2/200…..1e315.html
Ils sont soumis aux mêmes lois du marché tant détestées, constituent des bulles qui ne demandent qu’à exploser, mettent tout autant en équilibre économique précaire des zones géographiques entières que d’autres industries, ont parfois des résultats finaux surprenants même en regard du but écologique légitimement poursuivi…
Nulle remise en cause de l’intérêt de recycler pour limiter autant que possible l’insupportable gâchis, mais juste la remarque que cela se passe (et pour encore longtemps) dans l’économie de marché la plus classique (matinée d’aides publiques en tous genres à la Française, mais cela n’empêche pas les crises, ça se saurait depuis le temps).
N’en déplaise aux révolutionnaires utopistes de toutes couleurs.
miniTAX,
Ah,ça que ses fonds d’investissements carbonne espérés en lingots lourds se transforment en tôle, oui, mais que le gros Al aille en taule c’est moins sûr, avec son auréole de prix Nobel…
carbone, pardon!
Flo (#140),
Soyons simples : un marché de recyclage ne fonctionne que si
– la demande est forte et il est rentable de recycler (cf les métaux il y a quelque temps, cela a du se calmer)
– la demande est moyen et la filière de recyclage est très performante (ce qui suppose qu’elle a des coûts acceptables pour la collecte, le tri, le traitement et la qualité du produit fini), mais on ne peut alors tout recycler…
– la demande est faible et il faut intégrer les coûts de collecte, tri, etc dans le prix des produits mis sur le marché : c’est à dire que les industriels doivent maîtriser l’ensemble de la chaine et ne pas être en concurrence avec des produits moins chers importés.
On peut en rajouter une couche avec de la réglementation à un endroit ou à un autre (ou une taxe) mais cela n’ôte rien au fait que si les marchés existaient avant, c’est qu’il y avait moyen d’en vivre, soit ils étaient très faibles et fragiles. On a diminué leur fragilité en période moyenne mais comme les autres, ils se prennent la crise. Rien de surprenant en soi.
En plus sur cette filière de recyclage, je ne suis pas sûr que l’effort de recherche nécessaire ait été fait…
Quant aux fonds carbone, cela revient à spéculer sur la bonne santé de l’économie. Quand celle-ci bafouille, ceux-ci sont malades non ? Rien que de très classique en soi, sauf qu’au départ ce sont des marchés qui ne fonctionnent que parce qu’ils sont créés par les états, dont artificiels par nature.
Il y en aura bien un qui aura l’idée de faire garantir ces fonds carbone pour assurer la sauvegarde de la planète …
@ Auarcan (143)
OK sur tout et :
« Rien que de très classique en soi, sauf qu’au départ ce sont des marchés qui ne fonctionnent que parce qu’ils sont créés par les états, dont artificiels par nature. »
Ca ressemble un peu à la définition d’une bulle non?
Moi je suis très admiratif de cette création d’emplois verts:des gens sont (mal) payés pour passer toute une journée devant une bande transporteuse à trier des ordures qui au bout du compte feront un peu de bio-masse,et un peu de récup qui donnera des produits de médiocre qualité à un prix prohibitif,aux dépens de la société.Vive l’économie verte créatrice d’emplois valorisants.
joletaxi (#145),
Création d’emplois, NON
Licenciements OUI
Référence Greenunivers :
Extraits :
licenciements chez le fabricant de pales pour éoliennes LM Glasfiber Le fabricant danois de pales pour éoliennes LM Glasfiber Group va licencier 600 salariés dans ses usines au Danemark et aux Etats-Unis.
Même marasme chez son rival Clipper Windpower : le fabricant américain d’éoliennes a licencié 90 salariés sur 830
Vague de licenciements chez les groupes du solaire, comme chez le leader mondial Suntech et chez ses concurrents.
et demain on rasera gratis ou presque, le même journaliste écrit :
mais des experts restent très optimistes et prédisent l’apparition de centaines de milliers d’emplois dans le secteur à moyen terme.
Si des experts le disent tout ira mal à mon avis.
Addendum :
la référence n’est pas passée :
http://www.greenunivers.com/20…..emain-735/
@ Marot
Ajoutons de l’eau (ou du vent?) à votre moulin :
http://fr.news.yahoo.com/2/200…..1e315.html
Elle doit pas faire partie des 90 plus grandes entreprises votre danoise. C’est balot.
S’il vous reste un peu de sous c’est là qu’il faut les investir puisque les experts de Davos vous le disent!
Comment? Ce sont les mêmes que ceux qui dirigent les banques et ont conduit le monde où il en est maintenant?
Zut zut et re zut
Oh mais ça c’est rien encore. Ecoute donc notre expert national es-climato-pique-huile, diplômé de l’X (X comme porno-catastrophisme), j’ai nommé Jancovici, dans une de ses saillies pour défendre l’agriculture bio :
En terme de nombre de
parasiteschômeurs qu’on remet au travail, les « emplois verts » à la NKM & co à côté, c’est de la gnognotte. Warf warffff.@ MiniTax
En effet. Heureusement qu’il emploie le conditionnel!
S’il pense sérieusement convaincre une majorité d’entreprises, même dans le pays le plus communiste qui soit, d’employer plus de monde « à CA équivalent » il est pas couché.
Toujours cette confusion déplorable entre valeur et utilité finalement.