L’Europe « débranche la prise » de son avenir vert.


Traduction d’un article de Benny Peiser dans The australian du 09/08/13 – Source

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A mesure que les pays l’un après l’autre abandonnent, restreignent ou renoncent au premier généreux soutien aux énergies renouvelables, l’Europe commence à se rendre compte que sa stratégie pour l’énergie verte a la gueule de bois. Les rêves verts laissent place aux dures réalités économiques.

Lentement, progressivement, l’Europe se réveille face à la crise de l’énergie verte, une débâcle économique et politique qu’elle s’est elle-même infligée.

Les mass-média principaux, qui avaient l’habitude d’encourager avec enthousiasme la poussée des énergies renouvelables commencent eux aussi à dessoûler. A mesure que de plus en plus de craquements apparaissent, beaucoup de journaux reviennent à leur rôle fondamental, en exposant les écueils du pari Européen de l’énergie verte et en ouvrant leurs pages à des analyses consciencieuses et aux débats. Aujourd’hui, les média européens publient des informations et des commentaires évaluant les problèmes d’une stratégie mal conçue, de plus en plus ébranlée, et source de discorde.

Une étude par le cabinet-conseil de relations publiques britannique CCGroup a analysé 138 articles sur les énergies renouvelables publiés en juillet 2012 dans les cinq journaux nationaux britanniques les plus lus : Sun, Times, Daily Telegraph, Daily Mail et Daily Mirror, qui représentent une diffusion quotidienne d’environ 6,5 millions de lecteurs.
En voici les résultats : “L’analyse a révélé un certain nombre de tendances dans les reportages sur les énergies renouvelables”. “Avant tout, le sentiment des média vers l’industrie des renouvelables s’est refroidit. Plus de 51 pour cent des 138 articles analysés étaient négatifs ou très négatifs envers cette industrie.”

Plus de 80 pour cent des articles ont été publiés dans les quotidiens The Times, Daily Telegraph et Daily Mail selon cette étude, “mais 55 pour cent de ces articles étaient négatifs ou très négatifs envers l’industrie”.

Les états membres de l’UE ont dépensé environ 600 milliards d’euros pour les projets d’énergies renouvelables depuis 2005, d’après les informations de Bloomberg New Energy Finance. La transition allemande vers l’énergie verte à elle seule pourrait coûter jusqu’à mille milliards d’euros aux consommateurs d’ici à 2030, a récemment prévenu le gouvernement allemand.

Ces centaines de milliards seront payées par les familles et les petites et moyennes entreprises dans ce qui est sans doute un des plus grands transferts de richesse des pauvres vers les riches de l’histoire européenne moderne.
L’augmentation des factures d’énergie pénalise les dépenses de consommateurs, c’est là une croissance empoisonnée pour un Continent qui se bat avec une sévère crise économique et financière.

L’Association allemande des consommateurs d’énergie estime que jusqu’à 800 000 allemands ont eu le courant coupé parce qu’ils ne pouvaient pas payer des factures d’électricité croissantes ; parmi eux, Der Spiegel a dénombré en octobre dernier 200 000 chômeurs de longue durée.

Comme Charles Lane, journaliste du Washington Post le fait remarquer : “c’est une chose de perdre son emploi parce qu’une société concurrente a inventé une tapette à souris plus performante ; c’en est une autre, parfaitement injuste, de le perdre parce qu’un concurrent a demandé au gouvernement de prendre son parti.”

Il y a deux semaines, le gouvernement tchèque a décidé de mettre fin à toutes les subventions pour de nouveaux projets d’énergie renouvelables à la fin de cette année. “La raison de cet amendement à la loi est la croissance du fardeau financier pour les consommateurs d’électricité,” a dit le Premier ministre Jiri Rusnok. “Cela menace l’esprit de compétition de notre industrie et fait croître l’incertitude des consommateurs sur les prix de l’énergie.” Au cours des dernières années, presque tous les Etats membres de l’UE ont commencé à faire machine arrière et à supprimer les subventions vertes.

L’Espagne est particulièrement édifiante à ce propos. En ne contrôlant pas le coût des subventions garanties, le pays s’est trouvé confronté à 126 milliards d’euros d’obligations vis-à-vis des investisseurs en énergie renouvelable.

Maintenant que le gouvernement espagnol a radicalement réduit ces subventions, même rétrospectivement, plus de 50 000 entrepreneurs solaires se retrouvent face à des désastres financiers et à la faillite.

L’Allemagne, par ailleurs, est la nation qui a poussé le plus loin l’agenda des renouvelables et se bat le plus avec les dommages involontaires du projet de changement pour l’énergie verte, l’Energiewende.
L’impôt allemand pour l’énergie renouvelable, qui subventionne la production d’énergie verte, est passé de 14 à 20 milliards d’euros en juste un an à la suite de la féroce expansion des projets éoliens et solaires. Depuis l’introduction de l’impôt en 2000, la facture d’électricité des consommateurs allemands a doublé.
Les foyers allemands vont payer un surcoût pour les énergies renouvelables de 7,2 milliards cette seule année. De plus, les consommateurs seront affectés par des coûts indirects parce que l’industrie et le commerce répercutent l’accroissement des prix de l’énergie dans les prix de vente. Et parce que les subventions pour l’énergie verte sont garanties pour 20 ans, les prix menacent de monter de manière exorbitante à mesure de la croissance des projets. Les factures d’énergie explosent, la précarité énergétique s’accroît et les politiques pour l’énergie renouvelable font face à une réaction du public grandissante. Qui plus est, les gouvernements sont de plus en plus inquiets vis-à-vis des menaces sur les bases industrielles Européennes.

