Énergie et politiques du climat

Pour discuter de nos vaillants efforts afin de décarboner l’économie.


Le rapport de l’académie des technologies sur la réglementation thermique 2012.


Ils sont contre les éoliennes :

Le site de l’EPAW, Plateforme européenne contre l’éolien industriel.

Stop these things (Australie, eng),  » We’re not here to debate the wind industry, we’re here TO DESTROY IT ! »

Le Plan Climat de Nicolas H.

 

 

Si les trains n’arrivent pas à l’heure …

 c'est bien connu, c'est de la faute du climat. Ainsi va l'histoire des idées, un nouveau concept surgit et tout se réécrit. Voici les meilleurs passages d'un article sur les trains qui n'arrivent  pas ou n'arriveront plus à l'heure … Le climat a bon dos …

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NB : cet article tient compte des projections officielles françaises au niveau mondial (et non régionales) transmises au GIEC en février 2012. 2 à 6° d'augmentation sont prévues d'ici 2100.

Les conséquences du changement climatique sur les conditions météorologiques en Europe sont d’ores et déjà bien identifiées dans leur typologie même si nous n’avons encore que peu d’éléments quant à leur
intensité ou leur localisation exacte. Pour un pays comme la France, elles suggèrent notamment une multiplication des événements climatiques extrêmes : précipitations intenses, conduisant à des inondations ; canicules estivales ; épisodes de grand froid.

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Afin de réduire la vulnérabilité du système ferroviaire et plus généralement du système de mobilité, les grandes entreprises de transport et les pouvoirs publics ont commencé à définir une stratégie d’adaptation de leurs activités. Au Royaume-Uni, par exemple, 550 milliards de livres (611 milliards d’euros) devront être dépensés dans les infrastructures d’ici 2050 pour les adapter au changement climatique ; par exemple, un milliard de livres devra être consacré à la protection contre les inondations d’ici à 2035, une augmentation de plus de 80 % des dépenses actuelles dans ce domaine.

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Une réflexion stratégique de cette ampleur doit être menée avec les pouvoirs publics. En France, une étape décisive a été le Grenelle de l’Environnement (2007). Il a été décidé d’élaborer un Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) pour différents secteurs d’activité, dont le domaine des transports.

Le PNACC identifie diverses actions. Il s’agit notamment d’anticiper et limiter les dégâts éventuels par intervention ex ante sur les facteurs qui vont déterminer l’ampleur des dégâts (par exemple l’urbanisation des zones à risques). Mais l’enjeu est aussi d’organiser la remise en état rapide d’équipements qui auraient subi les impacts liés au changement climatique (par exemple rétablir rapidement la distribution électrique après un événement extrême).

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Certains éléments des travaux d'anticipation fait dans d'autres pays sont ensuite décrits.

En Espagne.

L’ADIF, gestionnaire des infrastructures ferroviaires espagnoles, a cherché à identifier et évaluer les risques posés par l’augmentation de la fréquence des inondations due au changement climatique et à déterminer le degré d’urgence des actions correctives éventuellement nécessaires. Onze études de risques d’inondations dans différentes régions espagnoles ont été réalisées : dans chaque cas, un zonage des risques d’inondations a été effectué afin de connaître a priori les portions de ligne affectées par des risques accrus d’inondation ou par les mouvements des bassins versants ; une analyse paramétrique des risques est effectuée en tenant compte du degré de probabilité du déclenchement d’une catastrophe par les mouvements de terrain ou l’action des eaux et de la gravité des endommagements ; ensuite, une étude détaillée des éléments des infrastructures ferroviaires (terrassements, ponts, tunnels) a été entreprise afin d’examiner l’impact d’une inondation sur l’état de chacune de ces structures et de mettre en œuvre les différentes stratégies et mesures pour prévenir ou atténuer les impacts, sans omettre le maintien de l’équilibre naturel du système hydrologique.

Au Japon.

Des mesures particulièrement intéressantes sont mises en place ou sont en cours de développement par Japan Railways (JR). JR Central a constaté une augmentation de la température des rails ces dernières années (plus de 60°C). Pour éviter le gauchissement de la voie, la maintenance des longs rails soudés et des joints de rail doit être renforcée. Les procédures de mesures, les méthodes pour la maintenance spécifiques pour cette période de l’année à forte chaleur sont mises en place par l’exploitant. Afin d’atteindre le « zéro accident » dû au gauchissement de la voie, les structures de voie nécessitant une maintenance renforcée sont identifiées ainsi que le type de maintenance à effectuer. La température maximale estimée, qui était fixée à 60°C, est modifiée à 65°C. Des changements dans la gestion des longs rails soudés par rapport à cette augmentation de la température sont étudiés par JR East. La révision des analyses du degré de sûreté au niveau des fixations de traverses est également étudiée. JR West met également en place des mesures pour prévenir le gauchissement de la voie. Un véhicule de maintenance avec caméra CCD pour détecter l’ouverture du joint a été développé. Des dispositifs pour la mesure d’écartement de la voie ont également été testés. JR Kyushu et JR Shikoku ont également mise en place une optimisation des opérations des changements des rails afin de diminuer les accidents lors de grandes chaleurs mais également les grands froids.

Au Royaume Uni.

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(Source : Network Rail, octobre 2010)

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 Pour la SNCF.

Le cœur de cette stratégie repose sur une série de mesures « sans regret », c’est-à-dire des mesures dont le bilan coût / bénéfice demeure favorable quel que soit le rythme d’évolution du climat.

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(Source : SNCF 2012)

Nb : les infrastructures relèvent de Réseaux ferrés de France.

(Source)

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Climategate 3

Lors du précédent Climategate, avec les e-mails dévoilés, une archive  a été diffusée, verrouillée par un mot de passe. Par un e-mail envoyé le 12 mars 2013 à différents blogs sceptiques, ce mot de passe a été dévoilé. Voici le texte signé FOIA qui accompagnait ce mot de passe. (Source)

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Sujet: FOIA 2013: le mot de passe

Il est temps de rabouter les cordages et de dissiper certaines spéculations sur le Climategate.

En effet, cette fois, je parle au singulier. Après les évolutions de carrière de certains, je ne peux plus utiliser le pluriel du pape 😉

Si ce courriel semble un peu décousu, cela vient probablement de ma formation linguistique et au fait   d'essayer de m'adresser à la fois à un large public (je m'attends à ce qu'il soit partiellement reproduit plus ou moindre échéance) et aux destinataires de ce courrier électronique (qui ne sont pas encore tous choisis).

Le "all.7z" mot de passe est [censuré].

NE PAS PUBLIER LE MOT DE PASSE. Citez le reste si vous le souhaitez.

Diffuser l'archive cryptée était plus pratique. Je ne voulais pas laisser les e-mails traîner.

J'ai préparé les CG1 & 2 seul. Parcourir l'ensemble des 220.000 e-mails aurait pris plusieurs mois de travail dans un environnement de plus en plus défavorable.

Les mettre tous dans le domaine public était le dernier recours. La majorité des e-mails ne sont pas pertinents, certains d'entre eux sont sans doute sensibles et socialement dommageables.

Pour obtenir le reste des courriels scientifiquement (ou autre)
pertinents, je vous demande de transmettre ce message à toutes les personnes motivées et responsables qui pourraient offrir bénévolement un peu de temps pour passer en revue ce matériel avant publication.

Le filtrage et le retrait d'e-mails personnellement sensibles ne nécessite pas de compétences particulières.

Je ne suis pas très à l'aise d'envoyer le mot de passe à des personnes non sollicitées, mais je n'ai pas de meilleures idées pour le moment. Si vous pensez que cela vous rend «complice» d'une manière que vous n'aimez pas, ne faites rien.

Je n'attends pas de grandes surprises des e-mails qui restent à organiser. Mais il n'est pas impossible aussi que les pièces les plus importantes y soient. Personne sur la planète n'a eu l'archive en clair depuis CG2.

Ceci est la vérité : pas de complot, pas de pirates rémunérés, pas de Big Oil. Ceci n'est pas une conspiration de républicains. La politique aux États-Unis m'est étrangère et je ne suis pas non plus du Royaume-Uni. Il y a de la vie en dehors de la sphère anglo-américaine.

Si quelqu'un se demande encore pourquoi prendre de tels risques, ou ne voit ici qu'une violation de la vie privée, voici quelques mots …

Ce que j'ai vu au début dans les coulisses ne m'a pas rendu confiant sur l'état de la climatologie – bien au contraire. Je me suis retrouvé en face d'un choix qui pourrait bien avoir un impact mondial.

En bref, lorsque j'eus à choisir entre ma propre sécurité, la vie privée et la carrière de quelques scientifiques et le bien-être de milliards de personnes qui vivront dans les décennies à venir, les deux premières ne furent pas déterminantes.

C'était moi ou personne, maintenant ou jamais. C'était une combinaison de plusieurs conditions improbables et qui ne se reproduiront pour personne dans un avenir prévisible. Le cirque était sur le point de commencer à Copenhague. Après, il aurait été trop tard.

La plupart des gens conviennent que la climatologie a déjà orienté les capacités, l'innovation, la psychologie et la "puissance" matérielle de l'humanité. Le scénario sera encore plus grandiose dans les prochaines décennies si les choses se déroulent conformément au script. Nous avons affaire à des milliers de milliards de dollars et à une influence potentielle considérable sur pratiquement tout un chacun.

La richesse de la société dans laquelle il naît influe fortement sur la vie future d'un nouveau-né. Cela fait une énorme différence si l'humanité utilise ses actifs pour réaliser des progrès, ou si elle vise à arrêter et inverser la tendance, essentiellement en sacrifiant les moins lotis aux dieux du climat.

On ne peut engloutir des milliards dans le puits sans fin de cette entreprise et prétendre que rien ni personne n'en sera affecté.

Si l'économie d'une région, un pays, une ville, etc se détériore, que se passe-t-il chez les plus pauvres? Est-ce qu'en général leurs perspectives sont améliorées ? Non, ils prendront les coups les plus durs. Aucune pensée magique climatique ne peut inverser ce constat.

Il est aisé pour beaucoup d'entre nous du monde occidental d'accepter un minuscule inconvénient vert, puis de se vautrer dans ce juste sentiment, entouré par notre technologie «propre» et l'énergie qui n'est que légèrement plus chère si elle est bien subventionnée.

Les millions et les milliards d'êtres humains déjà aux prises avec la malnutrition, la maladie, la violence, l'analphabétisme, etc n'ont pas ce luxe. Le prix de la «protection du climat», avec ses effets cumulatifs et collatéraux conduira à en détruire et affaiblir un grand nombre, durant des décennies et des générations.

A l'inverse, un "changeur de jeu" pourrait avoir un effet bénéfique avec une portée similaire.

Comme j'avais la possibilité d'en réaliser ne serait-ce qu'une partie, alors je devais essayer. Je ne pouvais pas justifier moralement l'inaction. Même si je risquais tout, de n'en être jamais remercié, et dene probablement jamais en parler à personne.

J'ai fait ce que je considère comme étant le plus défendable, et je le referais encore (mais avec de légères modifications, car essayer de publier quelque chose de vrai sur RealClimate était manifestement au-delà du possible;-) ).

Même si je me trompais complètement et que ces scientifiques ont une bonne raison de nous avoir trompés (au lieu de faire un dossier solide avec des données réelles), je pense que la diffusion de la vérité est toujours le pari le plus sûr, et de loin.

Un grand merci à Steve et Anthony et à bien d'autres. Ma contribution ne se serait jamais faite sans votre travail (que vous soyez ou non d'accord avec mon point de vue).

Oh, encore une chose. J'ai été surpris d'apprendre sur un blog «progressiste», corroboré par un célèbre «scientifique», que les publications faisaient partie d'une campagne coordonnée recevant de grandes quantités de financements occultes de la part de groupes industriels de l'énergie œuvrant dans l'ombre.

Je n'étais pas au courant de l'arrangement, mais j'accueille chaleureusement leur décision de soutenir mon projet. Pour ce faire, j'ai ouvert une adresse bitcoin: 1HHQ36qbsgGZWLPmiUjYHxQUPJ6EQXVJFS.

Plus sérieusement parlant, je l'accepte avec gratitude les dons modestes pour soutenir L'(autre) Cause. Cette adresse peut également servir de signature numérique pour conjurer ces vols d'identité qui font partie du répertoire des trucs pour climatologues de nos jours.

Continuez votre bon travail. Je ne serai pas en mesure d'utiliser cette adresse e-mail pour longtemps si vous répondez, je ne peux même en garantir la lecture ou de répondre. Je le ferai plusieurs envois, à tous ceux à qui je peux penser.

C'est fini et je suis sorti.

M. FOIA

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Le budget caché de l’UE.

L'action climatique de l'UE, combien de milliards ?

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Le week dernier a vu la conclusion du marathon budgétaire périodique de l'UE : les Etats membres se sont mis d'accord sur deux choses : le plafond des dépenses sur les 7 prochaines années 2014-2020 et sur leur répartition. Seules la répartition des dépenses sera discuté et négociée avec le Parlement européen.

L'action climatique est bien sûr, un élément important des dépenses de l'UE, mais elle prend des chemins particuliers. Voyons comment.

Dès 2011, la Commission précisait bien comment se structurerait le budget européen pour le climat (Voir et ) :

  • Pour garantir une réalisation optimale des objectifs fixés dans certains domaines d'action (lutte contre le changement climatique, politique des consommateurs, environnement, santé et droits fondamentaux), il convient d'intégrer les priorités dans divers instruments relevant d'autres domaines d'action. Par exemple, il faut intégrer les objectifs en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement dans différents instruments pour qu'ils contribuent au développement d'une économie sobre en carbone, efficace dans l'utilisation des ressources et capable de s'adapter aux effets du changement climatique, à l'accroissement de la compétitivité de l'Europe, à la création d'emplois plus nombreux et plus verts, au renforcement de la sécurité énergétique et à des progrès en matière de santé. Dans le domaine de la coopération au développement, le climat et l'environnement, et notamment la biodiversité, seront intégrés dans tous les programmes concernés.
  • En conséquence, la part concernée du budget de l'UE augmentera grâce à une intégration efficace des priorités dans toutes les grandes politiques de l'UE (cohésion, recherche et innovation, agriculture et coopération extérieure). Sachant qu'une même action peut et doit poursuivre simultanément plusieurs objectifs, l'intégration favorisera les synergies dans l'utilisation des fonds consacrés à diverses priorités et contribuera à accroître la cohérence et l'efficacité des dépenses.
Le détail était explicité ainsi :
Pour y parvenir, des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique seront intégrées dans tous les grands programmes de l'UE.

  • Les politiques menées dans les domaines de la cohésion, de l'énergie et des transports ont de fortes incidences sur le climat. En ce qui concerne la politique de cohésion, l'accent mis sur les résultats et sur une conditionnalité renforcée garantira que les projets financés par le budget de l'UE contribueront activement à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat. Les contrats de partenariat passés avec les États membres permettront de stimuler et de suivre les progrès des investissements contribuant à la réalisation des objectifs 20/20/20. L'intégration de la politique sur le climat devrait viser à rendre les investissements «à l'épreuve du changement climatique». À travers ses programmes opérationnels mis en place dans l'ensemble de l'UE, la politique de cohésion a un rôle crucial à jouer dans l'intensification des efforts pour atteindre l'objectif d'efficacité énergétique de 20 %.

  • Recherche et innovation: La lutte contre le changement climatique sera l'un des principaux axes du futur cadre stratégique commun pour la recherche et l'innovation, qui soutiendra des actions ayant une incidence positive directe ou indirecte sur le climat dans des domaines tels que les transports, l'énergie, la recherche sur les matériaux et la bioéconomie durable. Le plan stratégique pour les technologiesénergétiques évalue les besoins en développement technologique pour 2010-2020 à 50 milliards EUR afin de lutter contre le changement climatique et d'assurer la sécurité énergétique de l'UE et sa compétitivité. Il convient d'investir une part importante du budget par le canal d'instruments financiers (emprunt et fonds propres) afin de pallier la pénétration insuffisante sur le marché des technologies innovantes à faible intensité de carbone et des technologies d'adaptation.

  • L'écologisation des paiements directs aux agriculteurs sera l'une des grandes composantes de la réforme de la politique agricole commune (PAC). Au-delà des exigences actuelles de conditionnalité, 30 % des paiements aux agriculteurs seront subordonnés au respect d'un certain nombre de bonnes pratiques environnementales qui contribueront à créer une agriculture plus respectueuse du climat. De cette façon, la PAC réformée apportera une contribution importante à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat, tant sur le plan de l'atténuation (par exemple, augmenter la matière organique du sol, réduire les émissions dues à l'utilisation des engrais et fumures) que sur celui de l'adaptation (par exemple, améliorer la résistance contre les nuisibles, pallier la moindre disponibilité de l'eau).
  • En outre, la politique de développement rural sera de plus en plus liée à la lutte contre le changement climatique. Grâce à l'intégration des actions menées dans les domaines du climat et de l'environnement, les agriculteurs seront fortement incités à produire des biens publics propres à l'Union et à recourir davantage aux technologies efficaces contribuant à une agriculture plus écologique, plus respectueuse du climat et plus résiliente.
Il y a aussi des progammes spécifiques
  • 2.2. Programme LIFE+
  • Outre l'intégration des objectifs en matière de climat et d'environnement, la Commission propose de poursuivre le programme LIFE+ et de l'aligner davantage sur les objectifs de la stratégie Europe 2020, en accordant une plus grande place à la lutte contre le changement climatique. LIFE+ continuera à servir de plate-forme d'échanges de bonnes pratiques entre États membres et de catalyseur pour des investissements plus efficaces. Ce programme soutiendra les mesures en faveur du climat fondées sur une démarche ascendante, tant pour développer des projets de renforcement des capacités aux niveaux local et régional que pour encourager le secteur privé à expérimenter, à petite échelle, notamment dans les PME, des technologies d'adaptation et des techniques à faibles émissions de GES.
    Les projets pilotes relatifs à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique requièrent des capitaux d'amorçage pour assurer l'apprentissage politique et la poursuite des actions entreprises en ce qui concerne ces nouvelles priorités de l'UE. Le sous-programme «Action pour le climat» se concentrera sur des projets pilotes et des projets de démonstration à petite échelle. Les projets intégrés serviront également, par exemple, à promouvoir des stratégies d'adaptation transfrontalières dans des zones sujettes aux inondations.
  • Le sous-programme «Action pour le climat» soutiendra notamment les efforts contribuant à la réalisation des objectifs suivants:
  • En mettant à profit l'expérience acquise avec l'initiative «NER 300» qui devrait mobiliser environ 10 milliards d'euros (dont 4 à 5 milliards provenant des recettes de la mise aux enchères des quotas) pour la période 2011-2015 pour financer des projets de démonstration du captage et du stockage du carbone et des projets de démonstration fondés sur les énergies renouvelables.
  1. Atténuation du changement climatique: soutien à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Actions en faveur de l'établissement de projets pilots, qui peuvent servir à tester des approches innovantes, notamment par le soutien aux PME, afin d'améliorer le socle de connaissances et de faciliter la mise en œuvre de l'acquis en matière de climat.
  2. Adaptation au changement climatique: soutien des actions visant à accroître/renforcer la résilience au changement climatique. Mesures en faveur de l'élaboration ou de la mise en œuvre de stratégies d'adaptation nationales/régionales/locales. Mesures permettant aux décideurs d'utiliser efficacement les connaissances et les données relatives aux incidences du changement climatique, en particulier pour la planification associée à l'adaptation.
  3. Gouvernance et sensibilisation: soutien des actions destinées à améliorer la sensibilisation, la communication, la coopération et la diffusion des informations sur les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Campagnes de sensibilisation auprès des citoyens de l'UE et des parties prenantes, portant notamment sur les changements de comportement.
Et il y a aussi l'action internationale.
  • 2.3. La dimension mondiale
  • Le traité de Lisbonne a fait de la lutte contre le changement climatique au niveau international un des objectifs spécifiques de l'UE. Celle-ci, en sa qualité de premier pourvoyeur d'aide au monde et de pionnier dans les mécanismes basés sur le marché, dispose de compétences uniques à faire partager. En octroyant des contributions financières et en participant aux organes directeurs des instruments et fonds internationaux, l'UE conservera son rôle de premier plan dans la définition des futures politiques internationales sur le climat. L'UE est déterminée à tenir ses engagements internationaux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

  • La politique sur le climat sera intégrée et renforcée dans les instruments géographiques d'action extérieure en vue d'augmenter sensiblement les financements en rapport avec le climat octroyés dans le cadre de la rubrique Actions extérieures. En ce qui concerne les instruments thématiques de la coopération au développement, l'UE devrait consacrer au moins 25 % des dépenses du programme pour les biens publics mondiaux aux objectifs en matière de changement climatique et d'environnement. Le budget de l'UE contribuera au financement international de la lutte contre le changement climatique prévu par les négociations de la CCNUCC pour les pays en voie de développement d'ici à 2020 (100 milliards USD par an).