L’Allemagne a l’électricité la plus chère d’Europe, avec un prix moyen de 26,8 centimes d’euros le kwh. Il n’est pas étonnant que le Chancelier Angela Merkel se soit inquiétée que l’expansion rapide des programmes d’énergie verte risque d’affaiblir l’avantage compétitif allemand au sein de l’économie mondiale.

L’Union Européenne restreint en douceur son agenda des énergies renouvelables, dont les chefs d’Etat reconnaissent maintenant qu’il a augmenté les prix de l’énergie à travers le continent. Au sommet de Bruxelles en mai, les décisionnaires ont indiqué qu’ils avaient l’intention de donner la priorité à une énergie abordable plutôt qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le sommet de l’UE a indiqué que l’Europe a l’intention de restaurer sa compétitivité déclinante en soutenant le développement d’énergies bon marché incluant les gaz de schiste, en réduisant les subventions de l’énergie verte.

Pourtant, les ministres de l’environnement de l’UE s’inquiètent de ce retour en arrière. Ils cherchent à prévenir le développement des ressources de gaz de schiste de l’Union en tentant de mettre en place des obstacles environnementaux dans toute l’UE.

Jusqu’à récemment, l’Europe s’était présentée comme leader de la protection du climat et des énergies renouvelables, l’Allemagne ouvrant la voie au moyen d’objectifs ambitieux et de subventions généreuses qui ont promu les énergies solaires et éoliennes.

Plus de la moitié des panneaux solaires du monde est installée en Allemagne. Le 6 juin, la production d’énergie solaire allemande a atteint le nouveau record de 23,4 gigawatts, répondant à presque 40 pour cent de la demande de pointe d’électricité du pays. Mais il faut comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, en considérant par exemple la faible réponse à la demande du réseau de l’hiver dernier. Durant de nombreuses semaines de décembre et janvier, 1,1 millions de panneaux solaires allemands n’ont produit quasiment aucune électricité. Pendant une grande partie de ces mois d’hiver nuageux, les panneaux solaires ont plus ou moins arrêté de produire de l’électricité. Pour prévenir le blackout, les opérateurs de réseau ont dû importer de l’énergie nucléaire de la France et de la République tchèque et remettre en production en Autriche une vieille centrale au fuel.

Les subventions sont extrêmement généreuses et garantissent aux investisseurs un rendement annuel de presque 10 pour cent pendant 20 ans. Étant donné cette offre incomparable, il n’est pas surprenant que plus d’un million de familles aient déjà installé des panneaux solaires. Ce boom solaire, pourtant, a contraint le pays à des obligations de subventions de plus de 130 milliards d’euros, conduisant à une augmentation permanente des prix de l’énergie.
Comme les propriétaires aisés et les chefs d’entreprises installent des panneaux solaires sur leurs maisons et bâtiments commerciaux, les familles à faible revenu, vivant dans les appartements de location, ont à payer la flambée des factures d’électricité. Beaucoup n’arrivent plus à payer, et les services publics leur coupent le courant.

Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les projets photovoltaïques ces quelques dernières années. Depuis 2010, de ce fait, plus de 5000 compagnies impliquées dans le solaire ont fermé, en réduisant des dizaines de milliers d’emplois verts.

Les compagnies allemandes les plus importantes, comme Siemens et Bosch, abandonnent également cette industrie. Leurs stratégies d’énergies renouvelables se sont engluées dans des débâcles coûteuses. Siemens, la plus grande société d’ingénierie Européenne, a annoncé en juin qu’elle fermerait toute sa division solaire après une perte d’environ 1 milliard. Le mois dernier la direction de Siemens a renvoyé son directeur général, Peter Loescher. Ses pertes dramatiques étaient le résultat d’une série d’investissements désastreux dans le secteur d’énergie verte qu’il a présidé.

Pour Bosch, un autre géant allemand, l’investissement dans le solaire a également fini par un désastre, en coûtant à la compagnie encore plus que Siemens : environ 2,4 milliards.
L’an passé, la vague de banqueroutes dans le solaire a dévasté l’industrie toute entière, tandis que les investisseurs solaires ont perdu presque 25 milliards en Bourse.
L’Allemagne projette maintenant de supprimer progressivement et totalement les subventions, et son industrie solaire disparaîtra probablement vers la fin de la décennie.

La plupart des observateurs étaient convaincus que le déficit en énergie provoqué par la décision allemande, il y a deux ans, de supprimer peu à peu l’énergie nucléaire serait compensé par l’énergie solaire ou éolienne. Presque personne ne s’est rendu compte que le boom extraordinaire dans la mise en place des énergies renouvelables produirait en parallèle un boom du charbon.

De fait, les émissions allemandes de CO2 se sont accrues deux années de suite à mesure que le charbon connaissait une renaissance. Mais les émissions de CO2 de l’UE vont également augmenter à cause de l’accroissement de l’utilisation du charbon dans les centrales. La révélation a embarrassé le gouvernement allemand et abasourdi le public, qui ne peut pas comprendre comment une nation qui a développé l’énergie renouvelable plus qu’aucun autre pays a pu construire 20 centrales à charbon.

Dans la plus grande partie de l’Europe, le charbon est devenu bien moins cher que le gaz naturel pour les centrales. La raison en est l’effondrement du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne et le déclin subséquent des prix du marché du carbone, qui a rendu les centrales au charbon plus économiques que les centrales au gaz.