  • Outre l'intégration de l'action pour le climat dans le budget de l'action extérieure, la Commission envisage la création d'un mécanisme/fonds en dehors du budget destiné à rassembler les contributions des États membres et le budget de l'UE. Pour l'action extérieure, les finacements passent par le Fonds européen de développement soit 30,5 mrd euros 2011 (aide hors ACP).
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Au total, voici les propositions initiales (2014-2020) :
• • •3,2 milliards étaient proposés  pour le climat et la biodiversité ( dont 800M euros pour l'action climat)  371,720 pour la politique agricole commune.
• • •Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élevait à 382,927 milliards d'euros (2011).
• • •Pour la Croissance intelligente et inclusive (sic), comptez 490,908 milliards. Total des dépenses proposées sur la période : 1 025 milliards.(Source)
(NB: le budget de l'Etat français s'élève à 302 Mrd euros en 2013 dont 21 Mrd pour l'UE).
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L'action consacrée au climat reste en grande partie indéterminée.
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Les conclusions du Conseil du 8 février en matière de climat et d'environnement reprennent les  prémices données par la Commission mais les chiffrent avec un pourcentage plancher :  The optimal achievement of objectives in some policy areas depends on the mainstreaming of priorities such as environmental protection into a range of instruments in other policy areas. Climate action objectives will represent at least 20% of EU spending in the period 2014-2020 and therefore be reflected in the appropriate instruments to ensure that they contribute to  strengthen energy security, building a low-carbon, resource efficient and climate resilient economy that will enhance Europe's competitiveness and create more and greener jobs. 
 
La réalisation optimale des objectifs de certaines politiques dépend de l'intégration de priorités telles que la protecton de l'environnement dans les instruments d'autres politiques. Les objectifs de l'action climatique représentera au moins 20 % des dépenses de l'UE pour la période 2014-2020 et  sera donc reflétée dans les instruments appropriés afin de s'assurer qu'ils renforcent la sécurité énergétique, en construisant une économie bas-carbone, efficiente dans l'utilisation des ressources et résiliente face au climat, qui accroîtra la compétitivité de l'Europe et créera plus d'emplois et plus verts.

Les résultats chiffrés à l'issue du Conseil du 8 février (Source) sont les suivants (en euros 2011 sauf mention contraire) :

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Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élève désormais à 373,179 milliards d'euros . Pour la Croissance intelligente et inclusive (re-sic), comptez 450,763  milliards.
Le total des dépenses proposées sur la période s'élèvent donc à 996,782  milliards en euros 2011 soit 1.125,099 milliard d'euros 2013. Donc les 20 % alloués au climat représentent 199,35 milliards d'euros 2011 soit 225,02 milliards en euros courants. Un peu plus de 30 milliards par an …
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Le premier pilier de la politique agricole commune (paiements directs) soit 277,851 milliards euros consacrera 30 % de ses dépenses au verdissement (cf §67). Il faut donc compter 83,35 milliards euros pour la biodiversité et le climat.
Le second pilier de  la politique agricole commune soit 86,936 mrd milliards, est destiné au développement rural mais aussi  au financement du fonds destiné aux pêches et au programme Action climatique et Biodiversité (§74). Sachant que la politique commune des pêches, est évaluée à 6,7 Mrd d'euros 2013, il ne reste plus que 2,492 milliards euros pour les programmes LIFE (environnement climat et biodiversité), initialement prévus à 3,2 milliards.
Pour le développement rural, les opérations sont co-financées par les états membres de 25 % au minimum (§73) pour les régions les plus pauvres à 43 % au minimum pour les régions les plus riches. Mais quand il s'agit du climat, le taux de financement de l'UE s'élèvera à "75% pour les actions contribuant aux objectifs environnementaux et à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique".
Pour les financements internationaux, le montant pour le Fonds européen de développement est ramené à 27 milliards euros au lieu de 30.
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Récapitulons.
Le coût des actions en faveur du climat est évalué au minimum à 20 % du budget UE pour les 7 prochaines années, 2014-2020 soit 199,35 milliards en euros 2011, qui peuvent se décomposer comme suit :
  • Action internationale : montant maximum : 27 milliards euros
  • Programme géré directement par la Commission : 2, 492 milliards euros
  • 30 % maximum des aides directes à l'agriculture : 83,35 milliards euros
  • 20 % du fonds développement rural :  16,78 milliards euros (sans les co-financements des états membres) .
Il reste pour les autres politiques 39,73 milliards au minimum (et certainement beaucoup plus) à trouver dans le cadre de la Croissance intelligente et inclusive (sic-ter), soit 8,8 % pour l'action climatique de cette partie du budget UE.
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Tous les chiffres disponibles actuellement sont mélangés avec les dépenses en faveur de la biodiversité et il est donc difficile de prédire à l'avance quels postes de dépenses seront véritablement mis à contribution. Tout dépend également des indicateurs utilisés pour qualifier un projet quel qu'il soit, d'action climatique à titre principal ou accessoire : l'ingéniosité ne devrait pas faire défaut ! En 2020, on devrait avoir droit à un joli montant astronomique en tonnes d'équivalent CO2 non émises prouvant la vigueur de la politique menée. L'Objectif 2020 (20 % d'énergies renouvelables, réduction de 20 % des émissions de CO2 et accroître l'efficacité énergétique de 20 %) sera-t-il atteint ?
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L'UE représente 14,2 % des émissions mondiales soit 3988 GT (2006). Réduire ses émissions de 20 % soit un peu moins de 1000 GT sur les 28 000 GT mondiaux, représente une goutte dans l'océan.
Sans compter que les progrès vers cet objectif unilatéral de -20 % de CO2 émis vont être difficiles à atteindre … (lire les petites lettres en bas de la seconde page de ce document de l'Agence européenne de l'environnement). Espérons que la crise ne facilite pas la réalisation de cet objectif …
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CQFD.

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Imaginez que juste le temps de ce billet, vous êtes un décideur politique : un politique concerné bien sûr par la perspective du dangereux réchauffement climatique dû à l'homme, qui stresse vos électeurs, frira leurs descendants, agite les ONG et remplit des pages entières de journaux. Jusqu'à présent, vous avez délégué la question aux gouvernements successifs, qui n'ont pas manqué d'occuper la scène avec des déclarations tonitruantes, des stratégies holistiques à toutes les échelles, de dispositifs fiscaux et de guides techniques pour payer plus cher son électricité ou son chauffage.

Mais voilà, le sujet vous rattrape et vous voilà obligé de produire du discours sur le sujet. Vous voulez des images pour faire frémir et des chiffres pour impressionner. Quoi de mieux qu'une carte de France bigarrée pour montrer l'avenir qui nous attend ? Votre assistant, passionné de fruits de mer à ses heures est tombé sur un site adéquat à la faveur d'une faute de frappe : SCAMPEI. C'est en français, pas trop jargonnant et surtout avec des images du climat de la France en 2030 et 2080. Ça a l'air sérieux et consensuel : plusieurs laboratoires de recherche ont travaillé ensemble, ont intégré certains scénarios du GIEC, c'est bien le GIEC, maintenant tout le monde connaît et ont même bâti leurs propres scénarios prenant en compte les effets des océans. Ce dernier point ne vous arrête pas, même si une lointaine réminiscence vous dit peut-être c'était un peu bizarre d'avoir oublié les océans, parce que vous n'avez pas oublié l'histoire du Gulf Stream qui empêche l'Europe de l'Ouest de passer des hivers aussi frisquets que ceux de New York. C'est récent et utilisable, plein de modèles qui annoncent l'avenir, le rêve des politiques. Cool …

Première visite vers les températures minimales diurnes du futur proche : c'est bon, cela chauffe en été …

Température minimale diurne (°C) futur proche.

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Idem pour la même saison pour le futur lointain. Cela augmente, logique et il y a bien des variations entre les modèles, mais c'est normal, il faut bien que les scientifiques fassent leurs intéressants et exposent leurs travaux. Plus de CO2, plus de chaleur, jusqu'ici pas de problème pour commenter.

Température minimale diurne (°C) futur lointain.

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Un petit passage du coté de la neige qui va forcément diminuer, même un politique peut comprendre cela. Globalement, il y aura des économies du coté de la voirie, sur tout en plaine mais d'électeurs grognons en hiver de ne pas voir saler les routes. Plus beaucoup de ski en hiver mais bon, il devrait en rester en Laponie, sinon d'ici là on aura bien inventer le surf sur moraine ou le ski d'ébouli pour remplir les stations.

Troisième visite du coté de la pluviométrie, parce que tous les ans, le ministère de l'eau qui tombe, sourd, ruisselle, circule et disparaît dans la mer parle de pénuries plus ou moins fortes. Et puis le prix de l'eau potable n'arrête pas d'augmenter, c'est donc à surveiller, les électeurs râlent. Regardons l'hiver, saison pourrie en général.

Le futur proche : tiens, il y a des modèles où c'est plus sec et d'autres où c'est plus humide.

Précipitations pluvieuses (en % de la période de référence).

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Le futur lointain : tiens c'est la même chose en plus marqué …

Précipitations pluvieuses (en % de la période de référence). 

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Donc, s'il fait plus chaud et bien plus sec, surtout l'hiver quand les nappes se rechargent, c'est embêtant car il va falloir rationner l'eau à des électeurs assoiffés et transpirants. Des images de Sahel vous envahissent, les rochers de Fontainebleau se mettent à ressembler au pays Dogon, les chameaux paissent en Champagne, la vigne cuovre les flancs des Ardennes et la côte méditerranéenne ressemble à celle de la péninsule arabique. Cela semble logique, tout le monde le dit, quand il fait plus chaud, c'est forcément plus sec. Jusque là ça va.

Mais avec les autres modèles, c'est très nettement plus humide. Comme au pays basque, pas très froid mais humide, même un peu en été par endroits. Un peu plus au printemps ou à l'automne. Des eucalyptus géants partout, des marais saisonniers, peut-être même des bayous avec des alligators, des inondations géantes en hiver, la verdure 9 mois par an presque partout, des barrages remplis, du maïs en plaine, des bananiers au pays basque et de la vigne à Amiens.

Là, cela devient compliqué. Chaud et sec, c'est du classique mais chaud et humide, personne n'en avait parlé ! Et que dire ? Les gens vont me prendre pour un rigolo et cela va générer des sceptiques : tout le monde sait que s'il fait plus chaud, il fera f.o.r.c.é.m.e.n.t plus sec. Il y a bien eu le Sahara plus humide il y a 6 000 ans mais en est-on bien sûr ? Et que proposer ? Des économies sur l'eau, alors qu'il y aura ce qu'il faut à vue de nez ? Déplacer des villes à cause des inondations ? Ce sera la révolution …

Non décidément, c'est inutilisable. C'est pourtant du quasi officiel mais bon, c'est bien trop dangereux pour l'image si j'en parle le premier. Un article dans le Monde et je serai la risée de tous les collègues. Je ne suis pas Allègre, moi.

Qui c'est déjà le collègue qui maîtrise ? Je vais l'inviter, il parlera à ma place. Il est d'ailleurs moins occupé en ce moment et je parie qu'il a des discours et un programme déjà prêt … Il faut juste qu'il les adapte à mes électeurs car ceux-ci deviennent nerveux en entendant les mots "taxe carbone" mais pour le reste cela ne devrait pas poser de problèmes. Cela m'apprendra à vouloir faire les choses moi-même et à écouter un assistant qui aime les langoustines frites.

Pour plus de détails et de l'analyse conforme, le site Scampei ou le site Drias.

Note d'Araucan : on peut grogner, mais il faut tout de même reconnaître que le site Scampei fait un certain effort de  diffusion des résultats et d'accessibilité aux données (c'est presque une première) même si pour les charger en bloc, il faut en passer sous les fourches caudines du site Drias (données disponibles , modèles, et conditions d'utilisation). Le site dit "En effet, pour cette période (2000-2030), on ne peut distinguer la variabilité climatique naturelle d’un signal qui serait dû au changement climatique" et "Utiliser systématiquement plusieurs scénarios ou plusieurs modèles. smile . Sinon, impossible de savoir combien coûte l'accès aux données (si vous voulez les données de référence, les mesurées, il faut les  (re)payer à Météo France). Mais on est prévenu : "Les textes, éléments graphiques et documents contenus dans ce site (Drias) peuvent être réutilisés sous réserve qu’ils ne soient pas altérés, que leur sens ne soit pas dénaturé ". Vive la liberté d'expression laugh !

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La fin des haricots.

Bjorn Lomborg …. j'ai changé le titre mais l'exemple fonctionne aussi avec les haricots, fèves et autres cocos … Il y a eu aussi récemment une histoire similaire pour le café.  Araucan.

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PRAGUE 11/01/2013 – Le discours sur le réchauffement climatique abonde d’histoires terrifiantes depuis
longtemps. Déjà en 1997, Al Gore nous disait que du fait du réchauffement climatique, les vents d’El Niño deviendraient plus intenses et plus violents. Cela n’a pas été le cas. Greenpeace et tant d’autres nous disent depuis des années que nous allons connaître des ouragans plus violents. En fait, depuis six ans, l’énergie globale des ouragans est à son seuil le plus bas depuis les années 70, tandis que les Etats-Unis traversent leur plus longue période sans ouragan sévère (Sandy était une « super-tempête » et non un ouragan, lorsqu’elle a frappé la côte vulnérable de l’est américain en octobre dernier.)

Mais les craintes ne s’arrêtent pas là. En 2004, le World Wildlife Fund avait annoncé la disparition des ours polaires pour la fin du siècle, précisant que le désastre débuterait en Baie d’Hudson d’où ils cesseraient de se reproduire avant 2012. Les ours se reproduisent toujours. Et nombres d’histoires circulent sur l’arrivée du paludisme en Europe et dans le Vermont en conséquence du réchauffement climatique. Mais là encore, les preuves contredisent ces craintes ; en fait, les décès dus au paludisme ont chuté de 25% depuis dix ans.

On peut comprendre que les experts (NdA : euh ce sont aussi les lobbies), inquiets du réchauffement climatique et frustrés par le peu d’attention politique ou de solutions, utilisent l’exagération comme un moyen aisé pour capter l’attention. Le problème est que lorsque ces histoires terrifiantes ne se vérifient pas dans le temps, les gens deviennent moins enclins à entendre les arguments même les plus raisonnables sur le réchauffement climatique. Car le scepticisme autour du réchauffement climatique a tendance à augmenter, avec l’alarmisme grandissant et non le contraire.

En outre, en imputant le problème principalement au réchauffement climatique, la solution évidente devient la réduction des émissions de CO2, bien que cela soit le moyen le plus long et le plus couteux pour
n’obtenir qu'un minimum de résultats.

Penchons-nous sur la toute dernière exagération en matière de réchauffement climatique : un article de Newsweek annonçant avec force que la hausse des températures signera « La Fin des pâtes » (The End of Pasta). Toutes les principales céréales – riz, maïs et blé – souffrent déjà du réchauffement climatique, explique l’article, mais le blé est le plus vulnérable aux températures élevées. Donc, au fur et à mesure du réchauffement, nous constaterons « une hausse choquante du prix » des pâtes alimentaires et du pain. Son principal message est très clair : « Si les hommes veulent continuer de manger des pâtes, il faudra agir avec nettement plus de détermination contre le réchauffement climatique. »

L’argument est presque totalement faux. Le rendement des principales céréales explose depuis quelques décennies en raison de l’utilisation de variétés à meilleurs rendements, et du recours à plus de fertilisants, de pesticides et d’irrigation par les agriculteurs. De plus, le CO2 agit aussi comme un fertilisant, et son augmentation a probablement contribué à la hausse des rendements globaux pour plus de 3% depuis trente ans.

Mais si la hausse des températures endommagerait certaines récoltes, elle en encouragerait d’autres. Parce que la plupart des récoltes sont déjà implantées là où elles réussissent le mieux, il n’est pas surprenant que les modèles climatiques montrent que la hausse des températures réduira les rendements si les agriculteurs ne font rien ou pas grand chose. Mais les agriculteurs s’adapteront, surtout sur une période d’un siècle. Ils sèmeront plus tôt, sélectionneront des variétés mieux adaptées aux chaleurs plus élevées ou changeront totalement de culture. Et de nouvelles opportunités pourraient se faire jour puisque
le Canada et la Russie pourront cultiver leur blé et autres céréales plus au nord.

L’étude la plus importante, menée par l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliqués, évalue l’impact des températures, la fertilisation par le CO2, et l’adaptation et prévoit une augmentation de 40,7% de la production céréalière d’ici 2050. En l’absence de réchauffement climatique, la production aurait peut-être été supérieure d’un demi point. Avec le réchauffement climatique, les prix baisseront probablement légèrement. Nos réserves de linguine sont assurées.

Bien sûr, cela ne veut pas dire que le réchauffement climatique n’a pas d’impact sur les cultures. La production se concentrera sur de nouvelles variétés et s’éloignera des tropiques, ce qui signifiera de meilleurs rendements dans les pays développés mais une baisse des rendements dans les pays en développement. En ce qui concerne le blé, il est d’ailleurs plus probable que certaines régions d’Afrique seront simplement incapables de maintenir leur production.

Mais réduire les émissions de CO2 est particulièrement inefficace pour aider les pauvres et ceux qui sont frappés de famine. Même si nous parvenions – à des coûts prohibitifs – à réduire ces émissions de manière substantielle, nous ne parviendrions qu’à freiner que très légèrement la hausse des températures. Entre temps, en adoptant par exemple les biocarburants, nos voitures ne feront que consumer de la nourriture, ce qui contribuera à la hausse des prix alimentaires et à l’aggravation de la famine.

Il serait bien plus utile d’autoriser les pays pauvres à utiliser les bénéfices de la fertilisation par le CO2 tout en s’attachant à faire face aux problèmes causés par la hausse des températures. Cela implique plus
d’investissements dans la recherche sur les cultures pour produire des variétés plus robustes et à meilleur rendement, et le développement de l’irrigation et de l’utilisation de pesticides et de fertilisants.

En outre, même les régions les plus pauvres de notre monde en développement seront plus riches d’ici le milieu du siècle ; la plupart des habitants vivront dans les villes et tireront leurs revenus en dehors de l’agriculture. Tout comme dans les pays développés aujourd’hui, leur consommation de blé ne dépendra plus du fait qu’il soit produit dans leur propre pays, mais des prix alimentaires globaux et des revenus locaux.

Cela souligne l’importance du libre échange, qui permettrait ainsi une production agricole meilleure marché tout en augmentant les salaires dans les secteurs non agricoles. Les histoires terrifiantes sur le réchauffement climatique ne font que nous focaliser sur les moyens les moins efficaces pour s'adapter.

(Source)

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Et la Belgique pompera …

Certains ont repeint des glaciers en blanc, d'autres veulent pomper la mer, le RCA inspire. Chacun son truc !

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Le ministre Johan Vande Lanotte a exposé les grandes lignes de son Plan d'aménagement des espaces marins, mercredi passé devant le comité portuaire de Zeebruges, à Bruges. Parmi les 4 points exposés il y a celui de l'énergie offshore, pour laquelle sera construite une île artificielle afin de stocker les excédents. Cette île se situerait à trois kilomètres de la côte et une dizaine de mètres au-dessus du niveau de la mer. Cet "atol énergétique", qui serait situé près des parcs éoliens C-Power et Belwind, serait une "sorte d'île circulaire, un grand 'donut' posé sur le sable. A l'intérieur, il y aurait un grand puits", selon Johan Vande Lanotte, cité dans le journal Le Soir. Son diamètre serait proche des 2,5 kilomètres. Le fonctionnement utilisé serait celui du transfert d'énergie par pompage. L’île aurait la forme d’un anneau et monterait à une dizaine de mètres audessus du niveau de la mer. Le surplus d’électricité produite serait utilisé pour pomper de l’eau au centre de l’île. Et l’eau ainsi stockée serait ensuite réinjectée dans les turbines électriques en cas de besoin d’électricité , par son propre poids, un peu à la manière d’un barrage hydroélectrique.