Jusqu’à présent, le système d’échange de quotas d’émission européen a coûté aux consommateurs plus de 300 milliards d’euros. Les montants énormes d’investissements verts initialement projetés sur la base de hauts prix du carbone ont été abandonnés et ne sont plus réalisables. Il ne fait guère de doute que la politique climatique phare de l’Europe est devenue un échec total. Dans une évaluation réaliste de la politique de l’Europe, l’Agence internationale de l’énergie a récemment fait remarquer que « le changement climatique a franchement été mis au placard des priorités politiques ». De toutes les conséquences imprévues du projet « Energiewende » allemand la plus extraordinaire est l’effet préjudiciable de l’énergie éolienne et solaire sur le prix de l’électricité produite à partir du gaz naturel. Près de 20 % des centrales à gaz en Allemagne sont devenues non rentables et sont menacées d’arrêt à mesure que les énergies renouvelables inondent préférentiellement le réseau de distribution d’électricité. Pour éviter les coupures, le gouvernement a dû subventionner les centrales non rentables de gaz et de charbon afin qu’elles puissent être utilisées comme sauvegarde quand il n’y a pas de soleil et pas de vent et que les énergies renouvelables ne réussissent pas à produire suffisamment d’électricité.

Le problème force les pouvoirs publics à envisager des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société allemande du secteur de l’énergie, réfléchit au démantèlement d’une partie de ses centrales à gaz en sommeil parce qu’elles ne sont plus rentables, et leur délocalisation en dehors de l’UE. Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences involontaires de l’expansion rapide des énergies renouvelables.

Les fabricants européens perdent rapidement du terrain dans la concurrence internationale. Au lieu de dépenser de l’argent pour l’énergie trop chère de l’UE, les investisseurs s’orientent vers les Etats Unis, où les prix de l’énergie ont chuté au tiers de celles de l’UE, grâce à la révolution du gaz de schiste.

La supposition naïve des décideurs que les principaux concurrents de l’Europe suivraient le passage des combustibles fossiles bon marché à la chère énergie verte ne s’est pas concrétisée. Le Washington Post a récemment affirmé « L’Europe est devenue un cas désespéré de l’énergie verte. Au lieu d’un modèle à suivre pour le monde entier, elle est devenue un modèle de ce qu’il ne faut pas faire. »

L’Europe avait une stratégie fondée sur deux craintes : tout d’abord, que le réchauffement global était une menace qu’il fallait stopper de manière urgente quel qu’en soit le coût ; et deuxièmement, que le monde allait vers une pénurie de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus chers. Les deux conjectures, malheureusement, se sont révélées fausses.

Le résultat d’un pari basé sur la peur de l’avenir industriel d’un continent est un désordre coûteux qui menace de saper la position économique et politique de l’Europe dans un monde qui refuse raisonnablement de suivre son exemple.

La stratégie allemande d’énergie verte est susceptible de changer de façon significative après les élections fédérales du 22 septembre ; Angela Merkel a promis aux électeurs, si elle était élue, de réduire considérablement le fardeau de 20 milliards à payer chaque année aux investisseurs des énergies renouvelables.

Les Australiens seraient bien avisés de regarder soigneusement cette épave de train vert s’ils souhaitent éviter une répétition du fiasco qui se déroule en Europe.

Benny Peiser est directeur du Global Warming Policy Foundation basé à Londres.
Traduit par jm.

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320 réponses à “L’Europe « débranche la prise » de son avenir vert.”

  1. Eloi (#245),

    D’accord à 99%.
    On peut avoir des énergie renouvelable rentable localement: sur une ile, en Antarctique ou je ne sais pas ou.
    Le problème d’externalité que l’intermittence engendre n’est pas totalement clair pour moi, même dans le cadre de la théorie économique, j’ai du mal à le cerner en totalité.

    papijo (#246),

    Merci pour l’info. Globalement, je ne vois pas trop de changement par rapport à la précédente feuille de route. On va bien voir si des bonnets rouges allemands se manifestent.

    scaletrans (#249),

    on ne sait pas !
    D’après notre ministre le premier appel d’offre pour l’éolien offshore va nous couter 1,2 milliards de CSPE par an pendant 20 ans. A partir de là, on peut faire un calcul en spéculant sur les hypothèses retenues pour obtenir ce 1,2 milliard (production du futur parc éolien et prix de l’électricité en 2020).
    C’est probablement quelque chose comme 210 ou 220€/Mwh.

  2. Nicias (#251),

    Le problème d’externalité que l’intermittence engendre n’est pas totalement clair pour moi, même dans le cadre de la théorie économique, j’ai du mal à le cerner en totalité.

    Il y a deux surcoûts associés à l’éolien et un problème de fonctionnement du marché:
    – un surinvestissement, puisque à chaque MW d’éolien il faut prévoir une fraction de MW fossile pour suppléer à l’intermittence à long terme
    – mais surtout, il faut suppléer à l’intermittence à court terme et non prévisible (de l’ordre de l’heure, la puissance délivrée peut varier dans les deux sens de 50 % en moins d’une heure. ). Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen, c’est la turbine à gaz non combinée. Toutes les autres technologies ( fuel, charbon, turbine à gaz combinée) ne peuvent réagir assez rapidement.
    Il faut donc faire tourner ces turbines à bas régime en permanence pour pouvoir instantanément prendre le relais; le fait qu’elles tournent à bas régime et qu’elles soient non combinées dégrade considérablement les rendements, donc augmente les coûts (et réduit beaucoup l’intérêt des éoliennes pour diminuer les émissions de CO2).
    Par ailleurs, l’obligation pour le réseau de prendre toute puissance à n’importe quel moment venant des éoliennes (donc à un moment où il y a surproduction, à prix spot très faible, voire négatif) fait baisser le prix de vente moyen pour tout le monde.
    Le résultat est que les centrales à gaz ne sont plus rentables et s’arrêtent; or, plus il y a d’éoliennes, plus on en a besoin.
    Cette situation va probablement conduire à subventionner les centrales à gaz pour compenser la subvention des éoliennes…

  3. Nicias (#251),

    Voila ce qu’en dit la CRE:

    La puissance des projets concernés s’élève à 1 928 MW, pour une production annoncée de 6,8 TWh. Les charges de service public en résultant atteindraient environ 1,1 Md€ par an à partir de 2020, ce qui correspond à un surcoût annuel de 160 € par MWh produit.

    Si on ajoute ces 160 € au prix du marché de l’ordre de 50 €/MWh, on retombe bien sur environ 210 €.

    A ce prix là, il faut ajouter le coût du raccordement que vous ne paierez pas au travers de la CSPE, mais sans doute au travers de l’abonnement.

  4. papijo (#253),

    On en avait déjà parlé, merci du rappel. Je rajoute donc à nouveau que le calcul de la CRE se fait sur un prix du MWh de 66€ (–>226€ le MWh) car ces génies de la CRE pensent que le prix de l'électricité va augmenter. Surement à cause de toutes ces subventions à la production !
    Le raccordement, c'est RTE qui s'en occupe, tout comme la nouvelle LHT qui va relier Flamanville 3 à un marché plus conséquent que la Normandie pour un petit milliard d'€.

    volauvent (#252),

    En fait ce n'est pas ça qui me pose problème. C'est plutôt le fait de savoir si le marché va correctement internaliser le problème. Dans un premier temps on va surement avoir des pépins avant que les acteurs fassent leur apprentissage. A terme il est possible que de nouveaux acteurs rentre sur le marché et occupent le créneaux sans vent et sans soleil avec des centrales aux coûts fixes très faibles sans subvention. C'est ça mon problème théorique sachant qu'actuellement le prix du MWh est plafonné à 2000€ sur les marchés de gros.

  5. Nicias (#254),

    A terme il est possible que de nouveaux acteurs rentre sur le marché et occupent le créneaux sans vent et sans soleil avec des centrales aux coûts fixes très faibles sans subvention.

    Non, je ne le pense pas; les coûts fixes les plus faibles sont justement les centrales à gaz, mais sans subvention, ils ne pourront sans doute pas se « rattraper » par des prix spots même exorbitants à la pointe sans vent et sans soleil; et il restera toujours à déterminer à qui revient la « corvée » de faire de la « dentelle » pour secourir les fluctuations à haute fréquence de l’éolien et du solaire.
    Les Etats étudient des systèmes à « obligation de capacité » ou des doubles marchés « énergie » et « capacité ».
    Mais le marché ne peut rien « internaliser »avec des contraintes imposées qui entraînent des « coûts » qui n’ont rien à voir avec les coûts réels et des prix déconnectés des coûts.
    Une autre question également serait l’internalisation des coûts d’adaptation du réseau puisque la production n’est plus forcément, avec les ENR, proche de la consommation (investissements et pertes en ligne)

  6. Nicias (#251),

    D’accord à 99%.
    On peut avoir des énergie renouvelable rentable localement: sur une ile, en Antarctique ou je ne sais pas ou.

    Pardonnez-moi, mais il semble qu’en fait bous soyons d’accord à 100% : il est clair que sur une île, le producteur de renouvelable allumera ses diésels en situation de pétole et devra donc assurer une garantie de production à ses clients. L’éolien seul ne sera pas rentable du tout, même sur une île ; éolien + diésel (ou STEP ? ou batterie ?) le sera (peut-être).

    L’électricité n’est pas juste un bien dont la valeur provient du fait de la balancer sur le réseau en vrac et quand ca nous chante : sa valeur provient du fait que suffisamment de puissance soit raccordée lorsqu’on en a besoin.

    Nos politicien étant suffisamment mauvais pour le perdre de vue, il est nécessaire que cette notion de puissance garantie revienne au cœur du débat.

    1 MW aléatoire a (beaucoup) moins de valeur qu’ 1 MW garanti.

    Ne devraient avoir le droit de déverser sur le réseau que les producteurs offrant un minimum de puissance garantie (95% ? 99% ?). Ce faisant, tous les coûts de l’intermittence seront internalisés, les coûts externes restant alors « la police ».

    Aujourd’hui la puissance garantie de l’éolien sur tout le territoire français cumulé semble être inférieure à 0.5% (il suffit de consulter RTE).

  7. Eloi (#256),

    Ne devraient avoir le droit de déverser sur le réseau que les producteurs offrant un minimum de puissance garantie (95% ? 99% ?).

    Dans le temps (avant 1990), EDF imposait aux usines d’incinération des conditions très strictes pour le rachat de l’électricité produite par les usines d’incinération (je ne me souviens pas, mais sans doute de l’ordre de 7500 heures par an, calquées sur la disponibilité des grosses centrales d’EDF). Au-dessous, il y avait pénalisation … et les pénalités pouvaient même dépasser les recettes ! De plus, le tarif d’achat était seulement 95% de celui de la vente aux industriels.