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« Nous travaillons sur l’établissement de zones en mer du Nord pour l’implantation d’éoliennes, et prévoyons dans ce cadre un emplacement pour ce projet », explique très sérieusement une porte-parole du ministère."Nous avons beaucoup d'énergie éolienne et parfois, elle est perdue simplement par manque de demande en électricité". Portées, selon elle, par un groupe d’industriels souhaitant conserver pour l’instant l’anonymat, la conception et la construction de cette île prendraient au moins cinq ans et nécessiteront le renforcement des réseaux électriques entre les côtes et les sites producteurs d’électricité. Reste à savoir combien coûterait ce dispositif, et quel sera son impact sur le prix de l’électricité produite… (sans compter l'impact environnemental).

La Belgique, qui a décidé de réduire progressivement sa production d’origine nucléaire (elle représente aujourd’hui 57 % de l’électricité consommée dans le pays), veut pousser le développement des énergies vertes. En matière d’éolien offshore, elle s’est fixé pour objectif une capacité installée de 2.300 mégawatts, l’équivalent de deux réacteurs nucléaires.

Le concept fait aussi l'objet de recherches au Danemark, où le laboratoire national Risø et des architectes travaillent à une île avec un réservoir de 3,3 km2 pouvant produire 2,75 GWh d'électricité – soit l'équivalent de la consommation de Copenhague pendant 24 heures.

Source1, source2, source3

Révision Shadock.

Autre révision shadock plus généraliste.

 

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Soldes d’hiver.

Les prix du carbone au plus bas pour cause de crise économique et de blocage politique …
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Chaque année, les États membres allouent à leurs entreprises des certificats de CO2 pour l'équivalent de deux milliards de tonnes, soit près de la moitié des émissions de CO2 de l'UE, dans les secteurs de lasidérurgie, de la chimie et de la production d'énergie.

Quelque 11.000 entreprises des 27 pays membres de l'UE et de trois pays associés achètent une partie des certificats via l'ETS. Les autres leur sont accordés gratuitement et ils peuvent les mettre en vente s'ils ne les utilisent pas. La crise a réduit les activités et le prix de la tonne de CO2 a chuté. Selon les estimations, il y a actuellement 2 milliards de tonnes de CO2 de permis de polluer qui ne sont pas échangés et mis en réserve par les entreprises.

La Commissaire européenne en charge du Climat, Connie Hedegaard, avait appelé jeudi les États membres à se prononcer rapidement sur sa proposition de geler des quotas pour sauver le marché européen du carbone (ETS), menacé par l'effondrement du prix du CO2.

"Le prix de la tonne de CO2 est tombé à 2,81 euros et il devient évident que lorsque la Commission a mis en garde contre une chute dramatique des prix sur le marché européen, ce n'était pas de l'alarmisme mais une réelle possibilité", a-t-elle souligné dans un communiqué. "Nous avons présenté une solution à court terme, le gel de la mise aux enchère de quotas et soumis des options pour des mesures structurelles pour le plus long terme", a rappelé Mme Hedegaard.

La Commission européenne a préconisé de geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes de quotas de CO2 sur la période 2013-2015.

Et à peine les eurodéputés de la commission ITRE (Energie) avaient-ils rejeté, le 24 janvier, la proposition visant à geler la vente de quotas d’émissions de CO2, que le prix de la tonne de carbone tombait à moins de 3 euros. « Cela indique clairement que, quand la Commission prévient que le prix du carbone pourrait baisser dramatiquement, ce n’est pas une fausse alerte mais une véritable possibilité », a déclaré la commissaire Connie Hedgaard, (Climat) pour qui « ce n’est pas le moment de mettre le gel des quotas en veilleuse ». «  Il s’agit au contraire d’un ultime avertissement aux gouvernements et au Parlement européen », dit-elle, lançant aux Etats membres et aux députés un appel « à agir de manière responsable et à soutenir le gel des quotas ».

L’amendement demandant le rejet a été adopté par 42 voix pour et 18 contre ; le rapport de Francisco Sosa Wagner (NI, Espagne) a été rejeté par 32 voix contre, 14 pour et 11 abstentions. La proposition est donc rejetée. Une position allant à ce point à l’encontre de ses convictions que le rapporteur, Francisco Sosa Wagner (NI, Espagne), a demandé que son nom soit retiré du rapport qu’il avait proposé aux députés.

«  Le système européen d’échange de droits d’émission remplit son rôle : réaliser l’objectif de réduction des émissions industrielles de 21 % d’ici 2020. Intervenir sur un mécanisme de marché avec l’intention de créer une incitation tout en augmentant les prix pour l’industrie et les PME est un mauvais signal en période crise économique » a indiqué Romana Jordan (Slovénie), vice-coordinatrice pour le PPE, justifiant ainsi le vote du parti.

Le marché estimé (avant la crise) à 110 milliards d'euros est un élément essentiel des efforts faits par l’Europe pour inciter les compagnies électriques et l’industrie à avoir un impact réduit sur l’environnement, mais les prix du carbone sont encore bien trop faibles pour fournir cette incitation. Les analystes ont déclaré que les prix du carbone devaient être au moins de 20 euros pour inciter les compagnies à passer à une production d’énergie moins productrice de CO2. Lancé en 2005, le marché est désormais dans sa troisième phase et doit fonctionner jusqu’à 2020 au moins, ce qui signifie qu’il ne peut pas être démantelé même si le CO2 atteint un prix nul.

Le vote de jeudi est le dernier signe de la difficulté qu’a l’Union Européenne pour atteindre un accord sur la façon dont elle doit intervenir sur le marché carbone. Un vote du comité de l’environnement, prévu le mois prochain, ainsi qu’un autre vote du comité de représentants des États membres, seront bien plus décisifs.

Beaucoup doutent du fait que la proposition de la Commission soit votée, ce qui porterait un coup aux ambitions de l’Europe de mener la lutte mondiale contre l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone. Jusqu’à présent, la Pologne, qui produit beaucoup de charbon, est opposée au projet, tandis que la Grande-Bretagne est indécise.

Si le plan échoue, la Commissaire au Climat, Connie Hedegaard, a prévenu que le marché  européen deviendrait non pertinent, l’ensemble des 27 membres devant développer des schémas nationaux. Les eurosceptiques et ceux qui sont opposés à la réglementation, tels que les industries intensives en énergie, pourraient se réjouir, mais d’autres souhaitent une politique cohérente à l’échelle de l’Union Européenne et un prix du carbone à échelle mondiale.

Depuis que le marché européen du carbone a été lancé en 2005, il a été ébranlé par de nombreux problèmes, dont la fraude fiscale et une sur-allocation de permis qui ont généré des profits très importants pour les pollueurs. Les prix s'étaient déjà effondrés à près de zéro en 2007 après avoir culminé à 32 euros la tonne en Avril 2006 du fait d’une sur-allocation de permis.

Pendant ce temps …

En attendant, les compagnies aériennes européennes se font des profits sur le dos d'un marché carbone agonisant (NdA : euh du voyageur plutôt). Alors que l'aviation a refusé de payer ne serait-ce que 15% des droits à polluer qu'on devait lui attribuer cette année, elle a déjà commencé à facturer le surcoût totalement fictif des quotas carbone aux passagers. Le secteur aérien aurait empoché de cette manière, selon Bloomberg, 1,3 milliard d'euros !

Source1, Source2, Source3, Source 4 

Quand le chat est à Doha …

Hors des pages Planète du Monde, il y a parfois des discordances …

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La pollution, c'est les autres

Nous ne sommes pas allés à Doha. Nous avons un mauvais souvenir de la négociation de Copenhague de décembre 2009 sur le  climat : les Européens, ces bons Européens, avaient signé des engagements contraignants de réduction de gaz à effet de serre et proposaient une aide massive aux pays les plus pauvres.

LA MAISON BRÛLE TOUJOURS

Ils s'étaient fait traiter de néocolonialistes par le G77, rassemblement de 130 pays en développement manipulés par la Chine. En cet hiver nordique, l'Europe était sortie de l'Histoire humiliée.

Nous voilà repartis pour une grand-messe qui va s'inquiéter à juste titre du réchauffement climatique. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", proclamait Jacques Chirac au Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002.

Dix après, la maison brûle toujours, et nous regardons toujours ailleurs, à  savoir notre nombril d'Européens. La paille que nous avons dans l'oeil ne nous permet pas d'apercevoir la poutre logée dans l'oeil des autres.

Le réchauffement, ce n'est plus notre affaire, ou plus vraiment.

L'Europe élargie ne représente plus que 12,5 % des émissions mondiales de carbone (en fort recul par rapport aux 20 % en 1990), contre 24 % pour la Chine et 18 % pour les Etats-Unis.

Les apôtres de la décroissance devraient être heureux : notre déclassement et la chute du communisme nous ont fait sortir du club des grands pollueurs.

S'infliger des obligations de réduction de CO2

Qu'on ne se méprenne pas, nous sommes un écologiste sincère. A bord d'un aéronef au kérosène alors détaxé, nous avons franchi océans et continents pour observer les grizzlis aux abords de la rivière Yellowstone. Mais il convient de ne pas être naïf.

Les Européens sont désormais les seuls avec les Australiens à s'infliger des obligations de réduction de CO2 en vertu des accords de Kyoto, qui fixaient des contraintes aux seuls pays développés.

Ce protocole expire le 31 décembre, et la Russie, le Japon et le Canada ont prévenu qu'ils n'accepteraient pas de nouvelles réductions au-delà.

Les Européens continuent donc de jouer les vertueux, forts de leur agenda 2020, qui prévoit de réduire d'ici là de 20 % les émissions de gaz à effets de serre, de réaliser 20 % d'économies d'énergie et de  produire 20 % d'énergies renouvelables.

Les initiatives citoyennes ne sont pas l'apanage des ONG environnementalistes : une pétition est en cours à Bruxelles pour demander la suspension du paquet énergie-climat adopté en 2009, en attendant un accord qui implique aussi les Etats-Unis, l'Inde et la Chine.

Le commissaire européen à l'énergie, l'Allemand Günther Öttinger défend l'agenda 2020, qui aide l'Europe à se moderniser, mais estime qu'"aller plus loin en faisant cavalier seul serait faux et dangereux".

François Hollande n'est-il pas allé un peu vite en besogne en proposant de réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 60 % en 2 040 ?