    Le résultat, c’est que toutes les usines construites à cette époque, sauf de rares exceptions, étaient construites de manière « à ne prendre aucun risque »: faibles pression et température de vapeur, turbines « à contre-pression » peu performantes, etc. et bien souvent, pas de production d’électricité ou alors uniquement pour l’autoconsommation.

    On était très loin des énergies intermittentes qui ne produisent que quand ça leur chante et sont rémunérées plusieurs fois au-delà des tarifs de vente !

  8. Un graphique marrant trouvé sur le site manicore.com:

    La production des éoliennes allemandes est exportée au delà d’un seuil d’environ 2000 GWh/mois à plus de 80%, (malheureusement d’avantage vers le Nord que vers leurs petits camarades de l’ouest) ! On comprend que les joyeux contributeurs teutons commencent à en avoir marre !

  9. papijo (#258),

    Oui mais visiblement les lignes sont saturées au delà de 5GWh/mois d’exportation ou 5GWh/mois de production éolienne. Il faudrait modéliser avec deux droites de régression une en pente jusqu’à 5GWh et une autre plate au delà.

  10. Nicias (#260),

    Je ne suis pas sûr que ces 3 points aient une grande valeur statistique. Peut-être aussi que ces épisodes de grand vent sont prévisibles et « de longue durée », ce qui justifierait de baisser ou d’arrêter 1 ou 2 centrales thermiques pour « laisser de la place », plutôt que de devoir payer pour vendre son courant ou voir s’écrouler le réseau. Pour plus de précisions, demander à … Jancovici !

  11. papijo (#261),

    C’est sur mais c’est une explication plausible de ces points aberrants. La France a en gros à mon souvenir 10GW interconnexion avec ses voisins, l’Allemagne je suppose un peu plus. Il y a une limite physique à que l’on peut exporter, sans parler des limites économiques.

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    Anne Hidalgo veut faire profiter les Parisiens des nuisances (bruits, odeur, pollution à la dioxine, particules fines … etc …) des EnR en installant éoliennes, centrales biomasses etc au cœur de Paris. C’est une excellente chose que nos bobos puissent se rendre compte de l’impact des politiques vertes.

  12. je plains les Parisiens qui devront choisir entre la peste et le choléra…

  13. jdrien (#263),
    De toute manière, les deux sont aussi écolo-convaincues l’une que l’autre. On peut se demander laquelle va installer la première éolienne à Paris intra-muros. ça devrait être assez rigolo.

  14. A propos des tactiques utilisees par les Anti Fracking, ce lien montre comment on invente de fausses biographies afin d’envoyer une vraie-fausse lettre aux journaux qui la publient:
    http://ezralevant.com/2013/12/…..tting.html

    En anglais mais edifiant:

    Last week the Telegram newspaper in St. John’s published a column entitled “Some truth about fracking wouldn’t hurt,” written by an oil and gas engineer from Calgary named Syd Peters.

    It was a devastating personal confession by a fracking industry insider who said he had spent 28 years polluting the environment across the U.S. and western Canada, and then “coercing landowners” and “silencing” towns to keep the industry’s dirty secrets. “This is what is coming to Newfoundland if fracking is allowed,” he wrote.

    Except there is no oil and gas engineer from Calgary named Syd Peters. APEGA, Alberta’s association of professional engineers, has no record of him. He’s not in the Calgary phone book. His stories were fake, just like he is. After I raised these questions, the Telegram acknowledged they did not follow standard editorial procedures, and could not verify the author.

  15. AntonioSan (#265), Bob (#266),

    L’article en entier:

    La semaine dernière, le journal Telegram de St John (Terre Neuve) a publié un article intitulé “La vérité sur la fracturation sans danger” rédigé par un ingénieur en hydrocarbures de Calgary nommé Syd Peters.
    C’est une confession intime dérangeante par un initié de l’industrie de la fracturation disant qu’il avait passé 28 ans à polluer l’environnement à travers les USA et l’Ouest du Canada, en « contraignant les propriétaires terriens » et « réduisant au silence » les municipalités afin de garder les sales secrets de l’industrie. « C’est ce qui arrivera à Terre Neuve si la fracturation est autorisée » écrit-il.
    A ceci près qu’il n’y a pas d’ingénieur en hydrocarbures du nom de Syd Peters à Calgary. L’APEGA, l’association professionnelle des ingénieurs de l’Alberta, ne le connaît pas. Il n’est pas dans l’annuaire de Calgary. Ses histoires sont fausses, comme lui-même. Quand j’ai soulevé ces questions, le Telegram a reconnu que la procédure éditoriale standard n’avait pas été suivie et que l’auteur n’avait pas été contrôlé.

    Mais l’identité de Syd en tant qu’homme du pétrole satanique était essentielle à l’ensemble de l’article. Si n’importe qui d’autre –disons un contestataire professionnel de l’environnement – avait fait ces allégations choquantes, on lui aurait demandé des preuves. En créant « Syd », le problème de crédibilité était résolu. C’était ses confidences personnelles. C’était comme ça.
    La bombe de 60 Minutes (une émission d’investigation Ndt) des années 60 lorsque Jeffrey Wigand, un cadre de la compagnie de tabac Brown and Williamson, « changea la donne » et révéla le scandale de l’industrie. L’histoire était tellement irrésistible qu’elle donna naissance à un film avec Al Pacino et Russell Crowe.
    Mais Wigand existait bien, contrairement à « Syd ». « Syd » dit que la fracturation provoque des fuites dans « votre source d’eau potable » et « les gens sont malades de la contamination et des produits chimiques ». Mais que dit un véritable expert comme Lisa Jackson, la directrice de l’EPA Américaine durant la première présidence de Barack Obama ?

    Elle fut appelée devant le Congrès et directement interrogée pour savoir si la fracturation peut contaminer les nappes phréatiques. « Je n’ai connaissance d’aucun cas prouvé où le processus de fracturation ait affecté la ressource en eau », fut sa réponse. Plus d’un million de puits ont donné lieu à fracturation aux USA depuis les années 40, et plusieurs centaines de milliers de plus au Canada. Mais l’EPA et ses homologues d’état n’ont pas trouvé un seul cas, en dépit d’enquêtes sans nombre.
    « Syd » prétend aussi que la fracturation rend la vie insupportable – « flamboiements, trafic de poids lourds, bruit 24 heures sur 24, odeur de méthane ». A ceci près que la fracturation constitue un épisode très court de la vie d’un puits – en général de 3 à 10 jours. Et le méthane n’a pas d’odeur – cette odeur est ajoutée par la société gazière pour permettre de détecter les fuites dans la maison. « Syd » ne connaît vraiment pas grand ’chose sur la fracturation. Mais ces détails enrichissent le canular.

    “Syd” affirme que “la fracturation exige moins d’emplois” que les autres industries d’hydrocarbures. En réalité, quatre des cinq villes à l’expansion la plus rapide aux USA sont des villes de fracturation – deux dans le Nord Dakota et deux au Texas. Le Nord Dakota, où l’on fracture à la fois pour l’huile et le gaz, a un taux de chômage de seulement 2.7%. Dans les dix dernières années, la fracturation a fait tripler le revenu moyen dans l’état, passé de $25.000 à $78.000 par an. Le salaire moyen dans les hydrocarbures est de plus de $100.000.
    Mais les lecteurs du Telegram savent déjà cela. Parce que des milliers de jeunes de la côte Atlantique travaillent actuellement dans la fracturation. Ils le font dans des régions comme l’Alberta et la fracturation côté Atlantique pourrait ramener ces jeunes travailler chez eux. Mais pas si les menteurs comme « Syd » réussissent leur coup.
    Je ne blâme pas le Telegram d’être tombé dans le piège – les rédacteurs de quotidiens ne peuvent travailler comme si chaque lettre était un faux pour créer leur journal. Ils ont été rapides à reconnaître le problème et ils ont publié ma réponse.
    Mais une question demeure : qui a concocté le canular de « Syd » ? Il est probable que nous ne le saurons jamais. Mais c’est parlant : les activistes anti-fracturation sont tellement à court de faits et d’arguments qu’ils se sentent obligés d’en créer. Et cela montre aussi leur mépris des habitants de Terre Neuve auxquels ils ont menti.

    Article écrit pour Sun News le 8 décembre 2013

  16. 284 voix contre…c’est encourageant. Il faut espérer que tout ce cirque sera bientôt fini.

    L’Europe tente un sauvetage désespéré de sa politique climatique. Les parlementaires européens ont voté le gel de 900 millions de tonnes de quotas de CO2, ce mardi 10 décembre. Cette mesure doit encore être approuvée par les ministres de l’Environnement, qui se réuniront à Bruxelles le 16 décembre prochain.

    Le gel de quotas d’émissions de CO2, votée par 305 voix contre 284 contre, doit durer jusqu’en 2020. L’Europe espère ainsi sauver le marché carbone européen. La tonne de CO2 vaut actuellement autour de 5 euros, et Bruxelles veut redresser le prix entre 8 et 12 euros.

  17. chercheur (#269),

    Dans les 284, il y a forcement tous les écolos du parlement qui pensent très certainement que la mesure ne va pas assez loin !
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    Merci scaletrans pour l’article.

  18. chercheur (#269),
    C’était dans les tuyaux depuis longtemps.
    Peu de chance que ça marche dans le climat (économique) actuel.
    Le marché carbone s’est effondré à peu près partout. Ce n’est pas sans raison et comme la plupart des grosses boites le savent, elles se méfient….

  19. Nicias (#270),

    Ca m’a aussi effleuré l’esprit. Je viens de vérifier sur le site du parlement européen. Pas d’info sur le détail des votes, mais par contre une erreur dans la dépêche. C’est 385 voix pour, et 284 contre, 24 abstentions.
    Je remballe donc mon qualificatif « encourageant ».

  20. chercheur (#269),

    La tonne de CO2 vaut actuellement autour de 5 euros, et Bruxelles veut redresser le prix entre 8 et 12 euros.

    C’est le moment ! Accroitre le prix de la tonne de carbone pour définitivement enterrer les quelques velléités de redémarrage d’une faible croissance en Europe.

    L’UE ouvre un boulevard à la Marine nationale. On va à la cata. Parce que si elle accède au pouvoir, même dans une coalition, et qu’elle réussisse à faire mettre en œuvre sa politique économique, c’est une chute de 20 % du PNB à très court terme, la misère, l’amorce d’une dangereuse aventure politique qui pourrait bien se terminer par une dictature.

    On est gouverné par des cons clampins.