A l'heure de la mondialisation, les Européens ont besoin d'une industrie compétitive – ce qui nécessite une énergie à un prix raisonnable si l'on ne veut pas tailler sans cesse dans les salaires – et d'une sécurité d'approvisionnement minimale.

Ils l'ont un peu oublié. L'Europe de l'énergie peut attendre : le traité de Lisbonne rappelle le droit de chaque pays à choisir son mix énergétique et ses sources d'approvisionnement.

Les Européens sont bien loin de l'esprit des fondateurs, quand Français et Allemands mirent en commun le charbon et l'acier, l'énergie et l'industrie high-tech de l'après-guerre.

Ils ont oublié les promesses du nucléaire et du traité Euratom, jugé à l'époque au moins aussi prometteur que le traité de Rome signé le même jour de mars 1957.

Observons les Polonais, dont les réflexes rappellent parfois la guerre froide : toujours inquiets du grand voisin russe, soucieux de rattrapper son retard économique. Varsovie veut une énergie bon marché et nationale. Telle une France qui n'aurait pas dévoyé le principe de précaution, la Pologne envisage la construction de deux réacteurs nucléaires et défend le gaz de schiste. "Grâce au gaz de schiste, d'ici dix à quinze ans, la Pologne a la possibilité de devenir une deuxième Norvège", s'est très vite réjoui le ministre des affaires étrangères polonais Radek Sokorski.

LE GAZ DE SCHISTE POLLUE LES NAPPES PHRÉATIQUES

La Pologne signe des licences avec les compagnies américaines, s'apprête à forer son sol, pourrait investir jusqu'à 12 milliards d'euros d'ici à la fin de la décennie et rêve déjà de découvrir l'équivalent de quatre siècles de consommation de pétrole.

Le gaz de schiste pollue les nappes phréatiques. Il en sera ainsi tant qu'on refusera d'approfondir les recherches et d'améliorer les technologies d'extraction.

Mais ce gaz préserve paradoxalement l'atmosphère lorsqu'il se substitue au charbon encore plus polluant, comme c'est le cas aux Etats-Unis.

A l'ouest de la ligne Oder-Neisse, les Allemands passent pour des parangons de vertu auprès de nos amis écologistes. Ils sont verts, sortent du nucléaire brutalement sans prévenir quiconque, développent les énergies solaires, éoliennes… et polluent deux fois plus que nous.

Vous avez bien lu : l'Allemagne industrielle émet deux fois plus de dioxyde de carbone que la France, 40 % de plus par habitant. Cet écart va augmenter au fil des fermetures de centrales nucléaires, tandis que le coût de l'électricité s'envole outre-Rhin.

CETTE NON-EUROPE DE L'ÉNERGIE

Curieusement, les Allemands retrouvent le sens de l'Europe, lorsqu'il s'agit de les aider à acheminer l'électricité éolienne de la mer du Nord et de la mer Baltique vers la Bavière, qui a dû fermer ses réacteurs nucléaires après l'oukase d'ngela Merkel.

Pour couronner le tout, dans cette non-Europe de l'énergie, la Commission réclame sans cesse le respect des règles de concurrence.

A la recherche de projets européens concrets,  François Hollande a mis en place à Matignon un groupe de travail pour préparer des propositions à l'occasion du 60eanniversaire du traité de l'Elysée en janvier 2013.

Tout est passé en revue : recherche fondamentale, stockage de l'électricité, harmonisation des aides publiques, adaptation des réseaux pour distribuer l'électricité soumise aux caprices du vent et du soleil, organisation des investissements pour éviter les pannes subies par la Californie au début du siècle.

Paris mise sur le soutien des industriels allemands, un peu inquiets de la politique de leur gouvernement. Bon courage Monsieur Hollande !

Arnaud Leparmentier, Europe.
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Electricité : l'Europe retourne au charbon
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La scène se déroule le 12 novembre à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Henri Proglio, le patron d'EDF, inaugure la dernière-née des centrales françaises. "Il s'agit d'une véritable prouesse technique et technologique, d'un chantier exemplaire", se félicite-t-il devant les élus, les salariés et les sous-traitants.

L'aboutissement de cinquante et un mois de travaux et d'un investissement de 500 millions d'euros, le plus important du groupe en France, mis à part l'EPR de Flamanville (Manche).

Seulement voilà : dès le premier jour, la centrale de Martigues est vouée à perdre de l'argent. Au moins à horizon visible. Car, depuis le lancement du projet, le marché européen de l'énergie a basculé et les centrales fonctionnant au gaz comme celle de Martigues ont perdu leur atout compétitif, au profit du charbon.

Une situation loin de la "transition énergétique" attendue, au sujet de laquelle la France ouvre jeudi 29 novembre un grand débat.

En récession, l'Europe utilise moins d'électricité, ce qui fait baisser les cours de cette énergie : sur le marché de gros allemand, ils sont tombés mardi à leur plus bas historique. Or, le gaz qui sert de matière première, lui, reste cher. Beaucoup trop.

CENTRALES À GAZ EUROPÉENNES AU RALENTI

Les calculs effectués par Bloomberg sont sans appel : aux prix actuels, une centrale au gaz implantée outre-Rhin perd 12 euros par mégawattheure, un record. Pour les compagnies d'électricité, mieux vaut désormais brûler du charbon, un combustible qui permet de gagner de l'argent.

Résultat : au lieu de fonctionner de 5 000 à 6 500 heures par an comme prévu, la plupart des centrales à gaz européennes ne sont plus mises en service que pour faire face aux pointes de consommation, 2 500 ou 3 000 heures par an. En Allemagne, E.ON a même annoncé son intention d'en fermer une, utilisée… 87 heures depuis le début de l'année !

A Martigues, la toute nouvelle installation ne tourne qu'un jour sur deux ou trois. Trop peu pour  rentabiliser l'investissement. "C'est sur la durée qu'il faudra en juger, corrige-t-on chez EDF. Ce genre d'installation est conçu pour des dizaines d'années."

Les experts avaient pourtant prédit un âge d'or du gaz. Une énergie plus propre que d'autres et d'un bon rendement pour la production d'électricité. Le charbon semblait condamné à disparaître peu à peu. "On y a tous cru", reconnaît un patron du secteur.

Mais, en Europe, c'est un tout autre scénario qui se déroule. Cette année, la consommation de gaz devrait y tomber autour de 460 milliards de mètres cubes, son plus faible niveau depuis au moins douze ans, selon les prévisions de la Société générale.

En revanche, le charbon a le vent en poupe. Pour alimenter leurs centrales, les électriciens européens ont accru leurs importations de charbon américain de 85 % au premier semestre. En France, la consommation de charbon pour l'électricité a bondi de 79 % entre septembre 2011 et 2012.

PRIX EN BAISSE DES QUOTAS D'ÉMISSIONS DE CO2

"On a donc exactement le contraire de ce qui était souhaité, constate un professionnel. De vieilles centrales au charbon fonctionnent à plein parce qu'elles sont profitables, alors que des cycles combinés à gaz tout neufs sont à l'arrêt. Et le secteur électrique européen émet du CO2 comme jamais !" "Ridicule", alors que l'UNion européenne dépense des milliards d'euros pour soutenir les énergies vertes, peste-t-on chez Shell.

Que s'est-il passé ? Aux Etats-Unis, l'essor du gaz de schiste a fait chuter les cours du gaz. Du coup, les compagnies électriques américaines qui le pouvaient se sont tournées vers cette énergie au détriment du charbon.

Evolution inverse en Europe. Le prix auquel les compagnies achètent leur gaz y reste élevé, car il est indexé sur le pétrole dans le cadre de contrats à long terme. En revanche, le charbon, dont les Américains ne veulent plus, se déverse sur le Vieux Continent, et cet afflux a fait chuter la valeur de ce combustible. Dans le même temps, le prix des quotas d'émissions de CO2 a baissé. Bilan : entre le gaz et le charbon, le

rapport de forces s'est inversé depuis un an. Et l'écart ne cesse de se creuser.

"VAMPIRISATION DU GAZ"

Chez EDF, un homme le constate tous les jours : Merc Ribière. A Saint-Denis, il dirige l'équipe qui effectue en temps réel les arbitrages entre les différents moyens de production d'électricité en France. "Pour  choisir, nous comparons avant tout le coût des combustibles utilisés, explique-t-il. Les barrages, l'éolien et le solaire sont prioritaires. Puis vient le nucléaire.  Si cela ne suffit pas, nous faisons appel aux centrales à charbon, surtout celles situées près des ports d'importation. Le gaz ne vient qu'après."

Lundi 26 novembre, lors du pic de consommation journalier, le charbon a ainsi assuré 6 % de l'électricité consommée en France, contre moins de 0,5 % pour le gaz.

Au bout du compte, "il y a, en Europe, une vampirisation du gaz par le charbon", résume Thiérry Bros , spécialiste du sujet à la Société générale. Certaines centrales à gaz ferment, les autres marchent au ralenti. Et plus aucune nouvelle n'est construite. L'allemand E.ON vient ainsi d'annuler le projet qu'il envisageait à Hornaing (Nord).

Peu de chances que la donne change rapidement. "Pour que le gaz redevienne compétitif, il faudrait que le prix du charbon monte de 50 %, que celui du gaz baisse de 30 %, ou que le CO2 vaille quatre fois plus cher", calcule M. Bros. Loin de la transition écologique rêvée, l'Europe semble durablement revenue à l'âge du charbon.

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Le CAS et les climatosceptiques en France-2.

Voici la partie du rapport sur internet. Il y a l'étude citée dans le rapport et une annexe .

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2.5. Internet, une caisse de résonance pour les discours climatosceptiques 1.

Mais aussi pour les discours pro-RCA : les volumes d'échanges sont-ils les mêmes ?

Internet s’est imposé comme le principal vecteur d’expression des populations qui y ont accès, dans les pays développés comme dans les pays en développement. Il s’agit en outre du principal média des individus les plus engagés et/ou les plus informés sur le changement climatique – pour 77 % à 89 % d’entre eux (enquête Nomadéis). Ce réseau multiplie les espaces conversationnels, qui enregistrent des volumes d’échanges inédits : plus de 4 millions de tweets ont ainsi été envoyés dans le monde à propos du climat depuis l’ouverture de la conférence de Durban à la mi-février 2012.

Les fonctionnalités interactives des sites et leurs potentialités de diffusion expliquent qu’Internet agisse comme un catalyseur des croyances individuelles : sceptiques et convaincus du changement climatique consultent des sites conformes à leurs opinions, qui ne font que renforcer ces dernières ; ils se croisent rarement. Ce sont souvent les plus engagés qui s’expriment par les réseaux numériques : en cela, Internet peut avoir un « effet loupe » sur le discours de minorités actives, sceptiques ou non.

Encadré : Méthodologie, sources et limites de l’analyse sémantique menée par Semiocast sur Internet

Semiocast a étudié la perception du discours des scientifiques sur le changement climatiques par les internautes via une analyse sémantique mesurant l’occurrence, la nature et les caractéristiques des opinions exprimées et des locuteurs correspondants de janvier 2009 à janvier 2012. Plus de six millions de verbatims d’Afrique du Sud, du Brésil, de Chine, d’Inde, des Etats-Unis, de France ont été examinés. Différents types d’expressions ont été pris en compte (articles, commentaires de blogs et d’articles de presse en ligne, micromessages, etc.), tous de nature publique et librement accessibles. L’étude assure la représentation de chacun des six pays en retenant une quinzaine de sites Internet en lien avec le sujet, sélectionnés pour leur volume de conversation et leur provenance géographique. Ces sites ont été repérés à l’aide d’une liste de mots clés, dans six langues.
Une première limite de cette méthodologie tient dans la barrière linguistique : l’analyse approfondie fait appel à trois langues (français, anglais, portugais). Les sites retenus pour étudier le cas de la Chine sont donc anglophones ou bilingues.
Deuxième limite, la représentativité statistique des ressortissants des pays étudiés n’est pas assurée. Dans les pays où l’accès à Internet est limité par le gouvernement ou par un obstacle technique, une frange réduite de la population y est connectée: en 2010, 8 % des Indiens, 13 %  des Sud-Africains, 34 % des Chinois, 41 % des Brésiliens, 79 % des Américains et 80 % des Français disposaient d’une connexion2. D’autre part, l’origine des internautes qui s’expriment n’est souvent pas explicitement indiquée. Sur les principaux sites (notamment la presse en ligne), le lectorat va bien au-delà de la nationalité du média. Sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Weibo), la géolocalisation des messages a également ses limites : seuls 0,5 % des messages sur Twitter sont associés à des coordonnées GPS. L’étude a donc retenu d’autres informations pour définir la nationalité, notamment celles renseignées dans les profils d’utilisateurs, qui introduisent un biais évident.
Troisième limite, les réseaux sociaux ont un archivage relativement court des messages : ceux qui ont alimenté l’étude datent de novembre 2011 à février 2012.
Enfin, l’étude ne permet pas de déterminer in extenso la position de l’opinion publique : elle élude en effet la part de l’opinion publique qui ne s’exprime pas par le canal Internet, par manque d’intérêt ou par difficulté d’accès.

La multiplication des blogs montre l’appropriation de la question climatique par la société civile. Le sujet intéresse, quelles que soient les réflexions qu’il suscite.
Les « blogs » gérés par des individus, scientifiques, journalistes ou particuliers, constituent de plus en plus le premier maillon de la chaîne d’information pour qui cherche à s’informer. Ils agissent comme des filtres en redirigeant leurs lecteurs vers des sites de presse ou des sites officiels. Sur Internet, chacun revendique son statut de « scientifique » comme de « non scientifique » pour appuyer les propos qu’il défend sur le climat : dans le dernier cas, c’est le « bon sens » qui est utilisé comme argument de crédibilité.

Les blogs scientifiques sont les principaux lieux d’échanges, en termes de nombre de commentaires par article, entre scientifiques comme entre scientifiques et non-scientifiques. Ils peuvent exprimer une opinion tranchée en faveur du climatoscepticisme ou plus factuelle, mais se distinguent par leur tonalité technique.
La moitié du contenu concerne les modèles climatiques et les résultats de la recherche, contre moins de 20% pour l’un des principaux blogs sceptiques américains, Watts Up With That. Sur les blogs scientifiques, le tiers des messages a une tonalité sceptique, et les manifestations d’inquiétude sont rares.
Les blogs climatosceptiques sont en revanche les plus actifs en termes de nombre d’articles postés par les auteurs. Moins de 1 % des commentaires y expriment de l’inquiétude.

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La presse en ligne est également le lieu de débats aux tonalités rarement anxieuses (un commentaire sur vingt) et accorde relativement plus d’importance à la question des politiques climatiques et des lobbies liés qu’à la science. Néanmoins, ces sites sont le lieu d’échanges sur la science et ses prévisions.
Deux espaces affichent les conversations les plus anxieuses : les blogs tenus par des militants pour la protection de l’environnement et Twitter, outil qui encourage les réactions immédiates. Un tweet sur cinq a une tonalité inquiète, quand seul un message sur dix fait allusion à la recherche scientifique.

Internet a également un « effet amplificateur » de l’impact des événements ponctuels : les conversations y sont dopées par les controverses ou les sommets internationaux, qui provoquent souvent la création de nouveaux espaces de conversations.  De décembre 2009 à janvier 2010, au moment du climategate,  le nombre de commentaires sur le blog scientifique Realclimate augmente considérablement. En revanche, l’augmentation de l’activité de l’auteur du blog climatosceptique Watts Up With that ? n’entraîne pas plus de commentaires.
Un inconvénient majeur du web est la difficulté d’y voir s’exprimer des ressortissants de pays émergents, car les contenus anglophones et les internautes américains dominent l’espace. Les internautes chinois, brésiliens, indiens ou sud- africains ont peu de possibilité de commenter la presse en ligne et ont lancé peu de blogs. Le réseau Twitter est bloqué en Chine et son homologue Weibo ne permet pas une liberté d’expression identique, pour des motifs techniques et administratifs : la plateforme répercute quelque 40 000 messages autour de la conférence, quand Twitter en affiche 4 millions.

1 Ce paragraphe reprend les principales conclusions de l’analyse sémantique menée par Semiocast, présentées dans le rapport réalisé pour le CAS.

2 Source : UIT

 

2.6. De l’opinion aux opinions : que sait-on de la formation des opinions publiques vis-à-vis du changement climatique ? 

On connaît encore assez mal les mécanismes par lesquels se forme l’opinion publique. (heureusement ….) Ses préoccupations sont le résultat de différents contextes nationaux, en termes de culture, mais aussi de fonctionnement et de liberté des médias, d’accès à l’information, de niveau de formation, d’exposition aux retombées du changement climatique et du traitement politique du sujet.
Au niveau individuel – qui concerne la majeure partie des études menées aux Etats- Unis, il semble que les plus inquiets ne sont pas ceux qui témoignent des connaissances scientifiques les plus étendues 1. En revanche, dans la culture anglo-saxonne, le niveau de connaissances scientifiques renforcera l’opinion d’un individu,qu’il soit convaincu ou sceptique vis-à-vis du changement climatique et de sa cause anthropique.

L’expérience d’un événement climatique extrême tend par ailleurs à renforcer la croyance individuelle dans la réalité du changement climatique : la moitié des Américains se baseraient sur leurs propres observations d’anomalies météorologiques locales pour déclarer que le changement climatique est une réalité 2 (la météo n'est pas le climat….). Ces observations accroissent la sensibilisation des individus : le réseau Twitter enregistre ainsi des pics de conversations à propos du climat lors de l’hiver 2011, particulièrement doux (Semiocast, 2012).
En revanche, ce facteur a peu d’influence sur la perception collective. A cette échelle, c’est plutôt le volume médiatique du changement climatique qui influencerait l’inquiétude de la population 3. La mobilisation du grand public est cependant constante à l’heure actuelle, alors même que les médias semblent moins intéressés. L’importance accordée par la presse en ligne au sujet du changement climatique est inégale selon les sommets (mais est-ce là où le sujet est le plus évoqué : il intervient maintenant au coin de tous les articles qui traitent d'environnement ou d'énergie…), mais le nombre de commentaires des internautes reste constant. Ainsi, sur les sites de CNN et du Monde, le nombre d’échanges (nombre de commentaires par article) est à son maximum lors de la conférence de Durban en 2011, alors que le nombre d’articles mis en ligne avait atteint un pic deux ans auparavant, lors de la conférence de Copenhague – indice que l’intérêt du public pour les négociations climatiques pourrait à présent être supérieur à celui des médias (oui, mais les commentaires sont de plus en plus sceptiques …).
Malgré l’intégration de la question climatique parmi les préoccupations publiques, la perception d’une menace a chuté en France et aux Etats-Unis de 2008 à 2010. La proportion d’Américains convaincus de la réalité du phénomène a chuté de 14 % pendant cette période ; en France, la proportion d’individus reconnaissant la nécessité de lancer une réponse immédiate a également décliné de 17 %. En 2007, 33 % des Français citaient le changement climatique comme le problème environnemental le plus inquiétant ; en 2010, cette proportion passe à 19 % 4. Cette évolution contraste avec celle des opinions publiques des pays émergents, plus constantes et dont la conviction de l’origine anthropique du changement climatique augmente (cf. graphique supra).
Cette évolution débutante, mais inquiétante, peut être expliquée par plusieurs facteurs : suite aux résultats décevants de la conférence de Copenhague et au dessaisissement des médias, le public semble s’être peu à peu détourné de l’urgence du problème. L’émergence de controverses sur le travail des climatologues 5 et l’accélération de la crise économique mondiale, qui supplante les inquiétudes environnementales parmi les principales préoccupations publiques, y ont sans doute également contribué. En 2011, le changement climatique était ainsi la cinquième préoccupation des Français après l’emploi, l’inflation, l’éducation et les inégalités 6.
1 Etude menée aux Etats-Unis : Kahan D., Wittlin M., Peters E., Slovic
P., Larrimore Ouellette L., Braman D. et Mandel G. (2011), “The Tragedy
of the Risk-Perception Commons: Culture Conflict, Rationality Conflict, and Climate Change”, SSRN eLibrary.
2 Borick C. et Rabe B. (2012), “Fall 2011 National Survey of American Public Opinion on Climate Change”, Brookings Institution, Issues in Governance Studies, Report No. 45, février.
3 Brulle R., Carmichael J. et Jenkins J. (2012), “Shifting public opinion on climate change: an empirical assessment of factors influencing concern over climate change in the U.S., 2002–2010”, Climatic Change.
4 ADEME et MEDDAT (2011), op. cit., et : « Ademe, opinions et pratiques environnementales des français en période de crise », Ademe et vous, stratégies et études (28), 30 mars 2011 ; Leiserowitz A., Maibach E. et Roser-Renouf C. (2010), Global Warming’s Six Americas, January 2010, Yale University and George Mason University. New Haven, CT: Yale Project on Climate Change.