  21. Laurent Berthod (#273), Le « marché » du carbone pour les boureaucrates de Bruxelles, c’est là où l’on vend quelque chose dont tout le monde a en stock, que les vendeurs n’ont pas créée, dont les acheteurs n’ont pas besoin mais sont obligés d’acheter, que ni vendeurs ni acheteurs n’ont pu palper, à des quantités fixées selon le bon vouloir de planificateurs centraux, à un prix maintenu artificiel par l’injection de milliards d’argent du contribuable.

    Oui oui, ils osent sans vergogne appeler ça « marché ».
    Avec les gauchistes, tous les mots finissent par puer.

  22. Laurent Berthod (#273),
    8€, voire 12€, petits joueurs…
    j’ai assisté à une conférence sur la « fiscalité carbone », rapport de thèse d’un économiste.
    Il a fait des « projections » avec une taxe « carbone » allant jusqu’à 300€/T, cet argent étant utilisé pour baisser les charges sociales des entreprises.
    Résultat au bout de 20 ans (les 300€ sont atteints progressivement au bout de ces 20 ans, tout de même !)
    PIB positif, emploi positif, inégalités en hausse (prix de l'(énergie…)
    et le plus « drôle », diminution des émissions de CO2 de… -34%.
    Je n’ai pas résisté au plaisir de lui demander (après la conférence et par courriel) quelle influence auraient ces -34% (en France) sur le Climat, i;e la temp°, (combien de 1/1000°, voire en étant optimiste combien de 1/100° de degrés en moins).
    j’attends toujours sa réponse… (c’était mardi dernier)

  23. jdrien (#263), +1 Mais NKM a un goût de chiottes en ce qui concerne ses portraits « glamour » (voir un post sur skyfall il y a quelques mois) ; je ne crois pas qu’Hidalgo est allé jusque là …?

  24. Bousquet de Rouvex (#281),
    Intéressant.
    Je ne vois pas bien où est le désaccord entre Exxon et BP, sur lequel est bâti l’argumentation de cette note.
    il est écrit : « … Selon Exxon, 65% des réserves de pétrole dans le monde seront encore sous terre en 2040. La précision de cette affirmation contraste avec BP qui expliquait récemment que personne ne « peut savoir combien de pétrole existe sous la terre ou combien il sera possible d’en produire ».
    Compte tenu du fait que les producteurs ne sont aujourd’hui capables d’exploiter que 30 à 35 % d’un gisement, l’affirmation des 65% est probablement assez juste et ne quantifie pas avec précision la quantité que cela représente (disons beaucoup …).

  25. Bousquet de Rouvex (#281),
    Lu dans ton lien
    la production non conventionnelle d’hydrocarbures est en train d’inonder le paysage énergétique américain, au point qu’il deviendrait intéressant pour Washington d’exporter son pétrole.

    —————————-
    La Chine est devenue, au cours du mois de septembre, le premier importateur mondial de pétrole, devant les Etats-Unis

    http://www.lemonde.fr/economie….._3234.html
    —————————

    Que ce soit en matière climatologique ou énergétique, on peut lire n’importe quoi; à chacun de se faire son idée propre

  26. Bousquet de Rouvex (#281),

    Tout ça on le doit à qui ?

    A des ingénieurs besogneux. Qui n’auront jamais droit à aucun prix Nobel, ni aux « cinq colonnes à la une » des annonceurs d’apocalypse.

    Des bienfaiteurs de l’humanité humbles et anonymes.

  27. The Fritz (#283), Pas difficile à comprendre : les US sont parmi les premiers importateurs actuellement mais si on autorise l’exportation, ils pourraient devenir parmi les premiers exportateurs un jour ou l’autre. Capish ?

  28. Bruxelles enquête sur les aides aux entreprises énergivores en Allemagne

    La Commission européenne a lancé, mardi 17 décembre, une enquête sur les aides dont bénéficient les entreprises allemandes pour supporter le choc de la transition énergétique. Aides qui pourraient être illégales.

    Il est cohérent que l’Europe s’occupe de cette distorsion de concurrence. Les entreprises allemandes vont peut-être enfin devoir assumer les choix de leurs dirigeants politiques. Ca devrait faire un peu de bruit…

  29. Bousquet de Rouvex (#285),
    No capish; je ne vois pas comment on pourrait se mettre à exporter quand on est tributaire de l’importation
    Qui plus est , dans le cas précis du pétrole , exporter du pétrole de schiste dont tout le monde reconnaît qu’il est cher à produire et que ce sera le dernier nonos à ronger , alors que le pétrole importé est toujours du conventionnel jusqu’à nouvel ordre