5 Leiserowitz A., Maibach E. W., Roser-Renouf C., Smith N. et Dawson E. (2010), “Climategate, Public Opinion, and the Loss of Trust” , juillet.

6 ADEME (2011), Les représentations sociales de l'effet de serre en 2011, novembre.

3. Recommandations : défendre une vérité qui dérange

Selon le titre du film d’Al Gore, le changement climatique est « Une vérité qui dérange » (2006) : il remet en cause nos modes de vie, de consommation et de production, et, par ricochet, nos modèles de développement et nos choix collectifs.
Les recommandations suivantes, dont certaines sont issues du rapport Nomadéis-Semiocast-K-Minos, visent à informer l’opinion publique sur les dérèglements climatiques, afin que notre société puisse choisir les évolutions qu’elle entreprendra en toute connaissance de cause.
Par ailleurs, il importe de mieux connaître les causes et l’évolution du climatoscepticisme dans l’opinion publique et de diffuser plus extensivement dans les médias et sur le site de l’ADEME l’enquête « Effet de serre » réalisée par l’Agence depuis les années 2000 pour mieux comprendre l’opinion publique française.
Au-delà du clivage entre convaincus et sceptiques, il existe une grande diversité d’opinions. En Europe, le climatoscepticisme reste méconnu : il concernerait beaucoup de catégories, à la fois âgées et jeunes,  sans clivage socioéconomique, rassemblées autour d’un sentiment de marginalisation 1. (Et nous voilà rhabillés pour l'hiver … smile )
En France comme ailleurs, il serait particulièrement intéressant d’étudier la formation des consensus générationnels identifiés par l’étude de Nomadéis pour saisir pourquoi la majorité des jeunes sont convaincus du changement climatique et de son origine anthropique, et enfin pourquoi ils sont optimistes sur sa résolution.
1 Bozonnet (2012), op.cit.

3.1. Expliquer que l’incertitude inhérente à la science ne remet pas en cause le consensus des chercheurs autour du changement climatique.

Percevoir l’existence d’un consensus scientifique sur le changement climatique peut s’avérer difficile : il s’agit d’une part de comprendre qu’en dépit d’une incertitude intrinsèque à la science, il existe un consensus sur la réalité du changement climatique, et d’autre part, de faire le tri (sur quelles bases ?) entre les conclusions partagées par la grande majorité de la communauté scientifique et les incertitudes et les doutes plus profonds exprimés par un nombre limité de chercheurs et d’autres observateurs.

D’autre part, le principe de précaution dicte une obligation d’action dès lors qu’une menace est diagnostiquée, et ce dans l’état des connaissances scientifiques et techniques.

La question est bien : y-a-t-il menace, si oui, quelles sont ses caractéristiques  et si oui, quelles sont les acyions à mener. La phrase ci dessus est bien le moyen de couper le débat sur la réalité de la menace ou sur son ampleur et donc de laisser aux citoyens le choix de décider s'il y a lieu d'agir ou non, et si oui comment. D'autre part, il y a toujours des choix à faire, et cette priorité si elle est reconnue comme telle, ne s'inscrit que par rapport à d'autres priorités. Le génie du message politique du RCA a été de vouloir tout englober mais à l'usage, beaucoup restent sur le bord du chemin (voir Copenhague et voir les politiques nationale).Sinon, j'attends de voir comment la communication sur l'incertitude va être faite … car il y en a de différentes sortes …

Or, les climatosceptiques insistent sur les incertitudes inhérentes à la recherche pour discréditer le consensus de la communauté scientifique. Il convient donc non pas de les occulter, mais au contraire de chercher à les présenter avec transparence et honnêteté.(justement…)
Les supports d’information de l’Etat (plaquettes, sites web des ministères, campagne de l’ADEME, etc.) et du GIEC gagneraient ainsi à présenter non seulement les points de consensus scientifique et les effets déjà tangibles du changement climatique, mais aussi les incertitudes et les sujets de désaccord.
La mise en place d’expositions interactives à la Cité des sciences ou dans d’autres musées, qui placent le visiteur dans une position de chercheur, pourrait contribuer à exposer efficacement ce qui fait la difficulté et l’originalité du travail scientifique.

Recommandation n°1 : Diffuser le plus largement possible les connaissances scientifiques sur le changement climatique, en insistant non seulement sur les points de consensus scientifique et sur ses effets déjà tangibles (c'est déjà fait), mais aussi sur les incertitudes et les sujets de désaccord. (c'est nouveau mais comment cela va-t-il être traité, en laissant les questions ouvertes ou pour finir par conclure que l'avenir est écrit ?) sIl serait également souhaitable de diffuser sur la télévision et la radio publiques un programme d’information sur les causes et les effets du changement climatique avant ou après les bulletins météorologiques, à des heures de grande écoute.(Ca c'est de la propagande… et cela va dégouter les gens de regarder la météo à la télé).


3.2. Renforcer la communication du GIEC vis-à-vis du grand public

Jusqu’ici le GIEC a essentiellement dialogué avec les décideurs, au cours du processus d’élaboration des rapports d’évaluation et de la rédaction des résumés qui leur sont destinés. Afin de limiter l’impact des controverses lancées par des climatosceptiques, il serait utile qu’il prenne en compte le grand public dans la stratégie de diffusion de ses travaux, notamment en publiant des supports spécifiquement destinés au grand public. (Ou comment éviter de répondre aux sceptiques …)
Il importe en particulier de renforcer la communication du Groupe sur le consensus autour de l’existence du changement climatique et de son origine anthropique, et sur son propre fonctionnement, notamment les relations qu’il entretient avec les décideurs politiques et les outils dont il dispose pour gérer les incertitudes scientifiques (cf. annexe du rapport).

Le fonctionnement du GIEC pourtant mis en cause par l'audit de l'IAC agissant sur mandat du PNUE n'est pas abordé : il s'agit pourtant d'un point fondamental qui explique le fonctionnement de club et de tribalisme mis en lumière par le Climategate et par certains auteurs. Autre aspect : le rapport du GIEC couvre quatre grands aspects : l'état des connaissances sur le-s- climat-s- de la Terre, l'évolution de ceux-ci, les impacts du RCA, les actions possibles – adaptation et atténuation-. Si le premier aspect ne pose pas vraiment de problème sur la mission (mais en pose quant aux causes), les trois autres sont plus délicats au regard du mélange science-politique :

– l'évolution du climat jusqu'en 2100 selon les modèles relève-t-elle d'une activité scientifique ou d'une interprétation de l'état des connaissance ?,

– les impacts du RCA sont soumis à un biais de confirmation évident ou au fait que le RCA est pris comme hypothèse ou explication indépassable de nombre de phénomènes rapportés ou étudiés (ex: la malaria …),

– l'adaptation et l'atténuation listent les actions possibles des politiques publique : c'est ici que l'imbrication est la plus forte avec la politique via l'expertise (et non l'état de la science, au mieux des techniques, mais pour la plupart, elles sont nouvelles ou survivaient dans des marchés de niche ou de peu d'ampleur).

Enfin, s'il n'y avait pas de sujet politique derrière le RCA, il n'y aurait pas de GIEC.

La communication est une manière douce de répondre au scepticisme, sans remettre sur la tablecertains aspects de son mandat, en séparant mieux la science (ce qui est connu ou moins connu), l'expertise (évolution du climat, impacts à venir, prospective) et les choix politiques possibles. Enfin, le fonctionnement du GIEC a montré certains disfonctionnements (littérature grise ou militante dans certains sujets, bibliographie parfois sélective, non mise en évidence des points de controverses, etc …). Le GIEC officiellement revoit ses procédures mais cela reste laborieux.

L’idée de constituer un réseau d’antennes locales destinées à resserrer les liens entre le GIEC et les réalités de terrain a été suggérée à plusieurs reprises 1.

Recommandation n°2 : Instituer des correspondants du GIEC dans les grandes régions du monde pour mettre en place une communication réactive et adaptée.

1 Voir Hulme M. (2010), “IPCC: cherish it, tweak it or scrap it?” Nature 463, 730-732, 11 février |doi:10.1038/463730a.

4 Conclusion

Les opinions publiques sont des réalités complexes : loin d’être la somme d’opinions individuelles, elles sont bien plutôt le produit de cultures, d’accès à différents types d’informations et de réalités socioéconomiques différentes. L’ensemble des populations des pays « clés » des négociations internationales a été sensibilisé à la question climatique, plus ou moins uniformément selon les pays. En France comme dans les pays émergents, le climatoscepticisme reste pour l’heure marginal et ne fait pas l’objet d’une polarisation politique, véritable obstacle à la prise de conscience de l’opinion publique américaine à propos de l’urgence du problème. L’information donnée par les pouvoirs publics doit viser à éviter une telle polarisation, car cette dernière conditionne les différentes catégories de population à ne recevoir qu’un certain type d’informations (seuls les médias ou les discours de leaders politiques orientés seront entendus) et restreint l’opportunité de faire reconnaître l’existence d’un consensus scientifique sur la question.

NB : "Pensée unique" figure bien dans l'annexe à l'étude, mais sans analyse du contenu seuls les commentaires faisant l'objet d'une analyse (la méthode devrait plaire …). Cette annexe étant certainement la partie la plus intérressante des documents fournis, malgré quelques biais. J'y reviendrai peut-être. Le site Skyfall a été complètement pompé … Méthode de sauvages, sans même demander … Bon, j'ai quelques problèmes sur les statistiques : au 1er janvier 2012, il y avait 63881 commentaires sur le site (non compris les commentaires du site de Ben … et plus de 70 000 aujourdhui) et 580 articles pour 648 articles  hors pages fixes aujourd'hui. Il n'y a pas eu de commentaires de perdus lors du blocage en 2011 mais lors des blocages liés à la base de données (max une semaine).

Remarque finale : nulle part, l'étude ne comprend un sondage des pro-RCA et des sceptiques, leur demandant pourquoi ils inclinent à telle ou telle position … ce qui serait peut-être une solution si l'on veut les faire changer d'avis … smile . En particulier, l'impact de la taxe carbone est complètement occulté sauf par VMD, mais peut-être pas avec la bonne interprétation.

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