  30. Bousquet de Rouvex (#281),
    Bien sûr Huet s’est emparé avidement de telles nouvelles
    http://sciences.blogs.liberati…..trole.html
    ———————-
    Mais je poste ci-dessous le commentaire que je lui ai envoyé
    —————
    Je voudrais quand même revenir sur le fait que le titre de l’article de Mr Huet est un peu trompeur : tout le monde est d’accord pour dire que du pétrole , à chaque baril qui sort de terre, que du charbon à chaque tonne qui est extraite, il y en a moins ; alors ce titre sous-entend que au fur et à mesure de l’exploitation, les nouvelles découvertes et technologies d’extraction ajoutent des réserves plus importantes que ce que l’on consomme, ce qui est complètement faux ; un petit passage sur un site comme Manicore ( dont le taulier ne doit pas vous être inconnu, surtout à cause de ses positions sur la climatologie ) , ou mieux sur ASPO montre le rapport entre nouvelles découvertes et consommation en ce qui concerne le pétrole conventionnel ; il y a à ce propos un amalgame dans le texte entre « réservoirs compacts » et « pétrole de schiste » ; le pétrole de schistes , qu’il vaudrait mieux appeler pétrole de roche mère est du pétrole qui n’a pas pu migrer vers un réservoir ; le pétrole de réservoirs compacts est du pétrole conventionnel, mais difficilement exploitable, ou avec des taux de récupération faible ; mais on l’exploite de mieux en mieux et ceci depuis des lustres avec des fracturations et des stimulations souvent chimiques pour dissoudre des ciments.
    Quant au pétrole de schiste, je pense que bon nombre de gens font l’amalgame avec le gaz de schiste ce qui est une erreur fondamentale, parce que ni le volume des roches susceptibles d’être exploitées, ni les facilités d’extraction ne sont comparables.
    Toujours est-il que certaines catégories de personnes, d’entreprises ou d’associations trouvent un intérêt évident et des avantages à entretenir l’idée qu’on a de plus en plus de pétrole et de réserves d’énergie fossile , pour commencer bien sûr tous ceux qui travaillent dans ce secteur
    Mais il y a une autre catégorie de personnes qui a tout intérêt à maintenir les gens dans ce rêve : ce sont tous les adeptes du RCA qui pensent comme le GIEC, organisme politique dont le but est de montrer que l’homme est responsable du réchauffement climatique via ses émissions de CO2 ; dites que bientôt il n’y aura plus de pétrole , et leur combat perd toute sa logique
    Merci Monsieur Huet de cultiver un deuxième mythe ; mais comme pour le climat , où le thermomètre a eu raison des modélisations accusant le CO2 de tous les maux , le prix du baril lèvera le voile sur l’avenir des énergies fossiles et toutes les extrapolations de la bulle des hydrocarbures de schistes

  31. floyd (#289),
    Je ne sais pas si c’est de la provoc ou si vous adhérez à ce mythe , mais je vous propose de le présenter chez Huet en disant que Zizou n’a rien compris , que c’est juste un troul en jetant l’opprobre sur moi

    Rien que pour voir les réactions sur ce site hautement scientifique

  32. floyd (#289),

    De plus, ils soulignent que l’estimation des réserves d’hydrates de gaz contenus au fond des océans et l’avancée des techniques pour en extraire le gaz pourraient fournir à notre civilisation ce combustible pour plusieurs milliers d’années.

    Bonne nouvelle !! Le Fritz va pouvoir se détendre un peu ! La pêche à la ligne, par exemple…

  33. Bousquet de Rouvex (#292),

    Je ne sais pas si le fracking, c’est une bulle comme nous disent les pichuilistes qui se raccrochent aux branches comme ils le peuvent, mais pendant ce temps-là, il y a de gros clients qui prennent les choses au sérieux et ne perdent pas leur temps à palabrer.

    The times : Accord des super-puissances sino-américaines pour l’extraction des GDS.

    Mais nous, ça peut attendre comme pour la pilule, n’est-ce-pas ? puisque nos grands experts nationaux, Bové, Nulot, Duflot, Canfin, Durand, Joly 2%, Cochet, Beaupin, Lepage 1,9%, Mamère etc. ne sont pas d’accord.
    On achètera tout ça plus tard aux Chinois ou aux américains. On a l’habitude de payer pour le gaz et ls carburants.
    Heureusement que Total doit être sur le coup, notamment en Chine…

  34. Bob (#293),
    Bob , si je comprends bien vous êtes en train de passer du stade du déni à celui de la colère ;la dépression vous guette avant l’acceptation ; mais je sens que le chemin sera long avant d’arriver à ce stade ; quant à l’action , je ne suis pas sûr que vous en voyez l’utilité , du moins pas encore ; pourtant je pense qu’il faudrait mettre le paquet dans la recherche pour améliorer les ENR et les filières nucléaires
    En ce qui concerne l’action à cout terme , celle qui vous cache le problème , ne vous en faites pas ; on exploitera le GDS ici comme ailleurs et on s’en prendra même aux schistes carton en Lorraine avec des pelleteuses ; mais çà suffira juste pour payer la COP n° 30 , le parc de véhicules du gouvernements et l’armée qui gardera les mines d’AREVA

  35. Bob (#293),
    Ben les Ricains n’ont pas tord , pour une fois qu’on peut vendre quelque chose aux Chinois

  36. floyd (#289),
    Pas d’avis éclairé pour l’instant ; mais j’avais prévenu , le ton est trop poli ; il fallait faire le rapprochement avec le laïus de zizou et le traiter de troul

  37. The Fritz (#296),

    du déni à celui de la colère

    Pas du tout. C’est le stade de l’ironie qui n’est pas prévu dans le scénario de Clive Hamilton. Son scénario morbide est sans doute un peu trop primaire.
    Mais faut-il s’en étonner venant d’un piposophe ?

  38. Bousquet de Rouvex (#292),
    Au fait , pour le spécialiste des hydrates que vous êtes , qu’est devenu le pilote des Japonais ?
    Il va quand même falloir que je lise cet article qui révolutionne 100 années d’études et d’exploitation des bassins pétroliers; à propos des Hydrates , je suis impatient de voir l’explication sur leur origine : ce sont en grande majorité des gaz des marais, du moins pour ceux qui sont piégés sur les shelfs et les continents ; au fait , est-ce qu’ils parlent d’isotopes ?

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